Lors de la première rencontre des femmes marocaines d'Europe, qui a eu lieu à Bruxelles, l'accent a été mis sur la notion de discrimination genre à laquelle les femmes de la diaspora sont confrontées. Rachid Alaoui met toute la lumière sur ce thème galvaudé, mais pas toujours bien défini.
LE MATIN : La discrimination fondée sur le genre est une notion très galvaudée par les uns et les autres. Quelle définition en faites-vous ?
Rachid Alaoui : Il s'agit effectivement d'un thème très présent dans les médias, les politiques publiques, le discours associatif et dans le discours scientifique. Il y a donc un usage inflationniste du terme «discrimination», sans que cet usage ne soit traduit par une clarification. Dès lors qu'on parle de discrimination, cette notion se télescope avec d'autres notions voisines, comme le racisme, l'exclusion, la diversité et la question de l'intégration. Or l'intégration est un concept juridique qui signifie qu'il y a discrimination lorsqu'il y a une rupture des principes d'égalité de traitement dans une situation comparable sur la base d'un critère qui est interdit par la loi. Il est donc différent de l'exclusion.
Pour être discriminé, il faut avoir toutes les compétences exigées pour accéder à un emploi ou avoir toutes les ressources financières pour accéder à un logement et que la seule différence dans cette situation comparable est un critère subjectif qui renvoie soit à l'origine de la personne, soit à son patronyme, son appartenance sexuelle, à son apparence physique, à sa religion, à son état de santé ou à son handicap. Et si une personne n'a pas les ressources exigées, pour voyager en première classe par exemple, elle ne peut pas dire qu'elle est discriminée. Elle est peut-être exclue du fait qu'elle n'a pas le pouvoir d'achat qui lui permet d'avoir un pouvoir de consommation, mais elle ne peut se plaindre de discrimination. Et même si elle le prétend, elle ne peut en apporter la preuve. Son recours va être classé sans suite parce qu'il se trompe de diagnostic. D'où justement le besoin de clarifier cette notion…
En réalité, les gens confondent exclusion, prostitution, religion, racisme, islamophobie… Il y a besoin de clarifier cette notion parce qu'en fonction du diagnostic, les réponses changent. Les femmes ne sont pas inscrites de la même manière dans l'action et dans la mise en œuvre de cette action. Quand on parle de discrimination, il faut définir de quoi est-ce qu'on parle ? Qu'est-ce qui me permet en tant que responsable associatif ou en tant que recruteur ou enseignant ou agent de service public de dire que tel acte relève de la discrimination ou de l'exclusion ou encore des déficits de compétences chez l'individu. Il y a besoin d'objectiver une notion qui est, dans un premier temps, éminemment subjective puisque c'est la personne qui dit «je suis discriminée». Or on peut se sentir discriminé sans l'être forcément et on peut l'être sans en être conscient. D'où la nécessité de se doter d'outils de procédures qui permettent cette objectivation.
Dans le cas des femmes de la diaspora. Jusqu'à quel point est-ce qu'on peut parler de discrimination ?
La discrimination à l'égard des femmes, quel que soit leur origine, est quelque chose d'ordre universel. Les femmes sont victimes d'un rapport de domination sexuelle. Après, quand on est femme et immigrée, c'est-à-dire d'origine étrangère, on cumule deux types de discrimination, en fonction de l'appartenance mais également en fonction de l'origine. Et puis il y a l'appartenance à une classe sociale. On ne peut pas constater que toutes les femmes sont discriminées et en rester là.
Par exemple, beaucoup de Marocaines quittent leur pays et confient leurs enfants à des parents ou à des proches pour aller travailler en Espagne ou en France. Elles s'occupent des enfants des autres pour permettre à d'autres femmes blanches d'externaliser ce travail domestique, d'aller travailler et de se consacrer à leur carrière. Il existe donc déjà un rapport d'exploitation au sein du groupe femmes qui est sou-jacent au rapport de classe. Mais la femme, quel que soit son statut social, fait l'objet de domination. Pour récapituler, la femme de la diaspora est victime d'une discrimination de classe, de race et de sexe. Et quand on accumule les trois, ce n'est pas une addition qu'on obtient, mais un effet multiplicateur. D'où la nécessité de réserver un traitement spécifique à ces femmes.
Est-ce qu'on dispose de statistiques ou de données chiffrées sur cette discrimination genre ?
En France, nous avons un déficit de statistiques sur la question. C'est-à-dire que les statistiques sont aveugles quand on a envie de connaître le sort de la troisième génération. Les statistiques disponibles concernent la nationalité et le lieu de naissance des immigrées. Mais quand il s'agit de personnes qui sont nées en France, de parents nés aussi en France, on perd la traçabilité. Elles ne sont pas étrangères et n'ont pas immigré et pourtant, d'après leur patronyme, leur faciès, leur couleur et leur origine, même si elles sont nées et socialisées en France, elles continuent d'être victimes de ce stigmate racial, religieux ou culturel. Ce qui veut dire que ni la nationalité ni les diplômes ne protègent de la discrimination.
Il faut, donc, travailler au niveau des recruteurs pour déconstruire un peu leurs représentations. Ils doivent partir du principe qu'il faut embaucher les compétents. Il est tout de même dommage de se priver de la compétence de l'autre et de la plus value qu'il peut apporter, à cause d'une appartenance réelle ou supposée.
Peut-on parler de préjugés dans ce cas ?
Bien sûr. A compétence et à diplôme égaux, une personne quinquagénaire reçoit 3 fois moins de convocation qu'une personne trentenaire, une personne d'origine marocaine reçoit 5 fois moins de convocation à un entretien et une personne qui a un handicap qui n'a pas de préjudice sur son travail, même s'il est blanc et français, reçoit 15 fois moins de convocation à un entretien d'embauche. Cela montre que les préjugés sont opérants. Ils touchent également certains corps de métier qu'on soumet à une projection sexuelle. Quand on analyse les offres d'emploi on trouve : « Cherche une secrétaire, une sage-femme… ». Tout est mis au féminin. D'un autre côté, on peut trouver : « Cherche chef de travaux » , comme si une femme ne peut pas assumer cette responsabilité. Lors de la formulation, on est déjà dans la discrimination.
