Ancienne et diversifiée, la participation des Marocains du monde au développement économique, social et culturel du Maroc s'est remarquablement accrue et ses aspects se sont diversifiés ces dernières années.
"Si les transferts financiers restent la partie la plus visible, cette contribution prend néanmoins des formes diverses", indique-t-on auprès du Conseil de la Communauté marocaine à l'Etranger (CCME) qui organise samedi et dimanche une rencontre à Saidia sur le thème "les migrants, acteurs et partenaires du développement", en partenariat avec l'Agence de l'Oriental et des associations de migrants marocains.
Parallèlement aux transferts, moult modalités de contribution au développement du Maroc se sont en effet développées et progressivement structurées autour de projets de développement local, portés par des acteurs engagés dans l'action solidaire et humanitaire, soulignent les organisateurs de ce forum.
Regroupés en associations ou en plateformes, ces acteurs ont acquis, au fil des ans, un savoir-faire pratique, une capacité de mobilisation de fonds, une expertise et des réseaux qui leur confèrent une forte légitimité. Ils incarnent, à leur manière, l'un des aspects des mutations que connaît l'immigration marocaine et témoignent de leur intégration dans le tissu associatif des pays d'accueil.
Ce mouvement associatif de l'immigration est d'une grande diversité : les acteurs opèrent dans des domaines multiples et recouvrent des espaces plus ou moins étendus, allant du régional au transnational. Certaines de ces structures ont un statut d'ONG reconnu notamment dans les pays européens, mais aussi au Maroc.
Elles s'engagent dans des projets et des actions de développement qui allient différentes sources de financements et requièrent la collaboration de plusieurs acteurs privés et publics, ajoutent-ils.
Entamée dans les années 80 au niveau local dans le cadre de projets initiés par des associations regroupant des migrants d'un même village ou d'une même région, cette dynamique s'est rapidement révélée fructueuse en tant qu'atout de taille pour les deux rives de la Méditerranée.
Encouragée par les transformations sociologiques des communautés marocaines, par les changements au Maroc et par les politiques publiques des migrations, cette dynamique s'est renforcée à partir des années 1990 pour prendre la forme de projets portés par des associations et des réseaux à dimension nationale ou transnationale.
Ainsi, les apports des migrations au développement sont progressivement devenus l'un des enjeux des relations entre les pays européens, qui accueillent l'essentiel des Marocains du monde, et le Maroc.
Aussi le diptyque "migrations et développement" figure-t-il, depuis une décennie, à l'ordre du jour de nombreuses instances et de conférences internationales.
Organisée dans le cadre de la mission consultative et de prospective du CCME, la rencontre de Saidia ambitionne d'établir un état des lieux des actions de développement des ONG de migrants en vue d'identifier leurs forces et faiblesses, mais aussi de mettre en perspective les bonnes pratiques en la matière.
Elle ambitionne aussi d'identifier les meilleurs moyens d'intégrer la migration et les ONG des Marocains d'ici et d'ailleurs comme facteur de synergie et acteurs positifs de développement, dans le cadre d'une politique concertée, cohérente et globale.
La rencontre débouchera sur des recommandations et des propositions destinées aux ONG des migrants, aux décideurs politiques, aux institutions internationales, aux acteurs de la société civile, et aux collectivités territoriales dans le but d'un renforcement des liens entre politiques migratoires et développement.
16/09/11, Lqadey Azedine
Source : MAP