vendredi 5 juillet 2024 08:27

Cette étude de la branche belge du bureau de consultance Deloitte Belgium compare les formalités à accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail dans six pays européens, dont la Belgique

Depuis 2001, Deloitte mène une étude comparative bisannuelle sur les formalités accomplir par les ressortissants de pays tiers hautement qualifiés pour obtenir un permis de travail en Belgique, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en France, en Espagne et en Allemagne.

La première partie de l'étude fournit un bref aperçu des procédures d'immigration dans chacun des pays de l'étude, tandis que la seconde partie compare les conditions requises pour chacun des pays.

Selon l'étude comparative menée par Deloitte , les procédures belges sont de loin les plus rapides et les plus faciles. Le temps nécessaire pour obtenir un permis de travail en Belgique est approximativement de 3 semaines et le seuil salarial requis était en 2011 de minimum 36.604 EUR annuel brut. C'est ce qui fait conclure à l'étude que, contrairement aux années précédentes et à la situation dans les 5 autres pays, il est plus facile pour les ressortissants qualifiés des pays tiers de venir travailler en Belgique. Télécharger l’étude en anglais

30/9/2011

Source : European Migration Network

L’ex-ministre de l’Intérieur publie Pour sortir la France de l’impasse, son livre de réflexions pour 2012. Il y livre notamment une analyse juste sur les questions d’immigration et d’intégration. Reste à savoir à qui est vraiment destiné cet ouvrage.

Chevènement sera-t-il candidat en 2012 ? Avec son livre Pour sortir la France de l’impasse (dont Marianne publie les bonnes feuilles samedi 1° octobre), il semble développer en tous cas un véritable programme de campagne présidentielle. Mais on peut aussi se demander si ce livre ne serait pas plus utile comme boussole idéologique de la gauche que pour le seul destin personnel de l'ex-ministre. Il est vrai qu'en matière de projet républicain, la gauche en général et le PS en particulier a encore beaucoup à prouver.

Un des points de l'ouvrage concerne notamment les questions d’immigration et d’intégration. Un domaine où le PS, entre démagogie et recherche de crédibilité, cherche encore où il habite. Chevènement développe également une critique majeure du multiculturalisme, quand d’autres à gauche, et pas seulement à SOS Racisme, parlent encore du « droit à la différence ».

Mais pour le fondateur du MRC, « Le multiculturalisme, même paré des meilleures intentions, retarde, voire empêche l’intégration, favorise le racisme qu’il prétend combattre, et ne peut que déboucher sur la fragmentation sociale et, à terme, sur des affrontements dits ’ethniques’ » (page 96).

Le piège du multiculturalisme

Il estime donc que « La République n’a pas à s’adapter à des valeurs culturelles contraires aux valeurs qui sont les siennes » (page 94). La seule solution pour lui est alors un modèle universaliste : « La France est fondée à exiger de ses citoyens qu’ils fassent les valeurs républicaines : liberté de conscience, laïcité, égalité (y compris entre hommes et femmes), fraternité (rejet du racisme et refus du communautarisme) » (page 89). « Les Français issus de l’immigration doivent faire leur cette identité républicaine », conclut-il (page 94).

Et pour permettre une bonne intégration, Chevènement n’hésite pas à adhérer à la thèse du refus de la repentance, un « exercice malsain » selon lui que ce soit pour l’esclavage, la colonisation ou la Seconde Guerre Mondiale. « Comment un pays peut-il intégrer à sa substance des jeunes auxquels on répète tous les jours que la France, dans son histoire, a commis ‘l’irréparable’, que le mieux pour elle, serait de disparaître en se fondant dans une Europe abstraite, qu’elle a enfin tous les torts vis-à-vis de leurs pays d’origine et, bien sûr, vis-à-vis d’eux mêmes, accablés de brimades et de discriminations ?», écrit-il (page 89).

Pour Chevènement, la construction européenne n’a pas effacé le « roman national » français, « au contraire, car l’Europe à construire n’a de sens qu’au service des nations qui la composent » (page 106). En cela, il ne rejette pas l’idée du débat sur l’identité nationale, rejeté dans son principe même au sein de la gauche, cependant, l’ex-ministre aurait préféré que ce débat commence « par une déclaration du président de la République sur l’identité républicaine de la France ».

