Le gouvernement poursuit son offensive sécuritaire en multipliant les annonces et les propositions, au risque de se contredire. Pour certains analystes, cette stratégie ne sera pas forcément payante dans les urnes...
La stratégie du tout sécuritaire est-elle gagnante ? Le virage à droite toute lancé par Nicolas Sarkozy sera-t-il payant en terme électoral ? Alors que le gouvernement communique tous azimuts - et parfois de façon contradictoire - sur le terrain de la sécurité en liant notamment délinquance et immigration, des analystes mettent en doute l'efficacité de ce choix politique.
Selon eux, les récentes annonces gouvernementales s'inscrivent clairement dans une droitisation du pouvoir à des fins électorales. "En 2007, Nicolas Sarkozy s'est positionné sur les thèmes de l'immigration et de la sécurité, rappelle Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l'extrême-droite. C'est ce qui lui a permis de remporter les élections. Mais depuis les régionales de 2010, qui n'ont pas été un franc-succès pour elle, la droite craint une remontée du Front national (FN). Les plus droitiers de ses électeurs n'ont adhéré ni à l'ouverture à gauche, ni à la promotion de la diversité, ni au projet de taxe carbone... Le gouvernement veut envoyer une nouvelle série de signes forts à cette frange de son électorat."
"Le discours de Sarkozy s'est construit sur un mythe"
Le sociologue Michel Wieviorka parle également d'une "droitisation impressionnante" du pouvoir. Au début de son quinquennat, Nicolas Sarkozy pratiquait aussi bien l'ouverture à gauche qu'à l'extrême-droite. Il se faisait le chantre de la diversité, tout en répondant aux attentes de l'électorat du FN, par exemple sur l'immigration. Aujourd'hui, le chef de l'État a clairement choisi son camp. "Le discours politique de Nicolas Sarkozy s'est construit sur un mythe, analyse celui-ci. Il a réussi à concilier des éléments qui n'étaient, en réalité, pas conciliables. Le charme a fonctionné, mais à partir du moment où ce mythe s'effondre, le pouvoir doit en choisir l'une des composantes et s'engouffrer dedans."
Élargissement des motifs de déchéance de la nationalité, démantèlement des camps illégaux de Roms, sanctions contre les parents de mineurs délinquants ou contre les maires "laxistes"... Depuis quelques semaines, les propositions se multiplient à droite. Les sondages d'opinion aussi, qui se révèlent souvent contradictoires. "Il y a une attente forte de la majorité des Français sur les questions de sécurité, indique Jean-Yves Camus. Mais il faut faire attention. Si l'on vous demande : 'Voulez-vous qu'il fasse beau demain ?', vous répondrez : 'Oui'. À la question : 'Croyez-vous qu'il fera beau demain ?', la réponse sera différente. Des sondages ont montré que les Français doutent de la mise en application de ces mesures."
Ces annonces "flattent certaines tendances de l'opinion, ajoute Michel Wieviorka. Mais tous ceux qui ont voté pour Nicolas Sarkozy ne sont pas sensibles à ces thèses lepénistes".
Jugé sur un bilan, pas sur des promesses
Surtout, la droite va être rapidement confrontée à l'épreuve des faits. En 2007, le candidat Nicolas Sarkozy a été élu sur des promesses. S'il se représente en 2012, il devra défendre un bilan. Alors que la thématique sécuritaire avait été propulsée sur le devant de la scène à la veille de l'élection présidentielle il y a cinq ans, le prochain scrutin n'aura lieu que dans deux ans. Le temps de juger sur pièces...
"Le pouvoir va devoir traduire toutes ces annonces en mesures concrètes, sinon les gens vont avoir le temps de se dire qu'il ne s'agissait que des paroles en l'air, relève encore le sociologue. Nicolas Sarkozy est aux affaires depuis 2002, il ne pourra pas mettre son échec sur le dos de la gauche."
Mais pour mettre en œuvre ses propositions, la droite va devoir très rapidement faire face à des obstacles juridiques. L'UMP n'a pas la majorité absolue au Sénat et le Conseil constitutionnel pourrait bien s'opposer à des réformes jugées contraires à la Constitution. Le ministre de l'Immigration, Éric Besson, a par exemple répété, mardi, que la déchéance de la nationalité pour cause de polygamie prônée par Brice Hortefeux serait "juridiquement complexe" à instaurer.
celui-ci a également admis que les Roms expulsés de France pourraient ensuite revenir dans le pays. "La communication du gouvernement bute sur le principe de réalité, affirme Jean-Yves Camus. Ce qu'Éric Besson a dit hier est une réalité première : il existe une liberté de circulation des biens et des personnes en Europe."
"Tout modifier, y compris le droit"
"Plusieurs membres de la majorité pensent que le sarkozysme doit être un volontarisme absolu : il doit pouvoir tout modifier, y compris le droit, poursuit Jean-Yves Camus. C'est le cas, notamment, du ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux. De l'autre côté, il y a des gens plus réalistes. Nicolas Sarkozy, lui, manie aussi bien la rhétorique de l'extrême-droite que celle du 'rêve américain' où tout le monde peut réussir. Chez lui, je pense que ces annonces relèvent plus d'une stratégie politique que de convictions profondes. Mais, au-delà des dommages, en terme d'image, pour la France, je ne suis pas sûr que ce soit une stratégie gagnante."
Si la droite ne fait pas recette sur le tout-sécuritaire, l'extrême-droite en tirera-t-elle les bénéfices ? Oui, répond Jean-Yves Camus, à condition que le FN n'implose pas à l'occasion du départ de Jean-Marie Le Pen, en janvier 2011, et que son successeur sache faire de la formation un parti de gouvernement.
La gauche, elle, s'est vue reprocher son "silence" face à l'offensive de la droite. Une critique que réfute Michel Wieviorka, qui considère que ses déclarations ont été "dignes et fermes". "Il y a quelques années, on disait que la gauche n'avait ni idées ni projets, alors que la droite avait une vision de l'avenir. Aujourd'hui, c'est la droite qui est en crise politique. Ce raidissement marque une faiblesse, et non une force. Nous sommes passés de l'euphorie 'bling bling' d'il y a trois ans à un discours rude, inquiet et inquiétant. Le gouvernement est aux abois", conclut-il.
