samedi 30 novembre 2024 06:42

Et si la France pouvait réussir sa politique d'immigration? L'Express livre en avant-première - et soutient - les principales mesures du rapport établi par le Haut Conseil à l'intégration. Des propositions à la fois pragmatiques et iconoclastes. Aux politiques de s'en emparer.

Il est temps d'agir. L'intégration ne s'attend pas, elle se construit, avec des politiques d'éducation et de logement, avec des efforts budgétaires et une mobilisation administrative. Parce que la crise relance les fantasmes et les tensions à l'encontre des immigrés. Parce qu'il advient dans nombre de pays d'émigration des bouleversements politiques qui poussent au départ. Parce que la France sait intégrer ses immigrés, depuis des siècles, mais qu'il lui manque des outils pour mieux assimiler les dernières générations arrivées. Le creuset républicain est là, il faut juste quelques cuillères assez longues pour le remuer! 

La France peut-elle réussir sa politique d'intégration?

Les sept mesures-chocs du Haut Conseil à l'intégration 

C'est pourquoi L'Express soutient les mesures préconisées par le Haut Conseil à l'intégration (HCI). Loin de l'angélisme souvent pratiqué par les commissions ad hoc, ces revendications pratiques relèvent d'un éminent souci d'efficacité. Non seulement L'Express suggère leur adoption, mais il interrogera les candidats en lice lors de la présidentielle sur leur volonté de les mettre en vigueur au plus vite. 

Intégrer sera plus facile si tout le territoire est sollicité

Pour le HCI, il s'agit d'abord de lutter contre l'ignorance: c'est par des statistiques détaillées sur les origines des immigrés que commence la lutte pour l'intégration. Ensuite, il faut combattre la naïveté, et affiner encore l'immigration choisie: si le mot "quota" n'est pas prononcé, tel est l'esprit qui doit baigner cette nouvelle politique. Enfin, on doit agir contre le conservatisme, notamment administratif, et décentraliser la gestion de l'immigration, car intégrer sera plus facile si tout le territoire est sollicité.

La France, construite autour de valeurs partagées sur un même territoire, et non autour de la pureté du sang, a eu le courage et le génie de refuser le communautarisme. Aujourd'hui, pourtant, elle risque d'y tomber sans le vouloir, par la juxtaposition de ghettos construits contre sa volonté souvent, et parfois à cause de sa passivité.  

Si une société ne parvient pas à relever le défi de l'intégration, on sait ce qui l'attend: la désintégration. 

13/4/2011

Source : L’Express

L'association "CAP SUD MRE" organise, le 20 mai prochain à Agadir, un forum sous le thème "Les marocains résidents à l'étranger, prescripteurs et architectes du nouveau Maroc", qui se veut une rencontre de réflexion et de proposition participative à l'élaboration du grand chantier démocratique annoncé par SM le Roi Mohammed VI dans son discours du 9 Mars.

Ce discours "marque un tournant dans l'histoire du Maroc et une pierre angulaire sur laquelle s'édifiera le Maroc des prochaines décennies. L'ensemble des Marocains sont invités à participer à ce nouveau chantier et la Communauté Marocaine de l'étranger doit impérativement faire partie de la nouvelle architecture politique de la Nation, mais surtout être une force de proposition en se positionnant en tant que prescripteur", indiquent les organisateurs.

L'ambition de l'association est de prendre part à l'élaboration de la nouvelle constitution en éclairant la commission ad hoc pour la révision de la Constitution et les partis politiques sur les attentes de la tranche citoyenne incarnée par les Marocains Résidents à l'étranger.

Ce forum réunira les partis politiques marocains, l'administration ainsi que la société civile marocaine, mais aussi une sélection de l'élite de la communauté marocaine à l'étranger, qui occupe des postes clés et couvrant les champs de la politique, de l'économie, du social et du culturel. Les membres de cette élite sont conscients des enjeux que représente la refonte de la constitution marocaine et leur citoyenneté et sens civique les amènent aujourd'hui à apporter leur pierre à l'édifice, estiment les organisateurs.

"Notre démarche participative est une réponse à l'appel du Discours Royal du 9 Mars 2011 invitant la société civile à s'inscrire dans le processus démocratique amorcé. Elle est aussi une démonstration claire de l'implication des MRE dans la construction du nouveau Maroc", ajoute la même source.