Quelques solutions
Selon notre chercheur, pour surmonter le handicap de la discrimination, il faut d'abord savoir de quoi on parle et faire un diagnostic et un état des lieux. Avant d'agir, il faut savoir sur quoi on agit.
De là, la nécessité d'avoir des outils d'identification, de savoir si la discrimination existe ou non, comment elle se manifeste, dans quel secteur d'activité, quel public elle touche, à quel niveau de responsabilité… C'est d'ailleurs pour cette raison que Rachid Alaoui a proposé la création d'un Observatoire des discriminations sur les Marocains à l'étranger, mais aussi au Maroc. «Ce sera intéressant de travailler sur les deux. A partir d'un état des lieux, on peut définir une stratégie globale et établir un plan d'action. «Comment une discrimination est avérée alors qu'elle est interdite par la loi? Comment réparer le préjudice et sanctionner cette discrimination ? Mais si on procède uniquement à la sanction, on ne risque pas d'aller loin même si la sanction est importante», souligne le chercheur qui propose plutôt la sensibilisation comme moyen de lutte contre cette notion. Autre élément principal de cette lutte: faire connaitre les bonnes pratiques.
21/12/2010
Source : Le Matin
Entretien avec Samir Addtlare, ambassadeur du Maroc en Belgique et au Luxembourg...Suite
Ils sont tombés comme des pierres, du haut du vingt-septième étage du building qu'ils étaient en train de construire. Ils sont tombés comme des pierres, du haut du vingt-septième étage du building qu'ils étaient en train de construire…Suite
21/12/2010
Alors que certaines populations "décrochent", une classe moyenne issue de la diversité émerge. S'il est un sujet qui préoccupe les exécutifs européens - Angela Merkel en Allemagne, David Cameron au Royaume-Uni - et dont se nourrit l'extrême droite, notamment en France, c'est celui de l'intégration...Suite
21/12/2010
Le Croissant Rouge Marocain (CRM) a organisé à Tanger une journée d'étude sur le sida, le volontariat et l'immigration à l'occasion de la célébration de la journée internationale des migrants avec la participation de représentants de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) de la Zone Moyen-Orient Afrique du Nord (MENA).
Au cours de cette journée organisée récemment par le Bureau provincial du CRM à Tanger en coordination avec le bureau régional de l'IFRC, les participants ont débattu de la prolifération du Sida, devenu fléau mondial et les actions entreprises pour l'endiguer tant au niveau national qu'international tout en insistant sur sa prévalence inquiétante dans le continent africain, pourvoyeur d'immigrés pour l'Europe.
De par sa situation géographique comme tremplin entre l'Afrique et l'Europe et eu égard aux problèmes politiques et économiques que connaissent de nombreux pays africains et aux politiques migratoires restrictives adoptées en Europe, le Maroc, ont indiqué des chercheurs, "est devenu depuis plus de deux décennies une terre d'accueil et non plus un pays de transit pour rejoindre l'Eldorado européen".
La crise économique qui a frappé certains pays européens, notamment l'Espagne, principale porte d'entrée de l'Europe via le Maroc, a eu des répercussions sur la politique migratoire de ce pays, ont-ils souligné ajoutant que les frontières du sud de l'Europe, notamment celles de l'Espagne, sont de plus en plus difficiles à franchir. Du coup, beaucoup d'immigrés subsahariens se sont retrouvés "sédentarisés" au Maroc.
Les intervenants ont, à cette occasion, pointé du doigt "l'externalisation de la politique migratoire européenne, qui selon eux, constitue la principale cause des problèmes que connaît le Maroc avec les immigrés subsahariens".
Face à cette situation, les ONG nationales, notamment le Croissant Rouge Marocain en coordination avec les pouvoirs publics et avec le soutien de l'IFRC, ne cessent d'apporter aide et secours à ces nouvelles populations vulnérables, ont indiqué des responsables du CRM.
Des exemples de formation de jeunes Subsahariennes dans les centres sociaux du Croissant Rouge Marocain, ont été cités à cette occasion en plus de l'assistance apportées aux femmes et aux enfants.
D'autre part, le Croissant Rouge Marocain avec le soutien de l'IFRC, a organisé du 13 au 18 décembre, une session de formation au profit de ses volontaires de la région Nord en matière d'évaluation des capacités de la communauté locale (EVC) à faire face aux catastrophes.
Cette session a été marquée par des visites sur le terrain et des entretiens avec les populations. L'objectif est de pouvoir identifier les points forts et les faiblesses de ces populations face à une catastrophe qui pourrait se produire, mais aussi de prendre connaissance des capacités du CRM à gérer ces catastrophes.
20/12/10
Source : MAPLa Commission fédérale pour les questions de migration CFM fait de nouvelles propositions au sujet des «sans-papiers». Les propositions les plus importantes concernent la situation des jeunes qui souhaitent effectuer un apprentissage professionnel. Il serait possible de leur accorder un statut de séjour indépendant. En outre, la procédure pour cas de rigueur devrait être modifiée de telle manière que soit assurée une égalité des chances à tous ceux qui souhaitent régulariser leur situation, ceci indépendamment du canton dans lequel ils vivent et travaillent.
Tant la CFM que la Commission fédérale des étrangers qui l'a précédée se sont fréquemment penchées sur la question des «sans-papiers». Au début de l’année 2010, la CFM a chargé le Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population (SFM) de l’Université de Neuchâtel d’analyser la situation des sans-papiers en Suisse. Lorsque, sous l’égide de Denise Efionayi, les chercheuses ont étudié l’évolution des sans-papiers entre 2000 et 2010, ils ont constaté qu’aujourd’hui, les sans-papiers sont plus présents qu’autrefois dans l’opinion publique. Par ailleurs, on peut partir de l’idée qu’un nombre toujours plus important de personnes séjournent et travaillent toujours plus longtemps en Suisse sans autorisation et que le nombre d’enfants qui y grandissent est en augmentation. Il semble par ailleurs qu’il existe davantage d’emplois (surtout dans les secteurs des travaux ménagers et des soins) pour les femmes sans-papiers. Relevons qu’au cours de ces dix dernières années, des améliorations se sont produites pour les sans-papiers, notamment concernant l’accès au système de la santé, mais aussi dans les relations des autorités avec les enfants des sans-papiers. En revanche, la situation des familles qui touchent l’aide de secours est souvent problématique.