Le « roman national » français

Le président d'honneur du MRC explique également que l’intégration n’est pas une question récente en France, prenant l’exemple de l’entrée de la Gaule dans l’Empire romain : « La question du métissage se retrouve tout au long de notre histoire, pas seulement aux Antilles ou dans l’ancien empire colonial, mais, aujourd’hui, en France même. Notre pays a toujours accepté le métissage. C’est ce qui l’a longtemps distingué d’autres sociétés, notamment américaine et britannique » (page 91).

Celui qui fut ministre de l’Education insiste bien évidemment sur le rôle de l’Ecole : « Seule une École plus et mieux structurée peut permettre aux jeunes issus de catégories sociales défavorisées de retrouver un sens et des repères dans la société où ils vivent. Seule l’École peut apprendre à ’devenir libre’, c’est-à-dire à s’affranchir de la prégnance de la tradition » (page 97). Il souhaite pour cela que l’Ecole participe à « la transmission de la culture et des valeurs républicaines à la jeunesse ».

A l’inverse, Chevènement s’oppose à l’idée classique à gauche qui veut que le droit des étrangers aux élections locales soit un vecteur d'intégration. « J’ai été longtemps acquis à l’idée d’octroyer le droit de vote aux élections locales aux étrangers non communautaires (...). J’ai changé d’avis », admet-il (page 104). Le PS, renforcé par sa victoire aux sénatoriales, défend encore et toujours cette idée.

Contre le « sans-papiérisme » de la gauche

Mais pour l’ex-maire de Belfort, une telle réforme « ouvrirait la voie, notamment dans certaines communes de la région parisienne, à des votes ethniques ou communautaires qui renforceraient les communautarismes et leur conféreraient l’amorce d’une base légale ». L’ex-ministre préfère miser sur le rôle de la naturalisation au lieu « de la découper par tranches » en dissociant citoyenneté et nationalité, exercice des droits politiques et adhésion à une Nation.

Au final, la pensée de Chevènement sur l’immigration et l’intégration renvoie droite et gauche dos à dos, fustigeant tant « les partisans d’une identité figée, frileuse, contraire à la définition républicaine de la France, aussi bien que les idéologies qui sanctifient la différence au mépris de l’égalité » (page 118). Et s’il s’oppose à l’immigration zéro, il dénonce aussi le « sans-papiérisme » de la gauche. Pour lui, on ne peut bâtir une politique d’immigration sans se baser sur le respect de la loi.

Pire, l’immigration clandestine ne fait qu’apporter une concurrence déloyale aux classes populaires : «L’immigration irrégulière va contre l’intérêt des couches populaires que la gauche doit reconquérir. Celles-ci aspirent justement à la tranquillité publique et à voir garanti leur droit au travail, à l’abri des lois républicaines » (page 93). Le sénateur pointe en cela « contre l’idéologie victimaire-compassionnelle souvent répandue à gauche ».

Chevènement, une boussole pour le PS ?

Mais Chevènement donne quand même des bons points au PS : « Le Parti socialiste n’a pas été à l’abri des effluves de l’idéologie libérale-libertaire. Mais son solide réseau d’élus le prémunit en partie contre de telles dérives ». A l’inverse, pour lui, « il en va différemment de ses alliés, les Verts, dont beaucoup sont certainement sympathiques, mais dont les mythes moteurs (…) me paraissent n’avoir qu’un lien assez lâche avec la philosophie des Lumières et la tradition de l’humanisme » (page 125).

Ces paroles, on aurait aimé les lire au moment de la fondation de la gauche plurielle. Quand Chevènement écrit : « Il faut convaincre nos compatriotes qui demandent à juste titre que l’immigration illégale soit combattue », on aurait le lire lorsque Jospin a promis des régularisations massives de sans-papiers, sans d'ailleurs éviter par la suite un résultat bien moindre que celui annoncé. Entre temps, le fossé entre le peuple et le PS s’est creusé. Et les recettes de Chevènement ne sauront pas de trop pour le combler.

2/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Le ministre de l’Intérieur veut augmenter les aides au retour, une façon de gonfler artificiellement les chiffres d’expulsions. Sauf que le dispositif est loin d’être efficace.

n nouveau « drame de l’immigration » à Pantin. Sept migrants venus d’Egypte et de Tunisie sont morts mercredi dans l’incendie de leur immeuble, « probablement » des clandestins selon la Préfecture de Bobigny. Pour Claude Guéant, présent sur place, ce drame est liée « à une réalité tragique (…) de l'immigration clandestine », dénonçant « des filières criminelles, qui rançonnent les candidats à l'immigration » puis « les laissent face à une vie d'errance et de malheur ».

