samedi 23 novembre 2024 22:19

Guéant déterminé à faire cesser les prières de rue

Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a annoncé que les prières dans les rues de Paris seront interdites à compter de jeudi soir, à minuit. Une ancienne caserne de pompiers a été affrétée comme lieu de prière. Mais cette solution ne semble pas convenir à tout le monde.

Claude Guéant l'avait indiqué dès sa prise de fonctions : « La prière dans la rue devait cesser car elle heurte la sensibilité de nombre de nos compatriotes, choqués par l'occupation de l'espace public par une pratique religieuse » . L'interdiction des prières de rue entrera en vigueur dès vendredi. Le ministre de l'Intérieur réaffirme que prier dans la rue « n'est pas digne d'une pratique religieuse et contrevient au principe de laïcité ».

Ce dernier met également en garde en affirmant envisager « l'emploi de la force si nécessaire » et « si d'aventure il y a des récalcitrants nous y mettrons fin ». « Ma vigilance sera sans faille pour que la loi soit appliquée » , a-t-il prévenu.

Nouveau lieu de culte

Le principal quartier ciblé est celui de la Goutte d'or dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Chaque vendredi à 14 heures, des centaines de fidèles prient devant les mosquées des rues Myrha et Polonceau. Pour faire cesser cette pratique, Claude Guéant a proposé aux musulmans une ancienne caserne de pompiers désaffectée située boulevard Ney (XVIIIe). « Au terme de plusieurs semaines de négociations, nous avons trouvé une solution pour que les fidèles qui priaient rues Myrha et Polonceau pratiquent désormais leur culte dans des locaux disponibles et situés à proximité », se félicite le ministre. Désormais, conclut Claude Guéant, « les fidèles n'auront plus intérêt à prier dans la rue ».

"Nous ne sommes pas du bétail"

Cette interdiction risque de poser problème dès le premier jour de sa mise en vigueur. Si des locaux d'une surface de 2.000m2 ont été mis à disposition des fidèles des rues Myrha et Polonceau, la loi ne sera pas forcément observée par tous.
En effet, tous les musulmans ne semblent pas disposés à se délocaliser. « Nous ne sommes pas du bétail » , répond l'imam Hamza, selon lequel « les travaux ont pris du retard » et les revendications des fidèles musulmans ne sont « pas entièrement satisfaites ». Il cite la pose de la moquette, la mise en place d'une salle d'ablutions pour les femmes ainsi que le loyer (30.000 euros par an) et le temps d'utilisation du lieu. « Je suis dans une position inconfortable, je crains un climat d'anarchie », se plaint-il, « convaincu » que les fidèles viendront encore en nombre à la Goutte d'or. En bref, cette histoire n'a pas fini de faire couler de l'encre.

15/9/2011

Source : France Soir

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