samedi 16 novembre 2024 04:26

On les dit analphabètes, paysans (au sens péjoratif que certains continuent à donner à ce terme), non intégrés (en fait, qu’est-ce que cela veut dire ?) … Les membres de la communauté marocaine en Italie sont taxés de tous les qualificatifs et toutes sortes de préjugés leur sont collées. Une simplification qui, malheureusement, façonne l’idée forgée d’eux dans le conscient et subconscient collectifs et qui n’est pas sans répercussions sur le traitement qui leur est réservé.

En Italie, ils sont traités de «marocchini», un terme qui, loin de constituer une référence au Maroc, renvoie plutôt à une image chargée de mépris désormais ancrée dans les esprits, celle d’une caste d’émigrés de seconde zone, de quelque nationalité que ce soit, vivant à la marge, à la limite dangereuse et donc infréquentable.

Ils en sont conscients et ils le ressentent amèrement. Les aéroports –pour ceux qui ont le privilège de voyager en avion- et les ports, notamment celui de Gênes d’où embarquent la majorité des Marocains de retour au pays, constituent les lieux par excellence d’une thérapie de groupe qui permet, loin de tout fard trompeur ou de mise en scène perfide, de mesurer l’énormité du dégoût éprouvé par les uns et les autres et l’ampleur de la désillusion qu’ils vivent au quotidien.

Se rendant à l’évidence après avoir été, pour une bonne partie d’entre eux, bernés par le rêve italien, ils se lancent: si c’était à refaire… une amertume qu’ils voudraient partager par anticipation par ceux, notamment parmi les jeunes au Maroc, qui continuent à être obnubilée par «Taliane», synonyme pour eux d’Eldorado, de réussite, d’argent et de consécration.

Rien de cela ! tranchent-ils pour la plupart en détaillant les multiples motifs de leur désenchantement aux plans personnel et familial et la maigreur de leur moisson après des années de dur labeur, outre les dégâts collatéraux subis par leur progéniture aux niveaux identitaire et communicationnel.

Leur dépit est exacerbé par les effets pervers de la crise économique qui en fait les premières victimes des faillites et restrictions enregistrées ça et là ainsi que par la politique politicienne et les calculs électoralistes (de la part notamment du parti gouvernemental anti-immigrés, la ligue du Nord, et son outil d’exécution, le ministère de l’intérieur) mettant en avant les considérations d’ordre sécuritaire génératrices de peurs et d’angoisses et laissant à penser que l’immigration était la source de tous les maux dont souffre la société italienne.

Le discours alarmiste colporté par certains sur la menace terroriste n’est pas pour arranger les choses à un moment où tout un arsenal juridique et une lourde logistique ont été mis en place depuis maintenant plusieurs mois, pour resserrer l’étau autour des immigrés illégaux. Le climat de méfiance qui s’en est suivi fait presque de chaque émigré, un clandestin en puissance jusqu’à ce que le contraire soit prouvé. Les contrôles impromptus et les «interrogatoires» subis à l’occasion de l’établissement ou du renouvellement de la carte de séjour sont, entre autres, révélateurs de la pesante suspicion qui ajoute au malaise vécu par les populations émigrées, même celles établies de manière tout à fait légale (près 430 mille Marocains résident régulièrement en Italie).

Tout cela dans un pays lui-même de tradition migratoire mais où, malheureusement, la myopie politique dont certains font montre au sujet de la question de l’immigration fait figure de grave pathologie eu égard à la chance que cela leur fait perdre d’anticiper en particulier les problèmes liés à la dénatalité et, donc, à la carence en main d’œuvre qui ne manqueront pas de se poser avec insistance à l’Italie dans les prochaines années.

Un ilot d’espoir subsiste cependant dans cet océan de déceptions, celui de l’émergence en cours d’une élite marocaine qui peut à échéance influer sur le cours des événements.

Faite d’universitaires, de médecins, d’avocats, d’hommes politiques, de hauts fonctionnaires des organisations internationale établies à Rome (FAO, PAM et FIDA), de journalistes, de commerçants, d’entrepreneurs, d’étudiants…cette élite est en train de se faire une place au soleil.

La parole lui a été donnée lors d’une réunion de grande communion tenue en septembre dernier dans la capitale italienne à l’initiative du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME).

Une noble initiative qui visait à identifier les compétences marocaines, à recueillir leurs points de vue et à faire en sorte que des dynamiques de mobilisation soient créées qui leur permettraient de se constituer en réseaux et de devenir de véritables forces de proposition.

Comme leurs aînés et compatriotes, ils sont indéfectiblement attachés à leur pays et sont déterminés à le servir et à soigner son image de marque et à travers lui, celle de ses ressortissants.

Ce faisant, ils réhabiliteront les pionniers dont les conditions de vie étaient souvent difficiles et donneront à tous les acteurs de la société italienne la juste mesure de leurs aptitudes et de leur génie.

L’œuvre a été entamée. Elle compte avec le soutien de l’ambassadeur du Maroc, Hassan Abouyoub, un homme de culture et de grande expérience qui semble avoir beaucoup de visibilité sur ce qu’il entend entreprendre. Il faudrait maintenant que cette œuvre se poursuive. L’engagement en été pris à Rome.

26 Octobre 2010

Source : Atlas info

 

Dans le cadre du projet « Enracinement sans déracinement » initié par le Ministère Chargé de la Communauté Marocaine Résidant à l'Étranger, l'association AMDAM gère un programme de formations visant le renforcement des capacités des associations MRE en Rhône Alpes Auvergne. Depuis mars 2010, plusieurs réunions ont été organisés à Clermont-Ferrand, Saint Étienne, Lyon, Oyonnax en partenariat avec le MCMRE et le Consulat Général du Royaume du Maroc…Suite

L'IMEM (Institut Méditerranéen d'Etudes Musulmanes) se penchera sur la question des langues en émigration, en adoptant une approche historique.

