La préfecture du Loiret a justifié mardi l'expulsion de Najlae Lhimer, une lycéenne marocaine sans papiers dont le sort provoque la colère du Réseau éducation sans frontières (RESF) et de nombreux parlementaires.
La jeune femme, présente en France depuis 2005, s'était rendue vendredi dernier à la gendarmerie de Château-Renard, son lieu de résidence. Elle accusait son frère de violences physiques.
"Madame Lhimer Najlae n'a pas été interpellée alors qu'elle venait déposer plainte pour violences", affirment les services préfectoraux dans un communiqué transmis aux médias.
La jeune femme, en possession d'une interruption temporaire de travail de huit jours, se serait présentée à la gendarmerie pour "être accompagnée au domicile de son frère pour y récupérer ses affaires et ses documents d'identité", écrit la préfecture.
"A cette occasion, les gendarmes ont remis à madame Lhimer Najlae une convocation officielle pour le vendredi 19 février 2010 à 15h précisant son objet : examen de sa situation administrative au regard du droit au séjour", poursuit-elle, insistant sur le fait que la jeune femme "ne s'est pas opposée à la mesure prise".
Depuis son expulsion vers le Maroc, la situation de Najlae Lhimer est dénoncée par RESF, dont les militants assurent l'accompagnement à Casablanca.
"Najlae avait le droit de la justice pour les violences subies, elle avait le droit de contester le refus de séjour du préfet devant la tribunal administratif", écrit RESF Loiret dans un communiqué. "En précipitant son expulsion, le préfet lui a volé ces droits".
RESF affirme également que la jeune femme était bien présente à la gendarmerie pour y déposer plainte, ce que nie la préfecture.
Source : Reuters
Le récent débat sur l’identité nationale a donné le sentiment aux musulmans français que l’on instruisait leur procès. Reportages au cœur d’une communauté blessée par cette stigmatisation.
« Qu’Allah bénisse la France »… Avec ce titre volontairement provocateur pour l’« hidjabophobe » du coin et tout ce que l’Hexagone compte de fétichistes de la pureté laïque, le slameur Régis Fayette-Mikano, né à Paris de parents congolais et converti à l’islam soufi sous le nom d’Abd al Malik, publiait il y a cinq ans un livre choc dans lequel il racontait sa « déconstruction-reconstruction » d’enfant des cités en quête d’intégration. Un itinéraire que n’empruntera pas le ministre de l’Immigration, Éric Besson, né à Marrakech de parents français et contraint par la rumeur de publier un pénible démenti officiel quant à ses velléités de conversion pour l’amour d’une jeune Tunisienne, au sortir de quatre mois de débats houleux sur l’identité nationale. Si Allah bénit la France, Il n’y est pas encore heureux.
Arrière-pensées politiciennes
En faudrait-il encore une preuve que cet exercice, dont le Premier ministre François Fillon a sifflé la fin provisoire le 8 février, vient opportunément de la fournir. Si nul ne peut faire à Nicolas Sarkozy et Éric Besson le procès de ce qu’ils ne sont pas – nationalistes étroits, xénophobes, islamophobes –, il leur est difficile d’échapper au soupçon d’arrière-pensées politiciennes à quelques semaines des élections régionales de mars. Comment expliquer autrement que cette controverse artificielle sur ce qui fonde l’identité française, à la fois strictement régentée par l’État et mal préparée, sans l’appui d’historiens ni but précis, ait pu avoir lieu alors que nul ne semble s’être avisé des dérapages qui, inévitablement, allaient l’accompagner ? Gagner quelques points sur la peste brune du Front national justifiait-il qu’en échange d’une poignée de mesurettes symboliques (drapeau français et Marseillaise dans les écoles), on débouche sur cette remise en cause globale de la sincérité citoyenne des 5 à 7 millions de musulmans français, lourdement présente en filigrane des 350 débats locaux organisés dans tout le pays par les préfets ?
Boîte de pandore identitaire
Empoisonné, si l’on peut dire, par le référendum suisse sur l’interdiction des minarets et la polémique sur le port du niqab et de la burqa, ce défoulement républicain a immédiatement pris l’allure d’une stigmatisation de la deuxième religion de France – et cela, au plus mauvais moment. Alors même que les musulmans français, dont la pratique religieuse est notoirement faible, progressent comme tous leurs concitoyens sur la voie d’une cohabitation apaisée et définitive, voici que l’ouverture, que nul ne réclamait, de la boîte de Pandore identitaire les renvoie à cette pression constante, normative et sécuritaire, qui est un peu la caractéristique du regard français sur l’islam. Ici, constate Vincent Geisser, chercheur au CNRS, « un bon musulman est un musulman qui n’est plus musulman, un musulman sur mesure », un musulman invisible en somme, un musulman sans culture.
Certes, affaire franco-française, le débat sur l’identité nationale n’est pas en soi illégitime, d’autant que cette thématique fut l’une de celles qui ont irrigué la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 et qui ont fait de lui un élu du peuple. Mais l’organiser sans précaution aucune au cœur d’une nation, fille aînée de l’islam en Europe, où les enfants des immigrés d’autrefois commencent à peine à se sentir Français comme les autres, c’était prendre le risque de voir resurgir une horde de démons nauséeux. Reste à espérer que l’évolution vers plus de tolérance et plus d’ouverture, très sensible et régulièrement mesurée depuis quelques années au sein des nouvelles générations, et cela quel que soit leur univers culturel, se poursuivra. 63 % des Français estiment que le débat porté par Éric Besson n’a pas été « constructif » – ce qui est somme toute plutôt bon signe. Espérons qu’une même proportion souscrive à cette petite phrase prononcée le 26 janvier par Jamel Debbouze : « La France a aussi un autre visage et il ressemble étrangement au mien. »
Source : Jeune Afrique
Des associations de Marocains résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne de harcèlement" menée par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la communauté autonome de Catalogne.
Les mauvais agissements des forces de l’ordre dans cette région espagnole contre les immigrés, particulièrement marocains ne datent pas d’aujourd’hui. L’arrestation d’un Marocain, suivi par des affrontements la semaine dernière entre immigrés marocains et Mossos d’Esquqdra à El Vendrell, a été un événement de trop.
L'Association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME) a dénoncé "les campagnes d'identification" visant particulièrement les Marocains en Catalogne. Pour son président Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue". Tout en s’insurgeant contre "l'intervention violente" de la police le 17 février à El Vendrell, l'Association "Adib Biladi" basée à Tarragone, a fait savoir dans un communiqué que ces "actes ne correspondent pas aux agissements de la police d'un pays civilisé".
Pour l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), les actions policières sont "une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain". La Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (FECCOM), s’est exprimée dans le même sens. Son vice-président, Abdeladhim Bakkali, qui s’est dit opposé à l'utilisation des immigrés à des "fins purement électoralistes", a rappelé que certaines formations politiques catalanes ont appelé à resserrer l'étau sur les immigrés.
En janvier dernier, Kamal Rahmouni avait dénoncé l’utilisation des immigrés à des fins électoralistes. Il faisait allusion à l’époque à la volonté – abandonnée par la suite – de la municipalité de Vic (province de Barcelone), fief d’un leader d’extrême droite catalan, d’arrêter l’enregistrement comme résidents des immigrés ne possédant pas de titre de séjour.
Les représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont eu une réunion avec ceux de la police catalane et la municipalité d’El Vendrell, après les heurts du 17 février. Cette fois, les délégués des Marocains souhaitent rencontrer le délégué du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel. De même, ils souhaitent une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre fin à ces campagnes des Mossos envers les immigrés marocains.
Source : Yabiladi
La célébration de la culture et des auteurs marocains établis à l'étranger est un hommage pour leur apport enrichissant à la culture marocaine, a affirmé le ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, dans un entretien publié, mardi, par le quotidien +Al Ittihad Al Ichtiraki+.
