Des élus marseillais et des représentants de la communauté comorienne ont dénoncé lundi des propos du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur l'immigration comorienne à Marseille, "cause de beaucoup de violences", selon lui.
Interrogé sur les raisons de l'insécurité dans la cité phocéenne, dimanche soir au Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, M. Guéant a affirmé: "Je peux vous dire qu'il y a à Marseille une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences.
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"J'ai toujours oeuvré pour faciliter la coexistence des nombreuses communautés immigrées dans notre ville, même si cela engendre parfois des problèmes qui sont difficiles à gérer. Pour autant, on ne peut pas incriminer une communauté en particulier", a réagi le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin, dans un communiqué transmis à l'AFP.
"La réalité sociologique d'une grande ville multiculturelle est complexe, d'autant que la communauté comorienne est très importante à Marseille avec près de 80.000 membres. Mais peut-être M. Guéant a-t-il des éléments dont nous ne disposons pas", a-t-il ajouté.
Du côté du PS, Patrick Mennucci, maire du 1er secteur de Marseille, a jugé cette déclaration "stupéfiante". "Sur quelles statistiques se fonde Claude Guéant pour stigmatiser une population qui fait partie de l'histoire et l'avenir de la ville?", a-t-il lancé.
Sébastien Barles, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à Marseille et conseiller municipal, a lui réclamé "la démission d'un ministre qui déshonore la République" et "braconne sur les terres du Front national".
"En liant directement la montée de l'insécurité à Marseille à l'immigration comorienne, le ministre de l'Intérieur a franchi un pas scandaleux", a-t-il estimé, rappelant que "ces propos ne se fondent sur aucune source statistique".
Nassurdine Haidari, président du Conseil représentatif des Français d'origine comorienne, s'est également insurgé contre "ces propos discriminatoires en direction d'une population bel et bien française qui ne peut servir de bouc émissaire".
"La situation d'insécurité ne peut être adossée à la communauté comorienne", a-t-il dit, demandant "au chef de l'Etat de condamner ces propos dignes des analyses du Front national".
12/9/2011
Source : Le Parisien/AFP