L'association "CAP SUD MRE" a vu le jour en mai 2010 à Agadir, avec l'ambition de servir de passerelle reliant les Marocains Résidents à l'étranger à leur pays d'origine. Elle est la première association représentant les MRE qui a fait le choix de prendre place au Maroc pour une plus grande proximité avec les institutions marocaines. Ses fondateurs, un groupe de chefs d'entreprises MRE, ayant fait le choix d'investir au Maroc et participant activement à la dynamique économique des deux rives. Leur statut leur permet une meilleure appréhension de l'environnement économique et social du Maroc et justifie pleinement leur intervention en tant que porte-parole de la communauté marocaine résidant à l'étranger et souhaitant intervenir pour incarner le rapport des MRE au Maroc.

12/4/2011

MAP

Un comité préparatoire pour la création d'une association des Marocains résidant en Egypte a été mis en place lors d'une réunion tenue lundi au Caire.

Ce comité aura pour mission d'élaborer le règlement intérieur et la préparation de l'Assemblée générale de cette instance, dont l'objectif est de défendre les intérêts des Marocains résidant en Egypte, a fait savoir l'ambassadeur du Maroc au Caire, Mohamed Faraj Doukkali lors de cette réunion consacrée à l'examen des problèmes de cette communauté au nombre de 4.600 personnes.
Dans ce sens, le diplomate marocain a exprimé le soutien à de telles initiatives permettant à ces Marocains de s'organiser au sein d'instances en vue de défendre leurs intérêts dans le pays d'accueil.

S'adressant à une vingtaine de Marocains qui avaient organisé auparavant un sit-in au sein de l'ambassade pour réclamer notamment l'amélioration des conditions d'accueil au consulat et l'exonération de certaines catégories des droits de chancellerie, M. Doukkali a rappelé que le soutien et l'accompagnement des associations des Marocains résidant à l'étranger constitue un des piliers de la politique gouvernementale dans le domaine de l'immigration.

A ce propos, il a souligné l'importance de la création de cette association, dont la mission consiste à défendre les intérêts de cette catégorie, exprimant la disposition à apporter, en coordination avec le ministère de la Communauté des Marocains résidant à l'étranger, le soutien nécessaire à cette communauté.

Il a aussi souligné la disposition des services consulaires au Caire d'alléger et de faciliter les procédures de mariage mixte et de délivrance de documents administratifs.

De leur part, les participants, dont la plupart sont des étudiants, ont réclamé des bourses d'études et le soutien de l'ambassade dans l'objectif de créer une instance défendant leurs intérêts, ainsi que des réductions des prix des billets de la Royal air Maroc.

11/4/2011

Source : MAP

De la violence à la persécution, femmes sur la route de l'exil, de Smain laacher paru en 2010 aux éditions la Dispute est un des livres les plus terrifiants qu'on puisse lire. Terrifiant comme «notre» monde tel qu'il est vraiment, c'est-à-dire un patcbwork sanglant d'égoïsmes délirants et destructeurs qu' il nous faut, parait-il, refuser de regarder puisque nous risquerions de vomir sur nos aveuglements, notre indifférence et notre soi-disant impuissance…Suite

A partir de dimanche prochain le groupe Italien Grimaldi, un des plus gros opérateurs européens de rouliers, lancera une nouvelle ligne de passagers et marchandises entre Barcelone et Tanger…Suite

Certaines assurent qu'elles limiteront leurs sorties au «strict minimum II, d'autres envisagent de porter un masque chirurgical, ou de s'installer dans un pays musulman, quelques unes se résoudront à se dévoiler; certaines l'ont déjà fait. Cette plongée dans l'univers de trente-deux femmes vivant en France avec le voile  intégral…Suite

Alors que le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, a réaffirmé, le 7 avril, la volonté présidentielle de « maîtriser les flux migratoires », un peu moins de dix ans après le premier passage de Nicolas Sarkozy au ministère de l'intérieur, tous les chiffres démontrent qu'il n'y est jamais vraiment parvenu. Cette fois, l'ambition affichée n'est plus seulement de s'attaquer à l'immigration irrégulière mais aussi légale…Suite

On connaissait les racistes purs et durs, voici les "racistes compréhensifs" ! Cette nouvelle notion est mise en évidence par la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) qui rend public, mardi 12 avril, son 20e rapport annuel sur le racisme. (A consulter en cliquant ici) Epais de 430 pages et consacré à l'année 2010, ce document pointe les personnes se déclarant "non racistes mais comprenant très bien que les autres le soient".