Source : France 24
"La politique de Nicolas Sarkozy rappelle le souvenir de la gestapo en expulsant les Roms" titrait, le 17 août, le Times (Grande-Bretagne), repris par The Australian. Le quotidien indigné raconte l'expulsion des Roms de Choisy-le-Roi lors de laquelle les policiers ont accordé trente minutes aux Roms pour quitter leurs abris, installés sous une autoroute.
Diversion
"La France se prépare à expulser les gitans étrangers", titre le Wall Street Journal. Le quotidien économique américain rappelle que ces mesures s'inscrivent dans une surenchère sécuritaire pour laquelle le chef de l'Etat, confronté à plusieurs revers, est accusé de "faire diversion": l'affaire Bettencourt, les mauvais résultats aux régionales de mars et le taux élevé du chômage.
Le Financial Times évoque les dissensions au sein de la majorité à propos de la gestion de ce dossier. Le journal cite notamment les réactions indignées des députés UMP (villepinistes) François Goulard et Jean-Pierre Grand.
"La politique d'immigration de Sarkozy qualifiée de 'raciste'" titre le Montreal Gazette. Le journal québécois explique qu'une partie de la droite s'inquiète du brouillage de l'image internationale de la France causée par ces "mesures répressives teintées de racisme".
Nicolas Sarkozy attise de dangereux sentiments anti-immigrés pour un gain politique à court terme
Quelques jours auparavant, un éditorial du New York Times accusait Nicolas Sarkozy d'"attiser de dangereux sentiments anti-immigrés pour un gain politique à court terme" avec sa proposition de déchéance de nationalité pour les délinquants d'origine étrangère.
"Confronté à une baisse de sa popularité et à un rajeunissement du leadership du Front National, le président de la République renchérit dans la rhétorique anti-immigrés. Il inquiète les conservateurs défenseurs des droits de l'Homme et de légalité des citoyens. Ces derniers ont raison d'être préoccupés, et lui a tort de ne pas tenir compte de leurs sages conseils" conclut le journal.
Pour le journal slovaque SME, "il est difficile de croire que 20 000 Roms de Bulgarie et de Roumanie, vivant au milieu de 60 millions de Français puissent provoquer une hausse de la criminalité telle qu'elle justifierait ces actions contre eux (...) Les Roms servent de boucs émissaires pour détourner l'attention des Français de la crise économique et des mesures d'austérité.
Plus grave est la crise, plus forte est la poussée de xénophobie
Un éditorial d'El Tiempo (Colombie) considère que "plus grave est la crise, plus forte est la poussée de xénophobie". De nombreux pays qui ont connu la croissance avec l'aide d'une main d'œuvre et de cerveaux étrangers, se retournent contre les immigrés dès que la crise pointe son nez. Nicolas Sarkozy, comme Silvio Berlusconi connaissent bien cette relation entre crise et xénophobie et savent en profiter. Les lois contre les clandestins ont un peu plus d'un an en Italie, et elles n'ont pas fait diminuer la délinquance, autre phénomène de temps de crise.
Liberté, égalité, fraternité
Quelle est la différence entre Jean-Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy, interroge Nueva Tribuna, (Espagne). "La France de la devise 'liberté, égalité fraternité' tombe en miettes." Les mots à l'ordre du jour sont plutôt 'honte', 'horreur' et 'incitation à la haine raciale'.
La politique française vis-à-vis des Roms est inefficace et elle fait porter ses conséquences sur les pays voisins, considère Il Sole 24 ore(Italie). "La répression oblige les Roms à se cacher dans d'autres villes et à l'étranger, notamment en Italie. Là, ils attendent que la chasse aux Roms s'arrête, que les médias parlent d'autre chose, et alors ils reviendront" pronostique le quotidien.
Le correspondant à Paris de l'International Herald Tribune, John Vinocur, rappelle que Nicolas Sarkozy n'est pas le seul homme politique européen à durcir les règles vis-à-vis des étrangers. Les propos et les actions des politiciens suisses ou néerlandais sont encore plus durs. L'éditorialiste rappelle que les politiques européennes en matière d'immigration font surtout preuve d'incohérence. Pas assez d'intégration -avec l'absence de discrimination positive- et trop de tolérance.
Source : L’Express.fr
Le gouvernement français a renforcé son dispositif de lutte contre l'immigration irrégulière en mer en annonçant, notamment, la création d'une "nouvelle unité chargée de coordonner le renseignement interministériel contre l'immigration clandestine", indique le ministère français de l'Immigration.
Cette nouvelle mesure, annoncée, mardi, par le ministre français de l'Immigration, Eric Besson, lors d'une réunion de travail à la Préfecture maritime pour la Méditerranée, à Toulon (Sud-est), a pour objectif "d'assurer une plus grande coordination au niveau des services de l'Etat entre le renseignement en amont, la détection en haute mer et l'intervention dans les eaux territoriales", ajoute le département de tutelle dans un communiqué.
Le ministre a également appelé, conformément aux conclusions du Sommet franco-italien du 9 avril dernier, à généraliser les patrouilles maritimes conjointes, proposant d'avancer vers une coordination plus étroite des patrouilles entre les deux pays.
Il a aussi plaidé, lors de cette réunion, pour une planification conjointe des programmes de patrouille au large de la Corse (France) et de la Sardaigne (Italie) ainsi que pour l'embarquement croisé d'officiers de liaison dans les patrouilles respectives, relève-t-on de même source.
En matière de coopération européenne, le ministre français a souligné l'enjeu du renforcement des capacités opérationnelles de Frontex, l'agence européenne chargée de la coordination du contrôle des frontières extérieures de l'Union européenne.