Après avoir souligné l'engouement qu'a connu le stand de la communauté marocaine établie à l'étranger au 16ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL), le ministre a affirmé que cette célébration est un hommage aux membres de cette communauté qui ont rendu et continuent de rendre de louables services à leur patrie, chacun selon ses possibilités, enrichissant ainsi la scène culturelle marocaine.
Cette action sera suivie par d'autres initiatives, notamment sous forme de salons réguliers ou itinérants, de colloques ou de concours, a-t-il ajouté, indiquant qu'une réflexion est menée par son département sur une nouvelle forme de manifestations devant permettre la découverte de nouveaux talents marocains à l'étranger.
L'une des préoccupations majeures du ministère est la recherche des compétences marocaines et la définition des domaines et mécanismes qui pourraient leur permettre de contribuer au processus de développement au Maroc et à sa renaissance, a-t-il poursuivi.
S'agissant du 16ème du Salon International de l'Edition et du Livre (SIEL) de Casablanca, M. Ameur a estimé que c'était "une édition réussie à tous les niveaux", citant à cet égard le succès du stand commun entre le ministère chargé de la communauté marocaine établie à l'étranger et le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME).
M. Ameur a indiqué, par ailleurs, que des centres culturels marocains sont en cours de construction ou d'aménagement dans plusieurs villes à travers le monde, ajoutant que ces centres seront des structures d'information sur le patrimoine culturel marocain et d'appui à la création artistique et à l'apprentissage des langues.
Source : MAP
Il y a environ 800 000 Marocains résidant légalement en Espagne dont plus de 30% en Catalogne. D’après le président de l'Association Ibn Batuta, ils ne sont pas très nombreux dans la production culturelle, même si cette production est appelée à se développer. Toutefois, certains ont déjà réussi à se faire un nom sur la scène espagnole, à l’image de Najat El Hachmi, qui a reçu le grand prix du gouvernement catalan, l’écrivaine Laila Karrouch et le cinéaste Mohamed El Hafi, qui participe chaque année au Festival du cinéma africain organisé à Barcelone.
S’agissant du problème de reconnaissance du travail des artistes MRE au Maroc, Mohammed Chaib pense que ce genre de rencontres permettra de "normaliser les choses". Désormais, le ministère des MRE et le CCME, entendent promouvoir les travaux des Marocains de la diaspora.
Elu en 2003 puis réélu en 2006, le premier député musulman de Catalogne, est l’auteur de deux livres. Une autobiographie et un ouvrage traitant la cohabitation entre Marocains et Catalans ("Érita para convivencia", écrit en trois langues : arabe, catalan et espagnol).
Source : Yabiladi
La jeune lycéenne, arrivée en France en 2005 parce qu'elle a voulu échapper à un mariage forcé, était victime de violences de la part de son frère.
RESF (Réseau éducation sans frontières) a dénoncé lundi 22 février dans un communiqué l'expulsion d'une lycéenne marocaine de 19 ans d'Olivet (Loiret) victime de violences de la part de son frère contre qui elle venait de porter plainte.
Selon RESF, la jeune fille, en France depuis 2005 parce qu'elle a voulu échapper à un mariage forcé dans son pays et élève au lycée professionnel Dolto à Olivet (loiret), est maltraitée régulièrement par le frère chez qui elle réside.
Le 18 février, la jeune fille a déposé une main courante au commissariat de Montargis, puis le lendemain elle a porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard. C'est là qu'elle est alors placée en garde à vue avant d'être expulsée samedi en direction du Maroc, selon RESF.
Mariée de force
RESF précise que la jeune femme a présenté aux autorités un certificat médical avec une incapacité de travail de huit jours. "Najlae ne veut pas retourner au Maroc car elle sait qu'elle est destinée à être mariée à un cousin", écrit RESF dans son communiqué, jugeant l'affaire "ignoble".
La présidente de l'association féministe Ni Putes Ni Soumises Sihem Habchi a qualifié dans une déclaration à l'AFP cette expulsion "d'intolérable, inacceptable à l'heure où une des grandes causes nationales est la violence faite aux femmes".
"Les services de l'Etat sont censés renforcer l'accueil des femmes dans les commissariats et les gendarmeries, si les femmes en allant déposer plainte, peuvent se retrouver expulsées, c'est un message qui les renvoie au silence" a-t-elle dit.
"Nous, membres de l'association Ni Putes Ni Soumises, avions eu la garantie que les femmes victimes de violence en situation irrégulière seraient bien accueillies et leur dépôt de plainte pris en compte, on va lancer une marche contre la violence faite aux femmes qui partira de Paris le 8 mars et il y aura une étape devant la préfecture du Loiret qui a ordonné cette expulsion" a-t-elle ajouté.
Source : Le Nouvel Observateur
Plusieurs associations de la communauté Marocaine résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne d'harcèlement" menée actuellement par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la région autonome de Catalogne au Nord est de l'Espagne.
Ces associations se sont élevées contre "les agissements disproportionnés" de la police catalane à l'encontre des membres de la communauté marocaine établie en Catalogne, dénonçant l'agression menée, la semaine dernière dans une localité Catalane, par des agents de la police régionale contre un jeune immigré marocain.
Des affrontements avaient opposé, mercredi dernier dans la ville d'El Vendrell dans la province catalane de Tarragone, une centaine d'immigrés marocains et des agents de la police régionale à la suite de l'arrestation d'un jeune marocain lors d'un contrôle de routine.
Réagissant à ces incidents, l'association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME), la plus importante association de défense des droits des immigrés marocains dans ce pays, a dénoncé "les campagnes d'identification" qui ciblent particulièrement les Marocains en Catalogne.
Selon le président d'ATIME, Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue".
Il a également indiqué que son association compte demander une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre un terme à ces campagnes policières qui ciblent uniquement les immigrés marocains.
ATIME compte demander également au ministre Catalan de l'Intérieur d'ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances de l'agression d'un immigré marocain par des agents de la police Catalane comme cela a été rapporté par les médias locaux.
Le président de l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), Oussama Saadoune, a de son côté fustigé les campagnes policières anti-immigrés marocains menées actuellement en Catalogne.
Il a également indiqué que l'ONG va se réunir avec le représentant du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel pour lui demander des explications sur ces campagnes qui ciblent particulièrement les immigrés marocains en Catalogne, la plus grande communauté d'immigrés dans cette région autonome du Nord est de l'Espagne, forte de près de 300.000 personnes.
Selon le vice-président de CODENAF-Catalogne, Abderrahim Belmahdi, la police catalane, plus connue sous le nom de Mossos d'Esquadra, mène depuis quelques semaines une vaste campagne dans les différentes villes et localités de la région sous "le prétexte de vérifier l'identité des immigrés" et a intensifié pour ce faire les points de contrôle.
"Il s'agit d'une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain", a-t-il estimé.
Abondant dans le même sens, le vice-président de la Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (Feccom), Abdeladhim Bakkali, a lui aussi dénoncé "les agissements" des forces de l'ordre à l'encontre de la communauté marocaine, affirmant que de telles actions ne font que conforter le climat de "la xénophobie et de la haine des étrangers".
Il s'est également opposé à l'utilisation de la question de l'immigration à des "fins purement électoralistes", dénonçant la position de certains partis politiques en Catalogne qui appellent à resserrer l'étau sur les immigrés.
Pour sa part, le président de l'association "Adib Biladi" à Tarragone, El Hassane Jeffali, a fait part du climat de mécontentement qui règne parmi la communauté marocaine de Tarragone à la suite de l'agression du jeune Marocain dans la ville d'El Vendrell.
M. Jeffali, qui a dénoncé "l'intervention violente" de la police catalane contre le jeune Marocain et sa famille, a appelé à mettre un terme à ce genre de "dépassements qui visent les Marocains de Tarragone et qui sont de nature à nuire à l'entente et la convivialité".
