samedi 23 novembre 2024 23:54

Les populistes suisses imposent leurs haines

La droite nationaliste de l’UDC devait rester la première force politique du pays à l’issue des élections législatives du 23octobre. Son slogan: «Tu niques la Suisse? Tu gicles!»

Genève, correspondance. «Stopper l’immigration massive». Quelques pas dans n’importe quelle ville de Suisse ces dernières semaines suffisaient pour noter la masse d’affiches électorales assénant ce message central de l’Union démocratique du centre (le très riche parti national populiste du tribun zurichois Christoph Blocher) pour les élections législatives d’hier. Illustré comme toujours de manière choc –par des godillots noirs piétinant le drapeau rouge à croix blanche helvétique–, ce matraquage était la carte ultime du parti de Blocher pour confisquer le débat électoral dans la dernière ligne droite et pour le ramener à ses thèmes de prédilection

Le parti espère au mieux parvenir à consolider sa position de première formation politique du pays, atteinte aux dernières élections fédérales, en 2007 (29% de l’électorat, loin devant le Parti socialiste, à 19,5%).

En effet, ces élections, qui ont pu apparaître sans grands enjeux à une partie de la population –étant les turbulences en Europe semblaient renforcer le statu quo en Suisse–, pourraient signifier, à l’arrivée, un plafonnement du vote UDC (une première tout de même depuis deux décennies) et une redistribution des cartes au centre droit de l’échiquier politique.

La raison? L’apparition de deux nouveaux partis au centre droit: le Parti bourgeois démocratique (PBD), conservateur mais surtout issu d’une scission de l’aile anti-blochérienne de l’UDC, et les Verts libéraux qui ont le vent en poupe après Fukushima. Ensemble, ils grignotent l’électorat de l’UDC et plus encore celui du centre droit historique, du Parti libéral radical (PLR). Au passage, les écolos de droite coupent aussi quelque peu les ailes aux Verts (écologistes de gauche). Pour l’autre enjeu du scrutin, il faudra attendre les résultats définitifs pour voir si le Parti socialiste, qui a opté pour une politique plus à gauche, a réussi son pari de repasser au-dessus des 20%.

24/10/2011, Ramine Abadie

Source : L’Humanité

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