jeudi 28 novembre 2024 20:38

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz a procédé, vendredi soir à Montréal, au lancement de la saison culturelle 2012-2013 de Dar Al-Maghrib, inauguré le 1er juin dernier par SAR la Princesse Lalla Hasna et ayant pour vocation de promouvoir la culture et la civilisation du Royaume à travers le monde et de favoriser l'intégration de ses ressortissants dans les sociétés des pays de résidence, tout en contribuant à consolider leurs liens avec leur pays d'origine.

Lors de cette cérémonie, qui s'est déroulé en présence, notamment, de l'ambassadeur du Maroc au Canada, Nouzha Chekrouni, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam et de la première vice-présidente de l'Assemblée nationale du Québec, Fatima Houda-Pepin, ainsi que de plusieurs personnalités de la communauté? marocaine et canadienne.

A cette occasion, le ministre a invité les membres de la communauté marocaine établie au Canada, les présidents des associations, les étudiants, les compétences, hommes et femmes d'affaires ainsi que les personnalités canadiennes à renforcer l'offre culturelle au sein de cet établissement, un lieu d'échange et d'information convivial situé au centre de Montréal.

La saison culturelle 2012-2013 proposera des expositions, des animations et des festivités mettant en valeur la communauté marocaine et son rôle dans le pays d'accueil, a expliqué, pour sa part, la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi.

Le dispositif culturel intervient également pour l'accompagnement des projets, pour des partenariats avec des associations ou des structures liées à la culture, a-t-elle indiqué, soulignant que ce centre culturel pourrait être aussi un lieu d'accueil pour le tissu associatif avec des activités porteuses de lien social et de créativité, outre des activités permanentes (consultations du fonds documentaire, cours de langues et culture du Maroc pour enfants et pour adultes, cours d'éveil musical pour enfants).

La cérémonie de lancement de la saison culturelle 2012-2013 a été, aussi, marquée par la signature d'une convention de partenariat entre Dar Al-Maghrib et l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, prévoyant le lancement des cours de langue et culture du Maroc à Dar Al-Maghrib. La convention a été signée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président de l'Association des écoles marocaines de Québec à Montréal, Ali Bouanba.

Une convention spécifique de partenariat entre Dar Al-Maghrib et le Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) a été également signée, lors de cet événement.

Paraphée par la directrice de Dar Al-Maghrib et le président du FCMRC, Mohamed Boukkouri, cette convention stipule que les parties signataires partagent le souhait de collaborer et de promouvoir des activités conjointes afin de favoriser la diversité sociale et l'ouverture vers l'autre, et de renforcer les méthodes d'échange culturel et social entre les peuples canadien et marocain et les autres communautés.

Cette cérémonie s'est déroulée en présence de personnalités marocaines et canadiennes, d'acteurs associatifs, de représentants du corps consulaire accrédité à Montréal, de hauts responsables du gouvernement du Québec et de représentants de départements provinciaux et municipaux, ainsi que d'une pléiade d'académiciens, d'intellectuels et d'artistes.

29 sept. 2012

Source : MAP

Une réception a été donnée vendredi dans la mairie de Montréal pour rendre hommage à des compétences marocaines établies au Canada, en présence du ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, et des responsables du Conseil de la métropole québécoise.

Les personnalités honorées ont signé, par la même occasion, le Livre d'or de la ville de Montréal, en reconnaissance à leurs efforts au profit de la communauté marocaine établie au Canada et pour le rapprochement entre les différentes communautés culturelles et confessionnelles. Il s'agit de Rachid Badouri (humoriste), Mohamed Brihmi (juge de paix à la Cour de Toronto), Souad El Maallem (vice-présidente, Bombardier Aéronautique), Leila Gouchi (chanteuse) et Joseph Bennarosh (homme d'affaires).

C'est la première fois que les représentants d'une communauté arabe ou musulmane soient invités à signer le Livre d'or de la ville Montréal.

Ces hommages, à l'initiative du groupe Atlas Médias, témoignent également des apports des originaires du Maghreb à la société québécoise et à la francophonie canadienne aussi bien en matière économique, qu'académique ou artistique et culturelle.