Il a notamment rappelé l'objectif d'une révision du règlement Frontex d'ici la fin de l'année pour accroître ses capacités d'intervention et de reconduite, et indiqué qu'une étape importante serait franchie avec l'installation dans les prochaines semaines, dans le port du Pirée, en Grèce, d'un centre d'Etat major opérationnel Frontex en Méditerranée.
Source : Atlasinfo/MAP
Trajectoire d'un franco marocain résidant à Paris. Il est ingénieur en informatique et militant associatif ayant participé à l'organisation de plusieurs rencontres et colloques sur différents thèmes intéressant les Marocains du Monde.
Mohamed MOUSSAOUI nous parle de son itinéraire, sa double culture, le Maroc de 2010, et le transfert de compétence. Il est aussi membre du CCME…Suite
Noureddine Mouaddib a quitté le Maroc il y a 30 ans, pour poursuivre ses études universitaires en France. Il est devenu professeur d'informatique à l'Université de Nantes et membre du Conseil national français de l'enseignement supérieur et la recherche.
Aujourd’hui, les pensées de M. Mouaddib se tournent vers son pays natal, où, dit-il, l'émigration est restée incontournable pour ceux qui veulent poursuivre des études supérieures. "Dans les pays du Sud, dès que vous obtenez votre diplôme d'études secondaires, vous vous demandez: Où vais-je aller? Canada, en France?" dit-il. "Si vous regardez le classement mondial, il n'y a pas une seule université visibilité internationale en Afrique, à l'exception de l'Afrique du Sud." …Suite
Près de 150.000 Marocains résidant en Espagne sont retournés au Maroc dans l'attente que s'atténuent les effets de la crise économique.
Depuis le début de 2009, entre 130.000 et 150.000 immigrés marocains ont quitté l'Espagne, indique l'Association des travailleurs immigrés marocains en Espagne (ATIME), la plus importante association représentant les' immigrés marocains au pays de Cervantès, qui impute cette situation à deux causes principales, le chômage et la proximité géographique…Suite
En annonçant son retour au Maroc, Mohamed, un jeune ingénieur marocain, a voulu dénoncer le climat raciste en France. La publication de cette annonce sur un site d'in1ormation français n'est pas passée inaperçue. Elle a suscité une multitude de réactions. Près de 200.000 lecteurs et plus de 1200 commentaires a enregistré ce site en plein mois d'août…Suite
Une majorité de Danois estime que l'islam constitue "un problème pour la force de cohésion de la société danoise", même si près d'un sur deux pense que l'immigration depuis les années 1960 a eu un impact généralement positif dans le pays, selon un sondage publié mardi.
Parmi les sondés, 54,9% pensent que la religion musulmane représente, à un degré plus ou moins élevé, un problème de cohésion au Danemark contre 39,9% qui ne partageant pas cet avis et 5,2% qui sont sans opinion.
En même temps, près d'un Danois sur deux (49,7%) estime que l'immigration depuis les années 1960 et donc la présence d'immigrés, de réfugiés et de leurs descendants sont généralement positives pour la société, alors que 42,4% jugent qu'elles sont négatives et 5,9% ne se prononcent pas.
Ce sondage de l'institut Ramboell, publié par le quotidien conservateur Jyllands-Posten, a été réalisé du 9 au 12 août auprès de 970 personnes.
Il montre que les tranches d'âge au-delà de 25 ans sont sceptiques envers l'islam contrairement aux 18-25 ans.
"Les gens ont des difficultés à discerner la culture d'avec la religion et voient les crimes d'honneur, les mariages forcés comme une partie de l'islam" et donc comme un problème pour la société libérale danoise, constate dans le journal le porte-parole de la communauté islamique (Islamisk Trossamfund)
Source : La Croix/AFP
Le nombre d'immigrés en situation illégale en Espagne est estimé actuellement à moins de 200.000 personnes, selon des chiffres fournis mardi par la secrétaire d'Etat chargée de l'Immigration et l'Emigration, Anna Terron.
Près de 30.000 clandestins sont rapatriés chaque année vers leurs pays d'origine, la priorité étant donnée à ceux qui ont commis des délits, a indiqué Mme Terron dans un communiqué diffusé par Catalunya Radio.
"Chaque année, nous expulsons un nombre considérable de personnes, autour de 30.000, en donnant la priorité à celles qui ont commis des délits. La loi donne la possibilité au juge d'ordonner l'expulsion au lieu de la peine d'emprisonnement", a précisé la responsable espagnole.
Mme Terron a également fait état de la baisse du nombre des clandestins entrés en Espagne à bord de pateras, passant de 40.000 lors des derniers années à environ 1.000 personnes actuellement.
Le nombre des contrats d'embauche accordés aux étrangers désireux de venir travailler en Espagne a aussi connu une diminution "drastique", a dit la secrétaire d'Etat espagnole sans fournir aucun chiffre.
Source : Atlas info/MAP
L'ouverture de banques islamiques en Belgique constitue un idéal pour la population musulmane désireuse d'investir et de financer ses projets tout en respectant la Charia. Pour l'heure, la nécessité est surtout la mise à disposition de produits bancaires islamiques par les banques locales.
Vendredi dernier, l'Echo faisait part du désir de l'économiste Mohamed Boulif d'ouvrir des banques islamiques sur le territoire belge. Imane Karich, présidente de l'Association Belge des Professionnels Musulmans (ABPM) qui travaille en collaboration avec M. Boulif, nous explique les besoins des musulmans en matière de finance.
Aujourd'hui, un musulman, comme tout autre belge, a besoin d'acheter une maison, d'investir, de financer son présent et son avenir. Si la plupart des musulmans utilisent les services des banques conventionnelles, certains attendent qu'on leur propose des produits respectueux de la Charia (la loi islamique), explique Imane Karich. Même si la communauté musulmane s'est bien intégrée au reste de la population, leur proposer ces produits ne pourra qu'être un plus. "Devenir propriétaire dans un pays cela signifie que l'on veut s'y installer, choisir dans quel quartier on va habiter, dans quelle école on va mettre ses enfants..." rappelle Mme Karich.