Une journée d’études sur l’enseignement de la langue arabe en Provence, sous le thème «l’enseignement de la langue arabe en Provence : Réalités et nouveaux enjeux», sera organisée  le 9 décembre 2010 à Marseille.

Le choix de la ville est, selon les organisateurs, très éloquent : à Marseille vit la deuxième plus importante communauté musulmane de France après la région parisienne et l’enseignement de la langue est très demandé dans la région.

La rencontre se propose d’étudier les raisons des difficultés rencontrées et proposer des solutions pour tout ce qui a trait à la question de l’enseignement de la langue arabe. Ainsi, toute personne désirant participer au colloque devra s’inscrire auprès de l’IMEM.

L'Institut Méditerranéen d'Etudes Musulmanes est un organisme indépendant créé pour améliorer et promouvoir la connaissance de la civilisation arabo-musulmane et contribuer à une coexistence riche et harmonieuse en faisant reculer les préjugés.

Source : CCME

Le jeune lycéen vivait depuis trois ans avec sa mère adoptive française en Saône et Loire. Mais le samedi dernier, la police est venue l’arracher de chez lui pour l’embarquer dans un vol à destination du Maroc. Le monde associatif dénonce une expulsion motivée par la politique du chiffre.

Almedhi  Jabir, c’est son nom. Le lycéen de 18 ans a été expulsé de la France ce samedi 23 octobre fait savoir Le Journal de Saône-et-Loire. La police serait venue le récupérer chez lui, ne lui laissant même pas le temps de faire ses valises. Il vivait avec sa mère adoptive de nationalité française depuis 2007 et suivait ses cours de bac professionnel/commerce.

Avant d’atteindre sa majorité, Almedhi Jabir bénéficiait  d’autorisations temporaires de séjour afin d’être en situation régulière. Mais dès ses 18 ans accomplis, au mois de juin dernier, une obligation de quitter le territoire français lui fut attribuée. Ce qui n’a pas empêché ses tuteurs de le laisser poursuivre ses études. Mais le préfet de Saône-et-Loire est revenu à la charge cette fois, avec un arrêté de reconduite à la frontière.

La procédure d’expulsion se serait déroulée en trois jours. Les autorités auraient profité des grèves qui secouent actuellement la France pour accélérer l’expulsion du jeune lycéen. L’opposition du Réseau éducation sans frontières RESF 71 n’y a rien fait. L’association avait demandé au jeune Marocain de ne pas se rendre à la police, dans l’espoir de régler son cas à l’issue d’une audience jamais obtenue avec le préfet.

Ce qui pousse RESF 71 à condamner « cette façon de traiter les individus comme des chiffres qui s’ajoutent dans une addition irrespectueuse des valeurs de dignité humaine, de tolérance, de solidarité ». Pour l’association le préfet de Saône-et-Loire n’a fait qu’appliquer « la politique du chiffre, la seule qui compte en matière d’immigration, celle qui permet d’atteindre 'ses objectifs' ».

Avant son expulsion, le jeune Amedhi Jabir a été enfermé pendant deux jours dans un  Centre de Rétention en France. Et en vertu des accords franco-marocains en matière de reconduite aux frontières, son séjour carcéral devrait se poursuivre dans le Royaume.

Source : Yabiladi

La compagnie Les Mots Tissés organise deux spectacles où le conte marocain sera au rendez-vous. Les spectacles auront lieu au Centre culturel Jean Vilar à Marly-le-Roi (78) et au Bar événementiel « Le Macareux » dans le deuxième arrondissement de Paris, le 16 et le 21 novembre respectivement. Halima Hamdane entraînera les spectateurs dans un voyage de découverte d'un patrimoine marocain.

Par sa dimension orale, le conte, quelque soit son origine, a toujours suscité l’intérêt des grands et des petits. Beaucoup de légendes, d'histoires ont réussi à traverser le temps, même à survivre à des civilisations. Au Maroc, le conte a aussi une longue histoire, particulière d'ailleurs, car les histoires portent souvent la marque d'un imaginaire féminin. S'expriment dans ces contes une « lutte » contre l’homme, des malaises d’existence...

C'est parce que la femme n’avait pas le droit de s’exprimer ouvertement qu'elle s'est résignée à «chuchoter» ses malaises et angoisses sous forme d'histoires. Le monde dont elle fait partie est connu pour sa division de tâches bien définie entre l’homme et la femme, et il est difficile de briser ce carcan.

Ecrivain et conteuse franco-marocaine, Halima Hamdane a décidé de faire de la 'formulette' magique «kan ya ma kan» son domaine d’expertise. Elle s'offre le plaisir de partager avec les spectateurs de fascinantes histoires intemporelles du patrimoine marocain.

Avec sa voix tantôt douce, tantôt ferme, cette magicienne des mots raconte des fables merveilleuses. Il y est question de personnages de tout genre, de sultans, de belles filles... Les créatures aux dons surnaturels ne manquent pas au rendez-vous.

Rien de mieux pour se divertir à l’époque où la télé n'existait pas et où le conte avait toute sa valeur ; rien de mieux pour se divertir à présent, avec des histoires que l’on croyait aux oubliettes.

Pour plus d’information sur les événements, visitez le site de la compagnie des Mots Tissés.

Source : Yabiladi

Le ministre de la Culture, M. Bensalem Himmich, a eu récemment à Rabat un entretien avec M. Bob Walsh, président du Comité organisateur de la manifestation "2011: Un monde unique", axé sur la participation du Maroc à ce grand événement.

