Avec un salaire qui n’a pas augmenté en 30 ans, les cueilleurs de tomates en Floride vivent une véritable exploitation en étant payé 50 centimes par panier de 15kg ramassés. Les Etats-Unis sont montrés du doigt.
Pour chaque panier de 15kg de tomates que Leonel Perez récolte sur les terres agricoles de Floride, il reçoit un salaire de 50 centimes par panier.
« Ce salaire n’a pas changé depuis plus de 30 ans » explique le travailleur d’origine étrangère.
Un rapport publié ce mois-ci par le Center for Progressive Reform souligne la dégradation des conditions de travail aux États-Unis. Dans ses conclusions, il indique que l’industrie agricole compte beaucoup sur les « travailleurs étrangers » (ou des contrats de courte durée) pour permettre aux employeurs de payer des salaires extrêmement bas et contourner les règlementations. Ce qui explique pourquoi les données du Bureau of Labor Statistics montrent qu’un ouvrier agricole meurt au travail chaque jour et que des centaines d’autres sont blessés.
Mr Perez fait partie de la Coalition des Travailleurs d’Immokalee, un groupe de travailleurs agricoles immigrés en Floride, qui se bat pour des salaires équitables et de meilleures conditions de travail. En échangeant en direct avec le journaliste Jacob Soboroff sur le site de HuffPost Live, Mr Perez a déclaré que lui et ses collègues sont forcés d’endurer un travail dans des conditions effroyables, pour un salaire annuel moyen de seulement 10 000$ US.
« Chacun de nous a fini pour développer un système pour que cette situation précaire fonctionne malgré tout, pour subsister ; et il n’y a vraiment personne d’autre pour faire ce travail » explique-t-il.
Plainte à l’ONU
Les avocats représentants cette coalition de travailleurs agricoles ont déposé une plainte auprès de l’Organisation des Nations Unies en décembre dernier, alléguant que les travailleurs immigrants se sont vu refuser l’accès à l’aide juridique, aux soins de santé et d’autres besoins de base. La plainte de 62 pages affirme que « les États-Unis sont complices de violation des droits humains sur cette population qualifiée de vulnérable. »
Plus de la moitié des travailleurs agricoles américains sont des immigrés sans papiers. Mais selon un rapport de l’Université de Californie-Davis, cette main d’œuvre diminue au fur et à mesure que s’enrichit le Mexique.
La réforme sur l’immigration empirerait la situation
Le lobby agricole espère que la refonte de la réforme de l’immigration proposée cette semaine permettra aux agriculteurs américains d’embaucher plus facilement les travailleurs dont ils ont besoin. Mais avec les nombreux droits dont les immigrants sont bafoués, cette réforme pourrait aggraver la situation.
Rena Steinzor, président du Center for Progressive Reform, explique au HuffPost Live que l’industrie n’a pas besoin d’une réforme sur l’immigration mais d’organismes, comme le ministère de l’Agriculture, pour surveiller de façon plus constante et sérieuse les conditions de travail pour donner aux travailleurs les ressources dont ils ont besoin.
« Le ministère de l’Agriculture accepte trop souvent ce que le Farm Bureau ou les entreprises fermières veulent », a déclaré Mr Steinzor. « Il interfère avec d’autres parties du gouvernement. L’administration Obama a les moyens de pouvoir surmonter ces obstacles. Je ne parle pas d’une réforme de l’immigration … Je parle de mettre ces agences sur le terrain, qu’elles accomplissent leur travail et fassent appliquer la loi ».
13.02.2013
Source : Green et Vert
Pourquoi donc la Grande-Bretagne agite-t-elle la menace d'un raz de marée d'immigrés bulgares et roumains ? Pour le quotidien en ligne Dnevnik de Sofia, toute cette affaire mérite d'être oubliée au plus vite.
Il y a un an, le populiste néerlandais d'extrême droite Geert Wilders a créé un site Internet destiné à accueillir les plaintes de ses compatriotes à l'égard des immigrés d'Europe de l'Est. Cela a entraîné une série de réactions négatives, y compris aux Pays-Bas. Des diplomates ont exprimé leur mécontentement et le Premier ministre Mark Rutte a même été convoqué au Parlement européen pour s'expliquer.
