Trois réalisateurs abordent à la Mostra le sujet sensible de l’immigration : Terraferma (Terre ferme) d’Emanuele Crialese, né à Rome en 1965, Il villaggio di cartone (Le village de carton) d’Ermanno Olmi, né à Bergame en 1931 et palmé d’or à Cannes en 1978, et L’Envahisseur, le premier long-métrage de Nicolas Provost, né en 1969 en Belgique.
Doit-on pour défendre sa famille rejeter les plus pauvres à la mer ? C’est la question que pose Terre ferme d’Emanuele Crialese. Un film qui met en scène une famille de pêcheurs dont la vie est bouleversée par l’arrivée de deux émigrés clandestins.
Tout aussi émouvant, Il villaggio di cartone (Le village de carton) d’Ermanno Olmi donne à Michael Lonsdale l’un de ses plus beaux rôles, celui d’un prêtre au bout du rouleau à qui l’arrivée d’un groupe de clandestins Sénégalais va rendre foi et courage. Olmi traite cette histoire comme une fable biblique et chaque plan semble dénoncer avec véhémence la politique anti-immigration de Silvio Berlusconi.
Moins militant mais tout aussi tendu, L’Envahisseur de Nicolas Provost revient sur une image d’actualité. « Quelques africains embarquent avec un petit bateau vers l’Europe et il y avait un personnage qui m’intriguait dans cette photo, quelqu’un avec énormément de charisme et de classe et qui dégageait cet air de ‘je vais envahir l’Europe’. » L’envahisseur s’attache au pas d’un jeune africain perdu dans la jungle européenne. Malgré son titre provocateur c’est un film fin et intelligent, les questions qu’ils posent hanteront longtemps les esprits.
10/9/2011, Elisabeth Lequeret
Source : RFI