samedi 23 novembre 2024 23:10

Conjoncture La demande intérieure se renforce

A près avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Le développement du marché local est une aubaine pour les producteurs nationaux et ne doit pas profiter uniquement aux importations.

Les producteurs marocains, dont ceux qui privilégient l'export, ont intérêt à s'intéresser davantage au marché local, d'après les observateurs. Et pour cause, la demande intérieure se développe et est appelée à s'accroître avec un rythme plus soutenu à l'avenir avec l'amélioration du pouvoir d'achat suite aux augmentations de salaires qui sont déjà appliquées ou celles qui sont programmées.
C'est vrai que l'export restera toujours plus rémunérateur que le marché intérieur, mais celui-ci demeure plus sûr et plus accessible, au moment où la demande étrangère est plutôt volatile et parfois imprévisible. Ce qui a été prouvé notamment au cours de la crise économique de 2008.

Le développement du marché local est donc une aubaine pour les producteurs nationaux qu'ils ne doivent pas laisser aux seules importations. En fait, pour le moment, l'amélioration du pouvoir d'achat des Marocains profite beaucoup plus aux producteurs étrangers, dont les exportations vers le Maroc ne font que progresser, qu'aux locaux. Ce qui aggrave le déséquilibre de la balance commerciale.

Ainsi, après avoir réalisé une hausse de 6,3%, en volume, au premier trimestre 2011, la consommation des ménages s'est accrue de 6,1%, au deuxième trimestre, dans un contexte d'une modération des prix à la consommation (+0,2%) et d'une augmentation de 7,2% des transferts des MRE, à fin mai. Sa contribution à la croissance globale du PIB s'est établie à 3,4 points, contre 3,7 au premier trimestre, selon le HCP.

Cette tendance haussière se serait poursuivie au cours du troisième trimestre 2011, puisque la consommation des ménages aurait progressé relativement plus vite qu'au premier semestre (+6,5%), portée par une amélioration du pouvoir d'achat en liaison avec la hausse des salaires et la modération de l'inflation (+0,7%).

Cette hausse de la demande est également observée dans le secteur public, puisque la consommation a bien repris au premier trimestre 2011, sous l'effet d'une progression des dépenses du personnel (+10,9%), avec une hausse de 2,1%, en glissement annuel, contre un repli de 1,2% au quatrième trimestre 2010. La consommation publique aurait, par la suite, marqué une hausse de 3,2% au deuxième trimestre et de 3,7% au troisième trimestre suite au renforcement attendu des dépenses de personnel, interrompant ainsi le mouvement de repli qui a marqué l'année précédente, d'après le HCP.

Par ailleurs, d'après les économistes, cette hausse de la demande intérieure devra s'accentuer davantage pour les mois à venir, quand les augmentations de salaires accordées il y a quelques mois auront produit pleinement leur effet. Il est à rappeler à ce sujet que le gouvernement a concédé une augmentation de salaires générale de 600 DH pour les fonctionnaires qui est entrée en vigueur depuis mai dernier.

De même, on a décidé de relever le seuil minimum des pensions de retraite à 1.000 DH et le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) va être augmenté de 15% sur deux tranches, une première de 10% applicable à partir de juillet dernier et une deuxième de 5% en janvier 2012.

L'amélioration de la consommation des ménages est également due à la maîtrise de l'évolution des prix à la consommation (+0,8%), au bon comportement des crédits à la consommation et au maintien du taux de chômage en dessous de 9%, avec les bons résultats de la campagne agricole en plus de la bonne tenue des recettes des MRE qui ont augmenté de 7,4%.

Détente des prix à la consommation

Au deuxième trimestre 2011, l'inflation a marqué un net repli, se situant à 0,2%, contre 1,6% un trimestre plus tôt. C'est ainsi que les prix à la consommation ont baissé, en variations trimestrielles et en données corrigées des variations saisonnières, de 1,2%, après avoir augmenté de 0,4% un trimestre auparavant. Ce repli a résulté, essentiellement, de la baisse de 2,8% des prix des produits alimentaires, en particulier ceux des produits frais.

L'inflation sous-jacente a évolué suivant la même tendance que l'inflation globale (+0,2% au deuxième trimestre 2011, au lieu de +0,7% au premier).

16/9/2011 , Lahcen OUDOUD

Source : Le Matin

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