Mais le site est resté ouvert, et Rutte n'a pas cru utile de présenter des excuses aux pays concernés pour cette initiative qui, après tout, n'était pas la sienne. Les Pays-Bas étaient alors en période préélectorale. Et puis, en quelques mois, le site s'est révélé un fiasco absolu et le Parti pour la liberté de Wilders a basculé dans l'opposition.
Un an plus tard, l'histoire recommence, mais dans un autre pays en campagne électorale. Depuis des mois, on fait peur aux Britanniques : leur pays serait en passe d'être de nouveau submergé par des migrants, originaires cette fois-ci de Bulgarie et de Roumanie. Certains journaux de Londres ont même évoqué le projet d'une campagne gouvernementale visant à décourager les candidats à l'immigration en les persuadant qu'ils ne pourraient qu'être malheureux en Grande-Bretagne. Le projet a suscité, en retour, des réactions indignées de Sofia et de Bucarest. Mais pourquoi cette agitation subite ?
Phobies britanniques
Il faut dire que la Grande-Bretagne se trouve aujourd'hui dans une phase clairement eurosceptique. De nombreuses échéances électorales attendent les Britanniques : scrutin local en mai et européen l'année prochaine, élections parlementaires en 2015. Selon les derniers sondages, les conservateurs de David Cameron sont donnés perdants - ce qui les a incités à prophétiser un raz de marée bulgare et roumain pour 2014, dès que les dernières restrictions sur l'accès au travail seront tombés pour les ressortissants de ces deux pays.
Là-dessus se sont greffés les appels à sortir de l'Union européenne. Le président de l'Ukip [UK Independence Party, Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni], Nigel Farage, déjà connu pour ses prises de positions provocatrices au Parlement européen, est entré dans la danse en donnant un ton encore plus radical à cette campagne antieuropéenne.
Mais ces peurs sont-elles réalistes ? Elles sont, en tout cas, bien plus motivées par des événements du passé que par la perspective du futur. En 2004, lors de la première vague d'élargissement de l'UE, 2,3 millions de personnes originaires d'Europe centrale ont élu domicile au Royaume-Uni - ils étaient, en effet, bien plus nombreux que ne l'avaient prévu les autorités britanniques.
Mais la situation aujourd'hui en ce qui concerne les Bulgares et les Roumains n'est plus du tout la même : ces derniers peuvent déjà, par exemple, travailler librement dans les deux tiers des pays de l'Union européenne. Et lorsque les dernières restrictions seront tombées au Royaume-Uni, il en ira de même dans des pays comme l'Allemagne, la France et l'Autriche, destinations beaucoup plus prisées par les Bulgares.
Sofia et Bucarest se trompent de cible
Mais, à Sofia aussi, il y a eu beaucoup de bruit pour rien autour de cette affaire. Après la publication dans la presse du projet de "campagne négative", des actions visant à ridiculiser les Britanniques ont été lancées, en Roumanie comme en Bulgarie. Parfois drôles, certaines sont tombées au même niveau que les propos du populiste Nigel Farage. Pour l'instant, il faut le reconnaître, il n'y a pas de tentatives réelles de limiter l'immigration bulgare et roumaine. S'il faut en revanche pointer un problème réel, c'est celui des étudiants originaires de ces deux pays en Grande-Bretagne qui font l'objet de mesures discriminatoires en raison de la mauvaise volonté des autorités à leur délivrer des permis de travail. Des délais trop long, des fonctionnaires trop pointilleux, voire racistes, des pièces impossibles à fournir : les témoignages qui nous avons recueillis nous amènent à penser que l'administration fait tout pour les priver de leurs droits légitimes. Alors, s'il faut monter au créneau pour se plaindre de la Grande-Bretagne, il vaut mieux le faire pour des problèmes réels comme ceux de ces étudiants et non pour s'exciter sur les gesticulations populistes d'une poignée d'hommes politiques.
13 février 2013, Jeni Koleva
Source : Le Courrier international
Ce désamour est particulièrement sensible dans les ressortissants des anciens états du Commonwealth, à savoir principalement les indiens et les pakistanais. Ces derniers ont vu le nombre de leurs futurs inscrits se réduire de 13,4 % pour les premiers et de 23,5% pour les seconds, pour 2012-2013.
Un manque à gagner de taille quand on estime que pour 15 et 30 % des étudiants anglais d’origine pakistanaise et indienne possédant une licence, les blancs britanniques ne sont pour leur part que 18 %, d’après les chiffres 2006 de l’office national statistique anglais.
