Le plus grand festival du film d'Amérique du Nord débute jeudi à Toronto et braque cette année ses projecteurs sur la musique, les réalisatrices ou l'immigration, mais aussi sur les attentats du 11 Septembre, qui avaient eu lieu il y a 10 ans en plein festival.
Parmi les autres thèmes phares du festival, "une réaction marquée à la crise de l'immigration en Europe", a ajouté M. Bailey. "Nous avons eu des documentaires sur ce sujet dans le passé, mais cette année nous avons plusieurs réalisateurs (de fiction) qui parlent des gens frappant à la porte de l'Europe et de la réaction de l'Europe à cette situation".
Parmi les films explorant ce sujet, "The Invader", "Hotel Swooni", "The Cardboard Village", "Terraferma" et "Color of the Ocean."
Le festival accueille également cette année de nombreux films réalisés par des femmes: l'adaptation "révisionniste" par Andrea Arnold du roman classique d'Emily Brontë, "Les Hauts de Hurlevent"; "La Folie Almayer" de Chantal Akerman d'après un roman de Joseph Conrad; "In Darkness" d'Agnieszka Holland, sur les Juifs polonais qui se cachaient dans les égouts pour échapper aux camps de la mort allemands.
"L'un des combats que doivent mener les réalisatrices est le fait qu'elles sont perçues comme pouvant raconter seulement un certain type d'histoires, des histoires douces sur les femmes et les émotions", observe M. Bailey.
Kathryn Bigelow a prouvé le contraire l'année dernière avec son Oscar pour "Démineurs", portrait décapant de l'Irak en guerre. Et elle l'a eu "pour un film sans femmes", note-t-il.
Le festival de Toronto est le plus important en Amérique du Nord. Suivi massivement par les médias et les distributeurs, il est perçu comme une rampe de lancement pour les candidats aux Oscars.
Contrairement à ceux de Cannes et de Berlin, il n'y pas de jury décernant des prix. En revanche, les spectateurs --qui avaient acheté quelque 500.000 entrées pour l'édition 2010-- votent pour un prix du public. Ce dernier est allé l'année dernière au "Discours d'un roi" avec Colin Firth.
7/9/2011
Source : L’Express.fr