L’étude «Visage des sans-papiers en Suisse. Evolution 2000 - 2010» est utilisée comme base par la CFM pour exprimer une série de recommandations. Cette étude constate tout d’abord que les situations irrégulières ou illicites en matière de migration sont inhérentes à un monde globalisé et qu’elles persisteront aussi longtemps qu’il existera une demande pour ce type de main-d’œuvre. Dans ce contexte, les «sans-papiers» font partie de la réalité suisse et la société doit se préoccuper de cette problématique. La Commission fédérale accorde une attention particulière aux jeunes sans-papiers qui sont nés ici ou qui ont effectué une grande partie de leur scolarité en Suisse. Alors que les enfants provenant de familles séjournant illégalement en Suisse peuvent fréquenter l’école sans être inquiétés, les jeunes qui voudraient effectuer un apprentissage se retrouvent face au néant. Impossible pour eux d’entreprendre une formation professionnelle. Pour que ces jeunes – qui ne sont pas responsables de leur situation de sans-papiers – puissent avoir des perspectives d’avenir, ils doivent obtenir la possibilité de bénéficier d’un droit autonome au séjour qui leur permettrait d’effectuer un apprentissage ou une autre formation professionnelle. La CFM invite les autorités à rechercher des solutions afin que les parents de ces jeunes obtiennent également, tout au moins pendant la durée de la formation de leurs enfants, une autorisation de séjour, même si cette dernière est limitée dans le temps. Après leur formation professionnelle, ces jeunes seront pour la plupart des professionnels très bien intégrés disposant d’excellentes compétences pour satisfaire aux besoins du marché suisse du travail.
La CFM est d’avis qu’il est également urgent de trouver une nouvelle solution dans la procédure des cas de rigueur. De l’avis de la Commission fédérale, quiconque dépose une demande pour cas de rigueur devrait bénéficier de chances égales lors de l’appréciation par les autorités compétentes. Une solution possible pourrait consister à inverser l’ordre de la procédure en ce sens que les demandes ne devraient plus, comme jusqu’à présent, être déposées auprès des cantons mais directement auprès de l’autorité compétente de la Confédération qui demanderait ensuite aux cantons de se prononcer.
20/12/2010
Source : Site du CFM
Le but du forum était d'exposer les grands chantiers économiques du Maroc pour venir y contribuer. Informatique, ingénierie, ressources humaines, médecine, pharmacologie..., ils exercent dans tous les domaines. Un réseau est sur le point de fédérer toutes ces compétences.
Bruxelles, le 11 décembre. L’auditorium d’un grand palace de la capitale de l’Union Européenne est archicomble. Quelque 250 Marocains de Belgique, pour la plupart compétents et expérimentés dans des domaines aussi variés que l’informatique, l’ingénierie, les ressources humaines, les technologies de l’information et de la communication, la médecine, la pharmacologie, la biologie, la physique, l’agronomie, l’architecture, le monde des affaires… ont répondu présent. Le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger (MCMRE), et les cadres de plusieurs ministères sont allés à leur rencontre pour les écouter, mais surtout pour leur exposer les besoins du Maroc en ressources humaines. C’était dans le cadre du Ier Forum des compétences belgo-marocaines organisé en partenariat avec l’ambassade du Maroc en Belgique.
La question que s’est posée le ministère, et sur laquelle le staff du ministre Mohamed Ameur travaille depuis trois ans, est de savoir comment jeter un pont entre les besoins du Maroc en ressources humaines et ces compétences marocaines de Belgique. Ils sont nombreux à vouloir contribuer au développement de leur pays pourvu qu’on s’approche d’eux, qu’on leur explique de quoi le Maroc a besoin, pour venir un jour ajouter leur pierre à l’édifice que le pays est en train de construire. «L’objectif, explique M. Ameur à La Vie éco, est de mettre en relation l’offre des compétences marocaines à l’étranger et la demande intérieure, et de chercher le dispositif adéquat pour bâtir un partenariat avec elles, sans pour autant oublier d’inscrire ce processus dans la dynamique de partenariat entre le Maroc et la Belgique. Dans ce pays, il y a une élite marocaine bien intégrée, très présente dans le domaine politique et économique, pourquoi le Maroc n’en tire pas le meilleur parti ?» Les grands chantiers lancés par le Maroc, on les connaît: Plan émergence, Plan Maroc Vert, Pacte national pour l’émergence industrielle, des projets de développement qui se comptent par milliers initiés par l’INDH, le grand chantier Plan urgence du ministère de l’enseignement appelé «Stratégie nationale de l’environnement et de développement durable»... Ce sont ces grands chantiers que le MCMRE est allé exposer à Bruxelles à sa communauté étrangère, à travers plusieurs ateliers. Force est de constater que l’attention de ces compétences était d’autant plus grande qu’elles ignoraient beaucoup de choses sur ces chantiers. Et nombre d’entre elles n’ont pas caché leur ardent désir de rentrer au pays.
Houria Grana est l’une d’elles. En 1965, sa famille émigre en Belgique. Elle avait onze ans. Elle fait de brillantes études en ressources humaines à l’Université Libre de Bruxelles. En 1990, après un passage au siège d’Alcatel à Bruxelles, elle crée son propre cabinet de recherche de compétences. Un «chasseur de têtes, dit-elle, qui va à la rencontre de cadres». Elle est en même temps vice-présidente d’Associate international executive search (AIMS south) qui compte parmi le topten des entreprises de recherche de cadres dans le monde entier au cours de ces cinq dernières années. Rentrer au Maroc pour créer un cabinet du même genre que celui qu’elle possède en Belgique est un rêve.