La finance islamique respecte la Charia. Les intérêts sont interdits ainsi que l'investissement dans certains secteurs jugés "illicites". C'est un besoin réel pour les entreprises comme pour les particuliers.Dans l'achat d'une maison par exemple, l'objet du contrat c'est la maison et non plus l'argent. De ce fait, la plus-value est faite sur la valeur de la maison et non plus sur la valeur de l'argent. Il s'agit également d'obtenir des crédits exempts d'intérêts considérés comme un péché par la loi islamique.
A l'heure actuelle, “les produits ne sont pas viables dans un pays comme la Belgique qui n'a pas la législation adaptée.” Il faut donc la revoir, c'est pourquoi l'ABPM a réuni, en avril 2009, les présidents des quatre partis francophones, afin de connaitre leur opinion au sujet de la finance islamique. Les partis se sont montrés favorables à la mise en place d'un groupe de travail pour étudier la question. Le soutien politique est primordial pour que la finance islamique perce en Belgique.
Mme Karich avoue croire davantage “en la réussite d'une banque locale qui lancerait ce type de produit plutôt qu'en l'implantation d'une banque islamique” car les besoins des musulmans sont à plus court terme et cela leur serait suffisant. L'implantation d'une banque islamique à part entière constitue plutôt le bout du chemin. Cependant, même pour l'accueil des produits islamiques “il est important de voir si le cadre législatif peut être adapté afin que nous puissions convaincre les banques locales de les accepter.”
Pour le moment, aucune banque n'a franchi le pas, mais Imane Karich est confiante: "Je pense que les banques belges sont intéressées mais elles attendent chacune que l'autre commence." "C'est un marché de niche que l'on peut comparer au marché du halal qui est devenu très croissant et très prometteur en Belgique et en Europe" poursuit-elle. La stratégie actuelle de l'ABPM est donc de travailler avec les banques locales et les autorités compétentes en la matière.
La présidente de l'ABPM rappelle ensuite "qu'une banque dite islamique n'est pas limitée aux clients musulmans. Ses principes de fonctionnement sont basés sur l'Islam mais tout un chacun peut devenir client de cette banque." Ces banques ne serviront donc pas à faire du favoritisme envers la population musulmane. Cela permettra surtout "d'agrandir la palette de produits financiers pour répondre aux besoins de chacun."
Tout comme M. Boulif dans l'Echo, Imane Karich nous explique qu'elle croit en ce projet et qu'il finira par aboutir même si cela doit prendre des années car revoir le cadre réglementaire est un projet de longue haleine.
Source : Lalibre.be
La délinquance urbaine est depuis trop longtemps un fléau que ni la droite ni la gauche n'ont su combattre. Cette violence sur les personnes frappe d'abord les plus modestes, nourrissant chez eux un sentiment légitime d'injustice et de frustration, de colère aussi, à la mesure de l'impuissance publique.Par son discours de Grenoble du 30 juillet, le président Sarkozy a voulu conjurer la faillite de sa politique en déclenchant une offensive sécuritaire choquante.
"Guerre" à la délinquance, "déchéance de nationalité pour les Français d'origine étrangère". Lien établi entre immigration et criminalité. Stigmatisation des gens du voyage aux "grosses cylindrées", dixit Brice Hortefeux. Notion, contraire au droit, de "présumé coupable" proférée par le même ministre de l'intérieur, condamné en première instance pour injure raciale, et qui a trouvé à Nantes une cible sur mesure de voleur-violeur-exciseur-polygame.
De quoi jeter l'opprobre sur tous les musulmans, comme lorsque, en 2007, le candidat Sarkozy évoquait "les moutons tués dans les appartements". Sous couvert d'assistance à populations en danger perce l'électoralisme cynique d'un chef de l'Etat qui semble chercher d'abord à sécuriser une victoire en 2012. Aucune fin ne saurait justifier de tels moyens, alors que l'ONU dénonce une montée de la xénophobie en France.
Depuis la "racaille" et le "Kärcher", ces marques de fabrique du sarkozysme, depuis la création du ministère de l'identité nationale et de l'immigration, rapprochement douteux suggérant que la seconde menace la première, le président construit le même mur. Celui des préjugés, des stéréotypes, des ennemis de l'intérieur. Celui de la défiance entre un Eux et un Nous, entre la France des "vrais" Français et la souffrance de tous ceux qui ne volent ni ne tuent, mais portent les stigmates de l'étranger. Le chemin a rarement été aussi court entre l'amour de soi et la haine des autres. La désignation de boucs émissaires n'effacera pourtant jamais la délinquance ni l'affaire Woerth-Bettencourt.
Le résultat est là : les mots ont été choisis comme autant d'armes qui créent la polémique et anesthésient la pensée. Par sa brutalité verbale et physique - on ne parle plus que de démantèlements de camps roms illégaux -, le pouvoir ferme la porte à toute réflexion intelligente. Là où il faudrait proposer, on ne peut que protester. Langage d'exclusion, d'élimination. Refus de remonter à la source des maux. Jeter les gens à la rue, miser sur la répression et réduire les moyens éducatifs : n'est-ce pas la pire manière de combattre la délinquance ?
Cette politique de l'humiliation donne une vision dégradante de l'action publique. La France n'est pas un pays raciste. Mais en activant les pulsions du racisme, l'exécutif bafoue nos principes et nos valeurs. L'article premier de la Constitution, faut-il le rappeler, affirme que la République "assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race ou de religion".
Source : Le Monde
Eric Besson l'a redit, mardi 17 août au micro de RTL : la déchéance de la nationalité devrait rester une procédure "exceptionnelle". La polémique de l'été pourrait donc déboucher sur une loi bien minime.
La mesure la plus spectaculaire et la plus polémique annoncée par Nicolas Sarkozy lors de son discours de Grenoble, le 30 juillet dernier, est sans conteste la possibilité de déchoir de la nationalité "toute personne d'origine étrangère" coupable d'agression sur un policier ou un gendarme. Lancée pour provoquer, cette annonce n'a pas manqué de susciter des réactions : directement reprise du programme du Front national, elle remettrait en vigueur, si elle était appliquée, une pratique quasiment disparue depuis le régime de Vichy, et limitée depuis à quelques cas précis de terrorisme.