Par la même occasion, la responsable des communautés d'origines diverses et de la jeunesse, membre du comité exécutif de Montréal, Mme Mary Deros, a invité le ministre Maâzouz ainsi que les responsables du Groupe Atlas Media, Abdelghani Dades et Rachid Najahi, à signer le Livre d'or de la ville.

Auparavant, M. Maâzouz s'est entretenu avec le président de la ville de Montréal, Harout Chitilian, et Mme Deros des moyens â même de fructifier les liens de coopération entre Dar Al-Maghrib et la Mairie de Montréal.

Il a eu aussi une rencontre avec les responsables de la place des Arts de Montréal. "Notre collaboration nous permet d'aller plus loin et de voir plus grand", a dit le ministre, émettant le souhait de voir davantage d'activités et de coopération entre les différents intervenant en la matière.

Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques de la ville de Montréal a été aussi au centre des discussions entre les deux parties, au service des intérêts de la communauté marocaine.

M. Maâzouz a, en outre, rencontré des cadres associatifs, des étudiants et des compétences marocaines, afin de les mettre au courant des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur et de les mobiliser davantage au service du développement de leur pays.

Les intervenants ont salué le processus de réformes engagé au Maroc et les acquis accordés par la nouvelle Constitution aux MRE, plaidant pour davantage de simplification des procédures administratives, plus d'intérêt à l'enseignement de la langue arabe aux enfants des Marocains établis au Canada et pour l'implication des cadres et compétences marocains exerçant à l'étranger dans les projets de développement socioéconomique entrepris au Maroc.

M. Maâzouz effectue, depuis mercredi, une visite de travail au Canada, marquée par des rencontres avec des membres de la communauté marocaine établie dans ce pays et des entretiens avec des responsables canadiens.

Le renforcement de la coopération avec les autorités publiques du Canada au service des intérêts de la communauté marocaine figure au centre de cette visite de travail (26 septembre- 2 octobre), qui a conduit le ministre à Toronto et Montréal. D'autres rencontres sont prévues à Sherbrooke et Ottawa, le but étant le raffermissement des liens de communication avec les différentes composantes et compétences de la communauté marocaine résidant au Canada.

29 sept. 2012

Source : MAP

Le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Maâzouz, a présenté, samedi à Dar Al-Maghrib à Montréal, devant des acteurs associatifs et des compétences marocaines, les grands axes de l'action du gouvernement en faveur des MRE, les incitant à adhérer aux chantiers de développement du Maroc dans les différents domaines et à participer "à tout moment" à la vie politique du pays d'accueil.

Les stratégies et actions du gouvernement marocain destinées aux MRE sont inspirées des hautes orientations et directives de SM le Roi Mohammed VI qui ne cesse d'entourer de sa bienveillance la communauté marocaine établie à l'étranger, a souligné M. Maâzouz, rappelant l'importance accordée aux MRE dans la Constitution, dont plusieurs dispositions insistent sur le rôle de la diaspora marocaine au développement national et sur sa participation à la vie politique et publique.

M. Maâzouz a, d'autre part, appelé à des actions à même de consolider les attaches des MRE avec leur pays d'origine et pour la défense des causes nationales, tout en soulignant leur devoir de contribuer à l'essor du Royaume et d'oeuvrer au raffermissement des liens avec le pays de résidence.

Les rencontres avec les membres du Forum des compétences marocaines résidant au Canada (FCMRC) et du Think-tank "Mémoires et Dialogue", qui se sont déroulées en présence du consul général du Maroc à Montréal, Zoubair Hakam, et de la directrice de Dar Al-Maghrib, Wassane Zailachi, ont été l'occasion de souligner l'importance de la participation de la communauté marocaine à la vie politique et d'une présence active dans les instances dirigeantes d'institutions locales du pays d'accueil.

Lors de son séjour au Canada (26 septembre-2 octobre), le ministre a également eu des rencontres avec des acteurs associatifs et des compétences marocaines à Toronto ainsi que des entretiens avec des responsables canadiens.