Ironie de sort, ses migrants auraient pu rentrer de leur plein gré dans leur pays. Selon Le Monde, il leur a été proposé de bénéficier du dispositif d’aide au retour humanitaire (ARH), mais ils ont préféré rester en France. L'ARH est versée aux migrants clandestins ou non et en situation de grande précarité à condition qu'ils retournent d'eux même dans leur pays. Cet aide peut atteindre 300 euros par adulte, hors frais de voyage. L’ARH est à distinguer de l’aide au retour volontaire (ARV), l'autre dispositif d'aide au retour, qui ne concerne que les sans-papiers et qui peut atteindre 3500 euros pour un couple marié, hors frais de voyage. C’est l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui gère ces aides.

Et quel est l’objectif de ces aides ? Si le « million Stoléru » sous Giscard (rendu célèbre grâce au film « Prends 10 000 balles et casses-toi ») visait à mettre fin à une immigration qu’on n’a pas pu (ou voulu) intégrer, les aides au retour actuelles ont un objectif plus politicien en permettant de gonfler les chiffres des expulsions en évitant tout contentieux entre les migrants et l’administration.

Retour vraiment volontaire ?

Mais le risque est le migrant revienne ensuite en France, ce qui rend cette politique sans effet. Et des petits malins ont bien compris le système. Ils prenaient le chèque pour rentrer chez eux et revenaient ensuite en France, pour empocher... un nouveau chèque de retour. Pour cela, le fichier Oscar a été mis en place en octobre 2010 pour recenser les données biométriques des bénéficiaires d’une aide au retour.

Malgré ces failles, ce dispositif a toujours les faveurs du ministère de l’Intérieur. En cela, Claude Guéant a récemment souhaité que « des démarches systématiques de proposition des aides au retour » soient proposés aux migrants déboutés du droit d’asile, bien souvent dans des situations financières difficiles. En clair, il faut forcer la main aux personnes les plus décidées à rester en France. Et tant pis, si ces retours ne sont pas si volontaires que ça. Le tout est de faire du chiffre et non de réguler les flux migratoires.

Car il faut bien trouver des moyens pour arriver à son objectif très ambitieux de 30 000 expulsions pour cette année. D'autant plus que cette solution ne nécessite ni d'adapter la loi, ni d'augmenter les moyens de la police et encore moins de démanteler les mafias de passeurs. D'ailleurs, lorsqu’il était ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux avait lui aussi, dès 2007, relancé les aides au retour. De même, lorsqu’il était Place Beauvau, Nicolas Sarkozy avait lui aussi insisté sur ce type de mesures.

Tour de passe-passe

Et ces aides au retour sont de plus en plus utilisées. Selon l’OFII, les retours au pays dans le cadre de l’ARV ont connu une hausse de 37,9% entre 2010 et 2009. Au total, 4 016 personnes (3489 adultes et 527 enfants) ont bénéficié de l’ARV contre 2913 en 2009. Les Irakiens, les Chinois et les Russes sont les premiers bénéficiaires de cette aide. Une liste peu étonnante, vu que ces pays sont aussi les plus récalcitrants à admettre sur leur sol leurs migrants expulsés de force. Preuve que ces aides au retour ne sont que des rustines pour une politique migratoire défaillante.

Pour l’ARH, les choses sont différentes. Son attribution a baissé de 21% entre 2009 et 2010. Les principaux bénéficiaires de l’ARH sont Roumains (84%, des effectifs) et Bulgares (10%). Cette sur-représentation s’explique par le fait que l’ARH sert à expulser plus facilement des migrants pauvres qu’ils s’agissent de Roms ou des migrants de Pantin. Au total, 13 732 personnes ont bénéficié d’une aide au retour en 2010 contre plus de 14 000 en 2009 et 10 072 en 2008.

Radinerie

Et le coût des aides au retour paraît bien moindre qu’une expulsion forcée qui nécessite des policiers, un séjour en centre de rétention, sans parler des frais de justice. En 2010, selon l'OFII, l’aide au retour a coûté 21,8 millions d’euros dont 10,9 millions pour le transport des migrants et 10,9 millions pour les aides financières. En 2009, ces dépenses se montaient à 11 et 8,4 millions. Une petite somme quand on sait qu’une seule expulsion par la force peut coûter 20 970 euros. Bref, on gonfle les chiffres pour moins cher et sans tracasseries administratives.