Si ce sont les étudiants étrangers en provenance de ces nations et non des citoyens britanniques originaires de ces communautés qui sont l’objet de cette baisse de fréquentation, la navette de l’un à l’autre est possible.
Des trous dans la coque
Ce parallèle est d’autant plus permis que la crise d’attractivité actuelle n’est pas étrangère à l’augmentation récente des frais de scolarité dès l’année 2012-2013, dont le parlement britannique a voté le triplement à l’automne 2010, et pourrait donc facilement se généraliser. Comptez désormais dans les 4 000 £ pour vous inscrire à la London School of Economics en Master 1 et un minimum de…14 000 £ pour un étudiant hors Union Européenne !
Des questions de financement toujours plus compliquées dans un pays qui a ratifié une loi sur l’immigration stipulant que tout étudiant étranger ne pourra obtenir qu’un visa ne lui permettant pas de travailler durant ses études, et après non plus.
Ce sont pas moins de 5 comités parlementaires anglais qui ont interpellé David Cameron pour le prier de ne pas rendre la loi applicable aux étudiants étrangers, qui contribuent alors largement à l’économie nationale et à l’échange transculturel.
Pour mémoire, le nombre d’inscriptions en Master a enregistré une baisse historique de 8 % pendant l’année 2012, selon The Higher Education.
12 février 2013, T.C.
Source : MCE Ma Chaine Etudiante/Educpros
La sénatrice Dominique Gillot (PS) a déposé mardi une proposition de loi pour améliorer les conditions d'accueil des étudiants étrangers, car selon elle l'abrogation de la circulaire Guéant n'a "pas résolu toutes les difficultés" auxquelles ils sont confrontés.
Mme Gillot propose de sécuriser et stabiliser les conditions de séjour des étudiants étrangers "en instaurant un titre de séjour pluriannuel en fonction de la durée des études".
Le texte, indique-t-elle dans un communiqué, prévoit l'amélioration des conditions d'insertion professionnelle en permettant à tout étudiant étranger, diplômé en France, "de bénéficier dorénavant de la non-opposabilité de la situation de l'emploi et d'un titre de séjour +salarié+ d'une durée de trois ans pour lui permettre une expérience professionnelle en rapport avec son diplôme".
La proposition de loi crée aussi un droit illimité au séjour pour tout titulaire d'un doctorat obtenu en France, afin "de fidéliser les talents étrangers".
Le texte autorise par ailleurs les enseignements en langues étrangères. Toutefois, "afin de préserver la promotion de la francophonie, cette dérogation est conditionnée au suivi obligatoire de cours d'initiation à la langue et à la culture françaises".
Enfin, pour faciliter la politique de coopération internationale des universités autonomes, "il est prévu que les établissements pourront conclure, sans autorisation préalable, des accords internationaux".
Selon Mme Gillot, "ce texte vise à améliorer les conditions d'accueil des étudiants étrangers et le rayonnement international des établissements français d'enseignement supérieur et de recherche", "un enjeu majeur".
L'abrogation de la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers, qui demandait aux préfets d'instruire "avec rigueur" les autorisations de travail des étudiants et d'exercer un "contrôle approfondi" des demandes de changement de statut, "n'a pas résolu toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants étrangers qui choisissent de se former en France", estime Mme Gillot.
12-02-2013
Source : Le Nouvel Observateur/AFP
Après avoir atteint un pic en 2005, le nombre des enfants étrangers adoptés en France ne cesse de diminuer. Une tendance lourde, explique l'historien angevin Yves Dénèchère. Entretien.
Professeur d'histoire contemporaine à l'université d'Angers, Yves Dénèchère est l'auteur de Des enfants venus de loin, histoire de l'adoption internationale en France (Armand Colin).
Depuis quand le nombre des adoptions internationales diminue-t-il ?
L'arrivée d'enfants de pays du tiers-monde a commencé dans les années 1960. Ça ne concernait que quelques dizaines d'enfants par an. Le phénomène se développe dans les années 1970 et atteint un millier d'enfants au début des années 1980. Le nombre va augmenter jusqu'en 2005, avec plus de 4 100 enfants. Depuis, il diminue. En 2011, on était à 1 995 enfants adoptés. En 2012, 1 569 visas ont été délivrés. Cette baisse touche tous les pays d'accueil.
Pourquoi ?