Un communiqué du ministère de la Culture indique que M. Himmich a exprimé, à cette occasion, la disposition de son département à coopérer avec les initiateurs de ce projet et à participer à cette manifestation dans la limite des moyens du ministère en vue d'apporter une contribution marocaine de qualité et de donner une image réelle du Royaume en tant que pays d'ouverture et de respect de l'autre.

Les deux parties, ajoute-t-on, ont convenu de poursuivre la concertation dans le but de définir avec précision les questions d'intérêt commun et de signer une convention de partenariat relative à cette initiative qui sera lancée en juin 2011 à Seattle aux Etats-Unis à travers des expositions culturelles et artistiques et des compétitions sportives.

La manifestation baptisée "2011: Un monde unique" vise entre autres à consolider l'entente entre les communautés du monde musulman et le peuple américain par le biais d'échanges d'idées et de connaissances.

26/10/10

Source : MAP

SMAP Group, leader de l'ingénierie événementielle sur le Maroc à l'étranger, a décidé de faire de 2011 une grande année pour la promotion de l'immobilier et de l'art de vivre marocains avec la programmation de pas moins de cinq salons prestigieux dans autant de pays en Europe.

Fort d'une notoriété et d'une expérience de quinze ans dans ce domaine, le groupe, basé à Paris, lance ainsi le "SMAP Roadshow Europe", un nouveau concept proposant cinq rendez-vous successifs dans cinq métropoles européennes: Bruxelles (Belgique) du 4 au 6 février 2011, Milan (Italie) du 23 au 25 avril, Paris du 2 au 5 juin, Marseille (France) du 11 au 13 novembre et Barcelone (Espagne) du 2 au 4 décembre.

Ce nouveau concept répond à un double constat, explique-t-on au SMAP Group. En premier lieu, la nécessité de proposer aux Marocains Résidents à l'Etranger, estimés à plus de 5 millions, des manifestations fédératrices, qui leur offrent la possibilité de se tenir au fait du développement économique et des possibilités d'investissements dans leur pays tout en se rassemblant autour de valeurs pérennes de culture et d'art de vivre.

Second constat, cette culture, cet art de vivre et ce potentiel d'investissement suscitent de plus en plus l'intérêt dans les pays d'accueil de cette population marocaine, en particulier en Europe.

Outre l'exigence de qualité, SMAP Group n'a cessé d'imaginer des concepts attractifs, en structurant ses rendez-vous autour de deux formules phare, SMAP Immo et SMAP Expo. Chacune correspondant à une clientèle bien définie, et dédiée à des opportunités d'affaires différentes.

Si SMAP Immo est désormais la rencontre indispensable de tous ceux qui souhaitent acquérir une résidence au Maroc et des divers professionnels de l'immobilier marocain, SMAP Expo propose, quant à lui, de retrouver ou de découvrir toutes les multiples facettes de l'art de vivre au Maroc.

Nés en France, ces deux salons ont rapidement connu un indéniable succès qui a incité les organisateurs à les décliner dans d'autres grands centres européens de population marocaine : à Barcelone (Espagne), puis à Marseille (France).

Fort de ce succès, SMAP Group lance son Roadshow Europe 2011 qui sillonnera cinq villes du vieux Continent.

Bruxelles, qui s'accapare la majorité des 700.000 Marocains vivant en Belgique, sera investie pour la première fois, au même titre que Milan. Là aussi le choix s'est porté sur des lieux d'exposition prestigieux et facilement accessibles depuis les autres villes de Belgique et d'Italie et des pays voisins.

S'agissant de Milan, la métropole urbaine de la région riche du Nord d'Italie, qui regroupe la majorité de la diaspora marocaine, le SMAP Expo Milan établira ses quartiers dans la "Fiera Milano" qui est le plus grand parc d'expositions au monde, avec une superficie totale de 2 millions de m2.

Quant à Paris, ville où est né le premier SMAP en 1994, le concept SMAP Immo qui y a été lancé en 2004, est devenu sans conteste le plus grand salon européen de l'immobilier marocain.

Organisé chaque année au Parc des Expositions de Paris-Porte de Versailles, SMAP Immo connaît une affluence grandissante au fil des éditions, le nombre de visiteurs étant passé de 20.000 lors de la première édition, à 50.455 en 2010.

A Marseille, la deuxième ville de France qui concentre aussi la majorité de la population maghrébine de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, soit environ quelques 170.000 personnes, dont 35 pc de Marocains.

Quant à Barcelone, la capitale prospère de la Catalogne où les Marocains représentent la première communauté étrangère, la première édition de SMAP Expo a "dépassé toutes les espérances surtout en termes de fréquentation, avec ses 80.000 entrées en trois jours".

La deuxième édition du SMAP Expo Barcelone sera accueillie au Palau Sant Jordi.

26/10/10

Source : MAP

Le pape Benoît XVI a souligné mardi en présentant son message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié que ces derniers "ont le devoir de respecter les lois et l'identité nationale du pays d'accueil" même si la communauté internationale doit les protéger.

"Beaucoup de personnes doivent affronter l'expérience difficile de la migration, dans ses différentes expressions: intérieures ou internationales, permanentes ou saisonnières, économiques ou politiques, volontaires ou forcées. Dans divers cas, le départ de son propre pays est provoqué par différentes formes de persécutions, de sorte que la fuite devient nécessaire", a déclaré le pape.

"De plus, le phénomène même de la mondialisation, caractéristique de notre époque (...) comporte également +une humanité qui devient de plus en plus interconnectée+, dépassant les frontières géographiques et culturelles", a poursuivi Benoît XVI.