Reste à savoir si ce tour de passe-passe va marcher longtemps. Certains migrants risquent de trouver le chèque de 300 euros trop faible. D’autant plus que les migrants tunisiens espéraient bénéficier d’un accord franco-tunisien de 2008 fixant l’aide au retour déjà 2000 euros, mais l’OFII n’a voulu accorder que les 300 euros par adulte.

Mais tout cela n'est qu'une solution de court terme, quitte à dépenser de l’argent, autant participer au développement des pays d'origine des migrants, une politique qui serait plus efficace que de financer le voyage de migrants vers un pays où ils n’ont pas de raisons de rester.

3/10/2011, Tefy Andriamanana

Source : Marianne

Claude Guéant, dimanche 11 septembre sur la délinquance à Marseille : "Il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violences. Je ne peux pas la quantifier."

Claude Guéant, lundi 12 septembre, sur la délinquance à Paris : "les délinquants roumains représentent 1 déféré sur 10 dans la capitale".

Claude Guéant à Strasbourg, vendredi 30 septembre, sur la recrudescence des cambriolages. Elle « est toujours imputée par les enquêteurs ou même par les maires, par la population, sans que nous ayons des éléments statistiques bien nets, à des ressortissants de pays de l'Est, qu'ils soient membres de l'UE ou non membres de l'UE".

Comoriens, Roumains, Européens de l’Est, les étrangers pointés varient, mais quelle que soit la ville, ce sont toujours des étrangers que le ministre de l’Intérieur désigne comme responsables de la délinquance ou de la criminalité. Et, le plus souvent, sans données précises pour le justifier ; mais pas sans arrière-pensée électorale.

Guéant persiste, Borloo renonce, la majorité s’en trouve un peu plus décentrée, un peu plus droitisée.

3/10/2011

Source : Europe1

Le déficit du compte courant de la balance des paiements est limité par les soldes excédentaires des services et transferts courants, mais son accroissement inquiète. L'éventail de produits exportés s'est élargi : plus de technologie et des services.

C’est le talon d’Achille de l’économie marocaine : les échanges extérieurs, plus précisément les échanges commerciaux, accusent un déficit qui n’a évidemment rien de conjoncturel puisqu’il dure depuis longtemps. En 2010, par exemple, alors que les exportations ont progressé de 31% et les importations de «seulement» 12,5%, le déficit commercial avait atteint 149,1 milliards de DH. Heureusement que les services (le tourisme notamment) et les transferts courants (les envois des MRE quasi exclusivement) dégagent régulièrement des soldes excédentaires qui viennent atténuer l’ampleur du déficit de la balance des biens. Les recettes de tourisme, rappelons-le, ce sont 56,6 milliards de DH en 2010, soit 7,4% du PIB ; et les envois de MRE 54,1 milliards de DH en hausse de 7,8%. C’est grâce aux soldes dégagés par ces deux rubriques que le compte courant de la balance des paiements a vu son déficit revenir de 5,4% du PIB en 2009 à 4,3% en 2010, soit 33,2 milliards de DH.
Pour simplifier, disons que ce que rapportent le tourisme, les travailleurs émigrés, les communications et, parfois le transport, sert à couvrir, mais pas intégralement depuis 2008, les importations qui ne cessent de croître sous l’effet de l’augmentation de la demande intérieure (l’investissement et surtout la consommation), par ailleurs principal moteur de la croissance.

Une mutation qui se précise d’année en année

En face, les exportations progressent certes, et parfois très fortement comme en 2010 (+31%) ou en 2008 (+24,1%), mais leur rythme sur une longue période est légèrement inférieur à celui des importations. En effet, alors que celles-ci ont augmenté de 10,9% en moyenne annuelle entre 2003 et 2010, au lieu de 7,5% entre 1998 et 2002, les exportations ont évolué sur les mêmes périodes à un rythme annuel respectivement de 7% au lieu de 5,2%. Par conséquent, c’est la tendance de long terme qu’il importe d’observer, davantage que les évolutions conjoncturelles.

Et propos de tendance, et malgré une situation structurellement déficitaire des échanges commerciaux, des améliorations dans la structure des exportations commencent à apparaître. Et celles-ci méritent d’être confortées. Il s’agit d’une tendance à la hausse de la part des produits à forte valeur ajoutée dans les exportations du Maroc. Il ne faut évidemment pas se méprendre : c’est encore presque un balbutiement mais cela mérite d’être signalé. Ainsi, la part des produits finis d’équipement, qui n’était que de 3,6% en 1990, 6,1% en 2000, 11,2% en 2007, est aujourd’hui de 15,7% dans le total des exportations. En valeur, cela représente 23,2 milliards de DH. Sur ce montant, 13,7 milliards de DH proviennent des exportations de fils et câbles électriques (soit près de 60%). On peut également signaler la légère progression de la position des demi-produits dont la part est passée de 28,3% en 2007 à 29,1% en 2010.