Les pays qui envoient des enfants améliorent aussi la prise en charge sur place : on ouvre des orphelinats, on aide les mères à garder leurs enfants, on favorise l'adoption locale... Politiquement, c'est difficile pour un État de se montrer incapable de s'occuper de ses propres enfants. L'opinion publique le vit mal. Vis-à-vis des pays étrangers, c'est apparaître en position de faiblesse. Certains pays renversent le problème et imposent des conditions de plus en plus exigeantes aux pays d'accueil.
Les règles internationales se sont aussi durcies...
La convention de La Haye (1993) rappelle que c'est l'intérêt supérieur de l'enfant qui doit primer. L'adoption, c'est donner une famille à un enfant qui n'en a pas. À partir des années 1970-1980, on s'en est éloigné : pour certains, c'était donner un enfant à un couple qui n'en avait pas. Pour la convention, toute forme d'adoption nationale ou autre prise en charge dans les pays d'origine doit être privilégiée.
L'attente risque-t-elle d'être longue pour les quelque 25 000 couples titulaires d'un agrément ?
Aujourd'hui, un jeune couple infertile qui se tourne vers l'adoption internationale a très, très peu de chance d'adopter un bébé. De plus en plus, les enfants offerts à l'adoption sont des enfants « à spécificité » : âgés, handicapés, nécessitant une prise en charge médicale lourde... La Chine réserve ses bébés en bonne santé à l'adoption nationale. Quant aux couples homosexuels mariés, ils ne pourront pas adopter à l'étranger. Beaucoup de pays sources se méfient des candidatures de célibataires, pensant qu'elles cachent des couples homosexuels. En Belgique, il n'y a eu aucune adoption internationale par des couples homosexuels depuis l'autorisation de 2006.
Il n'y a donc pas d'espoir que les adoptions repartent ?
Désormais, les pays qui ont la main sur les berceaux imposent leurs conditions. À court terme, il n'y aura pas d'augmentation de l'adoption internationale. C'est pourquoi l'accent est mis sur une réforme de l'adoption des enfants français, dont le nombre reste stable : environ 800 chaque année. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir plus d'enfants adoptables ?
13 février 2013, Serge POIROT
Source : Ouest-France
Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a indiqué mardi à Alger que les autorités algériennes prendront en charge les ressortissants algériens résidents en Belgique, y compris ceux qui sont en situation irrégulière dans ce pays.
"A partir du moment où l'identification de quelqu'un comme étant un Algérien, même si je ne dis pas qu'il sera le bienvenu chez nous, il sera pris en charge" par les autorités algériennes, a déclaré M. Ould Kablia à la presse qui l'interrogeait sur les ressortissants algériens qui sont en situation irrégulière en Belgique.
M. Ould Kablia a fait cette déclaration, en marge de son entretien avec la secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration, Mme Maggie De Block.
"Nous considérons qu'il doit y avoir quelques centaines ou peut-être un millier d'Algériens en situation irrégulière en Belgique, alors que les chiffres donnés par les autorités belges sont 3 ou 4 fois plus importants", a-t-il ajouté, soulignant, à ce propos, que les problèmes d'immigration et d'identification des personnes en situation irrégulière ont été examinés lors de cet entretien.
M. Daho Ould Kablia a souligné, en outre, que l'Algérie a pris les dispositions nécessaires pour accueillir tout Algérien qui "se trouve de manière illégale sur un territoire" étranger, "ou même, a-t-il dit, de manière légale mais ayant commis un certain nombre de délits".
"Il y a simplement des mécanismes à mettre en place pour l'identification des personnes concernées. Nous avons un système AFIS, qui est un système international d'identification qui nous permet de reconnaître si cette personne est algérienne, dès lors qu'on nous transmette certaines données biométriques sur elle", a-t-il expliqué.
Un groupe de travail algéro-belge a été installé pour examiner les questions liées à l'immigration, à la circulation de personnes, aux visas et à l'identification des personnes.
Mme Maggie De Block, accompagne le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, du Commerce extérieur et des Affaires européennes du Royaume de Belgique, M. Didier Reynders, en visite officielle en Algérie.
12 fév 2013
Source : APS
L'organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, a appelé les autorités du Koweït à se pencher sur les demandes de naturalisation des Bidoun (sans nationalité) et à protéger les droits des travailleurs immigrés.
Le parlement koweïtien avait approuvé la semaine dernière un texte accordant la nationalité à environ 4.000 apatrides sur les quelque 106.000 que compte le pays.
