vendredi 27 septembre 2024 00:23

Dans le cadre des activités du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger à l'occasion de la 29ème session du Salon international de l'édition et du livre de Rabat, le pavillon commun a accueilli, samedi 11 mai 2024, une rencontre sur le thème « Le Maroc et l'Espagne. Littérature et traduction : un langage universel ». Il s’agit d’une discussion ouverte, « Une Carte blanche » donnée à l’écrivain Hispano-marocain Mohamed El Morabet à laquelle ont été invités Rocío Rojas Marcos, essayiste et professeure au département d’études arabes et islamiques de l’Université de Séville et Gonzalo Fernández Parrilla, professeur d’études arabes et islamiques de l’Université Autonome de Madrid.

La rencontre a pu mettre la lumière sur les différentes dimensions de la littérature et de la traduction entre le Maroc et l'Espagne, et à analyser les genres littéraires traduits afin d'explorer les moyens de rapprocher les cultures des deux pays qui ont déjà plusieurs traits en commun.

En ce sens, les participants ont été unanimes sur l'importance de la traduction pour inscrire le texte dans la culture à partir de laquelle il a été traduit, un acte à même de briser les barrières entre les nations et de permettre à chaque culture d’accéder au concours des littératures mondiales. Ils citent l’exemple de Kalila wa Dimna, qui, grâce à la traduction, est devenue une partie intégrante de la culture espagnole, car « la littérature locale est écrite par des écrivains, tandis que la littérature internationale est écrite par des traducteurs », une phrase de l'écrivain José Saramago, cité par M. Gonzalo Parilla.

Rocío Rojas Marcos a, pour sa part, souligné qu'il n'est pas possible de connaître l'autre sans traductions, comme l'Europe actuelle n'aurait pas pu se faire connaître sans les traductions arabes du Moyen Âge.

Mohamed Choukri sur les pas de Don Quichotte ?

Dans son allocution, Mohamed El Morabet compare la présence du personnage de Don Quichotte comme héritage littéraire espagnol dans la culture marocaine et l'absence d'une figure littéraire de cette ampleur dans l'imaginaire espagnol. Analysant ce constat, les deux universitaires espagnols ont estimé que la figure littéraire marocaine la plus proche des Espagnols est le personnage de Mohamed Choukri, qui a rapproché le public espagnol de la culture marocaine par la force de sa littérature et de son narratif. Sauf que les œuvres de Mohamed Choukri ont été traduites en français avant d'être traduit en espagnol, ce qui évoque une autre problématique littéraire entre le Maroc et l’Espagne liée à la langue de traduction.

Lire la littérature marocaine en Espagne passe la plupart du temps par la traduction du français vers l'espagnol. C'est quelque chose qui, même si cela contribue au moins à transmettre des œuvres marocaines au public espagnol, peut changer certains contenus culturels, puisqu’ils passent par un filtre qui change selon le traducteur.

Si Gonzalo Fernández Parrilla pense que cela est dû à la complexité de la traduction de la langue arabe vers la langue espagnole, Rocío Rojas Marcos estime que ce constat historique est surtout lié au positionnement de l’Espagne dans le contient européen, qui l'amène à orienter sa perspective culturelle davantage vers les pays de son continent que vers le Maroc, préférant traduire les œuvres marocaines publiée en France plutôt que des œuvres venant du Maroc.

Quid des écrivains d’origine marocaine en Espagne ?

Selon Gonzalo Fernández Parrilla, les écritures espagnoles d’origine marocaine ont traduit les préoccupations de la communauté : la littérature produite en langue espagnole par les écrivains d'origine marocaine qui a émergé au cours des deux dernières décennies s'est distinguée dans un premier temps par son intérêt pour les questions d'identité, d'enracinement et d'intégration dans le pays d'accueil. Une tendance dont les écrivains marocains en Espagne se seront rapidement « libérés », une fois que ces sujets ont été assimilés et plus ou moins dépassés, pour donner place à des sujets différents.