Dans le camp sarkozyste, au contraire, on cherche à amplifier l'offensive sécuritaire, et à durcir encore la proposition. Brice Hortefeux propose ainsi, le lendemain du discours du chef de l'Etat, d'étendre cette déchéance à d'autres crimes et délits : excision, traite d'êtres humains, mais aussi polygamie.
En charge de l'immigration et de l'identité nationale Eric Besson a hérité de la tâche de rendre concrètes ces propositions, sous forme d'amendements au projet de loi sur l'immigration qui sera débattu fin septembre à l'Assemblée. Un travail complexe : la majorité des spécialistes en droit constitutionnel jugent sinon impossible, du moins très ardu, de mettre en place une telle possibilité : la constitution garantit l'égalité entre les Français sans distinction. Créer une peine qui ne concernerait que ceux de nos concitoyens qui ont acquis leur nationalité de leur vivant aurait de très grandes chances de s'avérer inconstitutionnel, expliquent de nombreux juristes.
Si la majorité continue de défendre bec et ongles la proposition originelle, elle tente également de nuancer le propos. Le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, précisera ainsi au Monde, le 6 août : "Certains ont fait semblant de comprendre qu’on allait créer des apatrides. Non ! Il n’est pas question non plus de retirer sa nationalité à quelqu’un de naturalisé depuis vingt ans." La France est signataire d'une convention internationale qui proscrit la création d'apatrides, mais ne l'a pas ratifiée.
A l'UMP, on joue les optimistes. Comme d'autres, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a de nouveau martelé, mardi 17 août, que cette mesure était possible car elle "existe dans notre droit". Ce qui est le cas : l'article 25 du code civil définit les possibilités de déchéance. Au point que le président du Sénat, Gérard Larcher, peu enthousiaste, a estimé qu'une nouvelle loi n'était sans doute pas nécessaire.
En fait, tout dépend du champ d'application. La majorité comptait au départ étendre les possibilités prévues par l'article 25 : "La polygamie, si ce n'est pas un signe de non-intégration, qu'est-ce que c'est ?", lançait ainsi Claude Guéant. Mais Eric Besson semble l'entendre différemment. "Sur un plan juridique, la déchéance est complexe à envisager, notamment pour la polygamie", estime-t-il dans une interview au Figaro, le 8 août.
UN TOLLÉ INTERNATIONAL
Entre-temps, le tollé suscité par l'annonce n'est pas retombé. De la gauche aux associations et à une partie de la droite, à l'instar d'Alain Juppé, les critiques fusent. "On avait pas vu cela depuis Vichy. On avait pas vu cela depuis les nazis", lance ainsi Michel Rocard le 6 août. Même le comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) de l'ONU a fait part de ses inquiétudes, provoquant la colère de l'UMP. "L'ONU se trompe", a ainsi estimé Dominique Paillé, porte-parole du parti présidentiel. Mais les critiques continuent. De l'Allemagne aux Etats-Unis en passant par la Grande-Bretagne, la presse étrangère est très critique face au virage sécuritaire du chef de l'Etat.
Au-delà des postures, le réalisme juridique semble désormais prévaloir au sein du gouvernement. Mardi 17 août, Eric Besson a une nouvelle fois nuancé la portée de cette proposition. La déchéance de la nationalité doit désormais "rester absolument une procédure exceptionnelle". Et le ministre de préciser : "Ça ne peut porter que sur des cas d'acquisition par le mariage".
Au final, si elle est votée, la loi sera donc destinée à régler le cas de Français qui ont acquis la nationalité par mariage qui auraient tué ou blessé un policier, un gendarme ou un autre dépositaire de l'autorité publique, et qui possèdent également une autre nationalité. Une situation qui ne devrait concerner que de rares personnes.
Source ! Le Monde
La France a délivré 99.238 titres de séjour à des étrangers au premier semestre 2010, soit une hausse de 8,3%, principalement due à la progression du nombre d'étudiants, a annoncé mardi le ministère de l'Immigration dans un communiqué.
Selon le texte, il y a eu 31.744 titres de séjour étudiants contre 24.679 au premier semestre 2009 (+28,6%). Hors cette catégorie, le nombre de titres de long séjour délivrés est quasiment stable. 91.671 titres de séjour avaient été délivrés au total au premier semestre 2009.
Au titre de l'immigration professionnelle, 13.077 titres de séjours ont été délivrés contre 13.439 au premier semestre 2009, soit une baisse de 2,7%. En revanche, l'immigration familiale a progressé de 3,1% avec 41.238 titres de séjours délivrés contre 39.994 au premier semestre 2009 (+3,1%).
Par ailleurs, le nombre d'étrangers naturalisés par mariage est passé de 56.251 au premier semestre 2009 à 62.824 au premier semestre 2010 (+11,7%), une hausse "principalement due à la mise en place de la réforme de la procédure de naturalisation, qui a conduit à diviser par deux le stock des demandes en instance dans les 21 préfectures expérimentatrices et dans l'administration centrale". La réforme est généralisée depuis le 1er juillet.
Le ministère a confirmé le nombre de 14.670 étrangers expulsés depuis la métropole, un chiffre déjà annoncé le mois dernier.
Eric Besson a fixé un objectif de 28.000 reconduites à la frontière et de 200 filières démantelées à la fin de l'année. En 2009, plus de 29.000 sans-papiers ont été expulsés pour un objectif de 27.000.
Selon le bilan, le nombre de filières d'immigration clandestine démantelées est passé de 77 à 115, le nombre de trafiquants de migrants interpellés (organisateurs, passeurs, logeurs, fournisseurs) de 1.705 à 2.421 et le nombre d'employeurs d'étrangers sans titre de travail interpellés de 781 à 880.
Dans une interview à Var Matin, mardi, Eric Besson a évalué "entre deux cents et trois cents mille" le nombre d'étrangers en situation irrégulière en France, "soit environ un dixième des ressortissants étrangers résidant sur notre territoire". Il a souligné que "la plupart ont vocation à rejoindre leur pays d'origine".