Natif de Bruxelles, Mehdi Saâdi nourrit aussi la même ambition dans la bureautique et la création de sites. Il a hâte de rentrer investir au Maroc. D’autres compétences sont intéressées par le Plan Maroc Vert et veulent investir dans l’huile d’olive, la valorisation du cactus, la création de coopératives de femmes dans le Sud du Maroc... Mais tous s’interrogent sur le climat des affaires, le comportement de l’administration, le taux des crédits bancaires pour le financement de projets, sur l’existence ou non d’accords de libre-échange..., inquiétude somme toute normale lorsqu’on sait la lourdeur de l’administration marocaine, et le manque de communication entre les Marocains de l’intérieur et ceux de l’extérieur.
Pour relever ce défi, des centaines d’associations belgo-marocaines sont à pied d’œuvre pour fédérer leurs actions au sein d’un «réseau des compétences belgo-marocaines», à l’instar du «réseau des compétences germano-marocaines» venu louer ses services à l’Université d’automne des compétences marocaines en Allemagne qui s’est déroulé à Fès en 2009.
Ce regain d’intérêt du MCMRE pour les compétences s’explique par une autre inquiétude : les Marocains de l’étranger sont de plus en plus nombreux à s’installer définitivement dans les pays d’accueil, et il y a risque que leurs liens avec le pays d’origine s’estompent un jour, ce qui constitue une menace pour les transferts de fonds, mais pas seulement.
FOCUS : Plus de 70% exercent des métiers peu qualifiés.
Les MRE disposant ou non de la nationalité belge sont sur représentés dans les emplois qualifiés, communément désignés sous le qualificatif d'emplois col-bleus. Plus de 70% d'entre eux sont cantonnés dans cette catégorie de métiers, victimes du phénomène d'ethno-stratification du marché de l'emploi belge. La plupart de ces Marocains d'origine sont ainsi rejetés vers les marges du système scolaire : 70% parmi eux ne disposent pas des qualifications nécessaires pour décrocher les emplois les plus valorisants. Ce qui n'est pas étonnant lorsqu'on sait qu'une bonne proportion de ces Marocains de Belgique (55%) vit en dessous du seuil de pauvreté.
20/12/2010
Source : La Vie eco
Les amendes contre les employeurs de salariés sans-papiers vont être portées de 3.360 à 16.800 euros par tête l'an prochain.
Peu dissuasives, les sanctions contre les entreprises employant des travailleurs sans-papiers vont être quintuplées à compter du 1 er janvier. Passé inaperçu, un amendement a été voté en ce sens dans le cadre de la loi de Finances, à l'initiative des sénateurs socialistes. La contribution spéciale est donc portée de 3.360 euros (soit 1.000 fois le taux horaire minimum) à 16.800 euros par salarié employé en situation irrégulière, et de 16.800 à 84.000 euros si l'entreprise a déjà été prise en faute au cours des cinq années précédentes. Comme avant, cette amende administrative sera versée à l'Office français de l'immigration et de l'intégration, chargée d'aider au retour volontaire des immigrés et à leur réinsertion dans leur pays d'origine.
« La hausse proposée est importante », a reconnu le rapporteur du Budget, Philippe Marini (UMP), sans pour autant s'y opposer. A cette contribution s'ajoutent les sanctions pénales qui, elles, ne sont pas modifiées : elles peuvent aller jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et une amende de 15.000 euros par tête.
Dispositif peu appliqué
De manière surprenante, la mesure n'a fait l'objet de pratiquement aucun débat au Parlement et le gouvernement ne s'y est pas opposé. « Les sanctions sont élevées, mais les inspecteurs du travail ne sont pas assez nombreux pour les faire appliquer. La portée de l'amendement est donc plus faible qu'il n'y paraît », craint Nicole Bricq, auteur de l'amendement. Dans les faits, l'amende reste effectivement peu appliquée. Elle n'a représenté que 6 millions d'euros en 2010, ce qui semble faible au regard des 300.000 sans-papiers qui travailleraient en France, selon les associations. Ce dispositif censé dissuader les entreprises d'engager des étrangers sans titre de travail « ne produit pas pleinement ses effets », reconnaît le comité interministériel de contrôle de l'immigration dans son dernier rapport. Certes, les inspecteurs du travail sont de plus en plus impliqués dans la lutte contre le travail au noir - François Baroin espère accroître de 10 % les redressements de cotisations sociales l'an prochain -, mais ils restent débordés par l'ampleur de leur mission et ne parviennent pas à modifier les pratiques d'embauche dans certains secteurs (bâtiment, restauration, etc). Et le transfert des dossiers à l'Office de l'immigration est loin d'être automatique. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, la police et les inspecteurs du travail ont relevé 130 infractions - un niveau déjà très faible -, et seules 45 d'entre elles ont été transmises à l'Office de l'immigration. Celui-ci a, par ailleurs, beaucoup de mal à faire appliquer les peines : seules 40 % des amendes sont réellement acquittées.
Source : Les Echos
Dans le cadre de la préparation du prochain forum mondial qui aura lieu à Dakar en février, un forum social des migrations a eu lieu samedi à Bruxelles, avec la participation d'associations et de syndicats marocains et maghrébins.
Les migrants et leurs droits dans l'espace méditerranéen a été le thème central de cette rencontre, organisée par le Forum social maghrébin.
Dans une déclaration à la MAP, Mme Touria Lahrech, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT) et membre du Forum social maghrébin a affirmé que cette rencontre a été l'occasion pour un échange de vue et des débats sur les conditions de vie de l'immigration maghrébine en Europe et sa place dans les sociétés européennes.
Les participants ont également discuté du rôle du monde associatif dans le combat pour le respect des droits des migrants en Europe et au Maghreb, et des ponts et partenariats à mettre en place pour renforcer l'action associative.
Les intervenants ont mis l'accent sur le respect des droits sociaux, économiques et culturels aussi bien en Europe qu'au Maghreb, la solidarité avec les migrants subsahariens, et la libre circulation des personnes, a-t-elle ajouté.
Ce forum vise l'ensemble des migrants afin de mettre en exergue la problématique de l'immigration, dans ses dimensions européennes et africaines, dans ses aspects culturels, sécuritaires et humanitaires et enfin dans ses différentes difficultés rencontrées dans les pays d'origine, les pays de transit et dans les pays d'accueil.