30 sept 2012

Source : MAP

Au nombre de 6648, les disparus ou absents préposés à l’émigration clandestine maintiennent leurs épouses dans des liens du mariage pouvant conduire à des drames. Le poids des traditions aidant, ces dernières vivent le calvaire de la séparation avec un lot d’angoisses : la grossesse, l’entretien, l’éducation des enfants et le problème d’un éventuel remariage, entre autres.
Sud Quotidien est allé à la rencontre de ces braves «veuves de la mer» qui se battent de toutes leurs forces pour s’en sortir, refusant de sombrer dans la fatalité ou la prostitution.

Ville rendue célèbre par le massacre des tirailleurs de la deuxième guerre mondiale qui revendiquaient leurs droits à la France, Thiaroye traverse un autre drame : celui de l’émigration clandestine. Ville de pêcheurs par excellence, cette ville de banlieue a perdu une bonne partie de sa jeunesse dans les eaux profondes de l’océan atlantique.

Selon les statistiques du département de l’intérieur d’Espagne, 31678 clandestins ont atteint les côtes ibériques via la mer, celle année là. C’est le plus gros chiffre observable sur les onze années de tentative pour rejoindre l’Europe par la voie maritime.

Mais jusque là, ce sont les morts, les disparus et la détresse des veuves, des orphelins, des parents qui sont mis en exergue. Quid des épouses qui refusent de faire le deuil ? Elles continuent de vivre avec l’espoir qu’un miracle pourrait ramener leurs maris.  Un scénario improbable auquel s’ajoute le poids de la tradition qui les contraint dans les liens de mariage.

«On nous a simplement dit que leur pirogue a chaviré et qu’il serait mort». Cette phrase, Mame Bator, ne cesse de la rabibocher. Cette jeune fille de 35 ans croit encore au miracle. Son mari ayant décidé d’affronter les vagues de l’océan atlantique, via le fameux «Mbeuk mi» (pirogue), depuis 2006, n’a plus donné signe de vie. Elle vit avec ce cauchemar et l’ espoir de retrouver le père de ses quatre bouts de bois de Dieu. Femme au foyer, Mame Bator est désormais obligée de se battre pour nourrir sa famille et veiller à l’éducation de ses enfants. Elle s’essaie entre le ménage à faire dans certains foyers et la vente de poissons et légumes.
Des Mame Bator, il en existe beaucoup. Surtout à Thiaroye, une des villes sénégalaises les plus touchées par le phénomène «Mbeuk Mi». Alioune Ndiaye, un jeune qui a été refoulé après avoir passé 13 jours en mer, témoigne : «En 2006, il n’y a pas eu de navétanes à Thiaroye parce que tout simplement, il n’y avait plus de jeunes. Tout le monde était parti. Personnellement, ma maman avait fini de faire le deuil. Mais, quand je l’ai appelé pour lui dire que je suis en vie, elle a failli mourir de joie».

Rarissime, ce cas de figure contraint plusieurs femmes à rester dans les liens du mariage. Aïssatou Ly est en une.  Lasse d’entendre un mari qui pendant six longues années n’avait pas donné signe de vie, elle décide alors de refaire sa vie. La suite fut pathétique ! Deux mois après avoir contracté un nouveau mariage, son désormais ex-mari est rentré à Dakar en provenance d’Espagne, raconte-t-elle. Le vin était tiré, il fallait le boire. Même si, assure son papa : « Je suis peut-être fautif mais je voulais du bien à ma fille. Elle est jeune. Elle est née en 1980 et déjà elle a deux enfants : une fille et un garçon».

Kiné Mbaye a failli subir le même sort. Tombée amoureuse de Abdourahmane Niang, elle avait un projet de mariage avec son copain qui rêvait d’un Eldorado. Il escomptait ainsi pouvoir se donner les moyens de fêter son union futur avec Kiné qui était l’objet de beaucoup de convoitises. «Sa beauté », témoigne Fatou Ndoye Niang, maman de Abdourahmane, «  ne laisse aucun jeune du quartier indifférent».