"La crise politique au Koweït a eu un impact négatif sur la situation des droits de l'Homme dans le pays", a affirmé Nadim Houry, directeur adjoint de l'organisation pour le Proche-Orient, lors d'une conférence de presse tenue mardi 12 février.
13/2/2013
Source : CCME
La police britannique envisage la création d'une unité spéciale qui sera chargée de lutter contre la recrudescence de la criminalité des migrants en Grande-Bretagne.
Le projet consiste à faire appel à des policiers européens qui travailleront en collaboration avec leurs homologues britanniques au sein de cette structure, pour éradiquer la criminalité des migrants en Grande Bretagne.
Ainsi, une trentaine de détectives européens opéreront à travers Londres dans une première étape, pour une période trois ans.
En cas de succès, le programme pourrait être étendu à d'autres parties du pays, a affirmé Scotland Yard.
La conception du projet intervient alors que les chiffres montrent que près d'un tiers des 300.000 suspects arrêtés par la police métropolitaine chaque année sont nés à l'étranger.
Mark Rowley, commissaire adjoint de la police métropolitaine, responsable de la criminalité spécialisée, a indiqué que "nous augmentons notre capacité à lutter contre le crime. Nous avons une population mélangée, nous voulons avoir des liens de plus en plus étroits avec les polices d'autres pays".
Les hauts responsables des polices en Roumanie et en Pologne ont déjà signé la concrétisation de ce projet révolutionnaire, tandis que Scotland Yard est en pourparlers avec ses homologues lituanien et irlandais dans ce cadre.
11 fév 2013
Source : APS
De nombreux Etats ont, dans le cadre de l'Examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, relevé un bilan dans lequel les violations de droits économiques, sociaux et culturels ont été observés en France, révèle mardi la Ligue française des droits de l'homme (LDH).
Les Etats ont ainsi fréquemment observé la discrimination exercée contre les migrants, et se sont inquiétés de l'accentuation de la discrimination et de la violence contre certains groupes minoritaires, notamment les Français de confession musulmane, les citoyens français originaires d'Afrique du Nord et les Roms.
Ils sont également exprimé leur préoccupations par "la stigmatisation qui est faite par la société mais aussi de leur traitement par la police et de l'augmentation des discours haineux à leur encontre dans le discours politique".
Sur la situation des travailleurs migrants et de leurs familles, ils ont exprimé aussi leur "profonde inquiétude".
"La forte discrimination" dont ils font l'objet y compris dans la loi singulièrement en matière de droit du travail a été soulignée et il a été demandé à la France de poursuivre ses efforts d'égalité d'accès aux droits et surtout de leur apporter une plus grande protection.
Les Etats membres du Conseil des droits de l'homme ont par ailleurs demandé "expressément" à la France, d'améliorer les conditions de détention et du respect du droits des détenus, jugés "déplorables et contraires à la dignité humaine".
Ces observations concernent également, les conditions d'hygiène, le haut taux de suicide, l'utilisation de tasers et la pratique régulière de la fouille corporelle dans les établissements pénitentiaires.
La Plateforme française pour les Droits économiques, sociaux et culturels (DESC) a par conséquent demandé au gouvernement français d'agir sur l'ensemble des recommandations qui lui ont été faites.
Enfin, elle a déploré que l'EPU n'ait pas été l'occasion de relever "la forte discrimination" en raison de l'origine sociale ni la "stigmatisation grandissante" des enfants pauvres (estimés à plus de 2 millions en France, selon l'Institut national des statistiques et des études économiques-INSEE) et ses "dégâts considérables", alors que le Comité international des Droits de l'Enfant s'était lui-même inquiété de ces dérives en France.
Le 21 janvier 2013, 84 Etats des Nations unies se sont prononcés sur la situation des droits de l'Homme en France dans le cadre de l'Examen Périodique Universel (EPU) du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies.
Mis en place en 2006 par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies, l'EPU est un récent examen ayant pour but de rendre compte de la situation des droits de l'Homme de tous les pays des Nations unies.
Universel et périodique, il concerne tous les droits de l'Homme dans leur ensemble et s'effectue sur la base d'un cycle quadriennal.
Cet examen prend la forme d'un dialogue interactif dans lequel les Etats sont invités à formuler des déclarations et/ou recommandations que la France, à condition qu'elle les accepte, s'engage à mettre en œuvre.