Source : AFP
Mohamed Hamoudane est un écrivain marocain qui réside en France depuis 1989. Il a déjà publié aux éditions « La Différence" trois recueils de poèmes; « Parole prise, parole donnée", « Blanche Mécanique", « Attentat" et un roman, « French Dream"…Suite
Après les critiques de l'opposition contre les projets de durcissement sécuritaire et la série de démantèlements musclés de camps illégaux en France, Nicolas Sarkozy est pointé du doigt par l'ONU et la presse étrangère. En effet, cette politique a été violement critiquée à l'ONU pour le lien établi entre immigration et insécurité…Suite
Le samedi 28 août, à la mi-Ramadan, les musiques du Maghreb seront à l'honneur d'un nouvel événement culturel, une soirée de concerts gratuits au parc de la Villette à Paris. Outre Nass al Ghiwane et Mazagan, la musique gnaouie, le chaâbi algérois, la chanson kabyle et le raï de Cheb Bilal seront au rendez-vous du grand Ramdam de la capitale française.
Avec Nass al Ghiwane et Mazagan, les directeurs artistiques du grand Ramdam ont choisi d'inviter deux groupes emblématiques de la scène musicale marocaine. En révolutionnant la chanson marocaine dans les années 70, le premier a marqué toute une génération de Marocains du Maroc et d'ailleurs. En proposant une fusion inventive dans l'ère du temps, le chaâbi groove, Mazagan est quant à lui devenu un des groupes marocains les plus en vue aujourd'hui, et le spectacle et la présence sur scène de ses musiciens expliquent facilement son succès.
Cette présence sur scène, les musiciens originaires d'El Jadida pourront la prouver de nouveau le samedi 28 août à la Cité de la musique dans le 19ème arrondissement de Paris, lors d'une soirée de concerts gratuits en plein air. L'évènement est co-organisé par le ministère français de la Culture et de la Communication, le parc de la Villette et la Cité de la musique. Deux scènes, celle de la Cité de la musique et une scène en plein air dans le parc de la Villette, accueilleront les groupes. La soirée est prévue entre 17h30 à 1h30 du matin.
Mazagan et Nass al Ghiwane ouvriront le bal sur la scène de la Cité de la musique, suivis de Mohamed Allaoua et la chanson kabyle, tandis qu'à partir de 21h30, le Casbah Club Chaâbi, Amina Fakhet, et en couronnement de la soirée, Cheb Bilal et son invité Youness tenteront d'enchanter le public parisien sur la scène plein air.
Avant cela, le groupe marocain Jil Gnawa autour du maâlem Hassan Boussou et la confrérie soufie Tariqa al Alaouiya de Tunisie déambuleront dans le parc de la Villette pour mettre les visiteurs dans l'ambiance.
Petite attention de la part des organisateurs : à 21 heures, seront servis gratuitement des dattes et du thé au public dans la Prairie du cercle sud du parc de la Villette, avant que n'y commencent les concerts en plein air (voir programme dans l'encadré).
Source : Yabiladi
Plus de 130.000 MRE ont quitté le territoire via Bab Sebta dans le cadre de l'opération Marhaba 2010
Le nombre des Marocains résidant à l'étranger (MRE) ayant quitté le Maroc à travers Bab Sebta a atteint, au 15 août, plus de 130.000, alors que celui des MRE ayant regagné leur pays d'origine pour y passer leurs vacances et le Ramadan s'élève à plus de 153.000, a-t-on appris lundi auprès des services de la douane.
Le nombre de véhicules légers et autocars enregistrés à l'entrée du territoire au cours de la même période s'élève respectivement à plus de 40.700 et 45, contre plus de 32.600 et 10 à la sortie.
La même source fait état d'une augmentation de la cadence des arrivées des MRE à ce point de passage depuis le début du mois sacré du Ramadan.
L'opération de transit, devant prendre fin le 15 septembre prochain, se déroule dans les meilleures conditions grâce notamment aux efforts déployés par les différents services et aux mesures prises par les autorités au niveau de ce point de passage.
Ces mesures consistent notamment en l'ouverture de couloirs réservés aux MRE, l'équipement de ce point de passage en ordinateurs dernière génération afin de permettre la célérité et la fluidité du passage, la mobilisation de plus de 130 douaniers et douanières et enfin, la mise en place d'une cellule d'accueil pour informer les MRE de tout ce qui a trait au domaine douanier et recevoir leurs doléances.
L'opération Marhaba, rappelle-t-on, est organisée par une Commission nationale spécialisée sous la présidence du ministère de l'Intérieur. Elle est composée de 30 instances représentant les ministères, les autorités en charge de la sécurité et les établissements concernés.
Source : MAP
Près de 150.000 Marocains sont retournés dans leur pays d'origine dans l'attente que s'atténuent les effets de la crise économique en Espagne, indique lundi la radio espagnole Cadena Ser, qui relève que pour la première fois, les Marocains établis dans la Péninsule sont classées en deuxième position après les Roumains.
Depuis le début de 2009, entre 130.000 et 150.000 immigrés marocains ont quitté l'Espagne, indique la même source, citant l'association des travailleurs immigrés marocains en Espagne (ATIME), la plus importante association représentant les immigrés marocains en Espagne, qui impute cette situation à deux causes principales, la situation de chômage de plusieurs marocains et la proximité géographique.
Selon l'ATIME, près de 43 pc des Marocains établis dans ce pays sont au chômage, soit 350.000 personnes, alors que seuls 16 pc des Marocains étaient sans emploi il y a trois ans.
L'autre raison du départ des Marocains est la proximité géographique qui leur permet d'entrer et de sortir d'Espagne à moindre coût. Il s'agit d'un "retour silencieux", affirme le président d'ATIME, Kamal Rahmouni à la radio espagnole, car ces retours ne se reflètent pas dans les statistiques officielles espagnoles.
