Plusieurs mineurs marocains seraient présentés par leurs familles comme des enfants abandonnés, dans le but d’en confier la charge à des centres d’accueil de la péninsule ibérique. 6 familles seraient actuellement dans le collimateur du gouvernement autonome andalou, qui dénonce vivement ces « abus ».
Certains enfants, accueillis dans des centres d’accueil comme mineurs non accompagnés, seraient en fait des enfants « issus d’environnements familiaux normaux », révèle l’agence de presse espagnole Europa Press. En 2009, l’exécutif de la région autonome d’Andalousie, a mis en évidence qu’une famille marocaine avait confié trois de ses enfants, les présentant comme « abandonnés ». Les témoignages des enfants ont permis de prouver que leurs parents jouissaient d’une situation socio-économique suffisante pour leur permettre de subsister.
Selon des responsables du gouvernement local andalou, 6 autres familles marocaines seraient dans le même cas. Micaela Navarro, conseillère à l’Egalité et au Bien-être social, a décidé de déposer une plainte pour « abandon », contre ces familles. « Nous n’allons pas transformer l’Andalousie en internat (…) surtout pour ces enfants dont les familles ont des ressources économiques et une situation sociale normale », a-t-elle martelé.
José Chamizo, Défenseur du peuple andalou (institution comparable à Diwan El Madhalim), soutenant la procédure judiciaire entreprise par la conseillère Navarro, a estimé qu’il était normal de dénoncer ces « abus ». Il a également estimé que de tels agissements nuisaient aux mineurs souffrant réellement d’abandon, et nécessitant l’appui de l’Etat.
Le constat est d’autant plus inquiétant, que les capacités d’accueil de certains centres pour mineurs commencent semblent désormais insuffisantes. Selon Europa Press, le nombre de pensionnaires des centres d’accueil andalous s’élèverait actuellement à 911, « un chiffre un peu plus élevé que la normale », gonflé par les arrivées de mineurs migrants mineurs immigrants non accompagnés au cours des deux derniers mois.
Face à cette situation, et compte tenu des récentes infractions constatées, Micaela Navarro a assuré que les autorités andalouses ne laisseraient aucun de ces enfants à la rue. « Nous continuerons à venir en aide aux enfants qui n’ont pas de ressources, pas de famille, ou de contact familial, pour les autres, nous allons demander au juge qu’il localise leurs familles », a-t-elle déclaré.
26/10/2011, Yann Ngomo
Source : Yabiladi