De son côté, le président de l'association culturelle Arabe d'El Vendrell, Mohamed Bachiri, a qualifié de "scandaleux" les agissements de la police Catalane, ajoutant que la situation se compliquera encore davantage en cas de poursuite de ce genre de comportements qui menacent la paix sociale.
Des représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont tenu des réunions avec des responsables de la police catalane ainsi qu'avec des élus locaux pour demander de mettre un terme aux agissements "provocateurs" de la police contre les immigrés marocains.
Des affrontements ont opposé, mercredi dernier dans la ville Catalane d'El Vendrell, une centaine d'immigrés marocains aux forces de l'ordre, faisant plusieurs blessés dans les deux rangs.
Selon la police, les heurts ont commencé lorsque des agents de la police catalane ont procédé, lors d'un "contrôle de routine", à l'arrestation d'un immigré marocain, mais des représentants de la communauté marocaine établie en Catalogne ont affirmé à la MAP que les affrontements dans cette ville sont le résultat logique de la "politique de harcèlement" et de "persécution" dont font l'objet les immigrés africains, principalement les Marocains.
Trois immigrés marocains ont été interpellés à la suite de ses heurts qui ont fait cinq blessés dans les rangs de la police catalane et plusieurs autres parmi les immigrés marocains.
Dans leurs déclarations à la MAP, des représentants de la communauté marocaine résidant à Tarragone ont affirmé que l'arrestation de l'immigré marocain a été "la goutte qui a fait déborder le vase" d'une situation tendue entre immigrés et police.
Ils ont, en outre, fait savoir que la police catalane a intensifié, ces derniers temps, le contrôle d'immigrés qu'ils soient réguliers ou illégaux.
Il ne s'agit pas de la première fois que des affrontements éclatent entre immigrés et police Catalane. L'été dernier, des heurts ont eu lieu dans la même ville à la suite d'une intensification de la pression policière contre des vendeurs ambulants immigrés originaires principalement d'Afrique subsaharienne, connus communément sous l'appellation "Top Manta".
Quelque 300.000 Marocains sont installés dans la région autonome de Catalogne, soit le tiers de l'ensemble de la communauté marocaine résidant en Espagne.
Source : MAP
L'Atomium accueillera du 22 mai au 31 août l'exposition "be.WELCOME", consacrée à l'immigration en Belgique. Lancé dans le cadre de la présidence belge de l'Union européenne, l'événement est organisé en collaboration avec le Musée de l'Europe.
Dix-sept coups de projecteurs seront réalisés tant au travers de témoignages que de données factuelles (statistiques...). Ces différents angles de vue seront présentés au rez-de-chaussée et sur quatre niveaux, notamment dans la sphère des expositions temporaires et sur le plateau du Bar à pois. "L'histoire de l'immigration n'est abordée ici qu'en guise d'introduction. L'exposition est en fait centrée sur le parcours du migrant et sur la perception de la société d'accueil", explique Arnaud Bozzini, en charge des expositions à l'Atomium. "L'immigration est un phénomène complexe et extraordinairement riche qui ne peut pas être décliné en noir et blanc", commente pour sa part Elie Barnavi, conseiller scientifique au Musée de l'Europe. Après Bruxelles, l'exposition ira à Marcinelle où le site du Bois du Cazier accueillera "be.WELCOME" du 18 septembre au 19 janvier 2011. "Les 262 victimes de la tragédie du Cazier provenaient de 12 pays différents. Il nous a semblé logique de présenter cette expo au Cazier", explique un responsable du musée marcinellois. Enfin, des pourparlers sont en cours pour monter l'exposition au futur Red Star Line Museum à Anvers en 2012. Henri Simons, directeur de l'ASBL Atomium, a même estimé que l'expo pourrait très bien constituer le socle d'un centre des migrations qui serait installé de façon permanente dans la capitale. (ROJ)
Source : Le Vif.be
Que de talents aux quatre coins du monde ! Tel est le principal enseignement du 16e Salon international de l’édition et du livre (Siel), qui a célébré, du 11 au 21 février, à Casablanca, la production littéraire des « Marocains d’ailleurs ». Partenaires de l’événement, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) et le gouvernement ont cofinancé, avec des éditeurs nationaux – La Croisée des chemins, Le Fennec et Marsam –, la traduction du français à l’arabe de nombreux ouvrages, comme Le Sommeil de l’esclave, de Mahi Binebine, ou Chroniques parisiennes, de Mohammed Bahi. D’autres œuvres ont été traduites du néerlandais au français, notamment C’est par l’autre que l’on se connaît soi-même, d’Yamila Idrissi et Tessa Vermeiren.
L’écrivain et critique littéraire Salim Jay a réuni une cinquantaine d’extraits d’ouvrages dans son Anthologie des écrivains marocains de l’émigration, une saga de plus de cinq décennies allant des Boucs, de Driss Chraïbi (1955), au Livre imprévu, d’Abdellatif Laâbi (2010). Lui-même franco-marocain, Jay révèle des talents peu connus, comme les romanciers néerlandais Abdelkader Benali (Noces à la mer), Saïd El Haji (Les Jours de Shaytan) et Hafid Bouazza, auteur de nouvelles, romans et pièces de théâtre, considéré comme l’un des jeunes écrivains les plus doués des Pays-Bas. « Ces artistes abordent souvent le thème du retour au pays avec un regard décapant, une liberté de ton, le cœur qui se pince de tel ou tel détail », explique Jay.
On y découvre aussi la Flamande Rachida Lamrabet, qui, dans Vrouwland, raconte l’histoire d’un groupe de jeunes Marocains vivant au pays du roi Albert, et la Catalane Najat El Hachmi, dont le roman L’últim Patriarca a été traduit en français en 2009. Sans oublier la filière française avec Mohamed Hmoudane, qui, dans French Dream, retrace le parcours d’un jeune immigré dans l’Hexagone.
Source : Jeune Afrique
Le Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL), organisé du 12 au 21 février sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, peut être considéré comme le premier Salon littéraire en Afrique et au Moyen Orient, a déclaré, dimanche à Casablanca, le ministre de la Culture, M. Bensalem Himmich.
M. Himmich a, dans un entretien accordé à la MAP, souligné que le ministère a tenu à ce que les colloques et conférences, organisés dans le cadre du SIEL, soient un espace de dialogue constructif, de réactions et d'interrogations.
Ces rencontres, auxquelles ont pris part un grand nombre de Marocains du Monde et qui ont connu une grande affluence du public, ont créé une interaction entre les différents intervenants grâce à la qualité des participants, qui étaient d'une grande valeur intellectuelle et scientifique, et à l'importance des thèmes abordés, caractérisés par l'innovation lors de cette édition, a-t-il indiqué.
Cette édition du Salon, a-t-il poursuivi, a connu du succès du point de vue statistique, du fait que le nombre de visiteurs a dépassé les 100 mille personnes, la superficie totale a augmenté de 25 pc, en comparaison avec la précédente édition, de même que l'accroissement du nombre d'exposants, de 25 pc également (700 maisons d'éditions, 250 exposants et 40 pays participants), outre l'esthétique qui a marqué les stands cette année.
M. Himmich a souligné que le " SIEL 2010 " a connu des moments forts, relevant que la Conférence d'ouverture donnée par l'ancien Premier ministre français, M. Dominique de Villepin, était un point de départ " très important ".
Les Olympiades de la lecture ont constitué l'autre moment fort et "d'émotion " de cette édition, a-t-il fait remarquer, précisant que son Département œuvrera, en partenariat avec le ministère de l'Education nationale, à leur consécration durant l'année scolaire.