Lors de l'examen du 21 janvier, 84 Etats se sont exprimés et 165 recommandations ont été formulées.
12 fév 2013
Source : APS
Le président Barack Obama a appelé, mardi soir, le Congrès américain à adopter rapidement une réforme globale du système de l'immigration, une initiative devant notamment inclure la régularisation de la majorité des quelque 11 millions d'immigrés clandestins se trouvant actuellement sur le territoire US.
"Tout le monde s'accorde sur la nécessité d'une réforme ( ). Envoyez-moi une loi de réforme globale de l'immigration au cours des prochains mois et je la signerai immédiatement", a lancé M. Obama aux élus des deux Chambres du Congrès à l'occasion du discours annuel sur l'état de l'Union, son premier depuis sa réélection pour un second mandat présidentiel.
Un groupe de sénateurs républicains et démocrates avaient présenté, fin janvier dernier, un projet de réforme du système américain de l'immigration prévoyant, sous condition, la naturalisation des sans-papiers et un renforcement de la sécurité des frontières.
Ce projet risque cependant de buter sur l'opposition de certains élus, notamment conservateurs, à l'instar de ce qui s'est passé avec les autres projets de réforme présenté auparavant.
La réforme du système de l'immigration constitue l'une des promesses de campagne d'élection et de réélection du président Obama et l'une des priorités de l'agenda de son second mandat présidentiel.
13 févr. 2013
Source : MAP
Un homme revient.Il se nomme Pedro, il est mexicain, paysan entre deux âges qui se rêve musicien, il retrouve sa famille après plusieurs années passées aux Etats-Unis. C'est le tout début du film, on ne sait à peu près rien de la situation ni des personnages, et voici que cette figure du retour, se dit-on, est enlevée de très belle manière…Suite
Un départ forcé, un retour heureux, et la brutalité du monde qui s'y oppose. Le premier film lumineux du Mexicain Antonio Mendez Esparza a obtenu le .G... rand Prix de la Semaine de la critique à Cannes…Suite
Un rapport commandé par Jean-Marc Ayrault et publié lundi presse le gouvernement français de changer sa politique de régularisation des sans-papiers en offrant un parcours d'intégration à ceux qui sont légalement inexpulsables.
Cette proposition tranche avec la position du ministre de l'Intérieur Manuel Valls qui affirme que les régularisations continueront d'être effectuées au cas par cas.
"Le réalisme commande qu'on affronte cette situation en cessant de raconter des histoires au grand public", explique dans son rapport le conseiller d'Etat Thierry Tuot, qui pourfend l'échec de la politique française d'intégration des trois dernières décennies.
"Nous n'expulsons pas les familles dont les enfants sont scolarisés, dont la mère est gravement malade, dont le chef de famille sera persécuté en rentrant dans son pays", a expliqué le fonctionnaire après avoir remis son rapport à Jean-Marc Ayrault.
"Ceux que nous ne reconduisons pas à la frontière ne peuvent pas l'être" résume-t-il, ajoutant "qu'à la fin, tous les gouvernements, sans aucune exception, de droite comme de gauche, finissent par leur donner des papiers".
"Moi je dis, puisque de toutes façons dans cinq ans on va finir par leur donner un titre, eh bien commençons tout de suite" avec des "titres de tolérance", propose-t-il sur le modèle de ce qui est déjà pratiqué en Allemagne.
Le "titre de tolérance" proposerait une régularisation progressive sur cinq ans d'une personne en situation irrégulière en conditionnant chaque nouveau droit à des contreparties comme l'apprentissage du français.
"CYNISME"
Pour Thierry Tuot, cette nouvelle approche aurait l'avantage d'être pragmatique et de tabler sur la transparence avec une opinion publique qui constate déjà que de nombreux étrangers sans papiers ne sont pas expulsés.
"Le cynisme consistant à clamer qu'on expulse toujours alors qu'on sait bien qu'on régularise souvent, démoralise les classes populaires, qui voient bien qu'on ne reconduit pas", dénonce-t-il dans son rapport.
Si le ministre de l'Intérieur a pour l'heure rejeté la proposition des "titres de tolérance", Jean-Marc Ayrault a indiqué lundi que les préconisations du rapport seraient étudiées par le gouvernement qui songe à refonder sa politique d'intégration.