"Tous, appartiennent donc à une unique famille, migrants et populations locales qui les accueillent, et tous ont le même droit de bénéficier des biens de la terre, dont la destination est universelle", a-t-il estimé.

Cependant, "dans le même temps, les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s'intégrer dans le pays d'accueil, en respectant ses lois et l'identité nationale", a souligné le pape.

Il y a dans le monde plus de 15 millions de réfugiés, dont 10,4 millions sous la responsabilité du Haut commissariat de l'ONU (HCR), et environ 27 millions de personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays, a rappelé au cours de la conférence de presse de présentation du message le père Gabriele Bentoglio, membre du Conseil pontifical pour les migrants.

La prochaine Journée mondiale du migrant et du réfugié sera célébrée le 16 janvier.

Source : La Croix

M. Mohamed Ameur est inquiet. Et il a fait savoir à ses pairs, jeudi dernier, lors du dernier Conseil de gouvernement. De son voyage madrilène, le ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a rapporté des chiffres et des statistiques plein sa besace ; des chiffres explosifs qui nourrissent une inquiétude toute ministérielle et bientôt gouvernementale.

Et pour cause. Les Marocains d'Espagne- première communauté étrangère puisqu'ils sont 758.900 à vivre sous les cieux espagnols et constituent 23% des Marocains du monde- sont frappés de plein fouet par la crise financière internationale. Et

selon une étude menée par le département de la communauté marocaine résidant à l'étranger, la crise a fortement touché la communauté marocaine vivant en Espagne) notamment dans les secteurs qui emploient de manière intensive la main d'œuvre marocaine…Suite

Né le 30 décembre 1910, Paul Bowles aurait fêté ses 100 ans cette année. Tanger, ville où l’écrivain est décédé en 1999 après y avoir vécu 52 ans, s’apprête ainsi à célébrer le centenaire de sa naissance du mercredi 27 au dimanche 31 octobre.

Les librairies, la Légation américaine, l’Institut Cervantès, l’Institut français, la Cinémathèque, l’Ecole américaine… l’ensemble des acteurs culturels de la ville du Détroit ont prévu de nombreuses animations pour faire (re)découvrir au public l’auteur de Un Thé au Sahara ou de Après toi le déluge. Mais pas seulement. Car comme le rappelle Claude Nathalie Thomas, sa traductrice, à l’initiative de l’événement, “Bowles était par ailleurs compositeur de musique, traducteur, découvreur d’écrivains marocains et grand voyageur”.

Un programme varié

Avec Claude Thomas, on pourra par exemple marcher sur les traces de Paul Bowles dans la ville, grâce à des balades littéraires empruntant deux itinéraires vendredi 29 octobre à 10h30 (départ place de la Kasbah) et à 14h30 (Légation américaine).

Des tables rondes auront également lieu telle celle intitulée “Tout lecteur est un traducteur” jeudi 28 à 10h à l’Ecole de traduction Roi Fahd, et “Paul Bowles et l’Espagne” samedi 30 à 11h à la bibliothèque de l’Institut Cervantès.

Côté 7ème art, la Cinémathèque projettera différents films autour de l’écrivain : Mapas de agua y arena mercredi 27 octobre à 18h30, Un Thé au Sahara à 20h30 ; Paul Bowles in Morocco jeudi 28 à 14h30 et 19h30 ; Let it come down vendredi 29 à 20h30 ; Creating a legend et Un Américain à Tanger dimanche 31 à 19h30.

Plusieurs expositions seront aussi proposées: à l’Ecole américaine, agrémentée de la pièce de Jane Bowles A Quarreling Pair jeudi 28 à 16h ; “Les années dorées” à la galerie de l’Institut Cervantès ; “Quatre regards pour un seul homme” à la librairie Les Insolites ; “Bowles in the kasbah” accompagnée d’une lecture samedi 30 à 18h avec la librairie Les Colonnes au Musée de la kasbah.

Et bien d’autres manifestations, comme un concert jeudi 28 à 20h30 au collège Ramon y Cajal ; une rencontre autour des amis de l’auteur et connaisseurs de son œuvre vendredi 29 à 16h à l’hôtel Continental ; un café littéraire samedi 30 à 17h à la librairie Page et plume ; ou encore le spectacle “L’Education de Malika” samedi 30 à 20h à la salle Beckett.

26/10/2010

Source : Aufait

Le troisième Forum des compétences marocaines en Amérique du Nord ouvrira ses portes le 30 octobre au Palais des Congrès à Montréal, apprend-on auprès des organisateurs.

Plus de 3.000 compétences marocaines sont attendues à cette troisième édition avec la participation de plus d'une vingtaine de sociétés et organismes marocains couvrant différents secteurs d'activité, ajoute-t-on de même source, soulignant que le but étant l'optimisation de la contribution des MRE au développement économique et social du Maroc et leur implication dans les grands chantiers de développement humain du pays.

Evénement phare de rapprochement entre la sphère économique marocaine et les compétences marocaines de l'Amérique du Nord, le forum Careers in Morocco-Montréal 2010 sera l'occasion d'échanges "riches et conviviaux" entre les entreprises marocaines, qui pourront communiquer sur leurs métiers et faire valoir leurs spécificités, et la diaspora marocaine d'Amérique du Nord, qui pourra s'informer sur les opportunités de carrière qu'offre le marché de l'emploi marocain.

Parallèlement à l'événement, des conférences et des débats seront organisés autour de thèmes traitant de l'actualité économique, de l'insertion professionnelle et des possibilités de carrière au Maroc avec des témoignages de candidats recrutés lors des éditions précédentes, selon les organisateurs.