Concernant le thème de cette 16ème édition : " La lecture: une clef pour la société du savoir ", le ministre a souligné que la lecture ne se limite pas au livre en papier, d'où la participation, lors de cette édition, de tous les autres moyens et outils électroniques au service de la lecture à travers l'Internet, sans, toutefois, marginalisé le livre qui reste l'axe et le pivot spirituel pour l'apprentissage et l'acquisition du savoir.
Evoquant les perspectives d'avenir de cette manifestation, M. Himmich a indiqué qu'il sera procédé à l'évaluation de cette édition pour voir les failles éventuelles et a assuré que davantage d'efforts seront déployés pour plus de succès lors des prochaines éditions.
Si cette 16ème édition ait été consacrée à honorer les Marocains du Monde, qui ne sont, d'ailleurs, pas des invités dans leur pays, la 17ème édition connaitra la présence d'un invité d'honneur, a-t-il affirmé, ajoutant que le Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) aura son stand, de manière constante.
Source : MAP
Chems-Eddine Hafiz, vice-président du CFCM s'interroge sur la "stigmatisation récurrente de l'islam" à propos du débat suscité par l'ouverture de restaurants Quick exclusivement halal.
"La situation est très préoccupante", dit-il. "La communauté musulmane fait partie de la communauté nationale. Il faut aujourd'hui chercher à comprendre ce qui se passe: est-ce qu'il n'y a pas quelque part des hommes politiques qui sont en train d'utiliser cette stigmatisation récurrente de l'islam ?"
"Face à des échéances électorales, on s'aperçoit rapidement que dès que la question de l'islam se pose, il y a une certaine unanimité qui se fait qui est quelque part préoccupante", estime M. Hafiz. Il y a environ six millions de musulmans en France, même s'ils ne consomment pas tous halal "en tout état de cause, il y a un marché" (...) "à mon avis Quick va s'engouffrer dans cette brèche, et peut-être que d'autres comme Mc Donald et caetera le feront".
De son côté le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, interrogé par l'AFP, estime que "la diversité de l'offre doit être respectée" mais qu'"il n'y a pas de mal à ce qu'une entreprise choisisse un créneau qui lui semble économiquement porteur". "Il s'agit de liberté d'entreprise et d'évolution de la société, la définition de l'offre appartient à l'entreprise", ajoute-t-il en soulignant qu'à Roubaix, "la communauté musulmane est particulièrement importante".
Source : Le Figaro
Dans le cadre d'un accord passé entre les parties marocaine et espagnole, près de 3000 ouvriers marocains devraient être sollicités pour la récolte de fruits en cas de manque de main d'œuvre dans la province de Huelva (Sud de l'Espagne). Ce nombre devrait être revu à la hausse si nécessaire.
Juan Antonio Millan, maire de Cartaya (dans la province de Huelva, sud de l'Espagne), a déclaré que le but de cette opération est de garantir que les campagnes de la province espagnole ne manquent pas de main d'oeuvre pendant les récoltes.
Alors que la conjoncture économique fragile avait à un moment donné, poussé l'Espagne à donner la priorité aux travailleurs locaux, il semblerait que le manque de main d'œuvre, surtout dans le secteur agricole, ait amené le voisin ibérique à revoir sa position. Après plusieurs revirements entre les mois de septembre et novembre 2009, il semblerait finalement que les ouvriers saisonniers marocains continuent d'être recrutés en Espagne cette année.
A la base de 3000, le nombre de saisonniers marocains pourrait toutefois être revu à la hausse, selon les besoins sur le terrain, précise EFE. Une bonne nouvelle pour les familles dépendant des revenus générés par ces opérations.
Source : Yabiladi
Une rencontre a été organisée, samedi après- midi à Casablanca, avec les écrivains Abdelhak Serhane et Mahi Binebine autour de leurs romans, respectivement, " L' Homme qui descend des montagnes " et " Les Etoiles de Sidi Moumen ", dans le cadre du programme culturel de la 16ème édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL).
Maati Kabbal, journaliste et écrivain chargé d'actions culturelles à l'Institut du Monde arabe à Paris, qui animait cette rencontre, a estimé que les deux auteurs ont comme trait commun d'appartenir à la même génération, d'être issus d'une condition assez modeste, de partager un imaginaire révolté et de venir à l'écriture pour dire " j'existe et j'ai quelque chose à dire ".
Abdelhak Serhane a indiqué que dans " L' Homme qui descend des montagnes",
un récit d'inspiration autobiographique, il a essayé de retracer la situation de l'enfance marocaine à une époque donnée au sein d'une famille modeste à Azrou. Une enfance tourmentée, dure et marquée par la violence du père et l'affection de la mère.
Un père et une mère qui se sont mariés sans se connaître, se sont aimés et se sont séparés, résume Serhane, indiquant avoir revisité son enfance à travers ce récit, tout en rendant hommage au courage de sa mère et à son affection, elle qui a eu un destin qu'elle ne méritait pas.
Quant à Mahi Binebine, il a estimé que dans " Les Etoiles de Sidi Moumen",
les enfants sont semblables à ceux qu'il avait côtoyés dans son enfance dans la médina de Marrakech, des enfants qui se croient sans horizons.
Ce qu'il a incité à écrire ce roman, c'est que la violence n'est pas marocaine et que le Marocain est de nature non violent. Il s'est donc demandé comment des jeunes qui n'ont rien à voir avec la religion pourraient devenir une proie facile à ceux qui exploitent la misère, la détresse et la frustration d'une frange de la population, en promettant, malheureusement, Madrid, Paris, Rome ou Londres à certains et le Paradis à d'autres.
Lors du débat, certains intervenants, parmi l'assistance, ont fait remarquer que les choses ont beaucoup changé, durant les dernières années, et qu'un grand nombre de projets socio-économiques sont déjà réalisés et d'autres en cours d'achèvement, ce qui a totalement transformé la situation dans le quartier de Sidi Moumen à Casablanca.
Source : MAP
Quatorze artistes marocains et espagnols exposent à Séville (sud de l'Espagne) leurs œuvres d'art contemporain dans le but de renforcer les liens culturels entre les deux pays et mettre en valeur le patrimoine commun à travers l'art.
Cette exposition, qui s'inscrit dans le cadre du projet "ConeXionarte" visant la promotion de la création artistique, présente les œuvres d'un groupe de jeunes artistes des deux pays à travers plusieurs techniques telles que la toile, les techniques mixtes, la sculpture et les installations audiovisuelles et acryliques.
Initiée par la Fondation "Columba Pacis" en collaboration avec l'Institut de la Culture et des Arts de Séville (ICAS), cette exposition vise notamment l'échange des différentes formes de conception de l'art contemporain entre les artistes des deux rives de la Méditerranée, ont indiqué les organisateurs.
Elle a également pour objectif d'ouvrir de nouveaux horizons entre un groupe d'artistes marocains et espagnols à travers un projet culturel à même de consolider la communication directe entre deux cultures qui partagent un patrimoine commun, ont-t-ils ajouté.
Après Séville, l'exposition, qui se poursuivra jusqu'au 7 mars prochain, sera présentée dans la ville de Tanger.
Source : MAP
Un vibrant hommage a été rendu, samedi à Casablanca, à l'écrivain et journaliste Mohamed Leftah à l'occasion du 16ème Salon international de l'édition et du livre (SIEL), avec la participation d'intellectuels marocains et étrangers.
Les intervenants ont mis en avant la beauté des textes et l'amour pour le verbe du regretté écrivain, qui s'est éteint le 20 juillet 2008 au Caire où il résidait.
D'abord informaticien, puis chroniqueur littéraire au Maroc et en Egypte, Mohamed Leftah est une figure marquante du paysage littéraire marocain contemporain.
Les participants à cette cérémonie ont salué son oeuvre qui décrit un univers complexe, s'interroge sur l'exil et le souvenir, dénonce l'hypocrisie sociale et célèbre la femme, relevant que feu Leftah explore crument, mais avec justesse, les désordres de la réalité.
