A Burgos (nord de l’Espagne), un collège a fermé ses portes à l’une de ses élèves, une Marocaine âgée de 12 ans, parce qu’elle portait le voile. La jeune fille doit désormais se résigner à aller en cours sans son voile, ou trouver une place dans un autre centre, mission quasi impossible en cette fin de mois de septembre. Le directeur du centre dit suivre à la lettre un règlement intérieur qui interdit aux élèves de se couvrir la tête et le visage.
La situation des musulmanes voilées d’Europe se complique de jour en jour. Et la polémique a désormais envahi le milieu scolaire. Déjà en juin, une jeune collégienne marocaine avait été expulsée d'un collège de la ville d'Arteixo (Galice, nord-ouest de l'Espagne), à cause de son voile. Depuis le 23 septembre dernier, une autre personne a connu le même sort, dans la ville de Burgos, au nord.
Ibrahim Isslal, père de la jeune fille, âgée de 12 ans, assure que personne ne l’a obligée à se voiler. Il lui aurait également conseillé de ne porter son voile que dans la cour de l’école, et de le retirer dans sa salle de classe. La jeune fille s’y serait opposée. Elle a donc pour seules alternatives, de retirer son voile pour assister aux cours ou de se trouver une place dans un établissement ou ses habitudes vestimentaires sont tolérées. Problème, en cette fin de septembre, il ne reste plus de places disponibles. La jeune fille n’est donc plus scolarisée depuis une semaine.
Se trouvant à un âge où la scolarité est obligatoire en Espagne, Ibrahim Isslal a estimé que sa fille devrait avoir l’autorisation d’assister aux cours, malgré son voile. Ce à quoi le directeur du centre s’est opposé.
Appliquer le règlement à la lettre
Le directeur du centre, Eusebio López, a déclaré aux médias espagnols qu’il ne faisait que suivre à la lettre les dispositions du règlement intérieur de l’établissement. Ledit règlement stipule que « les élèves ne pourront pas se couvrir la tête dans les salles de l’établissement, sauf sur prescription. En aucun moment, ils ne pourront se vêtir de manière à cacher le visage totalement ou partiellement ».
« Depuis des années, nous combattons les casquettes, les visières et les cagoules. Dans ce cas, c’est pareil » s’est défendu López. Selon lui, le cas se serait déjà présenté pour une autre jeune musulmane, qui portait le voile. Informé des dispositions du règlement, la jeune fille se rend en cours, depuis lors, sans son voile.
Alors qu’Ibrahim Isslal, estime que le règlement va à l’encontre de la liberté de religion, Eusebio López, lui, considère que la restriction appliquée, n’est pas à caractère religieux. « Nous n’entrons pas dans les questions religieuses (…) nous demandons juste que l’élève se plie au règlement », a-t-il ajouté.
30/9/2011, Yann Ngomo
Source : Yabiladi