samedi 6 juillet 2024 02:17

Le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), organise, les 15 et 16 juillet courant à Al Hoceima, un colloque international sur le thème: "Patrimoine culturel du Rif : quelle muséographie ?".

Le Conseil a indiqué dans un communiqué que ce colloque, qui sera placé sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI, s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) en matière d'archives, d'histoire et de mémoire.

Ce colloque rassemblera plus de quarante chercheurs marocains et étrangers en provenance d'Espagne, d'Italie, du Royaume-Uni, de France et d'Allemagne, spécialistes de l'histoire et du patrimoine culturel matériel et immatériel du Rif et de la muséographie.

Plusieurs établissements publics (institutions du patrimoine, agences de développement, etc.) et de nombreux responsables de la société civile participent également à cette rencontre afin d'enrichir, par leurs interventions et suggestions, le projet de création du Musée du Rif.

Le colloque vise la mise à disposition, dans une approche multidisciplinaire, des travaux les plus récents sur l'histoire du Rif, son patrimoine matériel et immatériel en s'interrogeant sur les formes les plus pertinentes à travers lesquelles le futur Musée du Rif pourrait refléter les moments d'une histoire riche et passionnante, ajoute le communiqué.

Les contributions scientifiques porteront ainsi sur des thèmes aussi divers que les sources et les archives de l'histoire du Rif, aux origines de l'Homme, patrimoine antique du Rif, patrimoine médiéval et moderne, patrimoine anthropologique et ethnographique, histoire du temps présent et patrimoine vivant et enfin, atouts et perspectives de muséalisation de la mémoire historique du Rif.

Le Musée du Rif, dont ce colloque est la première grande étape, constitue un des grands axes du programme de mis en Œuvre des recommandations de l'IER en matière d'histoire, d'archives et de mémoire, indique le conseil.

Ce colloque sera organisé en partenariat avec la ville d'Al-Hoceïma et le Conseil Régional Taza-Taouanate- Al-Hoceïma et le concours du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) et de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP).

12/07/11

Source : MAP

Une troupe théâtrale dédiée à la communauté marocaine aux Etats-Unis a été créée récemment dans la Grande région de Washington, à l'initiative de l'Association Forsee, avec pour objectif de permettre aux Marocains installés dans ce pays de rester en contact avec leur culture d'origine.

"La compagnie Forsee vise à permettre aux Marocains des USA de maintenir le contact avec un pan de leur culture, sachant que le théâtre inclut plusieurs formes d'expression", a déclaré à la MAP, Brahim Nechikh, fondateur de la troupe et également président de l'association AMANA (American Moroccan Association of North America).

"Pour que les Marocains restent connectés avec leur culture d'origine et soient au fait de l'évolution des arts dans le pays, nous avons mis sur pied cette compagnie théâtrale", explique Nechikh.

Selon l'artisan de cette initiative qui a déjà mis en scène plusieurs pièces de théâtre au Maroc, avant son départ aux Etats-Unis où il a élu domicile il y a presque deux décennies, Forsee ambitionne également de "mettre en avant la culture marocaine, dans une société multiculturelle et multiethnique".

Brahim Nechikh devrait se baser sur des textes écrits en dialecte marocain ou en arabe classique qui posent des "problématiques et sujets liés aux Marocains", avec la possibilité de travailler sur des oeuvres américaines.

Forsee ambitionne aussi d'être "un trait d'union entre deux cultures, marocaine et américaine", souligne Nechikh, ajoutant qu'il s'agit de travailler sur des textes écrits en anglais pour les présenter au Maroc ou sur des textes en arabe qui seront traduits et mis en scène en anglais.

"L'idée de créer un théâtre germait depuis quelques années, mais on attendait que la communauté marocaine, jeune par rapport aux autres communautés arabes, puisse s'organiser", explique-t-il.

Pour le lancement de cette expérience pionnière dans la région de Washington, ForeSee proposera au public maroco-américain "Sidna Qdar" de Mohamed Kaouti, une adaptation du chef d'oeuvre mondial "En attendant Godot" de Samuel Beckett.

La mission de ForeSee consiste "à stimuler, célébrer et renforcer la compréhension de soi et des autres à travers l'expérience partagée du théâtre et la production de nouvelles pièces et des classiques de dramaturges marocains et américains", souligne Brahim Nechikh.

12/07/11

Source : MAP

Comme en 2007, le parti de Nicolas Sarkozy compte bien ne pas laisser le sujet de l’immigration être l’apanage de l’extrême droite.