Ils ont, de même, salué l'initiative des éditions "La Différence", qui publient depuis 2006 nombres de ses romans, dont "Au bonheur des limbes" (2006), "L'enfant de marbre" (2007), "Un martyr de notre temps" (2007), "Le jour de Vénus" (2009), "Une chute infinie" (2009).
Le Salon International de l'Edition et du Livre, organisé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, place sa 16ème édition sous le thème "La lecture: une clef pour la société du savoir" et donne la part belle aux Marocains du monde pour célébrer leur créativité et production littéraire et la faire connaître au public marocain.
Source : MAP
La stratégie nationale au profit des MRE, créée en novembre 2002 sur Hautes instructions Royales, se poursuit tambour battant. Mohamed Ameur, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a présidé, mardi dernier à Rabat une conférence, afin de présenter un des axes majeurs de ce plan d'action qui repose sur le renforcement et la mobilisation des associations des MRE.
Lors de son intervention, le ministre délégué a rappelé les mutations démographiques socioprofessionnelles et culturelles qu'a connues la communauté marocaine de l'étranger ces dernières décennies et les nouveaux besoins et aspirations de cette dernière. Il a par ailleurs réaffirmé l'importance de ce partenariat avec les associations MRE qui démontre la volonté politique marocaine d'orienter, d'accompagner et de soutenir les Marocains du monde dans leurs droits socioéconomiques et culturels mais aussi de les impliquer dans les projets nationaux. «Ce programme, a-t-il précisé, a été mis en place après une série de consultations avec les associations des MRE. Il a pour objectifs de conjuguer les efforts de part et d'autre de la Méditerranée et de favoriser l'établissement de partenariats multipartites avec tous les acteurs au niveau des pays d'accueil comme du Maroc ».
Ce programme s'articule autour de trois volets fondamentaux . Il s'agira tout d'abord de renforcer les capacités des acteurs associatifs outre Méditerranée par un dispositif de formation destiné « à les aider à s'intégrer dans leur pays d'accueil tout autant que dans leur pays d'origine », selon le ministre délégué. Une action pilote sera, à cet effet, initiée au niveau de trois sites, en France, en Italie et en Espagne, dans la perspective de sa généralisation dans d'autres pays. «On n'est pas capable de former les associations sur leur objet, mais on peut renforcer leurs activités au plan transversal en technique d'animation, de gestion, de négociation ou encore en mobilisation des ressources, autant d'expertises dont elles sont fort demandeuses» a déclaré Aziz Amar, président de l'association AMDAM (Association médicale d'aide au développement entre l'Auvergne et le Maroc) qui doit piloter le projet sur la région Rhône-Alpes. L'Association migrations et développement (AMD), quant à elle, devra chapeauter celui sur Marseille, Montpellier et la Corse.
Le second volet de ce programme vise en partenariat avec les pays d'accueil, la réalisation de projets novateurs qui répondent à des besoins urgents manifestés par la communauté marocaine établie à l'étranger, notamment dans les domaines sociaux, culturels et éducatifs. « Les projets soutenus par le gouvernement marocain seront ceux axés sur la préservation de l'identité nationale, de l'enseignement de la langue arabe et de la culture marocaine », a souligné Mohamed Ameur. «Seront également accompagnées par nos soins les associations qui œuvreront en faveur de la protection des droits et des devoirs des MRE, en particulier ceux des populations les plus vulnérables, des jeunes, des femmes, des personnes âgées ou à besoins spécifiques », a-t-il poursuivi. Une aide financière de l'ordre de 30% sera apportée par les autorités marocaines à chaque projet, les 70% restant seront à la charge des partenaires locaux. Pour ce faire, un appel à projet a été lancé officiellement aux associations MRE courant février qui traduit la volonté du ministère d'instaurer une nouvelle démarche multipartite basée sur une action globale et participative d'un grand nombre d'acteurs territoriaux des pays respectifs. Le troisième volet de cette stratégie gouvernementale porte enfin sur la mobilisation et l'encouragement des associations MRE au développement local du Maroc.
«La communauté marocaine résidant à l'étranger participe depuis toujours activement au processus du développement du pays à travers son implication dans la réalisation de projets dans les villages d'origine », n'a de cesse de dire Mohamed Ameur.
En effet, les exemples de réalisations et de co-développement de la part des MRE ne sont plus à démontrer tant ils sont légion.
L'ambition de cette stratégie est de poursuivre et de consolider cette relation solidaire au-delà des générations. En outre, la mise en œuvre de ces différentes actions aura pour objectifs de rendre professionnelles et crédibles les associations des MRE vis-à-vis des autorités des pays d'accueil, des autorités du Royaume et des bailleurs de fonds, d'assurer leur ancrage dans les deux pays, d'optimiser le rôle et d'amplifier leurs initiatives au service du développement local. «Les Marocains vivant à l'étranger constituent des acteurs de coopération "à part entière" du fait de leur "double référence", se plait à répéter Mohamed Ameur. Cette coopération, en tout cas, aura été scellée lors de cette rencontre par la signature de deux conventions entre le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, l'Association médicale d'aide au développement entre l'Auvergne et le Maroc (Amdam) installée en France, et l'Association migrations et développement (AMD).
Quelques données chiffrées
La date limite des dépôts de dossier relatifs à l'appel de candidature des associations est fixée au 16 mars 2010.
Le plan d'action concernant le renforcement des capacités devra à terme toucher plus de 500 associations à l'horizon 2012.
Depuis ces 5 dernières années, on note une nette orientation vers un système de parrainage entre les associations de migrants ou de leurs enfants et les associations au niveau local voire régional.
Questions à: Mustapha Boujrad • Expert dans le monde associatif
«S'enraciner sans déracinement»
• Il faut, a déclaré le ministre M. Ameur, conjuguer tous les efforts pour établir des partenariats multiples avec els associations au niveau des pays d'accueil et du Maroc. Quel est l'état des lieux de ces associations ?
Les actions de solidarité entre les MRE ont connu une évolution selon les générations. Au départ, c'était des interventions individuelles ou collectives sans organisation officielle et formelle. La solidarité concernait la recherche du travail et l'hébergement des nouveaux immigrés, le soutien en cas de maladie et de décès.Pour organiser les immigrés et les mobiliser pour défendre les causes nationales, l'Etat a encouragé la création d'associations qui ont bien réussi leurs actions à cette époque. Avec le temps la solidarité commence à prendre forme autour de thématiques qui faisaient l'unanimité, à savoir le cultuel et l'apprentissage de la langue arabe. Des associations commencent à avoir le jour selon les lois des pays d'accueil.
Les nouvelles générations jeunes et cadres ont préféré s'attaquer à d'autres thématiques en laissant les thèmes classiques à la première génération. Ils s'intéressent plus aux activités culturelles, sportives et artistiques. D'autres se sont même investis dans l'action politique et syndicale. Les apports des unes et des autres sont importants. Cependant, ces associations souffrent de plusieurs carences.
• Précisément, quel diagnostic peut-on faire ?
