Le Plan communal de développement (PCD) est un outil de planification à même de favoriser le partenariat et l'implication des ONGs dans le développement territorial, ont estimé les participants à la première rencontre internationale des ONGs issues des migrations marocaines.
"Il faut promouvoir l'intégration et l'adhésion des ONGs aux outils mis en place pour un développement concerté et stratégique, en particulier les plans communaux de développement", ont-ils indiqué, soulignant l'importance de définir les champs d'intervention prioritaires et les zones cibles.
Mettant l'accent sur les mutations que connaît le Royaume à tous les niveaux, ils ont appelé à renforcer les capacités des Associations pour qu'elles se prennent en charge et travailler sur certaines valeurs, telles que la solidarité et la coopération au développement, et à conférer à la formation une place centrale dans l'accompagnement du développement.
Organisée par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) en partenariat avec l'Agence de l'Oriental et le concours de plusieurs Associations de migrants marocains, cette rencontre s'est déroulée à Saïdia, les 17 et 18 septembre, autour du thème "Les migrants, acteurs et partenaires du développement".
Ces deux jours d'intenses débats et d'échange d'idées et d'expériences ont réuni des dizaines d'ONGs et d'Associations de développement des Marocains d'ici et d'ailleurs, les représentants des pouvoirs publics nationaux et des institutions internationales, ainsi que des chercheurs nationaux et étrangers.
"Politiques publiques internationales en matière de migration et de développement", "apports et limites de la coopération décentralisée" et "migrants marocains acteurs de développement: champs d'action, dynamiques et contraintes", sont autant de sujets débattus par les participants.
Les travaux de cette rencontre ont été également marqués par l'organisation de trois ateliers axés sur "Les ONGs et les institutions: bonnes pratiques et difficultés de partenariats", "Migration et développement: quel plaidoyer national et international" et "ONGs de développement: les champs d'action".
Des intervenants lors de ce Forum, qui se veut un espace de réflexion, de concertation et de prospective, ont fait remarquer que le mouvement des Organisations associatives se positionne comme "un troisième secteur entre l'Etat et le marché", notant que la participation des Marocains du monde au développement économique, social et culturel du Maroc s'est remarquablement accrue et ses aspects se sont diversifiés ces dernières années.
Ils ont toutefois estimé que "les mutations tant en immigration que dans la société marocaine plaident pour une nouvelle méthodologie d'intervention et de coopération", appelant dans ce sens à valoriser et à capitaliser les expériences et les bonnes pratiques en matière d'intervention des Associations et à renforcer les capacités d'action des ONGs à travers des programmes de formation ciblés et efficients dans un esprit de réévaluation continue.
Ils ont également appelé à la consécration des approches de concertation, de partenariat institutionnel ouvert et dynamique et de bonne gouvernance impliquant les différents acteurs territoriaux (communes, structures de l'Etat, etc.), en plus de la mise en place de plateformes de diffusion des informations, de communication, d'appuis et de mise en réseau.
Evoquant la question de la mobilité transfrontalière et le phénomène de la mondialisation et ses incidences sur les processus d'intégration et l'instrumentalisation politique et économique de la migration, ils ont plaidé en faveur "d'orientations politiques claires" sur la problématique de migration et développement.
Les nouvelles institutions dans le contexte de la régionalisation et de la décentralisation doivent "s'emparer" de cette question (migration et développement) pour penser le développement du territoire, ont-ils avancé.
Les apports des migrations au développement sont progressivement devenus l'un des enjeux des relations entre les pays européens qui accueillent l'essentiel des Marocains du monde et le Maroc.
Aussi, le diptyque "migrations et développement" est, depuis une décennie, à l'ordre du jour de nombreuses Instances et de Conférences internationales. Il fait l'objet d'un grand nombre de rapports et d'études même si le traitement de la problématique migratoire se focalise trop souvent encore sur la gestion des flux au détriment des interactions positives et citoyennes.
"Un des aspects souvent négligés dans les analyses macro-économiques est la capacité et les compétences des migrants à investir dans les pays des deux rives de la Méditerranée. Et pourtant ces initiatives participent des processus de mondialisation, de régionalisation et d'accélération de la circulation des flux de capitaux, de marchandises et d'informations", a souligné l'universitaire Charef Mohamed, responsable du master "Migrations et Développement Durable" à la faculté des Lettres d'Agadir.
La rencontre de Saïdia a permis d'établir un état des lieux des actions de développement des ONGs de migrants, d'examiner les politiques publiques en matière de migration et de développement et de faire des propositions destinées aux ONGs des migrants, aux décideurs politiques, aux Institutions internationales, aux acteurs de la société civile, et aux collectivités territoriales dans le but de renforcer les liens entre politiques migratoires et développement.
Source : MAPF 19/09/2011 02:55:00