Malheureusement, il ne reviendra pas de son voyage. «Au début, la fille était désemparée. Elle a refusé plusieurs avances de garçons dans l’espoir d’un probable retour de son Abdourahmane. Mais, avec la pression familiale, elle a fini par céder et se marier. Elle a eu un enfant et elle est présentement en état de grossesse», confie Fatou Ndoye née Mme Niang. Non sans préciser que le choc était terrible : «Mon fils est peut-être mort, mais le mariage de sa copine a été terriblement ressenti. C’est égoïste, mais, je voyais mon fils à travers cette fille. D’ailleurs, notre relation a été rompue depuis qu’elle s’est mariée».

A côté de ces jeunes femmes, d’autres éprouvent d’énormes difficultés à se remarier. Et pour cause ! «Les enfants constituent un frein. Vous pouvez sortir avec un homme, mais dés qu’il s’agit de mariage, il s’éclipse parce que la plupart des hommes sénégalais ne sont pas souvent prêts à entretenir des enfants qui ne sont pas les leurs», explique Daba Niang. Elle dit avoir perdu deux fils dans l’émigration clandestine.

Le premier, Youssou, avait deux épouses. La première et la seconde ont eu respectivement cinq et deux enfants.
Quant au second, El Hadji, son épouse Daba, est mère d’un garçon de trois ans.

«Mes ex-belles filles ne sont plus dans les liens de mariage. Elles ont regagné leurs familles parce que cela fait plus de sept ans que leurs maris sont partis sans donner signe de vie. On nous a fait savoir que leur pirogue a chaviré. Mais elles ont du mal à se remarier à cause de leurs enfants. C’est une lourde charge», confie Daba Niang.

Un argument qui n’agrée pas sa copine qui a assisté à l’entrevue. «C’est du n’importe quoi ! Si elles ne sont pas encore remariées, c’est parce que leurs courtisans ne les aiment pas. Quand on aime une femme, on doit aussi s’efforcer d’aimer ses enfants», plaide-t-elle sans convaincre l’assistance qui le lui fait savoir par une bronca.

Une autre dame, Houlimata Niang, met l’accent sur les problèmes psychiques que sa belle-fille a traversés après la disparition de son mari. «J’avais cinq garçons. Ils ont tous pris la pirogue pour se rendre en Espagne.

Malheureusement, un seul est arrivé à bon port. Les quatre autres sont restés dans l’océan», confie-t-elle, la gorge pleine d’émotion. 

1/10/2012, Abdoulaye THIAM

Source : Sud Online.sn

Convention entre les ministères de la Jeunesse et des sports et des Marocains résidant à l’étranger avec l’bbjectif de favoriser l'intégration par le sport

Insérer les jeunes Marocains résidant à l’étranger et favoriser leur immersion dans leur communauté d’origine. C’est l’objectif d’un accord-cadre qui vient d’être conclu entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le département chargé des Marocains résidant à l'étranger (MRE). La convention, signée samedi 22 septembre, stipule notamment l’utilisation des infrastructures du ministère de la Jeunesse et des Sports au profit des Marocains résidant à l’étranger.

La coordination entre les deux ministères vise à faire participer les jeunes MRE dans le cadre d’une stratégie nationale en leur consacrant des quotas lors des diverses manifestation nationales, régionales et internationales organisées au Maroc.
Le ministère chargé des MRE se chargera du choix et de l’invitation des participants à ces manifestations en coordination avec les ambassades et les consulats du Maroc à l’étranger. Cette coordination se traduira par l’organisation d’universités d’été, l’organisation de voyages culturels et de découverte, d’activités diverses en vue de créer une réelle synergie entre les jeunes du Maroc et les MRE. «Il y a énormément de talents marocains à l’étranger. Ce type de manifestations vise à maintenir les liens avec eux et à favoriser leur intégration à travers une immersion au sein de notre communauté», affirme-t-on auprès du ministère.
Et pour ce faire une série de rencontres et de conférences sont au programme. De même, une cérémonie sera organisée le 10 août 2013, à l’occasion de la Journée nationale des MRE, afin d’honorer les Marocains résidents à l’étranger pour leurs réalisation dans leurs pays d’accueil.