L'externalisation des frontières et la politique européenne en matière de gestion des flux migratoires et la revendication de ratification de la convention internationale des migrants adoptée par l'ONU il y a 20 ans, ont également été abordées lors de cette rencontre.
Le Forum social maghrébin a, par ailleurs, insisté sur la nécessité d'une intégration maghrébine, et sur le développement des échanges économiques et commerciaux, appelant à l'ouverture des frontières terrestres entre le Maroc et l'Algérie, ajouté Mme Lahrech.
20/12/2010
Source : MAP
Après Bruxelles, La Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc a abrité une exposition intitulée "Le Maroc et l’Europe : six siècles dans le regard de l’autre" une manifestation qui retrace l’évolution des relations culturelles, sociales, économiques et politiques entre le Royaume et l’Europe.
Organisée sous le Haut Patronage de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI et inaugurée par Son Altesse Royale le Prince Moulay Rachid et initiée par le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM) et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), cette exposition itinérante comprend des colloques, conférences, ateliers, concerts, expositions et projections cinématographiques.
En marge de cette,manifestation qui vise à encourager le respect mutuel et le dialogue d'une rive à l'autre de la Méditerranée, l'Association Marocains Pluriels a organisé une conférence débat sur les enjeux de l'identité et de la diversité culturelle.
Après son passage par la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc jusqu'au 31 décembre, l'exposition Le Maroc et l’Europe : six siècles dans le regard de l’autre" sera à Anvers (Belgique), Séville (Espagne), Paris (France), Londres (Grande-Bretagne), Amsterdam (Pays-Bas) et New York (Etats Unis).
SYNERGIES TV a couvert cette exposition et rencontré Monsieur Mohamed AMEUR Ministre de la CMRE et Monsieur Driss EL YAZAMI président du CCME ainsi que Monsieur Younes AJARAI président du groupe Identité au CCME et consacrera prochainement une édition spéciale à la conférence débat…Suite
Séminaire portant sur "les relations Maroc-Europe : histoire et avenir". Organisé par le Centre de la culture judéo-marocaine, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc et le Ministère délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l’étranger, le séminaire se tiendra le 22 décembre 2010 à la BNRM.
Après un chantier qui a duré 7 ans, la plus grande mosquée des Pays-Bas a officiellement ouvert ses portes ce vendredi à Rotterdam, en présence de plusieurs acteurs de communauté musulmane. Ce lieu de culte est aussi la plus grande du genre en Europe Occidentale.
La mosquée Essalam dont la construction avait été entamée en 2003, a été inaugurée le vendredi 18 décembre à Rotterdam par le maire de la ville, Ahmed Aboutaleb, Néerlandais d’origine marocaine. Etaient également présents à la cérémonie d’ouverture, le conseiller municipal Hamit Karakus, d'origine turque ainsi que des ambassadeurs de Dubaï et du Maroc.
Selon la chaine belge RTL Info, la plus grande maison de prière des Pays-Bas pourra accueillir jusqu'à 3 000 personnes. Ce « monument » a été bâti sur 3 niveaux avec une architecture et un décor traditionnels islamiques. Le premier étage s’étend sur une superficie de 2000 mètres carrés, une surface de prière reservée aux hommes tandis que le deuxième étage sera dédié aux femmes qui pourront y écouter et observer l’Imam. Au rez-de-chaussée et au 3e étage, il y aura une bibliothèque et un centre de soutien scolaire. La mosquée Essalam dispose aussi de 2 minarets de 50 mètres de haut.
Le président du conseil d'administration de cette mosquée, Abdelrazak Boutaher a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP, « nous espérons et attendons que ce bâtiment devienne un centre de charité, de miséricorde et de compréhension mutuelle, et qu'il sera accessible à tous ». Pour mémoire, son financement a été assurée en grande partie par la Fondation Al-Maktoum de Cheikh Hamdan ben Rached al-Maktoum, ministre des Finances des Emirats arabes unis.
Ces dernières années, la population locale s’est opposée de nombreuses fois à ce projet, ce qui a provoqué à maintes reprises, l’interruption des travaux de construction. D’ailleurs, le conseil de la ville avait menacé les responsables de leur retirer le permis de construction et ce sous la pression des habitants de Rotterdam.
18/12/2010
Source : Yabiladi
La caravane de l'amitié et de la solidarité Maroco-Africaine, organisée par l'Association des ressortissants sénégalais au Maroc (ARSEREM) et l'Association Ponts de l'Amitié de Salé, est attendue au courant de cette semaine à Dakar pour un riche programme de rencontres et retrouvailles avec les différents acteurs associatifs et élus de la capitale sénégalaise.
Au bout d'un parcours de plusieurs milliers de kilomètres à partir de Salé, la caravane entamera sa visite au Sénégal à Saint-Louis (Nord du Sénégal) avec une rencontre festive avec la population locale au cours de laquelle des lots de dons (médicaments, vêtements, fournitures scolaires et divers présents pour les enfants) seront remis aux associations de la ville.
Cette deuxième édition de la Caravane connait la participation de près de 70 personnes, dont des acteurs associatifs, des sénégalais résidant au Maroc et des bénévoles. La seconde édition sera également marquée par l'extension de son parcours qui s'étendra jusqu'en Gambie.
Depuis son départ à partir de Salé ce samedi, la Caravane prévoit cette année des escales à Tan-Tan, Laayoune, Nouakchott, Saint-Louis, Dakar avant de se rendre en Gambie.
Lors des différentes étapes, les organisateurs prévoient des rencontres conviviales avec les associations locales dans l'esprit de raffermir les liens d'amitié, d'échanger les expériences et de dégager des pistes de coopérations entre les acteurs associatifs.
Cette caravane symbolise l'importance de l'axe routier Rabat-Nouakchott-Dakar qui illustre, à travers l'histoire, ces liens ancestraux qui ont toujours existé entre le Maroc et la région de l'Afrique de l'ouest, souligne M. Abou Souleyé Diop, président de l'association ARSEREM et l'un des initiateurs de cette manifestation.
