Un taux de 20 % des 143 100 immigrés vivant en région Centre en France sont au chômage, contre 9 % de la population non immigrée de ce territoire, indique mercredi une étude "L'insertion des immigrés à l'épreuve de la précarité en région Centre" de l'Insee Centre.
Ce taux atteint 40 % pour les immigrés venant de pays hors de l'Union européenne.
Ainsi, ceux d'origine turque et algérienne sont 3,5 fois plus souvent au chômage que les non-immigrés. Cet écart entre taux de chômage des immigrés et des non-immigrés est plus élevé en région Centre que la moyenne nationale.
Même avec un diplôme de l'enseignement supérieur, les immigrés ont un taux de chômage trois fois plus élevé que les autres actifs de même niveau de qualification.
Une situation qui s'explique par le type de diplôme de l'enseignement supérieur, mais aussi du fait des réseaux personnels, de l'interdiction de certains emplois aux étrangers et les discriminations qui persistent soulignent l'étude.
Ainsi, parmi les 30-59 ans, les immigrés actifs sont presque trois fois plus nombreux que les non-immigrés à ne détenir aucun diplôme (33 % contre 12%).
La part des titulaires d'un diplôme universitaire est plus proche de celle des non-immigrés (19 % contre 24 %).
Les jeunes actifs immigrés de 15 à 24 ans sont en situation de précarité sur le marché du travail : un sur trois est au chômage contre un sur cinq pour les non-immigrés, indique encore la même étude.
Les femmes immigrées sont particulièrement affectées par le chômage, avec un taux de près de 9 points supérieur aux hommes. Cet écart est presque quatre fois supérieur au constat relatif aux non-immigrés.
L'écart des taux de chômage entre hommes et femmes immigrés diminue avec l'âge. Entre 15 et 24 ans la différence est la plus importante : 43 % d'entre elles sont au chômage, soit 15 points de plus que les hommes.
Les niveaux de formation des hommes et des femmes immigrés sont proches. Comme pour les non-immigrées la part des femmes immigrées titulaires d'un diplôme universitaire est supérieure à celle des hommes immigrés mais encore largement inférieure aux femmes non-immigrées (20 % contre 28 %).
L'étude souligne également que lorsqu'ils ont un emploi, les immigrés occupent moins souvent des postes de cadres et de professions intermédiaires que le reste de la population (23 % contre 35 %).
La part des ouvriers immigrés est de 10 points supérieure à la moyenne observée en métropole. Ils sont aussi moins fréquemment cadres (4 points de moins que la moyenne nationale). Quand ils sont ouvriers, les immigrés occupent dans 46 % des cas des postes non qualifiés, contre 38 % pour les non-immigrés.
Les hommes immigrés sont le plus souvent ouvriers (58 %). Les femmes ouvrières immigrées sont surreprésentées (26 % contre 13 % pour les autres actives).
Les immigrés occupent plus fréquemment un emploi précaire : 11,7 % des immigrés salariés ont un emploi à durée déterminée, soit 4,3 points de plus que les non-immigrés.
Les femmes immigrées occupent plus souvent que les autres actives des emplois à temps partiel (35 % contre 26 %).
14/9/2011
Source : APS