Des Olympiades des jeunes Marocains à l’étranger auront lieu l’année prochaine afin de détecter les meilleurs talents dans les disciplines sportives concernées.

Par ailleurs, la rencontre internationale annuelle des jeunes, qui se tient à Bouznika accueillera une centaine de jeunes. Ces derniers pourront aussi prendre par à des colonies de vacances et de scouts organisées chaque année par le ministère de la Jeunesse et des Sports.

Quant au ministère chargé des MRE, il aura pour mission de sélectionner les enfants et les jeunes ciblés par ces colonies estivales dans leur pays d’accueil. Il assumera également le soutien des associations sélectionnées par le ministère de la Jeunesse et des Sports à cet effet.

25-09-2012, A. E.

Source : L’Economiste

Après avoir tout quitté au Maghreb, famille et patrie, pour s’installer et trouver du travail en France, de nombreux immigrés maghrébins arrivés dans les années 50 dans l’hexagone sont aujourd’hui atteints de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs et des spécialistes en gériatrie français ont décidé de mener une expérience sur certains d’entre eux pour savoir s’ils ont oublié le français, la langue de leur pays d’accueil.

Alibi - Alzheimer, immigration et bilinguisme -, c’est le nom du programme scientifique lancé il y a un an en France par une dizaine de chercheurs et spécialistes en gériatrie et en langues, un programme qui n’a pas fait hélas grand écho dans la presse. Objectif : voir si des personnes immigrées dans les années 50 en France ont perdu leur connaissance de la langue française.

Un français aux oubliettes

La directrice de ce programme est le Docteur Mélissa Barkat-Defradas, franco-algérienne et chargée de Recherches au CNRS à l’Université de Montpellier, un travail mené sous l'égide de l'Institut des Sciences de l'Homme de Lyon. L’idée de ce programme lui est venue en 2005. « C’est suite au décès de ma grand-mère atteinte de la maladie d’Alzheimer que j’ai décidé de m’intéresser de près aux effets de cette pathologie sur la population immigrée. Avant sa mort, ma grand-mère ne parlait plus du tout le français, langue qu’elle connaissait pourtant, elle ne s’exprimait plus qu’en arabe dialectale », explique Mélissa Barkat-Defradas.

Durant deux ans, des linguistes, des neuropsychologues, un socio-démographe, des gériatres et des gérontologues vont étudier les effets de la maladie d’Alzheimer sur un échantillon de 15 personnes immigrées d’origine maghrébines, des Marocains, Algériens et Tunisiens atteintes de la maladie d’Alzheimer à différents stades. Ces immigrés sont issus de la première génération, arrivés en France dans les années 50 pour trouver du travail. Elles sont âgées aujourd’hui entre 70 à 80 ans. Ce sont également des personnes qui n’ont été ni scolarisées en France ni dans leur pays d’origine. Elles sont bilingues parlant l’arabe et le français, langue qu’elles ont apprise lors de leur arrivée en France. Néanmoins, aucune d’entre elles n’est trilingue et ne parlent le berbère, tient à préciser notre chercheuse.

 « L’une des particularités de l’Alzheimer est que les malades perdent et oublient les choses qu’ils ont acquises tardivement dans la vie. Celle qui ont été acquises beaucoup plus tôt résistent plus à la pathologie », poursuit-elle.

Des test neuropsychologiques inadaptés

Par conséquent, un problème de poids se pose. Celui de la prise en charge de ces malades en milieu hospitalier. Comment les médecins ou les infirmières peuvent-elles communiquer avec des gens qui ne parlent plus le français et ne comprennent que l’arabe ? De plus, comme le souligne Mélissa Barkat-Defradas, il existe en France très peu d’aides-soignants formés qui savent parler l’arabe.