Le diagnostic du secteur associatif des Marocains du monde se caractérise par la diversité de son intervention et la précarité de son organisation. La majorité des associations œuvrent dans le domaine cultuel. Le culturel, le sportif et l'artistique intéressent particulièrement les jeunes motivés par une carrière souvent politique dans le pays d'accueil. La grande majorité d'entre eux est gérée de façon traditionnelle. Rares sont les associations qui respectent les règles de transparence, de démocratie interne, etc. Le constat le plus alarmant est que ces associations n'ont souvent ni le souci d'encadrement et d'accompagnement de la population MRE, ni une vision ni une stratégie bien fondée pour aider ces derniers à s'enraciner sans se déraciner (slogan du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger). Par contre, certains sont forts dans la mobilisation des fonds sans pour autant que cela profite directement aux MRE. Il faut noter une évolution certaine. Les politiques menées vis-à-vis des MRE par les pays d'accueil et le pays d'origine étaient aussi circonstancielles et ponctuelles. Les pays d'accueil considéraient, au départ, les MRE comme une simple main-d'œuvre puis ces dernières années comme une assiette électorale. Quant au pays d'origine, les MRE étaient considérés comme des mobilisateurs de fonds et de devises. Les actions menées pour eux avaient plus un caractère folklorique, individuel et ponctuel sans aucune stratégie bien réfléchie et durable. Depuis les événements du 11 septembre, la vision sécuritaire s'est amplifiée dans les deux rives.
• Actuellement quelles sont les spécificités du secteur associatif ?
Les amicales qui avaient joué un rôle important, à une époque déterminée, particulièrement pour défendre les causes nationales ne bénéficient plus du même appui de l'Etat qu'auparavant. Leurs actions restent très limitées et dépendantes des personnes. Elles vivent encore sur leur histoire et sont absorbées par la question de la légitimité de représentation des MRE. Les associations cultuelles, quant à elles, sont souvent déchirées par les conflits subjectifs de leadership et d'appropriation des locaux. Elles sont très fortes dans la mobilisation des fonds et des personnes. Malheureusement, leur action se limite à la construction des mosquées où la pratique des rituelles prédomine. Leurs revendications se résument à la construction, l'accomplissement des travaux ou la rénovation des mosquées ; à l'affectation des imams et au souci d'apprentissage de l'arabe et des rituels de la religion aux enfants et aux jeunes. Ces dernières années, elles se sont livrées à d'autres batailles sur la représentation de la religion islamique dans les pays d'accueil avec d'autres courants et d'autres associations (les Algériens, les whabites, les chiites…etc.). Le danger réside dans la personnalisation des associations et dans leur envahissement par des courants extrémistes et intégristes au nom de l'Islam.
• Qu'en est-il des associations des jeunes qui souffrent le plus de problèmes d'identité ?
Les jeunes de la deuxième et troisième générations ont constitué des associations ou se sont intégrées dans des associations thématiques ou de quartier. Les actions sont destinées à tous les jeunes sans souci d'appartenance à une nation ou autre. Cela a permis à plusieurs jeunes d'émerger, en particulier des jeunes femmes. Ils ont été intégrés par des partis politiques. Ils sont des élus, des cadres des organisations syndicales, sociales, etc. Même si leur action est plus globale, ils ont encore un penchant vers le pays d'origine. Elles peuvent jouer un rôle important dans l'encadrement et l'accompagnement des MRE. Ils sont motivés et pleins de volonté et mobilisateurs de moyens, de compétences et de jeunes. Ce qu'il faut faire avec eux c'est de les orienter vers la stratégie du ministère qui consiste en l'enracinement sans déracinement. Les associations qui œuvrent dans le domaine social (femmes violentées, alphabétisation, enfance, prisonniers, retraités, cas sociaux, etc.) sont bien structurées quand elles sont gérées par des femmes ou des jeunes. Elles bénéficient souvent de subventions des autorités locales. Les associations créées par des cadres et des professionnels. Elles sont spécialisées dans la mobilisation des fonds, des équipements et des fournitures au nom du co-développement. Elles sont bien organisées et structurées, ont un réseau important au niveau du pays d'accueil et du Maroc. Parmi elles, on distingue des associations sérieuses et d'autres moindres.
• Concernant les dysfonctionnements, que peut-on noter ? Quels sont les problèmes communs à toutes ces associations ?
Ces problèmes sont nombreux et on peut les résumer ainsi : absence d'une vision stratégique commune relative aux finalités des interventions et leur rôle dans la mise en œuvre de cette vision ; un faible encadrement et accompagnement des MRE; une incapacité de profiter des offres faites par les autorités locales et la société civile dans les pays d'accueil ; une grande fréquence des conflits personnels ; rareté des mécanismes démocratiques de prise de décision ; un professionnalisme associatif faible. Malgré ces insuffisances les associations des Marocains du monde ont un apport considérable qu'il ne faut pas négliger. On compte parmi elles, des associations et des cadres associatifs de très haut niveau. Ils ont besoin de la reconnaissance, de l'accompagnement et d'un renforcement de leur capacité. C'est pourquoi on considère que l'initiative du ministère chargé des MRE mérite un encouragement et un appui de haut niveau.
Source : Le Matin
Souvent ce sont les intellectuels et les écrivains qui parlent de l'émigration et de différents aspects et dimensions liés à cette question, mais la rencontre "Paroles ouvrières", organisée vendredi soir à Casablanca, constitue l'une des rares occasions où les travailleurs marocains, émigrés de la première génération, ont la voix au chapitre.
"Les Marocains du monde à l'honneur", slogan hissé par le Conseil de la Communauté marocaine à l'Etranger pour la 16ème édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL) a trouvé son expression la plus éclatante, le temps de cette soirée, tellement ces émigrés marocains de la première heure avaient soif de s'exprimer et avaient besoin de relater la "vraie" parole, partant de leurs propres expériences. C'est la voix qui manquait au chapitre de l'émigration marocaine en France, en Belgique, en Allemagne et dans d'autres continents.
Si le "SIEL 2010" a honoré les Marocains du monde en impliquant plusieurs écrivains, intellectuels et créateurs marocains vivant à l'étranger dans les débats sur la culture, en général, la restitution de la parole aux anciens travailleurs de l'industrie automobile et des gisements de charbon, témoins de coups de grisou et qui se rappellent avoir observé un arrêt de travail d'une semaine pour revendiquer des gants de travail, constitue l'un des moments forts de cette édition du Salon.
Quatre d'entre eux, des immigrés de France, outre une dame de la seconde génération vivant en Grande Bretagne, se sont ainsi, tour à tour, prêtés au jeu des questions-réponses de Zakia Daoud, qui animait la soirée, relayée par un parterre d'intellectuels et d'étudiants passionnés de l'histoire de l'émigration et de ses dimensions sociale, culturelle, religieuse et familiale.
Mohamed Amri, Abdellah Samate, Mustapha Idbihi et Mohamed Ouachekradi, ce dernier qui avait la chance de s'inscrire à la faculté, dans une revanche inachevée, avant de devenir ouvrier dans le secteur de l'automobile, outre Souad Talsi, se sont adonnés à la narration de leurs "romans-feuilletons".
Le point de départ était un départ à travers des réseaux ou par le biais de l'Office des Migrations internationales (OMI) vers des mines, pour certains, pour battre le charbon, une tache que la plupart des travailleurs du pays d'accueil ne voulaient pas accomplir, et, pour d'autres, c'était vers l'industrie automobile, comme destin.
Sur place, les conditions d'accueil et de logement étaient déplorables et le climat difficile à supporter: une chambre louée par ceux qui exploitaient la misère des nouveaux arrivants et 12 heures de travail par jour, y compris le samedi, se remémorent-ils, ce qui va rendre, dans une phase ultérieure, la réalisation du rêve du droit au regroupement familial incertaine du fait que le logement "décent" était une condition sine qua non, pour ce faire.
Bien sur, l'émigration à travers les réseaux ou l'OMI était entourée, au préalable, de conditions d'âge (18-28 ou 30 ans maximum), de célibat et d'acceptation de contrats de courte durée (18 mois en général) pour contourner le regroupement et "se débarrasser" au besoin des personnes atteintes de tuberculose ou d'autres maladies "professionnelles" non reconnues à l'époque en tant que telles, relatent certains d'entre eux, la mémoire fertile.