Une évolution qui peut se présenter comme « naturelle » pour Rocío Rojas Marcos qui estime que dans « toute œuvre littéraire, l’auteur cherche d’abord à expliquer sa position au sein de la nouvelle société ». Un avis que Mohamed El Morabet ne partage pas : « en tant qu'écrivain marocain en Espagne, je ne sais pas à l'avance ce que je vais écrire ni sur quel sujet, j'écris dans le cadre d'une recherche constante du sujet ».

CCME

Consulter sur le site du CCME :

Biographie de Mohamed El Morabet : CCME - Mohamed El Morabet
Biographie de Gonzalo Fernández Parrilla : CCME - Gonzalo Fernández Parrilla
Biographie de Rocío Rojas Marcos : CCME - Rocío Rojas Marcos

Le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a reçu, samedi 11 mai 2024 au pavillon commun au Salon du livre à Rabat, l’écrivaine franco-marocaine Leila Bahsaïn, venue présenter au public son dernier ouvrage « Ce que je sais de Monsieur Jacques », paru aux éditions Albin Michel. Elle a été interviewée par la journaliste Ghita Zine.

« Ce que je sais de Monsieur Jacques » est l’histoire d’une adolescente, « Loula », qui déménage de sa ville natale vers une ville touristique qu’elle observe curieusement afin de s’approprier son nouvel espace de vie, jusqu’à découvrir son voisin « Monsieur Jacques », un étranger aux agissements mystérieux et criminels, une expression, selon l’écrivaine « des dominations que subissent les jeunes et les adolescents ».

Contrairement à ce que l’on peut conclure, explique-t-elle, cet ouvrage est un roman d’apprentissage car « il ne traite pas uniquement un thème, ici celui de la pédophilie, c’est un travail sur la langue, qui suit des personnages comme dans la vraie et les expose en toute sincérité ». C’est aussi un ouvrage qui alerte les adultes et les plus jeunes sur le mal « qui peut se présenter sous une apparence belle et attractive et sur les malfaiteurs qui peuvent être très sympathiques, comme M. Jacques dans le roman ».

C’est aussi un exercice d’empathie, un récit sur « l’enfance et sur la société vue et vécue par les enfants qui questionne le positionnement des adultes par rapport aux plus jeunes » car, « en tant qu’adultes, nous sommes en permanence en train de jouer le jeu social, on tient tous un rôle, notamment dans la vie des enfants à la pensée beaucoup plus aiguisée qu’on ne le croit ».

Quand « Loula », la narratrice se réfugie dans les livres et les expressions artistiques, elle soulève un constat societal « celui qui fait de la langue un marqueur social, faisant la différence entre les missionnaires (élèves de la mission française), qu’elle côtoie, et les indigents, qui n’ont pas eu accès à l’éducation et qui sont, en plus d’être pauvres, privés du langage et démunis des moyens d’exprimer leurs vies et d’évoluer ».

Comme « Loula », Leila Bahsaïn pense que l’écrivain est finalement un témoin, « plus sensible que ses concitoyens aux aléas de la vie » et qui « endosse la responsabilité de transmettre cette sensibilité par rapport à la réalité au lecteur ».

Leïla Bahsaïn est aussi l’auteure du Ciel sous nos pas, prix du livre Européen et Méditerranéen et prix Méditerranée du premier roman 2019, qui a été en lice pour une dizaine de prix littéraires. Après La théorie des aubergines (2021), Ce que je sais de monsieur Jacques est son troisième roman. Tous sont publiés chez Albin Michel.

CCME

e Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) a tenu, vendredi 10 mai 2024, une conférence de presse aux côtés de six autres institutions constitutionnelles avec lesquelles il partage, pour sa 15e participation au Salon international de l’édition et du livre (SIEL), un pavillon commun.

