La population active devrait augmenter en France métropolitaine de 6,5 % entre 2010 et 2030, passant de 29,4 millions à 31,4 millions, la hausse étant particulièrement vive dans des régions du Sud et de l'Ouest, selon une étude de l'Insee.
L'essentiel de l'augmentation de la population active – qui comprend les personnes en emploi et les chômeurs – aurait lieu entre 2010 et 2025, du fait notamment de la hausse du taux d'activité des seniors sous l'effet des réformes des retraites de 1993, 2003 et 2010.
Après 2025, sous l'effet conjugué du retrait du marché du travail de ces seniors et l'arrivée aux âges de forte activité des générations creuses nées pendant les années 1980-1990, la population active se stabiliserait pendant une décennie. Elle progresserait de nouveau après 2035 avec l'entrée dans la vie active des générations nombreuses nées après 2000.
Dès lors, jusqu'au début des années 2020, la population active vieillirait dans toutes les régions et l'âge moyen des actifs passerait de 39,6 ans en 2010, à 40,6 ans en 2022. En 2030, un rajeunissement sera amorcé (40,5 ans).
ÉVOLUTION DIFFÉRENTE SELON LES RÉGIONS
L'évolution serait différente d'une région à l'autre du fait notamment des comportements d'activité et des migrations interrégionales, signale l'étude dont le scénario s'appuie sur un maintien du taux de fécondité au niveau de 2007 dans chaque région et un solde migratoire de 100 000 personnes par an. Ainsi, la population active progresserait vivement de plus de 15 % en Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées pendant les deux prochaines décennies. En Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne et Rhône-Alpes, la hausse serait autour de 10 à 12 %.
Mais, alors qu'en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées la tranche d'âge la plus active (entre 30 et 49 ans) sera dynamique, du fait des migrations préalables de jeunes à l'âge des études, dans l'Ouest cette tranche stagnerait.
En Corse et en Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), la population active progressera de 8 % à 10 % en vingt ans et en Poitou-Charente de 6 %. Dans la moitié nord, en Ile-de-France, elle augmenterait significativement (6 %).
Dans d'autres régions principalement situées dans le Nord, dans le centre et dans l'Est, la population active évoluerait de façon plus atone, amorçant même une période de baisse durable avant 2030. Déjà engagée en Champagne-Ardenne, cette baisse pourrait intervenir dès 2013 en Lorraine et vers 2025 pour les autres.
Dans ces territoires, "déficit migratoire chez les jeunes et vieillissement de la population active actuelle se cumuleraient", souligne l'Insee.
Ces écarts de croissance entre la population active et la population âgée, en nette progression partout, pourraient accentuer des déséquilibres locaux entre les besoins des populations et la main-d'œuvre disponible, estime l'étude, pour laquelle des "tensions sur l'emploi dans certains secteurs, tels que les services aux particuliers, pourraient survenir".
4/10/2011
Source : Le Monde/AFP