L'intérêt de la Caravane consiste également à favoriser le partage et l'échange entre ces pays amis et à initier une chaîne de solidarité via leurs acteurs associatifs, a-t-il dit
19/12/10
Source : MAP
Selon Driss El Yazami, les femmes de l'immigration et celles du Maroc peuvent se soutenir mutuellement sur le long chemin de l'égalité des droits…Suite
Qu’est-ce qui a été fait pour renforcer la gouvernance des migrations? Pour répondre à cette question l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Bureau international du travail (BIT) ont publié une nouvelle étude sur «le renforcement de la gouvernance des migrations». Un document diffusé aussi à l'occasion de la Journée internationale des migrants célébré le 18 décembre…Suite
Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) a rendu un vibrant hommage, samedi soir à Bruxelles, à la journaliste belgo-marocaine Lalla Khiti Amina Benhachem, ancienne productrice et animatrice d'une émission destinée à la communauté marocaine et qui était diffusée sur la Radiotélévision belge francophone (RTBF).
Lors d'une soirée organisée dans le cadre de la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", en présence de Mme Fadila Laanan, ministre de la Culture, de l'audiovisuel, de la santé et de l'égalité des chances dans le gouvernement de la communauté française, et de Mme Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne, M. Driss El Yazami, président du CCME, a affirmé que Mme Benhachem a été "la première journaliste étrangère qui a réussi à ouvrir un espace à la télévision belge sur l'immigration: une émission culturelle, politique, sociale et de conseils".
Et durant des décennies, toutes générations confondues, Mme Benhachem a accompagné l'immigration et ce processus d'enracinement de la communauté de l'immigration à l'étranger, a-t-il ajouté.
Mme Laanan a salué "le parcours singulier et remarquable" d'une femme "qui a traversé et accompagné l'histoire de l'immigration marocaine en Belgique".
Elle a souligné que Mme Benhachem a été une observatrice des transformations et des mutations de cette immigration, ajoutant que cette dame est une "véritable mémoire de l'histoire marocaine de Belgique."
Mme Benhachem s'est dite émue et touchée par cet hommage, tenant à saluer toute l'équipe qui a travaillé avec elle pour le succès de l'émission "Ileikoum".
"J'étais l'image et la voix de cette émission mais, il y avait toute une équipe avec moi, que je tiens à remercier", a-t-elle affirmé.
Née en 1947 à Azrou, Mme Benhachem a quitté le Maroc en1970 pour s'installer en Belgique et étudier le droit, puis le journalisme à l'Université libre de Bruxelles (ULB).
Elle intègre la RTBF en 1973 pour prendre en charge l'émission "Ileikoum", dans le cadre des programmes "Interwallonie", à destination des migrants arabophones.
Il s'agit d'une émission culturelle, sociale et de conseils qui, à travers des reportages et des témoignages, essayait de refléter les conditions de vie des migrants.
Dans les années 90, l'émission mensuelle "Ileilkoum" devient "Sindbad", un magazine bimensuel diffusé en français, touchant un public plus large composé des communautés d'immigrés, mais aussi des Belges.
En 2001, le magazine "Sindbad" laissait place à un nouveau programme de télévision, "1001 cultures", qui a pris fin en 2007.
Cette cérémonie a été marquée par la signature d'une convention-cadre entre le CCME et l'université catholique de Louvain.
19/12/10
Source : MAP
L'ampleur des discriminations dont sont victimes les femmes immigrées marocaines a été l'un des messages forts de la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", organisée samedi et dimanche à Bruxelles, a affirmé le président du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME), M. Driss El Yazami.
Ces femmes "sont victimes de discrimination de par leur sexe et de par leur origine, y compris dans des sociétés démocratiques", a-t-il indiqué dimanche lors de la séance de clôture des travaux de cette rencontre.
Cet état de discrimination, a poursuivi M. El Yazami, s'est aggravé dans les sociétés européennes, par "des crispations" dans les opinions publiques, dont il faut tenir compte "si on veut réellement agir et influencer ces sociétés", a-t-il dit.
Il y a également "l'instrumentalisation partisane politicienne" par un certain nombre de courants politiques, notamment l'extrême droite qui est un élément aggravant de cette discrimination, a indiqué M. El Yazami.
Il a aussi cité la crise économique qui touche les citoyens européens natifs de ces pays, mais aussi les immigrés, et les femmes immigrées de manière encore plus forte.
Concernant la Moudawana et la Kafala, M. El Yazami a souligné que la rencontre de Bruxelles a permis d'avancer "de manière fondamentale" sur ces questions.
"Nous allons continuer à travailler pour soumettre des solutions à court et à long terme" aux problèmes qui découlent de l'application des dispositions des codes du statut personnel dans les pays de résidence, a affirmé le président du CCME.
Il a par ailleurs annoncé que le premier rapport stratégique du CCME sera publié dans les prochaines semaines.
L'ensemble des communications de cette rencontre de Bruxelles, ainsi que celles des deux précédentes, qui ont eu lieu en 2008 et 2009 à Marrakech, seront incluses dans ce rapport.
20/12/10
Source : MAP
Bruxelles a accueilli le week-end dernier la 3e édition des « Marocaines d’ici et d’ailleurs ».
Dynamisme, défense de leurs droits, ambition : les Marocaines d’Europe n’entendent pas courber l’échine.
La « caravane de la femme marocaine » se poursuivra aux quatre coins du monde.
Fraternité. Tels sont sans conteste le mot à retenir et l’émotion ressentie par chacun des 250 participants à la 3e édition du forum « Marocaines d’ici et d’ailleurs ». La rencontre qui s’est tenue les 18 et 19 décembre à Bruxelles, noyau de l’Europe, à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), a en effet suscité l’intérêt de nombreuses Marocaines de la diaspora mais aussi du Maroc même.
Sourire aux lèvres et fougue méditerranéenne imbibant les gestes et les paroles, le ton est donné d’emblée. Place à la chaleur ! Toutefois, les Marocaines d’ici et d’ailleurs ont su prouver qu’il était possible de débattre de sujets sérieux dans une ambiance bon enfant. Et des sujets sérieux, il y en avait à revendre. Après des allocutions officielles, les participants se sont dispersés dans les différentes salles de l’hôtel qui accueillait l’évènement pour assister à l’atelier qui leur tenait le plus à cœur. « Agir pour la citoyenneté », « Agir contre les discriminations », « Femmes et citoyennes » : tels ont été les axes sur lesquels étaient invités à débattre les participants, féminins dans leur immense majorité.