Le rapport de Thierry Tuot est présenté au moment où le gouvernement doit déjà faire face au mécontentement d'une partie de l'opinion sur des réformes sociétales comme le mariage pour tous ou encore le droit de vote des étrangers.
Jugeant que la politique française en terme d'intégration a "quasiment disparu", Thierry Tuot propose de la relancer sur la base d'un constat scientifique de la situation actuelle.
Parmi les propositions du rapport Tuot figurent l'octroi de la nationalité après une scolarisation complète, le contrôle social des critères d'accès au logement, la création de carrés musulmans dans les cimetières et le soutien des associations actives dans l'intégration des étrangers.
11 février 2013, Julien Ponthus
Source : Reuters
Dans une interview au quotidien De Morgen, du 9 février 2013, le directeur du Centre d’égalité des chances et la lutte contre le racisme, M. Jozef De Witte, a déclaré que la politique d'intégration et d'immigration de l’Etat belge est un échec et que cet échec est dû aux hommes politiques.
M. De Witte plaide pour un changement total des mentalités belges, il estime que « les employeurs raisonnent encore trop en terme de préjugés et de risques et les autorités font trop peu pour réduire ce problème », et renchérit en déclarant que « chaque homme politique doit prendre conscience qu'il doit mener une politique qui n'exclut personne ».
Estimant que la politique d’intégration est «beaucoup trop tardive, avec beaucoup trop peu de moyens », M. De Witte déclare que « quand une politique échoue, il faut regarder du côté de ceux qui la font. Pas vers les migrants ». Il affirme qu'il n’a « pas de problèmes à ce que les migrants aient des obligations, mais actuellement il y a un trop grand déséquilibre. En tant que société, nous avons aussi des obligations envers les migrants ».
Sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et de l’égalité des chances, le Centre dirigé par M. De Witte est un service public indépendant qui a pour mission légale la promotion de l’égalité et la lutte contre la discrimination. Il a aussi pour mission de veiller aux droits fondamentaux des étrangers, d’observer les flux migratoires et de stimuler la lutte contre la traite des êtres humains.
12/2/2013
Source : CCME
L’Institut Cervantès de Fès organise le cycle de cinéma sur l’immigration dont l’objectif est de diffuser le thème de l’immigration. L’objectif de ces soirées de cinéma est d’inculquer au public l’histoire de ce phénomène, ses avantages et inconvénients à travers les longs métrages des grands réalisateurs espagnols.
Cet échantillon comprend 4 projections, entre longs métrages de fiction et documentaire qui offrent un regard aux vies et situations de ceux qui ont trouvé un deuxième foyer en dehors de leur région locale ou nation d’origine ou bien ceux qui ne font pas partie des deux…Suite
Un nouveau rapport de l'OIT met en lumière la nécessité d'adopter des mesures plus sévères pour lutter contre le travail forcé dont seraient victimes 21 millions de personnes dans le monde - des hommes, des femmes et des enfants pris au piège d'emplois qu'ils ne peuvent quitter ou de la servitude pour dette, victimes de trafic à des fins d'exploitation sexuelle, voire nés en esclavage.
La diversité est l'essence du festival Au fil des voix. Samedi 16 février 2013, de 17 à 19 heures, à la salle parisienne de l'Alhambra, une table ronde abordera cette réalité au travers d'une discussions relative à la place de la musique au sein de l'immigration algérienne. Animatrice du rendez-vous, l'historienne Naïma Yahi revient sur cet épisode culturel essentiel.
De tout temps la musique a occupé une place conséquente au sein des grands mouvements migratoires. Il suffit d'écouter les répertoires diffusées aux USA pour réaliser leurs fonctions au sein des communautés concernées. Si l'apport africain est la conséquence de l'esclavagisme, les thèmes irlandais ou latins, inhérents aux immigrations respectives, font désormais partie du patrimoine culturel ambiant. En France la place occupée par la musique, notamment au sein de l'immigration algérienne, est méconnue du grand public. Historienne, directrice de la revue Pangée Nertwork, Naïma Yahi revient sur cette page culturelle. Pour cette dernière, la musique est indissociable des migrants : "Quand on immigre c'est avec sa propre culture. Pour la population algérienne, le phénomène ne débute pas avec les grandes vagues économiques des années 60 et 70 mais remonte à l'après Première Guerre Mondiale. Il aboutira, avec la migration des Trente Glorieuses, à une scène propre aux Algériens de France."