Même dans les cas où ils ont réussi, tant bien que mal, beaucoup plus tard à faire venir leur famille, les épouses n'arrivaient pas à s'adapter à la nouvelle situation et restaient donc cloisonnées chez elles. "C'est où la cuisine?", s'est demandée l'une d'elles au seuil de la chambre unique du couple faisant office de logement!
"Je devais lui acheter du pain et faire le marché, chaque jour avant d'aller au travail", raconte son époux, ajoutant que l'idée de retour au pays était, par conséquent, présente et posée tout le temps, mais jamais mise en exécution.
"Nous sommes une génération du va-et-vient, nous vivons dans +l'entre-deux+ et c'est une réalité qui doit être reconnue et traduite en droit", dit-il, ajoutant que "parti à 18 ans", l'enfance du Maroc lui manque énormément, c'est une sorte de blessure inguérissable.
Abdellah Samate, originaire de Taroudant, ouvrier totalement dévoué à son travail et décoré, par la suite, de la Légion d'honneur, plus haute distinction honorifique de la République française, pour ses activités syndicales et son combat pour les droits des travailleurs, se rappelle notamment que le chef d'atelier, qui lui tapotait gentiment l'épaule en disant : "Bravo Mohamed" (parce que tous les Arabes à l'époque étaient des Mohamed), a arrêté son cinéma dès qu'Abdellah a eu un accident de travail grave. Il a plutôt commencé à voir le moyen de le renvoyer au "bled", ce qui a suscité, en revanche, en Abdellah une prise de conscience de la nécessité de s'engager dans l'action ouvrière avec ses compatriotes et dans l'action syndicale française.
Il apporte son témoignage quant aux grandes grèves des Marocains des mines en 1962, 1968, 1980, et 1987.
Dans ce registre, son compatriote, Mohamed Ouachekradi, qui avait dans son CV une inscription à la faculté de sociologie, a saisi à bras-le-corps, l'action syndicale notamment au sein du "Mouvement des Travailleurs arabes" et, dans un deuxième temps, au sein de "l'Association des Marocains en France".
Cependant, tout n'est pas peint en noir. Ces ouvriers portent, en effet, en eux-mêmes, un riche apport culturel légué par les pays d'accueil, les traces des combats pour des droits démocratiques et égalitaires et pour des valeurs culturelles et sociales. Ils se déclarent, dans ce cadre, fiers des luttes menées par le grand philosophe français, Jacques Dérida, pour les droits des immigrés, et sont émus par son soutien et son engagement public aux côtés des immigrés marocains et maghrébins.
Ce rapprochement entre les penseurs et les ouvriers porte également l'empreinte du sociologue Pierre Bourdieu et d'autres intellectuels, qui se sont engagés dans le combat social, témoignent ces braves compatriotes dont certains se remémorent également de l'héritage de Mai 68 en France et son apport indéniable à la devise de la France : "Liberté, Egalité, Fraternité".
L'autre apport positif est l'espoir sur lequel ils ont vécu en tentant d'assurer la jonction des générations et en investissant dans la scolarisation et l'éducation de leurs enfants.
Résultat mitigé, pour certains, et mission réussie, pour d'autres qui constatent le succès d'un grand nombre des enfants de l'immigration dans leur vie professionnelle ou politique et dont certains sont devenus des parlementaires dans les pays d'accueil.
Source : MAP
La poétesse et traductrice marocaine, installée en France, Siham Bouhlal, réfute la catégorisation : "littérature de l'immigration" et "littérature de l'intérieur", faisant remarquer qu'elle n'écrit pas parce qu'elle est une "immigrée", mais pour satisfaire le besoin d'écrire.
Siham Bouhlal a indiqué, dans un entretien à la MAP, qu'elle écrit en français parce que les écrivains ou les créateurs ne choisissent pas leur langue d'expression, la langue s'impose d'elle-même.
Pour cet écrivain qui s'exprimait en marge de la 16ème édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL), l'écriture donne un sens à l'existence, citant à ce propos l'écrivaine française Marguerite Duras (1914-1996) qui affirmait: "J'écris pour ne pas mourir".
Vivant en France depuis plus de vingt ans, la poétesse, qui a publié récemment à Paris son premier récit "Princesse Amazigh" aux éditions "Al-Manar" précise, d'ailleurs, qu'elle est marocaine et française, en même temps.
Celle qui a déjà publié les recueils de poèmes, "Poèmes bleus" (Editions Tarabuste, 2005), "La tombe d'épines" (Editions Al-Manar, 2007) et "Corps Lumière " (Editions Al-Manar, 2008), précise que la question ne concerne pas la langue mais, plutôt, le contenu véhiculé par cette langue. Ce qui compte, pour elle, c'est la création en elle-même et les sensibilités du poète.
Tout en soulignant que l'écriture exprime les spécificités de chaque poète ou romancier, elle estime que la création authentique devient universelle et transfrontalière.
Quant à son attachement au patrimoine culturel arabe depuis son enfance, elle l'attribue au lien fort que sa mère avait avec la poésie. En effet, sa mère lui lisait des poèmes et l'a ainsi initiée à la poésie.
Siham Bouhlal exprime particulièrement sa reconnaissance au professeur, écrivain et spécialiste de la littérature arabe médiévale, Jamel-Eddine Bencheikh (1930-2005), qui l'a introduite, dit-elle, dans le monde de la littérature et qu'elle considère comme un modèle.
Et puis, "non seulement il m'a orientée vers la poésie, mais il m'a impliquée là-dedans. C'est lui qui a envoyé mes premiers poèmes aux maisons d'édition", précise-t-elle.
Jamel-Eddine Bencheikh, qui a également fait d'elle une passionnée du patrimoine culturel arabe, a accompagné une partie de sa production littéraire et a enraciné en elle le désir de faire connaître la civilisation arabe en Occident.
Le dernier roman de Bouhlal, "Princesse Amazigh ", qui a été présenté dans le cadre du programme culturel du "SIEL 2010", est tissé de souvenirs d'enfance, de réflexions sur l'amour, les rapports entre les hommes et les femmes et la religion.
Cet ouvrage de 112 pages vient ainsi enrichir la création de l'auteur qui travaille actuellement sur un nouveau recueil intitulé "Mort à vif".
Titulaire d'un doctorat en littérature de l'Université Paris-Sorbonne, Siham Bouhlal a traduit des textes médiévaux, comme elle a contribué, entre autres, à la réalisation de l'ouvrage "Amazigh ou voyage dans le temps berbère".
Source : MAP
A l'écart du Front national pour différentes raisons, des Lorrains et des Franc-comtois se sont réunis pour constituer deux listes aux prochaines élections régionales. Deux listes nationalistes qui n'ont qu'un objectif: dire non aux minarets.
Exister à tout prix. Exclus du Front national, ou déçus par l'attitude un peu moins provocatrice de Marine Le Pen, certains nationalistes ont décidé de se rassembler et de constituer deux listes autonomes pour les prochaines élections régionales. Leur programme tient en une phrase: "Non aux minarets". Ou comment surfer sur la médiatique votation suisse rejetant les édifices religieux musulmans.
Les Lorrains auront la possibilité de voter pour la liste "Non aux minarets", les Francs-comtois pour la "Ligue comtoise-non aux minarets". Ces listes regroupent des membres de la Nouvelle Droite populaire (NDP) de Robert Spieler - un régionaliste alsacien d'extrême droite -, du Parti de la France (PdF) de Carl Lang et du Mouvement national républicain (MNR) d'Annick Martin. Le but de leur engagement politique: transformer "cette élection en référendum local contre les minarets et (...) contre l'islamisation de notre société". Une politique simple (iste) et des arguments qui ne le sont pas moins. "Les gens qui vont voter pour un mouvement comme le nôtre, qui n'est pas très connu, ne nous attendent pas sur le plein-emploi. Le thème qui mobilise dans nos milieux, c'est l'islamisation, indique ainsi Roland Hélie, de la Nouvelle Droite populaire. Si on veut percer, il faut des slogans "radicaux" qui correspondent à ce que pensent nos électeurs potentiels."