Et l’Europe ne sera pas absente de ce jeu. Dans son projet pour 2012, dont les premières propositions ont été présentées le 7 juillet, l’UMP estime qu’en matière d’immigration, l’Europe "doit mieux assumer ses responsabilités".

"Muscler l'espace Schengen"

Avec, en ligne de mire, la révision et l’évaluation de l’un des fondements de l’Union européenne : le principe de libre circulation des personnes mis en musique par la Convention Schengen.

L’UMP veut "muscler" l’espace Schengen qui compte aujourd’hui 25 pays d’Europe. Cette proposition est dans la lignée de ce que demandent la France et l’Italie depuis le mois de février et l’arrivée de près de 25 000 migrants sur l’île de Lampedusa (Italie).

Au mois de mai, la Commission européenne a annoncé qu’elle proposerait, prochainement, de modifier les critères qui permettent à un Etat de fermer temporairement ses frontières en cas de crise. De leur côté, les pays de l’UE ont pris des gants et précisé que le rétablissement des contrôles aux frontières intérieures de l’UE devrait avoir lieu "à titre exceptionnel", "dans des situations véritablement critiques".

Exclusion

Le sujet est tellement sensible qu’un accord sera très difficile à trouver. Or, l’UMP va beaucoup plus loin que les dirigeants européens. Elle propose l'exclusion temporaire de l'espace Schengen pour tout Etat qui ne remplirait pas ses engagements.

Un scénario qui semble irréaliste. "Politiquement, demander l’exclusion va très loin, explique Yves Pascouau chercheur à l’European policy center à Bruxelles. Et juridiquement, c’est impossible. Il faudrait modifier les traités, ce qui n’est pas du tout gagné. L’UMP est dans une logique de marketing politique très forte".

" Il faut en permanence suivre l’application des accords de Schengen", précise également le texte de la majorité. Mais le projet, sur la table des pays de l’UE depuis l’automne 2010, n’avance pas. Actuellement, l’évaluation des performances nationales en matière de surveillance des frontières est menée par les Etats eux-mêmes. Les pays contrôlés sont prévenus à l’avance par leurs partenaires et les inspections inopinées sont interdites.

La Commission européenne a bien proposé de faire intervenir des experts indépendants et d’autoriser les contrôles surprises. Mais les Etats, peu enclins à ce que l’on vienne fouiller dans leurs affaires, traînent les pieds.

Un commissaire à l'immigration

Au-delà de l’évaluation, l’UMP se plaint également du manque de pilotage politique de l’espace Schengen. La Commission se prononcera en septembre prochain à ce sujet. Mais il est peu probable que les points de vue convergent. La commissaire en charge du dossier, Cécilia Malmström, n'a eu de cesse de rappeler que la gestion de l'espace Schengen ne devait pas être livrée aux décisions unilatérales des Etats.

Tenter à Bruxelles ce qui a échoué en France? C’est ce que semble également vouloir faire la droite en proposant qu’un commissaire soit uniquement en charge de l’immigration, du co-développement et de l’intégration. Créé en 2007 par Nicolas Sarkozy, le ministère de l’Immigration et de l’identité nationale a pourtant été déboulonné, laissant au ministère de l'Intérieur le soin de s'occuper de ces sujets.

Actuellement, c’est la commissaire en charge des Affaires intérieures, Cécilia Malmström, qui gère, entre autres, le dossier migratoire. "Je ne vois pas la nécessité de créer un poste spécifique", estime Yves Pascouau.

Aide au développement et immigration

La volonté de lier l’aide au développement aux pays voisins à l’action de ces Etats en matière d’immigration irrégulière explique peut-être en partie cette proposition.

Et dans ce domaine là, l’UMP passe un cap que la France avait toujours refusé de franchir. "La politique de reconduite à la frontière pourrait être plus efficace grâce à un conditionnement – au niveau européen – de l’aide au développement et de la délivrance de visas en fonction des pays d’origine", précise le parti.

Aujourd’hui, le principe de conditionnalité ne porte que sur un échange de bons procédés sur l’immigration. En d’autres termes, les pays de l’UE sont d’accord pour faciliter l’octroi de visas, si le pays partenaire s’engage à lutter contre l’immigration irrégulière.