Il s'agit d'un "retour temporaire" car les Marocains sont toujours inscrits dans les registres des municipalités espagnoles, selon l'ATIME pour qui la majorité de Marocains reviendra en Espagne en cas d'amélioration des perspectives économiques de ce pays.
Près de 4.744.000 étrangers avec permis de résidence en vigueur vivaient en Espagne à la fin juin dernier, selon les dernières statistiques officielles. Les Roumains, avec 793.205 personnes, sont le premier collectif des immigrés dans le pays, suivis des Marocains (758.900).
Source : MAP
L'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Omar Hilale, a réaffirmé, lundi à Genève, l'engagement du Maroc, sous la conduite de SM. le Roi Mohammed VI, dans un processus stratégique irréversible de consolidation de l'Etat de droit, d'enracinement de la démocratie et d'élargissement des libertés publiques fondamentales.
Il s'agit d'une volonté politique déterminée pour ancrer le Royaume dans le sillage des Etats démocratiques, ancrage auquel participe toute une série d'initiatives fortes, notamment la disposition de l'Union Européenne d'accorder aux relations avec le Royaume "un statut avancé", a souligné M. Hilale, qui présentait, au nom d'une délégation marocaine, devant la 77ème Session du Comité pour l'Elimination de la Discrimination Raciale (CERD) les 17ème et 18ème rapports périodiques du Maroc sur la mise en Âœuvre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Le rapport présenté par le Maroc fait état des efforts et des avancées enregistrées par le Royaume dans le cadre de son engagement constant et irréfragable contre la discrimination raciale, pour le respect de la dignité humaine et pour la réalisation effective des objectifs de ladite Convention.
Après avoir rappelé que le Maroc, Etat partie à la quasi-totalité des Traités internationaux relatifs aux droits de l'Homme, avait initié depuis 2006 un processus, en plusieurs étapes, de levée des réserves sur ces Instruments, M. Hilale a fait remarquer que les droits de l'homme, matrice fondamentale des politiques publiques et référentiel incontournable de l'action gouvernementale, sont au cÂœur des dispositifs et des programmes des autorités marocaines et imprègnent positivement l'ensemble de leurs actions et interventions.
Le diplomate marocain a signalé, à ce propos que le champ des réformes engagées dans le Royaume a connu, depuis 2003, des progrès et des avancées considérables citant particulièrement la conclusion des travaux de l'Instance Equité et réconciliation (IER), qui est, a-t-il dit, reconnue au niveau international parmi les expériences pionnières et novatrices en matière de justice transitionnelle.
Il a évoqué, dans ce même contexte, le lancement de l'Initiative Nationale de Développement Humain (INDH), la restructuration du Conseil Consultatif des Droits de l'Homme (CCDH) conformément aux Principes de Paris, le renforcement des capacités de l'Institut Royal de la Culture Amazighe.
M. Hilale a aussi évoqué, comme autres chantiers structurants de réformes ouverts en 2009 au Maroc, ceux de la régionalisation avancée et la réforme de la justice.
Il a, d'autre part, souligné que le Maroc, en tant qu'Etat Nation, creuset de plusieurs civilisations, pays carrefour entre l'Afrique, l'Europe et le Monde arabe, lieu de coexistence de différentes communautés, cultures et religions, s'est forgé, au fil des siècles, une culture nationale propre et une identité forte enrichie et nourrie par des apports multiples.
Dans cette perspective, l'unité et l'indivisibilité de la nation marocaine est une donnée de l'Histoire et une réalité de la vie quotidienne, a-t-il fait remarquer, rappelant dans ce même ordre d'idées la sollicitude toute particulière que SM le Roi Mohammed VI accorde à la promotion de l'amazighe dans le cadre de la mise en oeuvre du projet de société démocratique et moderniste voulu par le Souverain et fondée sur la consolidation de la valorisation de la personnalité marocaine et de ses symboles linguistiques, culturels et civilisationnels.
M. Hilale a mis en relief, à ce propos, le bilan positif de l'IRCAM dans la promotion de la langue et de la culture amazigh, ainsi que les avancées notables réalisées dans l'enseignement et la sauvegarde de la culture amazighe en tant que richesse et patrimoine commun et objet de fierté nationale. Il a aussi rappelé le lancement, en mars dernier, de la chaîne de télévision amazighe.
Il a également annoncé au CERD, que les autorités marocaines ont pris, récemment, les dispositions nécessaires pour remédier aux difficultés enregistrées dans l'application de certains textes concernant l'enregistrement des prénoms auprès de l'état civil.
M. Hilale a fait savoir que la lutte contre toutes les formes et toutes les manifestations de discrimination figure parmi les priorités constantes du gouvernement marocain, précisant que toute une série de mesures ont été prises dans le but de consacrer l'égalité entre les différentes composantes de la population du pays, promouvoir le développement social, économique et culturel, soutenir les institutions chargées de la défense des droits de l'homme et fournir le cadre législatif adéquat pour éliminer toutes les formes de discrimination dans la perspective globale de faire de la société marocaine une société moderne fondée sur la démocratie participative.
Il a signalé, à cet égard, le progrès notable qu'a constitué l'ajout d'une section spéciale dédiée à la question de la discrimination dans le code pénal marocain, laquelle section reprend la définition de la discrimination, telle qu'elle figure dans les Traités internationaux, en particulier l'article premier de la Convention.
Le diplomate marocain s'est également attardé sur les institutions qui participent activement à la lutte contre les discriminations au Maroc pour concourir à garantir une égalité de traitement dans de nombreux aspects de la vie quotidienne, sur le lieu de travail, mais aussi dans différents secteurs tels que l'éducation, la santé ou l'accès aux biens et aux services, citant notamment le Conseil Consultatif des Droits de l'Homme, Diwan Al Madhalim ou Ombudsman et le Conseil de la Communauté Marocaine à l'étranger.
La parole fût ensuite donné aux membres de la délégation marocaine qui ont apporté les réponses adéquates aux différentes questions adressées par le CERD au Maroc et s'articulant autour de thèmes tels que la "situation de la population Amazigh", "la situation des non-ressortissants", et sur "les réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées".