Les produits phare de ce groupement de produits étant l’acide phosphorique, les engrais naturels et chimiques et les composants électroniques. A contrario, les produits à faible valeur ajoutée, comme l’alimentation (légumes frais, tomates fraiches, agrumes, etc.) et les produits finis de consommation (articles de bonneterie, vêtements confectionnés, tapis, etc.) ont vu leur part reculer respectivement de 19,2% à 17,3% et de 28,7% à 23,7% entre 2007 et 2010.

3/10/2011

Source : La Vie éco

Lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse, des intervenants ont rappelé que les migrants et les migrantes jouent un rôle clé dans l’économie et la société suisses.

Les migrants et les migrantes jouent un rôle important dans l’économie et la société suisses. Plusieurs intervenants l’ont rappelé lors d’une conférence organisée samedi à Berne par l’Union syndicale suisse (USS).

Des personnalités des syndicats et de partis de gauche ont souligné l’importance de la migration pour la Suisse. Membre du comité directeur du syndicat Unia, Rita Schiavi a souhaité que la politique syndicale menée en la matière ne se résume pas à de belles paroles mais représente un travail concret, a indiqué un communiqué de l’USS.

La conférence a été suivie d’une table ronde durant laquelle il a été question de la place et de l’action de la gauche dans le dossier de la migration.

Les participants se sont ensuite rendus non loin de la gare où devait se dérouler une manifestation nationale des sans- papiers.

1/10/2011

Source : Tribune de Genève/TAS

L’accumulation des affaires, qui touche le cœur du pouvoir, va relancer le refrain du “tous pourris”, cher au Front national. Et Marine Le Pen va en profiter. A qui la faute ?

Laurence Parisot. Ce vieux refrain relève de la démagogie, et même du piège populiste tendu par Marine Le Pen. Ce n’est pas parce qu’éclatent des affaires – qui d’ailleurs ne sont pas encore jugées – qu’on doit mettre en question l’ensemble des élites françaises, politiques, économiques, sociales. Cette critique globale est injuste et caricaturale.

L’un des secrets, selon vous, de Marine Le Pen est qu’elle navigue sur le registre de la séduction. Comment ?
J’ai toujours observé, dans les enquêtes d’opinion, que le FN attirait plus les hommes que les femmes, dans une proportion proche de 60/40. Marine Le Pen maintient cette spécificité. Comme nous le démontrons, exemples à l’appui, elle s’exprime sur les radios et les télévisions en émaillant son discours de propos inattendus. Ce qui lui permet de pratiquer sans qu’on le voie la stratégie de l’évitement en ne répondant pas aux questions posées. Beaucoup se font prendre en la regardant comme une héroïne de feuilletons de télé-réalité. Nous donnons, dans notre livre, un “décodeur” pour regarder en clair ce qu’elle se complaît à brouiller.

Vous dites que le thème de l’immigration attire paradoxalement les électeurs en leur faisant peur.

Dans la pure tradition xénophobe de l’extrême droite, elle fait croire que l’immigration est la cause unique de toutes nos difficultés, économiques, sociales, internationales. Son père disait déjà en 1978 : “Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés de trop.” Son discours populiste a des similitudes stupéfiantes avec ceux de l’entre-deux-guerres. Il est fondé sur une horreur d’un prétendu ennemi intérieur.

Vous posez une question grave, celle de “l’influence” des discours anti-immigrés sur l’esprit du tueur d’Oslo, le 22 juillet dernier.
Marine Le Pen parle des immigrés en des termes qui reviennent à les désigner comme boucs émissaires. Cela ressemble à un appel à la vindicte populaire, susceptible donc de provoquer des réactions primaires. Il est grave de se présenter à l’élection présidentielle en tenant des propos aussi irresponsables.

A titre personnel, êtes-vous favorable au front républicain ?

Notre livre a pour vocation de contribuer à empêcher que Marine Le Pen soit présente au second tour de l’élection présidentielle. Si, par malheur, elle l’était, j’organiserais une réunion exceptionnelle du conseil exécutif du Medef. Et je ne doute pas que, comme en 2002, il demanderait aux électeurs de faire barrage au Front national.

2/10/2011

Source : Paris mach

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