Source : MAP

Où va l'Europe ? D'est en ouest, s'expriment les particularismes culturels, historiques et politiques. En mai, les élections législatives néerlandaises font du Parti pour la liberté, populiste, la troisième force politique du pays. En juin, le parti nationaliste hongrois, le Jobbik, fait une entrée spectaculaire au Parlement avec 16 % des voix, doublant son score aux européennes de juin 2009. En Scandinavie, la Suède suit le Danemark avec l'entrée d'un député d'extrême droite au Parlement. Quant à la Belgique, elle est plongée dans une crise sans précédent depuis la victoire des séparatistes flamands aux législatives de juin. Histoires différentes, certes. Mais les enjeux et les réactions de replis identitaires nationaux, régionaux, linguistiques, en deçà et au-delà des frontières territoriales, sont similaires.

En Europe centrale, les nationalismes offensifs ou défensifs sont à l'origine des tensions entre Etats voisins. Le désir de retour à la "magyarité", au rétablissement du lien entre peuple, territoire et nation qui avait été rompu par le traité de Trianon en 1920, a conduit le Parti conservateur - en compétition avec le Parti nationaliste - à mettre en place des lois sur la double nationalité attribuée aux minorités hongroises hors frontières. De peur que la minorité en question (environ 10 % de sa population) ne revendique son autonomie, le voisin slovaque n'a pas tardé à se défendre en mobilisant la vieille peur du "grand Hongrois".

Les Roumains à la recherche de la Grande Roumanie, la Bulgarie dans la lutte contre les minorités turques musulmanes et les Roms trouvent chacun le salut dans le discours nationaliste et la progression des partis populistes. A la définition et redéfinition de l'Autre - Tziganes, Roms, Maygars, Turcs... qui nourrissent explicitement les discours nationalistes - vient s'ajouter l'impuissance des politiques économiques à consolider les sentiments d'appartenance à des nations qui se voient comme exclusives. Quant à l'Union européenne, qui a conduit les pays de l'Est de la souveraineté retrouvée à la souveraineté partagée, elle est, à l'Est comme à l'Ouest, source d'ambiguïté et de paradoxe.

Les nationalismes constituent l'organisation de base dans l'Europe du XIXe siècle mais pas de la construction de l'Europe unie, bien au contraire. Certes, la signature du traité de Maastricht avait provoqué d'innombrables débats concernant les implications d'un nouvel espace politique sur les identités nationales, régionales, linguistiques, religieuses, et bien sûr sur l'identité européenne qui engloberait l'ensemble et la citoyenneté qui lui serait liée.

La question était triple : comment combiner l'idéologie universaliste des Etats-nations et le particularisme culturel et historique qui caractérise chacune des nations ; comment choisir entre les intérêts économiques et une volonté politique commune, et la souveraineté des Etats ; et comment articuler les appartenances plurielles et complexes des individus, des groupes, des nations pour arriver à construire une identité européenne, ou plutôt à susciter leur identification à une Europe unie.

Alors que le projet européen avait comme objectif premier le dépassement du "modèle nationaliste", l'Europe unie a surtout mobilisé des partis populistes et provoqué par endroits leur succès. En effet, le populisme a bien trouvé sa base sur une Europe sans frontières intérieures. Mais cet espace de libre circulation est aussi un espace transnational de solidarité, un espace de mobilisation et de revendication des intérêts et des identités.

Les résistances ont porté au premier plan sur les questions d'identité nationale et de souveraineté, exprimées par la protection des frontières territoriales d'un côté, par la présence des immigrés, et notamment de l'islam dans l'espace public, de l'autre. Cela s'accompagne d'un rappel "automatique" des principes de citoyenneté et de la compétence des Etats en matière d'immigration, transformée désormais en question de sécurité. Le tout se traduit par un populisme qui s'accroche à une représentation des identités nationales, linguistiques et territoriales. Le nationalisme constitue un grand défi pour l'Union européenne. En posant la question des minorités, de l'identité et de l'altérité, il remet en cause la capacité de l'Europe unie à conduire les Etats au-delà de leurs particularismes, à faire partager un avenir commun dans le respect des nations et des citoyens et à former une identité européenne.

Il est temps de voir émerger en Europe une nouvelle forme d'organisation politique qui rassemblerait toute la diversité culturelle et nationale qu'elle incarne et qui ferait du respect de cette diversité sa norme incontournable.

Si la nation, cette construction historique, s'appuie sur le mythe d'un passé commun, l'identité nationale, elle, est dynamique. Elle se définit et se redéfinit par rapport aux autres nations pour délimiter ses frontières territoriales et identitaires. Mais elle se redéfinit aussi par rapport aux attentes des groupes sociaux qui la composent. Les séparatistes flamands s'affirment en Belgique en plaçant la question linguistique et territoriale au coeur des projets de réforme de l'Etat fédéral. La demande de protection et de reconnaissance de la langue flamande depuis le XIXe siècle s'est traduite aujourd'hui par une victoire électorale, expression d'une frustration vis-à-vis de la Belgique francophone.

Mais de façon plus générale, loin de définir les frontières territoriales des Etats, le nationalisme tel qu'il s'exprime aujourd'hui dans différents pays membres de l'Union a choisi comme cible l'immigration, l'islam, le multiculturalisme et le spectre du communautarisme qui lui est lié, pour consolider les frontières d'identités qui se définissent comme nationales.