Lors d’un sommet européen à Séville en 2002, l’Espagne et le Royaume-Uni avaient déjà essayé de changer la donne. Or, à l’époque, le président Jacques Chirac avait tapé du poing sur la table en déclarant qu’il n’était pas question de lier aide au développement et immigration. "C’est faire une erreur fondamentale de demander à un pays qui ne dispose pas de moyens élevés d’avoir des actions fortes en matière d’immigration irrégulière", estime Yves Pascouau.

Reste que c’est la ligne défendue par Nicolas Sarkozy à Bruxelles. Et le lobbying français semble avoir payé puisque la communication du 4 mai de la Commission intègre l'idée. Mais, pour le moment, les dirigeants de l’UE n’ont pas repris le concept.

Limiter les recours

Certaines propositions faites par l’UMP sont déjà sur la table. A titre d’exemple, le renforcement des moyens de l’agence Frontex, qui coordonne les actions des Etats aux frontières extérieures de l’UE, est acté. Mais tout le problème est de déterminer un montant. Or, pour le moment aucune somme ne circule.

L’UMP appuie également la création d’une "agence européenne de l’espace Schengen", qui permettrait d'éviter le "visa shopping". C'est-à-dire la possibilité pour un étranger de faire des demandes de visas dans plusieurs pays de l'UE pour augmenter ses chances d'en obtenir un.

Cette nouvelle agence, dont la création a été actée, n'a pas l'ambition d'une agence européenne de l'espace Schengen, mais elle a pour but d'améliorer la coordination entre les différents systèmes informatiques sur les demandes de visa dans l'UE (SIS II, Eurodac et VIS). Elle devrait être mise en place à l'été 2012. Son siège sera à Tallinn (Estonie).

En matière d'asile, l'UMP demande également la simplification des procédures. Mais aussi la limitation des recours. Une proposition qui pourrait aller à l'encontre d'un droit fondamental, reconnu par la convention de Genève de 1951.

Le programme du parti majoritaire sera soumis au futur candidat de l'UMP pour la présidentielle de 2012 à l'automne. A lui de choisir celles qu'il souhaite retenir. Si Nicolas Sarkozy se représente, les mesures ne devraient pas être fondamentalement modifiées.

12/7/2011, Clémentine Forissier

Source : Euractiv

En voilà une au moins qui ne va pas faire baisser le niveau des (bons) petits Français ! Kheira Brahim, 18 ans, vient de décrocher son bac S avec mention Très bien. La preuve par les faits que "les enfants d'immigrés" ne sont pas aussi nuls que le clameClaude Guéant en malmenant les statistiques.

Elève au lycée Voltaire, dans le 11ème arrondissement de Paris, Kheira est la seule de sa classe à avoir obtenu la mention TB. "Peut-être qu'il y en a aussi dans les autres classes", précise-t-elle, modeste.

Elève brillante, la seule en S à avoir poursuivi le grec jusqu'en terminale, Kheira a été acceptée à la rentrée dans une prépa bio au au lycée Saint Louis. "J'aime tout ce qui est science, je me verrais bien dans la recherche", dit-elle. C'est aussi une passionnée de dessin. Sans avoir jamais pris de cours, elle passe des heures à dessiner, surtout des des mangas, et a même un projet de BD.

"Bien sûr que mes parents sont contents": pour fêter son bac ainsi que le brevet de son frère, sa mère a préparé un énorme couscous pour manger à l'école où son père est animateur de centre de loisirs. Les deux parents sont nés en Algérie, et Kheira est l'aînée des six enfants.

Les propos (erronés) du ministre de l'Intérieur Claude Guéant le 22 mai sur Europe 1- sur les enfants d'immigrés qui seraient aux deux tiers responsables de l'échec scolaire ... - l'ont choquée. "Ca m'a un peu révoltée, explique-t-elle, ce n'est pas juste de cataloguer les gens de cette manière surtout lorsqu'on ne les connaît pas. Il ne leur laisse pas la chance de montrer ce dont ils sont capables. Je trouve que ce n'est pas très glorieux de la part d'un ministre".

Pour être complet, à l'attention de Claude Guéant, il faudrait aussi mentionner de beaux exemples de succès de lycéens étrangers sans papier. Sans statut, craignant à tout moment d'être contrôlés, ils ont passé le bac envers et contre tout .

Marina, moldave, 18 ans, vient de décrocher son bac techno "Arts appliqués" avecmention Assez bien. Arrivée de Moldavie en décembre 2006, elle ne parlait pas un mot de français. Après trois mois dans une classe d'accueil pour non francophones, elle a rejoint une troisième normale. Et aujourd'hui elle parle sans accent.