Pour cela, la Commission se fonde sur un sondage et sur une enquête qualitative. Le premier a été réalisé par l'institut CSA entre les 11 et 14 janvier 2011, auprès de 979 personnes âgées de 18 ans et plus. L'enquête qualitative a, elle, été conduite par l'institut TNS-Sofres sur la base de 30 entretiens individuels semi-directifs en face-à-face d'une heure et demie, entre le 9 et le 14 décembre 2010.

D'après le sondage mené par l'institut CSA, si les préoccupations économiques constituent, comme en 2009, les premières préoccupations des Français, l'insécurité, le terrorisme et la drogue ont vu leur intérêt énormément augmenter. L'insécurité est le premier souci de 28 % des sondés (+6 points par rapport à 2009), le terrorisme, cité par 26 % des personnes interrogées, a augmenté de 15 points, et la drogue, citée par 15 % des sondés, a gagné cinq points.

LA "VISION COMMUNAUTAIRE" REGAGNE DU TERRAIN

Ce sondage, réalisé annuellement afin d'établir l'évolution du racisme sur le long terme, montre que la "vision communautaire" de la société française a aussi tendance à regagner du terrain alors qu'elle en perdait jusque-là. La quasi-totalité des "groupes" testés est perçue comme "constituant un groupe à part". Les plus isolés sont les "gens du voyage" : 72 % des personnes interrogées les considèrent "à part" (+3 points par rapport à 2009). Suivent les musulmans (48 %, +4 points) et les maghrébins (35 %, +2 points).

Quelque 59 % des sondés considèrent, par ailleurs, que l'intégration des personnes d'origine étrangère fonctionne "très mal" et 45 %, "assez mal". Mais ce résultat est lié, selon 54 % d'entre eux, "aux personnes d'origine étrangère qui ne se donnent pas les moyens de s'intégrer". Seulement 39 % estiment que "c'est avant tout la société française qui ne donne pas les moyens aux personnes d'origine étrangère de s'intégrer". De même, 56 % des sondés considèrent qu'il y a "trop d'immigrés en France", soit une hausse de 9 points par rapport à 2009.

L'enquête qualitative menée par TNS-Sofres affine l'analyse de ces résultats. La hausse de tous ces indicateurs est, en effet, en partie liée à l'essor du discours des "racistes compréhensifs". Il s'agit de ceux qui rejettent la violence mais pas forcément les attitudes racistes. Ces personnes se distinguent de celles rejetant ces deux types de comportements racistes en bloc et d'un troisième groupe qui tolère l'ensemble de ces attitudes.

Le rapport de la CNCDH pointe aussi une baisse importante des actes et menaces à caractères racistes, antisémites et xénophobes, en 2010. Selon les données du ministère de l'intérieur, la somme de ces actes et de ces menaces s'est élevée à 1 352 en 2010 contre 1 841 en 2009, soit une baisse de 26 %. Mais cette baisse de la violence – dont les Maghrébins sont les principales victimes – a eu lieu en même temps qu'une hausse des préjugés et de "l'intolérance", selon la CNCDH.

LA RESPONSABILITÉ DES "NOMBREUX DÉBATS ET ANNONCES"

La plupart des personnes interrogées a une vision "sombre" de l'avenir. Beaucoup envisagent une "exacerbation des tensions qui viendraient cristalliser des évènements dramatiques" : attentat, révolte dans les cités... La vision "largement partagée" qui se développe aussi, selon la CNCDH, est que "les populations s'installant en France" le font pour "profiter des aides sociales" et que "l'islam est la principale difficulté liée à l'immigration et à la gestion de la différence dans la société française".

Pour la commission, il semble, "aux yeux de la plupart des personnes rencontrées, qu'un verrou ait sauté dans le discours politique admis ou admissible" au sujet du racisme. Une situation qui les amène, pour une partie d'entre elles, à accueillir favorablement la "banalisation" des discours racistes, considérés comme "la fin d'une hypocrisie".

La CNCDH explique en grande partie ces résultats par le "contexte actuel". Les attitudes racistes et xénophobes "restent fortement liées aux inquiétudes socio-économiques", souligne-t-elle. Elle pointe aussi la responsabilité des "nombreux débats, annonces et questionnements sur l'identité nationale, la déchéance de nationalité, l'interdiction de la burqa ou la situation des Roms en France".

12/4/2011, Elise Vincent

Source : Le Monde

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