Butinant de salle en salle, il était aisé de percevoir l’enthousiasme de ces femmes venues établir ensemble un premier état des lieux scientifique des migrations féminines marocaines. Profitant de leurs similitudes et mettant leurs différences aux oubliettes, chercheurs, ministres, parlementaires, étudiants, mais aussi acteurs associatifs ont inscrit leurs réalités dans le contexte international. « Les populations immigrées ou issues de l’immigration connaissent des mutations rapides et sont confrontées à des interrogations nouvelles alors même que les sociétés européennes sont confrontées elles aussi à des problématiques inédites et complexes ». L’auteure de ces mots, Amina Ennceiri, est psychosociologue chargée de mission à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). Elle évoque notamment la gestion du pluralisme ou encore la montée des discriminations que subissent les Marocains d’Europe, sans distinction de sexe d’ailleurs.
La migration, une richesse !
Les Marocaines d’Europe et d’ailleurs doivent donc défendre leur légitimité. Leur visibilité grandissante étant l’un des piliers de leur lutte. Preuve en est, la sélection de la femme qui s’est vu recevoir un brillant hommage lors du dîner de gala, trait d’union des deux journées. Le choix s’est porté sur Khiti Benhachem, journaliste marocaine qui a animé durant de nombreuses années l’émission de radio « Ilaykoum » (« Pour vous »), dont la diffusion a débuté dans les années 1970 sur la Radio Télévision Belge (RTB). Elle aura eu le mérite de parler et de faire parler ces Marocaines d’Europe qui, à l’époque, laissaient croire qu’elles n’y resteraient que temporairement. Leur émigration vers les pays européens, qui comptent aujourd’hui près de trois millions de Marocains, n’est pas conjoncturelle. C’est un fait indéniable aujourd’hui. Et le fait qu’une Marocaine soit aujourd’hui ministre belge de laCulture prouve bien qu’un changement est en marche.
Ces Marocaines sont venues prouver que dans une planète mondialisée, chacun devrait trouver sa place, peu importe le pays dans lequel il décide de résider. La manifestation bruxelloise n’est que la première étape d’une série de rencontres qui se tiendront jusqu’en juin 2011 dans quatre régions du monde : l’Europe, l’Afrique subsaharienne, les pays arabes et les Amériques. La femme marocaine est en effet présente en tout lieu, portant avec elle son bagage de richesses, que son expérience dans son pays de résidence peut l’aider à agrandir. Car comme l’a justement clamé Amina Ennceiri, « être d’ici quand on est d’ailleurs et être d’ailleurs quand on est d’ici nous invite à une dynamique qui ne peut que nous renforcer et nous enrichir ».
interview:
Leïla Shahid,déléguée générale de Palestine auprès de l’Union européenne
« J’ai une grande croyance dans les diasporas »
Vous qui connaissez bien le Maroc, que pensez-vous de l’évolution de la situation de ses femmes ?
J’ai vécu treize ans au Maroc (entre 1977 et 1990), et j’ai travaillé dans ce pays, notamment en tant qu’enseignante dans des bidonvilles. J’ai quitté le Maroc il y a 20 ans. Pas complètement, il est vrai, mais cela fait 20 ans que je suis ambassadeur et je n’ai pas forcément le temps d’étudier l’évolution du statut de la femme marocaine, ou plutôt de la diaspora marocaine. Lorsque je reviens dans la famille de mon mari ou chez des amis, je n’ai malheureusement pas assez de temps pour faire des enquêtes sur cette évolution.
La rencontre des « Marocaines d’ici et d’ailleurs » a-t-elle pu rectifier le tir ?
Je suis venue assister à cette conférence par pure curiosité au départ. Mais une fois ici, j’ai été très impressionnée par la qualité du travail fait par les groupes de travail. J’ai notamment assisté à l’atelier « Femmes et citoyennes », et j’ai été étonnamment surprise par la qualité des présentations, de la dynamisation du Maroc et de ses femmes. Et surtout, je me rends compte que ces réalisations ont été faites sans discours tonitruants.
Donc le Maroc que vous connaissiez a changé ?
Il n’a pas seulement changé, c’est une révolution copernicienne ! C’est plus que changer. Justement, lors de mon allocution à l’occasion de la rencontre, je ne vais pas parler de la Palestine, mais du Maroc. Parce que ça m’a remonté le moral de constater tous ces changements ! Quand je suis arrivée au Maroc, il y avait peut-être une dizaine d’ONG, une seule télévision, deux journaux en français (Le matin du Sahara et L’opinion), et deux journaux en arabe. Alors que maintenant, les changements sont extraordinaires ! J’ai travaillé dans l’édition, et à l’époque j’avais publié le premier livre de Fatima Mernissi sur le Maroc. En vingt ans, le Maroc a réalisé un accomplissement qui demande dans d’autres pays à un rythme normal près de 50 ans ! Et ce, à la fois sur le plan juridique, des lois, du code de la famille, du code du travail, du code de la nationalité et sur le plan des ONG. La qualité scientifique de ce que j’ai entendu lors des interventions auxquelles j’ai assisté ce matin est d’un niveau international. Je suis très heureuse pour le Maroc !
L’un des axes de la rencontre concernait la réforme du code de la famille et les limites de son application, notamment en Europe. Si les textes existent, leur application n’est pas toujours garantie…
Je ne me fais plus d’illusion sur le fait que les lois suffisent. Je le vois de mes propres yeux ! Il peut y avoir des réformes au niveau de l’Etat, des codes et des lois qui protègent les droits de la femme, mais s’il n’y a pas de société civile qui défend ces réalisations, c’est comme si cette loi n’existait pas.
Vous conseillez donc à ces « Marocaines d’ailleurs » de poursuivre leur lutte pour la défense de leurs droits ?