Le coup d’envoi de la 29e édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) a été donné, jeudi 9 mai 2024 à l’Espace OLM Souissi à Rabat par le chef du gouvernement, M. Aziz Akhannouch et M. Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

Nous voilà donc au premier salon du livre sans toi l’ami. Comme nous avons été privés de ta présence il y a quelques semaines à Oujda, à la quatrième édition du salon maghrébin du livre, une manifestation que tu n’avais jamais ratée. Nous ne te verrons donc plus courir les allées du salon, saluant tes amis, tes auteurs et les confrères, debout sur ton stand, toujours debout, sauf quelques fois l’année dernière, lorsque la maladie a commencé à t’assaillir. Debout donc sur le stand de la Croisée des chemins, offrant des livres à tour de bras et commentant tes toutes dernières parutions. Enthousiaste et infatigable. Curieux et inventif, disponible à tous et à toutes les aventures éditoriales.

Acteur et entrepreneur culturel, Younès Ajarraï a coordonné plusieurs colloques, publications et expositions et assuré le commissariat de nombreuses manifestations culturelles au Maroc et à l’étranger.

24 juin-6 juillet, Agadir et Laayoune : 6ème édition de l’université d’été EMAN AEROSPACE, organisée par le réseau des experts marocains d’Amérique du Nord en aérodynamique

27-29 juin : Forum des droits de l’Homme organisé en parallèle au Festival Gnaoua sur le thème : Maroc-Espagne-Portugal, une histoire qui a de l’avenir

Spectacle produit par le Cie Coliberté du metteur en scène Soufiane Guerraoui (en partenariat avec l’Institut français de Rabat).

20 mai, Rabat : leçon inaugurale du président à l’UIR en ouverture de l’atelier « Informer sur les migrations et déconstruire les préjugés », qui se déroule du 20 au 22 mai à destination d'ONG, de journalistes et de chercheur.se.s, du Sénégal, du Niger, de France et du Maroc.

15, 16 et 17 mai 2024, El Jadida : 13ème édition des rencontres marocaines sur la chimie à l’état solide (REMCES) à l’université Chouaïb Doukkali, évènement organisé par l’Association marocaine des sciences des matériaux, l’Université Hassan I de Settat, l’université Hassan II de Casablanca et l’université Chouaïb Doukkali d’El Jadida.

10 mai, Rabat, réunion de travail avec l’Association cultures et connaissance du monde arabe (ACCMA) Blois – France autour de leur projet intitulé « Marcheuses de Oujda », projet de mise en relation de femmes engagées au Maroc et en France autour du vieillissement

Oujda, Zagora, Taza, Lalla Takerkoust, Ahermoumou, Alhuceima....
Quelle est l’origine des noms des villes et des villages du Maroc ? Que nous disent-ils sur l’histoire, la géographie, les langues, les modes de vie, les mentalités, la mémoire des anciens événements, les substrats culturels des civilisations présentes et passées?
Les noms de lieux conrment en ce sens leur rôle de témoin de la diversité. Ils nous renseignent sur leurs auteurs que sont les peuples dont les langues et les cultures se sont interpénétrées avec des conséquences surprenantes en matière d’hybridation depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Présenté sous la forme pratique d’un dictionnaire, cet ouvrage puise dans un corpus ample et varié et tente de livrer des pans essentiels à la compréhension de l’histoire du Maroc sous le prisme de la toponymie.
Avec plus de 460 entrées, il couvre toutes les régions du pays dans des correspondances notables avec les autres pays du Maghreb, voire au-delà.
Mêlant histoire, étymologie, ethnologie, il regorge aussi d’inédites anecdotes et de passionnants récits mythiques...

La réédition de ce livre, Tanger : Fortunes et Infortunes d’une Ville, était indispensable. Publié pour la première fois en 2008, cet ouvrage, depuis longtemps épuisé, n’a pas manqué de susciter un vif intérêt parmi les lecteurs et les chercheurs. Aussi, l’auteur et l’éditeur ont-ils décidé de le remettre au goût du jour en actualisant les informations et en analysant les transformations de l’espace urbain qu’a connues Tanger au cours des vingt dernières années.

Google+ Google+