jeudi 4 juillet 2024 04:29

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France : Pétition nationale contre le droit de vote et d'éligibilité des étrangers issus des pays hors-Union européenne

Mercredi, la Droite populaire a lancé une "pétition nationale" contre le droit de vote et d'éligibilité des étrangers issus des pays hors-Union européenne aux élections locales. Une mesure inscrite dans le projet du PS pour 2012. Le député Lionnel Luca, membre de ce collectif, explique au JDD.fr les raisons de cette prise de position.

Pourquoi lancer cette pétition?

C'est notre réaction aux déclarations de Martine Aubry, qui ont fait suite à l'élection du président du Sénat à gauche. Elle n'avait rien trouvé de mieux, dans cette période de crise, que d'imaginer que la première décision du Sénat pourrait être de favoriser le droit de vote des étrangers en France. Il nous a semblé important de réagir et d'éviter de nouveau un épouvantail que la gauche agite depuis 25 ans maintenant à chaque élection. Patrick Menucci (élu socialiste, ndlr) évoquait le programme du PS de 1977. On se demande d'ailleurs pourquoi lorsqu'il était au pouvoir, le Parti socialiste ne l'a pas mis en place, s'il trouvait cette mesure si bonne. Nous voulons démontrer à travers cette pétition qu'une majorité de Français, de droite comme de gauche, n'est pas favorable à ce dispositif, que d'ailleurs les étrangers ne revendiquent pas eux-mêmes.

Le droit de vote est indissociable de la nationalité française?

Pour nous, depuis la Révolution française, le droit de vote est consanguin à la République et identifiable à la nationalité et pas simplement à un droit de consommation.

Sauf pour les ressortissants de l'Union européenne...

C'est effectivement une exception, mais il ne vous aura pas échappé qu'il y a un principe inscrit pour les ressortissants de l'Union européenne, à savoir la réciprocité : s'ils peuvent voter chez nous, nous pouvons aussi voter chez eux. Je ne crois pas que ce soit à l'ordre du jour en ce qui concerne les ressortissants non-européens.

Vous affirmez qu'il y a une vraie différence entre un ressortissant européen et un citoyen non-européen.

Par définition, quand on appartient à l'Union européenne, il y a effectivement un élément particulier. C'est ce qui avait été d'ailleurs dit à l'époque, y compris par la gauche, pour justifier ce droit de vote des Européens. C'est assez savoureux… Mais on savait très bien que, quelques années plus tard, on y reviendrait en prenant exemple sur cela pour justifier le droit de vote des étrangers. Or la comparaison n'est vraiment pas raison en la matière, puisqu'il y a des institutions communautaires, une identification européenne, qui n'existent pas dans les autres pays. Il n'existe pas une "union mondiale" qui voudrait que tous les peuples du monde puissent voter en France sous prétexte qu'ils sont étrangers.

Avez-vous le soutien de Nicolas Sarkozy sur ce sujet?

Même lorsque le président de la République a eu l'occasion de l'évoquer en disant qu'il pourrait y être favorable, il avait toujours indiqué "à condition de la réciprocité des pays et des ressortissants". Personne n'imagine pour le moment cette réciprocité, donc ce n'est vraiment pas un sujet à l'ordre du jour.

N'est-ce pas une manière de toucher les électeurs du FN à quelques mois de la présidentielle ?

La droite républicaine a toujours été hostile à ce droit de vote des étrangers en France. Et le fait qu'elle ne le défende plus pourrait justement faire le jeu du Front national. Il n'y a aucune raison de laisser le monopole de ce sujet à l'extrême-droite. La droite républicaine continue d'affirmer ses positions. Si certains parmi nous sont devenus fragiles sur la question, en ce qui concerne la Droite populaire, nous sommes solides.

Thierry Mariani, ministre et membre fondateur du collectif, a toutefois donné une interview au journal d'extrême-droite Minute...
Il me semble que répondre aux questions des journalistes appartient à la démocratie. Et ce, quelque soit leur tendance. Sinon, cela serait discriminatoire. Thierry Mariani peut également faire la Une de Libération, nous serions ravis.

Sur quels autres sujets la Droite populaire entend-elle se mobiliser d'ici 2012?

Nous nous mobiliserons à chaque fois que sera en jeu l'affirmation de la Nation, de sa sécurité ou de sa représentativité. Ce sont des sujets qui sont importants pour nous. Mais, il y en a d'autres qui peuvent également voir le jour notamment sur la justice sociale et fiscale. Nous serons collés au bon sens populaire. La Droite populaire veut être la droite du bon sens.

19/10/2011, Anne-Charlotte Dusseaulx

Source : JDD.fr

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