A la rentrée, Marina a été admise en BTS  Design d'espace à la prestigieuse école Boulle. Malgré les incertitudes, elle a des projets pleins la tête: "après, je voudrais faire une école d'architecture, arriver au master, puis décrocher une "habilitation à la maîtrise d'ouvrage en son nom propre" pour pouvoir signer des projets moi-même. Dans l'idéal, j'aimerais avoir ma boîte d'architecte".

Mais Marina n'a aucun papier. En tant que jeune majeure, elle vient de déposer une demande de régularisation pour avoir un titre de séjour "VPF" (vie privée familiale). "A la préfecture, on m'a dit que la réponse pouvait arriver dans 2 semaines, 2 mois, 6 mois... ".

A la maison, seul son père, ouvrier dans le bâtiment, a eu pour la seconde année consécutive un titre d'un an. Il a demandé la régularisation de sa femme et de ses deux enfants au nom du regroupement familial. Mais on lui a refusé, expliquant que la famille devait d'abord repartir en Moldavie, qu'il devait ensuite faire la demande, puis que tous devaient attendre... "Mon père a dit non car on risquait de ne pas pouvoir revenir", dit Marina.

"Ca n'est pas facile de vivre comme ça, poursuit-elle, je ne peux pas faire de petit boulot saisonnier, et surtout cela m'inquiète pour les stages que je devrai faire lors de mes études".

Weysel Yigit, 22 ans, kurde de Turquie, vient, lui, d'avoir son bac pro "Aménagement et finition" avec mention Bien au lycée Hector Guimard à Paris. Après six ans de bataille, lui aussi soutenu par RESF (réseau éducation sans frontières), il a obtenu en février un titre de séjour "VPF". Il a décidé de travailler cette année pour pouvoir ensuite reprendre un BTS filière du bâtiment.

"Pourquoi est-ce qu'on nous met ainsi des batons dans les roues ?, s'interroge Marina,on a peur de marcher dans le  métro, ça nous stresse, ça n'est pas facile de se concentrer sur le travail".

Marina reconnaît aussi qu'elle "a du mal à assumer d'être sans papier" et qu'elle ne le dit pas à ses camarades de lycée. Mais le bac en poche, à la veille de se lancer dans des études, elle vit avec "l'espoir que tout ira bien".

12/7/2011

Source : Libération

Les migrations internationales ont baissé en 2009, traduisant le recul de la demande de travailleurs dans les pays de l’OCDE pour la deuxième année consécutive après une décennie de progression, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

D’après l’édition 2011 des Perspectives des migrations internationales, les migrations dans les pays de l’OCDE ont diminué de 7 % environ, tombant à 4.3 millions d’individus, chiffre en baisse par rapport à 2008 où il atteignait un peu plus de 4.5 millions. Par ailleurs, d’après les premières données nationales disponibles, un nouveau recul des migrations est probable en 2010.

Cette baisse est particulièrement marquée dans les pays asiatiques de l’OCDE ainsi que dans la plupart des pays d’Europe, notamment l’Espagne, l’Irlande, l’Italie, la République tchèque et la Suisse. En Europe, les mouvements entre les États membres de l’UE ont diminué de 22 % en 2009. En revanche, les migrations à caractère permanent vers l’Australie, le Canada et les États-Unis ont légèrement augmenté la même année. Particulièrement sensible à l’évolution de la demande, la migration temporaire de travail a baissé de 17 % en 2009.

12/07/2011

Source : Site de l’OCDE

Fille des frontières (aux éditions Philppe Rey) est un ouvrage tonique et sympathique, si l'on fait l'impasse sur les premières pages alourdies par le récit complaisant d'une crise d'angoisse au prétexte que…Suite

La Ville de Paris va accorder une aide d'insertion de 700 euros aux migrants tunisiens qui repartent chez eux au titre du retour volontaire, destinée à compléter les 300 euros d'aide versée par l'OFII, a annoncé Pascale Boistard, adjointe chargée de l’intégration et des étrangers non communautaires.

Elle répondait à une question de Jean-François Lamour, président du groupe UMP et apparentés au Conseil de Paris, sur le dispositif d'aide aux migrants tunisiens. Ce dispositif d'urgence, qui se traduit pas des subventions aux associations qui s'occupent de leur hébergement, de leur nourriture et de leur accompagnement sanitaire et administratif, va prendre fin au 31 août, a dit Mme Boistard.