Accepté comme principe ou rejeté mais néanmoins appliqué dans les démocraties occidentales, le multiculturalisme est aujourd'hui au cœur des controverses comme cause et effet du rejet de l'Autre. Aux Pays-Bas, Geert Wilders a construit sa campagne autour du rejet de l'islam pour revendiquer le retour des valeurs néerlandaises. Déjà les assassinats de Pim Fortuyn et de Theo Van Gogh avaient généré un changement radical dans les politiques et l'opinion concernant les minorités. Désormais, la question du multiculturalisme est liée aux politiques d'immigration à cause d'une opinion sensible à l'intégration des nouveaux venus, notamment ceux des pays musulmans.

Source : Le Monde

La Fondation ONA et le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME) organisent une exposition rétrospective des œuvres du peintre marocain André Elbaz simultanément à la villa des Arts de Casablanca et à la villa des Arts de Rabat. Les œuvres de Casablanca seront exposées du 02 novembre au 30 décembre ; ceux de Rabat du 09 novembre au 30 décembre. 

Le célèbre artiste peintre et cinéaste marocain André ElBaz, 76 ans, propose une exposition à la Villa des Arts de Casablanca du 2 novembre au 30 décembre et à la Villa des Arts de Rabat du 9 novembre au 30 décembre.

Organisée par la Fondation ONA et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), elle consistera en une rétrospective des œuvres de l'artiste…Suite

Chourouk  Hriech, une des quinze artistes de l'exposition «  Résonances » (jusqu'au 7 'décembre au Musée de Marrakech), parle de son œuvre…Suite

Le prochain Festival Africolor  (12 novembre - 24 décembre  2010) vibrera au rythme de la musique gnawa. Le samedi 13 novembre, le maâlem Hassan Boussou se produira au Mille Club au Bourget, à partir de 20h30.

Né à Casablanca, Hassan Boussou a appris son métier en suivant son regretté père, le maâlem Hmida Boussou.  Dans des cérémonies au Maroc, mais aussi lors des tournées en Europe et aux Etats-Unis, il s'est vite fait connaître. Le fils a pris la relève avec la troupe de son père et avec sa propre formation musicale, Gnawa Fusion, formé en 1996.

En fin 2001, il s’est installé en Belgique puis un an plus tard. En 2003, Hassan Boussou a créé un autre groupe, Séwaryé. Un groupe cosmopolitique tant sur l’origine des musiciens que sur les instruments joués.

Source : Yabiladi

Une sorba des Marocains résidant à l'étranger, qui participe pour la première fois au salon du cheval d'El Jadida, a fait sensation lors des démonstrations des arts équestres traditionnels (Tbourida).

Avec leur "talqa" typique et tenue splendide, cette troupe a réussi, avec les 16 autres sorbas composées de plus de 280 chevaux montés par des cavaliers émérites, à faire de la troisième édition du Salon du cheval d'El Jadida, un rendez-vous quotidien de spectacle "très attendu" des arts équestres traditionnels (Tbourida).

Le public nombreux qui se bouscule chaque jour pour se trouver une place, a pu profiter, depuis l'ouverture du salon le 19 octobre, de cet art sublime, reflétant la richesse et l'authenticité de l'histoire ancestrale du Maroc.

Ce sport traditionnel équestre pratiqué par les Marocains depuis la nuit des temps est également une consécration réservée au cheval. Cet animal respecté jadis pour son rôle déterminant en temps de paix et de guerre, et continue à être respecté aujourd'hui pour toute la symbolique culturelle et historique dont il est porteur.

La troisième édition du salon du cheval, qui s'achève dimanche, devrait attirer plus de 250 000 visiteurs initialement prévu, a confié à la Map, M. El Habib Marzak, commissaire du salon.

24/10/10

Source : MAP

La Grèce va bénéficier de la solidarité européenne pour faire face à l'afflux de migrants clandestins, a assuré dimanche la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Cecilia Malmström.

"La Grèce va maintenant être en mesure de bénéficier concrètement de la solidarité européenne dans la gestion des frontières extérieures", a affirmé Mme Malmstöm dans un communiqué.

Athènes a demandé à l'Union européenne de déployer des patrouilles de surveillance à la frontière gréco-turque, où un afflux sans précédent de migrants clandestins a été enregistré ces derniers mois, a indiqué dimanche le ministre de la Protection du citoyen Christos Papoutsis.

Le gouvernement grec souhaite que l'UE déploie immédiatement "ses équipes frontalières d'intervention rapide" avec le soutien de l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures (Frontex), dont les patrouilles maritimes ont contribué à diminuer l'afflux de clandestins par la mer.

Mme Malmström a indiqué dimanche soir qu'elle avait "activé" le mécanisme de liaison avec Frontex "de manière à gérer cette situation d'urgence de la façon la plus rapide et efficace possible".

"La situation à la frontière terrestre gréco-turque est de plus en plus préoccupante, les flux de personnes traversant la frontière clandestinement ont atteint des proportions alarmantes et la Grèce n'est manifestement pas en mesure de faire face à cette situation toute seule", a dit Mme Malmström.

La commissaire européenne s'est déclarée "très préoccupé par la situation humanitaire".

L'ONU a appelé cette semaine les pays de l'UE à faire plus pour alléger le fardeau de l'immigration clandestine qui pèse sur la Grèce. A l'issue d'une mission de 10 jours en Grèce, le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, Manfred Nowak, a notamment dénoncé les conditions de détention "inhumaines" dans les centres de rétention surpeuplés.

En 2008, 50% des migrants illégaux arrêtés sur le territoire de l'UE l'ont été en Grèce, mais au cours des huit premiers mois de l'année 2010, ils étaient 90%, a fait savoir l'ONU.

Selon Frontex, plus des trois quarts des 40.977 personnes interceptées aux frontières de l'UE au cours du premier semestre 2010 entraient en Grèce, principalement en provenance de Turquie.