Autre problème posé : celui du diagnostic de la maladie. Pour mieux savoir si le patient est en phase 1, 2 ou 3 de la maladie, les médecins utilisent des tests neuropsychologiques. Comment évaluer la gravité de la maladie d’un patient immigré si ce dernier a passé un test en français, alors qu’il ne comprend plus la langue ? Il risque d’être classé dans une phase 3 alors que son état pourrait être beaucoup moins grave. Par ailleurs, Malika déplore qu’il n’existe pas des tests neuropsychologiques équivalents en langue arabe et qui soient adaptés à la culture du patient immigré. « Je vous donne un exemple. Lors de ces tests, on montre parfois des photos d’animaux pour savoir si le patient se souvient du nom de cet animal. Mais si on lui montre l’image d’un cochon, comment peut-il se souvenir du nom de cet animal, s’il n’a jamais vu un cochon de sa vie », lance-t-elle.

Malika et son équipe ont donc été obligées de créer des tests spécialement pour s’adapter à la culture et aux connaissances des personnes de l’échantillon. Des entretiens filmés, durant lesquels ces patients devront raconter certains passages de leur vie afin de mesurer si ces personnes maîtrisent toujours le français, sont également prévu dans le cadre du programme Alibi.

28.09.2012, Hanane Jazouani

Source : Yabiladi

Le ministre de l’intérieur a annoncé la levée des mesures ayant freiné l’accès à la nationalité ces trois dernières années.

Le natif de Barcelone, qui fête les 30 ans de sa nationalité française cette année, a annoncé vendredi 28 septembre qu’il allait annuler, dans une circulaire imminente, les instructions envoyées aux préfets sous le mandat de Nicolas Sarkozy pour durcir l’accès à la naturalisation.

« L’objectif est de revenir à des critères moins pénalisants et de retrouver les chiffres qui étaient ceux d’il y a deux ou trois ans », explique le patron de la Place Beauvau, soit 120 000 nouveaux naturalisés par an, enfants compris.

Favoriser la naturalisation

En 2011, seuls 87 000 étrangers sont devenus Français, chiffre qui devrait encore baisser de 40 % en 2012 si la tendance actuelle se poursuit, selon les données de l’Intérieur. « Il ne faut pas avoir peur de ces nouveaux Français qui sont pour nous une force et une source », prêche le ministre.

Favoriser la naturalisation est aussi une manière, pour Manuel Valls, d’aborder la question de l’accès à la citoyenneté. Car sur ce sujet aussi le premier policier de France tient à faire entendre sa petite musique : dans Le Monde du 17 septembre, il a estimé à propos du vote des étrangers aux élections locales, promis par François Hollande, qu’il ne s’agissait ni « d’une revendication forte dans la société française », ni « d’un élément puissant d’intégration ».

Tests qcm et de langue abrogés

La circulaire annulera une instruction de 2010 qui demandait à l’administration de refuser toute demande d’une personne n’ayant pas un travail en CDI. « Cela a eu pour conséquence le rejet systématique des employés en CDD, mais aussi des étudiants, y compris de brillants doctorants chargés de recherche » , dénonce le ministre. De même, les personnes ayant commis lors de leur parcours d’intégration une infraction au droit de séjour ne seront plus mécaniquement écartées de la nationalité. Enfin, le test QCM (questionnaire à choix multiples) de culture générale sur la France exigé des candidats depuis cette année en plus du test de langue sera abrogé.

Le ministre entend, à terme, refondre l’entretien d’assimilation à la communauté française mené par l’agent de préfecture. Si les critères de langue et l’adhésion aux principes et valeurs essentiels de la République seront maintenus, « la logique scolaire et de sanction » sera supprimée.

Les récépissés de contrôles d’identité abandonnés

Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi soir sur France 2 l’abandon du projet de récépissé pour éviter les contrôles d’identité abusifs, ayant été « convaincu » par son ministre de l’intérieur Manuel Valls. Une décision fustigée par les associations de lutte contre les discriminations, qui y voyaient le meilleur moyen de remplir le 30e engagement de François Hollande de lutter « contre le délit de faciès ».

30/9/2012, Jean-Baptiste François

Source : La Croix

Entretien avec Hélène Conway, ministre déléguée chargée des Français de l'étranger...Suite

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