L'aide au retour volontaire des Tunisiens versée par l'OFII (Office français d'immigration et d'intégration), a-t-elle expliqué, a été limitée à 300 euros (montant habituel de l'aide au retour humanitaire), au lieu de 2.000 euros (montant maximum de l'aide au départ volontaire). La Ville de Paris a donc décidé de compléter l'aide au retour par une aide à l'insertion.

Actuellement, il y a en France entre 600 et 900 migrants Tunisiens, jeunes pour la plupart. 330 d'entre eux bénéficient des hébergements financés par la mairie de Paris. Selon Mme Boistard, environ un tiers de ces derniers voudraient actuellement repartir chez eux, voire la moitié. Dans ce cas, le montant global de l'aide d'insertion (700 euros par personne) serait comprise entre 77.000 et 100.000 euros. A ce jour, 250 migrants sont repartis avec les 300 euros d'aide au retour, a-t-elle encore indiqué.

11/07/2011

Source : Le Figaro/AFP

 

Depuis le 5 juillet, Copenhague contrôle plusieurs points d’entrée de son territoire. La question est de savoir si le principe de libre circulation des personnes prévu par les accords de Schengen est respecté.

Les automobilistes ont désormais intérêt à ralentir à l’approche du poste frontière de Froeslev, entre l’Allemagne et le Danemark. Depuis le 5_juillet, une trentaine de douaniers danois exercent un contrôle aléatoire des véhicules. Un scénario identique se déroule au bout du pont qui relie le Danemark à la Suède,

ainsi qu’au port de Gedser, où débarquent les ferrys venus d’Allemagne.

Ces nouvelles formalités n’irritent pas que les conducteurs pressés. Le porte-parole de la commissaire européenne aux a aires intérieures,

Cecilia Malmström, dit «suivre très strictement» les méthodes danoises. L’objectif est de vérifier si elles n’enfreignent pas un principe cardinal de l’Union européenne, inscrit dans la convention de Schengen: la libre circulation des personnes. Le texte abolit les contrôles aux frontières intérieures de l’UE et ne prévoit leur rétablissement, temporaire, que «si l’ordre public ou la sécurité nationale» l’exigent. Signataire, le Danemark n’enfreint-il pas désormais la règle?

La Commission est vigilante. Elle n’a pas dépêché d’équipe aux frontières danoises, mais envoyé à la

«_représentation permanente_» (l’équivalent d’une ambassade) du Danemark auprès de l’UE une lettre contenant une série de questions, portant sur la fréquence des contrôles, leurs critères, leurs méthodes…

Les réponses sont actuellement analysées. Il n’est donc pas exclu que le Danemark soit contraint de faire marche arrière.

Copenhague, qui assure avoir l’intention de respecter ses engagements, se défend en soutenant que les contrôles visent les marchandises et non les personnes. La nuance peut être néanmoins ténue. «Ce qui inquiète la Commission, c’est que cela soit contraire à la libre circulation des personnes et des marchandises, ou l’une des deux», dit Tove Ernst, au bureau de Cecilia Malmström.

Malgré un objectif affiché de lutter contre les importations illégales, la décision du gouvernement danois, prise en mai, vise un objectif politique.C’est une réponse à une demande de l’extrême droite, alliée de

l’équipe au pouvoir. La Norvège (signataire de Schengen mais n’appartenant pas à l’UE), dont le ministre

de la justice a annoncé, le 6_juillet, avoir «établi des contrôles très solides _» à proximité de la frontière suédoise, est plus explicite: «Cela combat la criminalité et permet d’attraper les demandeurs d’asile clandestins », a déclaré le ministre Knut Storberget. Déployer une présence policière aux abords des frontières n’est pas interdit par Schengen.

En vogue depuis que la France et l’Italie ont, en avril, soulevé le problème de la libre circulation lorsqu’un État fait face à un afflux de migrants, le sujet du contrôle des frontières inquiète certains États membres. Interrogé à Paris lors d’une conférence de presse, l’ambassadeur de Pologne en France – dont le pays

préside l’Union depuis le 1er_juillet , a réagi en ces termes: «Pour un pays qui a connu les murs, les barbelés, les sentinelles comme la Pologne, avoir la libre circulation des personnes peut être une valeur un peu plus grande que pour vous qui avez la libre circulation depuis des décennies.»

12/7/2011, MARIANNE MEUNIER

Source : La Croix

Google+ Google+