Des règlements plus stricts ont incité de nombreux clandestins qui cherchaient à gagner l'Italie, l'Espagne ou Malte, à se reporter sur la Grèce.

Source : Le Monde/AFP

Selon la chancelière chrétienne-démocrate Angela Merkel, l’approche multiculturelle de l’immigration en Allemagne « a totalement échoué ».

Conséquences et débat sur la place de l’immigration dans les sociétés européennes.

Le glas a sonné pour le modèle allemand du « multikulti » (société multiculturelle). La chancelière allemande a affirmé le 16 octobre dernier devant le congrès des jeunes de son parti que le modèle d’une Allemagne multiculturelle, où cohabiteraient harmonieusement différentes cultures, avait « échoué, totalement échoué ». Ce coup d’arrêt ravive le débat sur l’immigration en Allemagne. Dans un pays où sur 82,1 millions d’habitants, 7,3 millions ont un passeport étranger, l’enjeu du débat est de taille. « Nous vivons maintenant côte à côte et nous nous en réjouissons », a-t-elle affirmé, avant de poursuivre que malgré cette bonne cohabitation, « nous n’avons pas besoin d’une immigration qui pèse sur notre système social ». C’est alors une vision de l’immigration avec des « exigences » qu’a présentée Angela Merkel.

Selon la chancelière allemande, les immigrés sont les bienvenus dans la mesure où ceux-ci intègrent et acceptent la loi fondamentale et les valeurs allemandes. Le clivage religieux entre chrétiens et musulmans qui sous-tend le débat sur l’immigration a trouvé sa place dans le discours. « Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici ». Alors que l’Allemagne compte aujourd’hui 4 millions de musulmans, soit 5% de la population, Angela Merkel a fait le choix d’un positionnement franc, comme peu de dirigeants allemands ont osé le faire ces dernières années. Pour mieux comprendre le débat allemand actuel, un petit retour historique s’impose. Dans les années 1980, l’approche multiculturelle (multikulti), introduite par les Verts, s’opposait à l’idée d’une « culture dominante », prônée alors par les sociaux-démocrates. Ces deux visions condensaient déjà les termes du débat, en se demandant si des valeurs inaliénables prévalaient pour toute la population d’un pays, ou si les valeurs de chaque pays étaient appelées à se renouveler et se recomposer, sous l’influence de l’immigration.

Le débat sur l’identité culturelle

Immigration, intégration, islam : trois mots clés qui sont au cœur de tous les débats en Europe ces derniers temps. Dans cet air du temps riche en tensions, un curieux pamphlet s’est glissé dans le débat en Allemagne, surfant sur la peur ambiante. Membre du directoire de la Banque centrale et personnalité du parti social démocrate, Thilo Sarrazin a publié fin août, sous le titre « L’Allemagne va à sa perte », un ouvrage stigmatisant les immigrés musulmans. Il affirme ainsi que son pays « s’abrutit » avec leur présence et met en garde contre le déclin de « l’identité culturelle ». Bien que de nombreux politiques aient dénoncé ces thèses racistes, les sondages montrent qu’une majorité d’Allemands sont sensibles à aux idées Thilo Sarrazin Plus de 600.000 exemplaires de l’ouvrage ont été d’ailleurs vendus. Selon une étude, 50% de la population tolèrent mal les musulmans, et 35% estiment que l’Allemagne est « submergée ». « Le livre a créé un climat dangereux en Allemagne », se soucie Neco Celi, cinéaste d’origine turque.

L’Europe en question

A l’échelle européenne, cette déclaration d’Angela Merkel n’est pas sans conséquences. Le Royaume-Uni, ou encore les Pays-Bas, ont également développé une approche multiculturelle de l’immigration, mais s’efforcent aujourd’hui de repenser leur modèle, en s’interrogeant sur la place des valeurs nationales. La grande difficulté réside dans le fait d’ouvrir ce débat, urgent et nécessaire, sans que l’extrême-droite en profite. Un des freins pour repenser les modèles d’intégration est la vague d’austérité qui frappe les pays européens, rendant les tensions sociales plus vives et enflammables. La question des minorités prend également une dimension très politicienne en Europe, et les politiques l’utilisent bien souvent en croyant pouvoir remonter ainsi leur cote de popularité et séduire un électorat conservateur.

Source : Le Soir

Représentant résident du Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Maroc depuis 5 ans, Johannes Van Der Klaauw quitte le Maroc pour rejoindre le siège de l’institution à Genève. Il revient sur la situation des réfugiés et demandeurs d’asile au Maroc et fait le bilan de l’action du HCR et le point sur les problèmes persistants et les chantiers en attente. Egalement président du Groupe thématique du système des Nations Unies sur la migration, réunissant différentes agences onusiennes, il aborde aussi différents aspects de la migration.

Après cinq années passées au HCR à Rabat, quel bilan faites-vous de la gestion de la question des réfugiés et demandeurs d’asile au Maroc ?

Concernant l’action du HCR, le bilan est globalement positif car on a pu développer beaucoup de choses même s’il reste encore beaucoup à faire. L’Etat, lui, assume désormais le respect du principe de non-refoulement, c’est-à-dire que les réfugiés ne sont plus expulsés ni condamnés pour séjour illégal comme c’était le cas auparavant, ce qui est un grand pas en avant. Mais le bilan reste mitigé car les vrais défis persistent, c’est-à-dire que l’Etat doit établir un cadre juridique et institutionnel pour gérer la question des réfugiés. Aujourd’hui, ces derniers ne peuvent pas encore exercer leurs droits (accès au travail, aux soins, à l’éducation, etc.). On tolère que les réfugiés travaillent mais seulement dans l’informel, avec tous les risques que cela implique.