Cette délégation est composée de MM. M'Hammed Abdennabaoui, directeur des Affaires Pénales et des Grâces, Choukri Graoui, magistrat, Driss Najim, chargé d'études au ministère de la justice, et de MM. Mohammed Ouzgane, gouverneur, directeur de la Réglementation et des Libertés Publiques, Jamal Mokhtatar, gouverneur, directeur d'Etudes et Analyses et Aziz Jilali Sghir, chef de Division à la Direction de la Migration et de la Surveillance des Frontières au Ministère de l'Intérieur.
Elle comprend aussi M. Mohammed Baallal, chef de la Division de la Coopération et Mlle Fatine Aouab, cadre à la division de la réglementation (ministère de l'Emploi), Mme. Najah Rhardisse, chef de la Division des Affaires Administratives et Générales (ministère du Développement Social, de la Famille et de la Solidarité) et M. Hssain Oujour, directeur de l'éducation non formelle (ministère de l'Education Nationale).
Source : MAP
Toute l’Amérique ultra, qui prétend que Barack Obama est un musulman caché et l’appelle toujours Barack Hussein Obama - en mettant l’accent sur son deuxième prénom -, exulte une fois de plus. En intervenant ce week-end dans la polémique sur la mosquée de Ground Zero, et de façon un peu confuse, le Président a donné une nouvelle ampleur à cette controverse, et de nouvelles munitions à ses détracteurs. Vendredi, lors d’une réception à la Maison Blanche en l’honneur du début du ramadan, Obama s’est mêlé pour la première fois de cette dispute en soulignant que «les musulmans ont le même droit de pratiquer leur religion que n’importe qui d’autre dans ce pays».«Cela inclut le droit de construire un lieu de culte et un centre communautaire sur une propriété privée dans le sud de Manhattan, dans le respect des lois locales», a-t-il souligné.
Samedi, après que ces premiers propos ont soulevé un tollé, le Président a semblé rétropédaler, précisant qu’il n’avait «pas commenté et ne commentera pas» la «sagesse» de ce projet de mosquée près du site des attentats du 11 septembre 2001. Sarah Palin, qui fait de plus en plus figure de leader de l’opposition, a pu railler : «Nous savons tous qu’ils ont le droit de le faire, mais le doivent-ils ? Ce n’est pas une question au-dessus de votre niveau de salaire», a-t-elle lancé, s’adressant ainsi familièrement à Obama sur Twitter.
Cette mosquée de la discorde est un projet de l’imam Feisal Abdul Rauf qui voudrait construire un centre islamique non pas directement à Ground Zero mais à deux pâtés de maisons de là. Ce serait une tour appelée «Cordoba House», en référence au riche passé musulman de la ville espagnole de Cordoue, qui comprendrait une salle de prière ainsi qu’une piscine, un terrain de basket, un restaurant, une école de cuisine et une bibliothèque… Son promoteur, l’imam Rauf, est apprécié des autorités américaines qui l’ont plusieurs fois envoyé (sous Bush puis sous Obama) en mission dans les pays musulmans pour y faire la démonstration que l’islam est bienvenu et bien traité aux Etats-Unis… Mais l’imam est controversé pour avoir déclaré, au sujet du 11 Septembre, que les Etats-Unis étaient «complices du crime».
Barack Obama a choqué nombre de ses partisans en s’engageant sur ce terrain glissant. Plusieurs élus démocrates jouaient ce week-end les vierges effarouchées, reprochant au Président de dévier une fois de plus de son «message principal», qui devrait être ses efforts pour redresser l’économie américaine. «Même si sa position est défendable, cela ne passera pas bien dans les parties du pays où les démocrates ont le plus besoin d’aide» à l’approche des élections de mi-mandat, au mois de novembre, redoute aussi Martin Frost, ancien représentant démocrate du Texas. Plus cyniquement, il est pourtant évident que tout ce qui détourne l’attention des problèmes économiques du pays est bienvenu pour Barack Obama. La promotion d’une Amérique diverse et tolérante est aussi ce qu’il fait de mieux, ou de façon la plus convaincante, selon les sondages.
«Construire cet établissement renforcera le combat de l’Amérique contre Al-Qaeda», assure de son côté le Center for American Progress, un think tank libéral qui a volé au secours du Président ce week-end. «Oussama ben Laden veut que les musulmans croient que l’Amérique et l’Occident sont en guerre contre l’islam», argumente ce cercle de réflexion qui, pour prouver le contraire, soutient le projet de la tour Cordoba.
A l’inverse, conservateurs et républicains hurlent à «l’outrage» pour la mémoire des victimes du 11 Septembre et multiplient les comparaisons offensées. «Aucun Allemand de bonne volonté ne songerait même à proposer un centre culturel allemand à, disons, Treblinka», a osé le chroniqueur Charles Krauthammer. Sarah Palin compare ce projet à la «construction d’une église orthodoxe serbe à Srebrenica, sur les champs de la mort où des musulmans ont été massacrés». Mais elle renvoie aussi à une position plus argumentée de deux intellectuels canadiens, Raheel Raza et Tarek Fatah qui, «en tant que musulmans», se disent «consternés que [leurs] coreligionnaires aient si peu de considération pour leurs concitoyens et cherchent à mettre du sel dans leurs plaies en prétendant appliquer un baume». Du côté des défenseurs de la mosquée, Joe Klein, éditorialiste du magazine Time, souligne que le quartier où doit être érigée cette Maison de Cordoue n’est pas si «sacré» que certains le prétendent puisqu’il accueille déjà des fast-foods, des magasins de fripes ou même - «si je me souviens bien», avoue Klein - des bars topless… «Serait-ce seulement la présence de musulmans qui souille l’endroit ?» demande-t-il. Renchérissant dans la provocation, un humoriste de Fox News, Greg Gutfeld, a suggéré d’ouvrir un bar gay à côté du futur centre islamique. Pour que la tolérance ne soit pas à sens unique.
Source : Libération.fr
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