jeudi 4 juillet 2024 04:29

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L'espace Schengen recale la Bulgarie et la Roumanie

La Bulgarie et la Roumanie ont été refoulées jeudi de l'espace Schengen, signe d'une réticence croissante des pays déjà membres à élargir cette zone européenne sans frontières à deux pays jugés inaptes à combattre les filières d'immigration clandestines.

Un seul refus suffit pour bloquer l'entrée, car toute nouvelle adhésion requiert l'unanimité des 25 membres de l'espace. Il est venu des Pays-Bas, et d'une manière très explicite, lors d'une réunion des ministres de l'Intérieur de l'Union européenne à Bruxelles.

"Notre position est claire. Nous ne sommes pas favorables à une adhésion en ce moment", a déclaré le ministre néerlandais de l'Immigration, Gerd Leers. "Nous devons avoir la certitude que l'acquis de Schengen est pleinement mis en oeuvre, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le crime organisé", a-t-il insisté.

"Si cela n'est pas le cas, alors vous avez une porte équipée des huit meilleurs verrous au monde, mais derrière cette porte, vous avez quelqu'un qui laisse passer tout le monde et cela pose un sérieux problème", a-t-il expliqué.

Créé en 1985, l'espace Schengen permet à 400 millions d'Européens de circuler sans passeport sur le territoire formé par ses 25 membres --22 pays de l'UE (Royaume-Uni, Irlande et Chypre n'ont pas adhérés), la Suisse, la Norvège et l'Islande)-- qui ont accepté en mars 2011 d'intégrer le Liechtenstein, dont l'adhésion sera effective seulement à la fin de l'année.

La Finlande a également publiquement exprimé des réserves et plusieurs autres pays les partagent, ont confié des diplomates.

Elles sont nourries par les craintes d'Europol. "L'accession possible de la Roumanie et de la Bulgarie à la zone Schengen (...) risque d'augmenter la pression sur la frontière gréco-turque et la côte bulgare de la Mer Noire risque de devenir une cible de l'immigration clandestine", a averti en juin Jean-Dominique Nollet, chef de l'unité d'analyses de l'agence européenne.

"La Roumanie et la Bulgarie remplissent toutes les exigences techniques pour devenir des frontières extérieures de l'espace Schengen, mais il faut maintenant voir dans quelle mesure ils sont capables de gérer ces frontières extérieures", explique un diplomate européen.

Les difficultés rencontrées par la Grèce pour contrôler sa frontière avec la Turquie ont échaudé les autres membres de Schengen et expliquent leurs réticences à élargir l'espace à d'autres "maillons faibles", a souligné un autre diplomate. Sofia et Bucarest, déjà rentrés trois ans après les autres pays d'Europe de l'Est dans l'UE, en 2007, car jugés à l'époque insuffisamment préparés, vivent mal ce refus.

"Le gouvernement néerlandais doit comprendre que l'on ne peut pas sacrifier une politique de consolidation européenne pour satisfaire des extrémistes", a averti mercredi soir le président roumain Traian Basescu.

La coalition néerlandaise au pouvoir est soutenue au Parlement par le Parti pour la Liberté (PVV), le mouvement d'extrême droite de Geert Wilders.

Les autorités roumaines bloquent actuellement à leurs frontières des camions transportant des tulipes hollandaises, officiellement au motif que les chargements ne sont pas munis d'un "passeport phytosanitaire", un document obligatoire dans l'UE.

Aucune solution sur l'adhésion à Schengen ne sera trouvée avant le prochain sommet européen prévu mi-octobre. Une formule de compromis est actuellement discutée. Elle prévoit une adhésion par étapes: ouverture des frontières aériennes et maritimes de Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie au 31 octobre 2011, puis des frontières terrestres en juillet 2012.

Mais la France et l'Allemagne refusent tout engagement sur une date pour les frontières terrestres.

22/9/2011

Source : Libération/AFP

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