Le paradoxe du Maroc, et d’un certain nombre de pays du Maghreb, est qu’ils ont ratifié les instruments juridiques internationaux, mais le problème est dans la mise en œuvre au niveau national et dans l’application ! Le Maroc est très actif au niveau international par rapport aux questions de droits humains. J’espère qu’il aura la même attitude sur la question des réfugiés et sera le premier pays de la région à avoir une véritable politique en matière d’asile et de protection.

Et la société civile, quel rôle joue-t-elle ?

Je suis heureux de l’engagement de la société civile et des partenaires du HCR qui se sont impliqués pour le plaidoyer comme pour apporter assistance aux réfugiés. C’est grâce à leur engagement que nous avons aujourd’hui un meilleur encadrement des réfugiés et demandeurs d’asile.

Le Bureau des réfugiés et apatrides (BRA) -relevant de la tutelle du ministère des Affaires étrangères et de la coopération et compétent pour attribuer le statut de réfugié au Maroc- ayant suspendu ses activités en 2004, le gouvernement laisse au HCR le soin de définir qui est réfugié. Aucune politique en matière d’asile n’a encore été mise en place : qu’est-ce qui explique les hésitations de l’Etat ?

Le Maroc est réticent à mettre en place une politique d’asile du fait de sa position géographique, par peur d’un « appel d’air », par crainte de ne pas disposer des ressources suffisantes et du fait de l’absence de collaboration régionale dans ce domaine. Notre mission, depuis 5 ans, a consisté à montrer que gérer les réfugiés, en nombre limité comme c’est le cas, est tout à fait faisable. Aujourd’hui, le HCR reçoit environs 70 demandes par mois avec un taux de reconnaissance qui ne dépasse pas 10%. Au Maroc, il n’y a pas de «problème de réfugiés» mais plutôt un problème de gestion de l’immigration irrégulière. Le nombre de migrants en situation irrégulière est estimé entre 10.0000 et 20 .000 personnes.

Une autre réticence de l’Etat vient justement du fait que les réfugiés sont une population qui a des besoins spécifiques. Je pense ici au nombre croissant de femmes et de mineurs victimes de violence, de personnes âgées. Notre réponse est que le HCR et la société civile sont là pour assumer cette mission aux côtés de l’Etat.

La situation est également compliquée du fait des négociations actuelles avec l’Europe sur les «accords de réadmission» dans le cadre du statut avancé. Accords de réadmission qui impliqueraient que le Maroc accepte le «retour» sur son territoire de ceux qui y ont transité, y compris des demandeurs d’asile.

Quelles évolutions l’action du HCR a connues depuis votre arrivée ?

Quand je suis arrivé au Maroc, le système n’était pas permanent. Ce n’est qu’en juillet 2007 que l’accord de siège a été signé avec l’Etat et que le HCR a pu exercer pleinement son mandat. Des collaborations ont pu être mises en place avec les autorités, notamment le ministère de la Justice (formation des juges), les forces de l’ordre, les avocats, le monde académique, la société civile et les média. De plus, le HCR a revu et amélioré ses procédures concernant la détermination du statut et a introduit la carte de réfugié telle qu’elle existe aujourd’hui. Depuis mon arrivée, nous avons traité plus de 5.000 demandes d’asile et en avons retenu 800 qui répondent aux critères du statut de réfugié. Ils sont majoritairement originaires de Côte d’Ivoire, de la République Démocratique du Congo mais aussi d’Irak. Chaque année, une centaine de réfugiés sont reconnus mais, dans le même temps, une centaine de cas sont à déduire pour cause de retour volontaire dans le pays d’origine, de réinstallation dans un pays tiers, ou encore de départ spontané.

Quelle est la situation des réfugiés et demandeurs d’asile au Maroc ?

Si aujourd’hui les réfugiés vivent moins dans l’angoisse d’être expulsés, ils restent dans des situations très fragiles. Certains d’entre eux vivent dans une précarité extrême : certaines femmes sont réduites à se prostituer pour survivre. Les réfugiés reconnus actuellement ont un vrai besoin de protection ! Une reconnaissance du statut de réfugié par l’Etat permettrait aux réfugiés d’accéder au marché de l’emploi et d’arriver à un stade d’autosuffisance.

Quelles sont les chantiers les plus urgents ?

Il ne faut pas se contenter de fournir une assistance humanitaire mais mettre en place un cadre juridique en terme de droits humains et envisager la gestion de la migration dans toutes ses dimensions : promouvoir la migration légale, mettre en place une protection pour les populations vulnérables, valoriser les liens entre migration et développement. Il faut se souvenir que les réfugiés n’ont pas quitté leur pays de leur plein gré mais ont été forcés de le faire et ne pas criminaliser la question de la migration : si les passeurs sont des criminels, ce n’est pas le cas des migrants et réfugiés. Il est urgent de se prononcer sur le sort des réfugiés reconnus par le HCR qui sont toujours sans statut légal.

Nous devons aussi travailler à définir une approche régionale des mouvements migratoires dans le bassin méditerranéen, même si cela reste un défi dans le contexte actuel. Il est indispensable d’inclure dans cette gestion les pays d’Afrique subsahariennes (émetteurs), d’Europe du Sud (de destination) et du Maghreb (émetteurs, de transit et de destination), et de mettre en place une meilleure collaboration entre Nord et Sud de la Méditerranée. Je souhaite que les réfugiés bénéficient un jour du même accueil que celui qui m’a été réservé pendant ces cinq ans au Maroc.

Source : Le Soir

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