Le Parlement européen a approuvé mardi le principe d'un renforcement des moyens de Frontex, l'Agence européenne chargée de la sécurité des frontières extérieures de l'UE.
Cette structure chargée depuis 2004 de coordonner les opérations entre les Etats membres aux frontières de l'espace Schengen, n'emploie en permanence que de 280 personnes.
La modification de son règlement, approuvée à Strasbourg, ne crée toujours pas un corps de gardes-frontières européens mais marque un pas dans cette direction.
Elle permet à l'agence de constituer des équipes de fonctionnaires fournis par les Etats membres et d'acheter ou de louer les équipements techniques nécessaires à ses interventions.
Frontex, dont les missions ont surtout été requises pour le contrôle de l'immigration, devra également se doter d'un officier aux droits fondamentaux qui devra veiller au respect des règles relatives au droit d'asile et à la détention des personnes interceptées.
L'agence devra créer un "forum consultatif" chargé d'assister son conseil d'administration dans les matières relatives aux droits de l'homme.
Le renforcement des moyens de Frontex figurait au nombre des décisions actées par le Pacte européen sur l'immigration, voulu par la France et adopté en 2008 sous sa présidence.
L'agence, qui doit garantir la sécurité des frontières extérieures de l'espace Schengen, au sein duquel les citoyens de 25 pays, dont 22 membres de l'UE, peuvent circuler librement, a été souvent critiquée pour son manque de moyens.
Elle doit surveiller quelque 42.672 kilomètres de frontières extérieures maritimes et 8.826 kilomètres de frontières terrestres.
La question a revêtu une actualité brûlante avec l'éclatement des révolutions arabes et l'intervention de l'Otan en Libye, début 2011, qui ont jeté des milliers de migrants sur les eaux de la Méditerranée et provoqué la mort par noyage de plusieurs centaines sinon milliers d'entre eux.
Des tensions avaient surgi au printemps dernier entre Rome et Paris quand la France avait décidé de fermer sa frontière avec l'Italie en réaction à l'afflux de migrants originaires d'Afrique du nord.
Les dirigeants européens se sont finalement mis d'accord, en juin, sur une réforme des accords de Schengen visant à mieux contrôler les frontières extérieures du bloc et à permettre un rétablissement des frontières internes dans les situations de crise.
13/09/2011, Gilbert Reilhac
Source : L’Express.fr