J’ai une grande croyance dans les diasporas. D’ailleurs, moi-même je suis diasporique. Je suis Palestinienne née dans la diaspora, au Liban, ma mère et mon père ont tous les deux quitté la Palestine. Et je pense que si l’on est intelligent dans la vie, l’exil, même l’exil le plus douloureux, peut être utilisé à bon escient. Cette présence dans un autre pays, côtoyant une autre culture, on peut en faire une arme pour construire la modernité et de nouvelles formes de développement.
Source : Le Soir
Mme Leila Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne, a salué les avancées réalisées par le Maroc sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, se félicitant en particulier de l'évolution de la condition de la femme marocaine.
Mme Leila Shahid, qui a été invitée à la rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs", organisée samedi et dimanche à Bruxelles par le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), a souligné "l'importance" de ce genre de manifestation, qui permet de débattre et de discuter des problèmes et de proposer des solutions pour la promotion de la condition de la femme.
Elle s'est dite "impressionnée" par le travail scientifique "remarquable" mené par le CCME, par la vitalité des associations, le nombre d'élus et la qualité des panels et des intervenants à cette rencontre.
Lors d'une soirée organisée en hommage à l'ancienne journaliste belgo-marocaine de la RTBF Amina Benhachem, Mme Shahid a tenu à rendre hommage à la Belgique qui a su donner une place réelle aux communautés étrangères.
"Je suis fière que le gouvernement belge ait une femme ministre d'origine marocaine", a-t-elle affirmé à l'adresse de Mme Fadila Laanan, ministre de la culture, de l'audiovisuel, de la santé et de l'égalité des chances dans le gouvernement de la communauté française, présente à cette soirée.
La rencontre "Marocaines d'ici et d'ailleurs" de Bruxelles est la 3-ème du genre après les éditions 2008 et 2009 tenues à Marrakech. Elle sera suivie de rencontres régionales consacrées aux femmes marocaines des pays arabes, d'Afrique subsaharienne et des Amériques durant le premier semestre 2011.
Plus de 250 femmes en provenance du Maroc, d'Espagne, d'Italie, de France, des Pays-Bas, de Belgique, d'Allemagne, de Suisse, de Finlande, de Roumanie, d'Irlande et du Royaume-Uni, participent à cette rencontre.
La délégation marocaine est composée de douze femmes parlementaires, de plusieurs chercheurs en sciences sociales ainsi que d'une trentaine de représentantes d'associations de défense des droits de femmes et de la société civile.
19/12/10
Source : MAP
Des « Assises internationales sur l’islamisation de nos pays » étaient organisées pour la première fois, samedi 18 décembre, à Paris, par le Bloc identitaire et Riposte laïque. Ces deux organisations proche de l’extrême droite s’étaient déjà fait connaître en organisant le 18 juin dernier un « apéro géant saucisson et pinard »
Cette manifestation était-elle autorisée ?
Les forces de l’ordre avaient été déployées en nombre, samedi 18 décembre, dans toutes les rues donnant accès à l’« Espace Charenton » dans le 12e arrondissement de la capitale. Le colloque contre la présence de l’islam en Europe avait en effet provoqué l’indignation de nombreuses organisations ou partis qui appelaient à manifester tandis que la mairie de Paris avait demandé son interdiction.
Le préfet de police avait autorisé la tenue de ces assises, rappelant dans un communiqué publié jeudi que « la liberté de réunion fait partie des libertés fondamentales ». Mais la préfecture avait mis en garde les participants et les orateurs, des fonctionnaires de police étant « chargés d’assister à la réunion et de rapporter tout trouble à l’ordre public ».
Le dispositif de sécurité déployé a permis d’éviter tout incident à l’extérieur. Les opposants n’étaient pas très nombreux, seulement 250 membres de diverses organisations de défense des droits de l’homme ou militants de gauche. Un groupe de jeunes musulmans a également sillonné le quartier sans parvenir à s’approcher de l’Espace Charenton.
Qui sont les organisateurs ?
Présidé par Fabrice Robert, le Bloc identitaire a été créé par une partie des anciens dirigeants d’Unité radicale, dissous après la tentative d’assassinat de Jacques Chirac par Maxime Brunerie, le 14 juillet 2002. Auparavant, en avril, le groupuscule avait adopté, sous l’impulsion notamment de Fabrice Robert, une nouvelle orientation consistant à « tourner la page de l’islamophilie judéophobe».
Cette nouvelle orientation avait entraîné une rupture avec Christian Bouchet, fidèle à la ligne pro-arabe du courant et aujourd’hui soutien de Marine Le Pen au sein du Front national. Riposte laïque vient d’un tout autre horizon. Le réseau est né, en septembre 2009, d’une scission de ReSPUBLICA, « journal de la gauche républicaine, laïque, écologique et sociale ».
Ce journal en ligne était lié au parti Initiative républicaine, aujourd’hui disparu, dont les dirigeants étaient impliqués au sein de l’Union des familles laïques (Ufal). Pierre Cassen a rompu avec ReSPUBLICA, dont il était rédacteur en chef, afin, d’une part, de « militer pour le rassemblement des laïques et des républicains des deux rives, de gauche comme de droite », et, d’autre part, en raison de ce qu’il appelle « la sous-estimation de l’offensive islamiste ».
Quel est leur impact politique ?
Les organisateurs avaient annoncé plusieurs « invités surprise » et annoncé la présence de plusieurs élus de l’UMP. Les noms des députés Xavier Lemoine et Christian Vanneste, tous deux membres de « la droite populaire », avaient circulé. En fin de compte, aucun élu de la droite parlementaire n’a participé à cette rencontre.
« Depuis une semaine nous avons fait des tentatives avec des élus UMP et PS : aucun n’a accepté sous la pression de leurs états-majors de venir à ces assises », regrette Pierre Cassen. Les organisateurs ont en revanche réussi à faire venir deux figures politiques européennes : le député allemand René Stadtkewitz (récemment exclu de la CDU) et du député suisse Oskar Freysinger (UDC), l’homme qui a lancé la votation anti-minarets de 2009. C’était la première fois qu’il s’exprimait publiquement en France.
Source : La Croix
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