Les associations scandalisées
Plusieurs citoyens avaient demandé le retrait de ces listes en raison d’une possible atteinte aux valeurs républicaines mais les préfectures ont déclaré qu'elles avaient été déposées dans des conditions conformes au code électoral et donc que rien ne justifiait une suspension ou interdiction d’être présentée aux électeurs. Des associations se sont aussi mobilisées, comme le Mrap (Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples), dans un communiqué, qui indique que "l'objet de ces listes est manifestement illicite, puisqu'elles adoptent pour seul programme la discrimination sur une base religieuse". Le Mrap rappelle que "ces documents peuvent et doivent être attaqués en justice si des propos constitutifs de l'incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination envers un groupe de personnes, défini par leurs origines ou leur appartenance à une religion déterminée, y sont tenus."
Même réaction pour le Conseil français du culte musulman (CFCM) qui "ne comprend pas qu'un tel enregistrement soit possible alors que le programme de ces listes est une apologie manifeste de la discrimination religieuse". Mohammed Moussaoui, le président du CFCM, "déplore profondément la validation de ces listes dont le programme peut nourrir la haine envers les musulmans de France". Une information qui intervient au lendemain de la décision du tribunal administratif de Marseille de rejeter mercredi un recours contre la candidate voilée du NPA (Nouveau parti anti-capitaliste, en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ilham Moussaïd pourra se présenter dans le Vaucluse. Quid des ultras nationalistes lorrains et francs-comtois?
Source : JDD
Le Salon International de l’Edition et du Livre de Casablanca organisé en l’honneur des « Marocains du monde » en partenariat entre le ministère de la Culture, le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger se poursuit depuis le 12 février et jusqu’à ce dimanche 21 avec un programme d’animation où l’on a beaucoup parlé du rapport entre émigration et création où des auteurs ont pu exprimer la force de leur créativité qui ne pouvait exister sans l’apport spécifique de leurs racines marocaines.
Comme annoncé dans ces mêmes colonnes les œuvres d’auteurs marocains à l’étranger sont parues successivement avec un léger retard au cours du salon du livre de Casablanca. Ainsi on a pu voir au stand du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) les œuvres de Abdellatif Laabi en coffret, des œuvres publiées par les éditions de la Différence : « L’œil et la nuit », « Le Chemin des ordalies » récit, « Les Rides du lion » roman et « chronique de la citadelle d’exil » lettres de prison 1972-1980 avec une préface de Claude Ollier. Autre œuvre de Laabi, un récit, « Le Livre imprévu » en première édition par les éditons de la Différence et sa traduction en arabe par Rose Makhlouf aux éditions Ward (Syrie). Autres ouvrages parus en coédition entre le CCME et les éditeurs Marsam, Le Fennec et la Croisée des Chemins : « Le Sommeil de l’esclave » de Mahi Binebine roman traduit en arabe par Abdelhadi Idrissi, « Les Vertus immorales » de Kebir Mustapha Ammi traduit en arabe par Abdelkrim Jouiti. D’autres publications attendues « Les Chroniques parisiennes » de Mohamed Bahi, « Je hais l’amour » poésie de Taha Adnane en édition bilingue arabe et français, « Actualité de la pensée d’Abdelmalek Sayad » par l’association des amis d’Abdelmalek Sayad, « C’est par l’autre qu’on se connaît soi-même » par Yamila Idrissi et Tessa Vermeiren texte traduit du néerlandais en français.
Des publications d’autres œuvres se poursuivront au-delà du SIEL. Ainsi on attend la traduction en arabe du roman de Salim Jay « Tu ne traverseras pas le détroit », la parution en édition originale arabe de « Comment devenir Français en cinq jours et sans professeur de Jamal Boudouma des textes parus en feuilleton dans la presse marocaine, « Couscous le dimanche » de Khadija Arib traduit du néerlandais vers le français, « Nous sommes des Maures » de Anouar Majid traduit de l’anglais en français, « Marocains d’ici et d’ailleurs-Une diaspora à venir » par Zakia Daoud, et puis ce projet passionnant qui va vers la mémoire de l’émigration pour décrire l’histoire de l’implantation de la communauté marocaine en Hollande : « Marocains aux Pays-Bas, des pionniers racontent » par Nadia Bouras, Anne-Marie Cottar et Fatiha Laoukili, texte traduit du néerlandais en français.
« Anthologie des écrivains marocains de l’émigration » par Salim Jay
Très attendu pour le salon parmi les autres ouvrages publiés avec le concours du Conseil de la Communauté Marocaines à l’Etranger, l’Anthologie des écrivains marocains de l’émigration réalisée par l’écrivain Salim Jay (photo) est sortie seulement ce mercredi. C’est un panorama de quelques cinquante auteurs romanciers, nouvellistes et poètes « vivant ou ayant vécu à l’extérieur du pays ou né à l’étranger »
Il y a des auteurs écrivant en arabe, en tachelhit comme Ali Azyko ou Ali Amayou, des francophones comme Driss Chraïbi et Edmond Amran El Maleh, Tahar Benjelloun, Abdelhak Sarhane, Abdellatif Laabi et d’autres comme Mustapha Kebir Ammi, ainsi que des auteurs d’origine marocaine anglophones comme Anouar Majid, d’autres écrivant en néerlandais traduits en français comme les désormais connus Abdelkader Benali « Noces à la mer » 1996, Hafid Bouazza et Saïd El Haji avec son « Les Jours du shaytan » (2000).
L’anthologie réalisée dans un ordre chronologique commence par le grand précurseur Driss Chraïbi et son célèbre roman « Les Boucs » publié pour la première fois chez Denoël en 1955. Il faut attendre 1969 pour voir le texte suivant qui est un poème émouvant de Ali Azyko « Gennevilliers » traduit du tachelhit par Claude Lefébure. Ensuite Khair-Eddine dont les textes exubérants sont émaillés de descriptions et dénonciations fulminant contre les conditions des travailleurs marocains à l’étranger et Salim Jay choisit un extrait du « Déterreur » (1973). Dans le même ordre chronologique des parutions il y a Brick Oussaid avec un long extrait de « Les Coquelicots de l’Oriental » (Maspéro 1984, réédité par l’éditeur casablancais Toubkal en 1988) , Edmond Amran El Maleh avec le remarquable roman « Le Retour d’Abou El Haki » (1990). Mohamed Leftah est cité pour « L’enfant de marbre » (2007). Des femmes Laila Alami qui écrit en anglais, Fatima Elayoubi, Najat El Hachimi qui écrit en catalan pour « Le Dernier patriarche » et bien d’autres.
La majorité des textes cités dans l’anthologie sont datée à partir des années 90. Soit on écrit relativement plus soit on publie plus qu’avant. A coup sûr il y a récemment plus de textes et auteurs répondant à la thématique de l’émigration.
Salim Jay a pu dire avoir des regrets de ne pas avoir inclus Abdelmajid Benjelloun auteur de « Fi attoufoula ».
« Souvent nos auteurs ont un regard sur les sociétés d’accueil qui pourra apparaître déroutant de franchise… le regard de beaucoup d’auteurs est incisif et généreux, l’émotion et l’humeur l’emportent bien souvent sur l’amertume causée par telle ou telle situation cruelle ou quelque obstacle injuste »
L’anthologie est très riche et permet une bonne promenade parmi des auteurs connus et d’autres complètement avec des évocation parfois très surprenante comme celle du texte de Faouzi Boubia jeune marocain qui avait appris la langue allemande sous la poussée de son père en passant par « Par-delà le bien et le mal de Nietzsche et qui s’expatrie, écrit un texte en allemand et finit, déçu, par revenir au Maroc.
Source : L’Opinion
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