Un registre métropolitain va se développer, en marge de la société, avec ses chantres de l'exil comme Slimane Wazem ou Ahmed Whaby. Les titres sont interprétés en français ou en arabe. C'est le cas de Slimane Wazem qui inscrit, au dit répertoire, des chansons engagées et empreintes de dérision comme La carte de résidence. Pour Naïma Yahi, ce fait est spécifique : "Bien évidemment, la plupart des travailleurs écoutaient de la musique algérienne mais rapidement des chanteurs, producteurs et éditeurs composent un catalogue adapté. A Paris naturellement où se développe un circuit commercial qui a permis la diffusion du dit répertoire. Mais également sur les bassins industriels nordistes ou lorrains, des terres traditionnellement enclines à l'immigration. "
Si, au Royaume Uni, les musiques de l'ex-empire colonial tel le ska jamaicain vont se mêler au répertoire populaire rock, les chansons des premiers migrants algériens, elles, ne connaissent pas ce brassage. Une absence de la la scène hexagonale liée à l'Histoire et au manque de médiatisation des artistes. Il faut attendre le début des années 80 et le groupe Carte de Séjour pour écouter des musiciens enfants de l'immigration algérienne assimiler leurs racines : " Les premières travaux assumées sont apparues il y a quelques années avec Mouss et Akim de Zebda qui ont enregistré Origines contrôlées, une compilation des chants qu'écoutaient leurs parents ou bien encore Rachid Taha et son projet Diwan " précise Naïma Yahi qui revient sur l'histoire de Ya Rayah : " Lorsque est sortie la reprise de Rachid Taha, ce standard de la musique arabe est devenu un tube en France. C'est révélateur d'un métissage ".
Salah Amokrane, directeur du festival Origines Controlées et producteur du duo toulousain Mouss et Akim, sera présent à l'Alhambra, samedi lors de cette discussion. Autre figure, Mohand Anemiche évoquera les années dites Barbès et le répertoire de l'exil au travers de grands artistes de la diaspora maghrébine qu'il a signé. L'écrivain et journaliste Samia Messaoudi apportera son point de vue à la discussion Kamel Hamadi et Ben Mohamed, respectivement parolier et poète, pourraient participer à ce rendez-vous. Enfin, en perspective, signalons la reprise des sessions Barbès Café, à partir du 23 février, au Cabaret Sauvage. Ce spectacle revient d'une tournée triomphale en Algérie. Composée de différents tableaux, l'affiche propose, sur le mode festif, une histoire de l'immigration maghrébine sur le territoire Français.
11 février 2013, Vincent Caffiaux
Source : Médipart
La dixième édition du festival "Cinéma et migrations", initialement prévue du 4 au 9 mars à Agadir et dont le report a été annoncé lundi, aura bien lieu en novembre prochain, apprend-on auprès des organisateurs.
"Nous ne désarmons pas. Ce sera en novembre prochain. Il serait à tout le moins injuste de priver Agadir d'un festival d'une aussi haute facture", a affirmé dans une déclaration à la MAP Driss Moubarik, président de l'Association l'Initiative culturelle qui porte cette manifestation.
Les organisateurs ont pris la décision de reporter ce festival "faute de moyens financiers", a-t-il dit, regrettant le "peu de cas fait par la commission des subventions" à leur dossier en ne leur octroyant "qu'une somme médiocre en guise de soutien", contrairement à d'autres manifestations.
Déplorant la "persistance d'une logique privilégiant le centre au dépens de la marge", il a affirmé que les colloques, conférences, tables-rondes et autres activités parallèles, initialement programmés entre le 4 et le 9 mars, seront maintenus avec les mêmes intervenants.
Contacté par la MAP, le président de la commission des manifestations cinématographiques, Hassan Smili, a assuré que le festival "Cinéma et migrations", classé festival de catégorie C, dispose en effet d'un "très bon dossier" et continuera de jouir d'un intérêt particulier en raison de "sa bonne réputation".
"Tenir un festival à Agadir est un plus, au vu de l'importance que revêt cette région dans la stratégie de notre commission qui privilégie dans son action la répartition géographique et la parité entre les régions", a-t-il souligné.
M. Smili a indiqué que le festival d'Agadir est à ce titre appelé à déposer sa demande, avant le 5 juin prochain, pour être éligible, comme ses pairs d'autres régions, à un soutien conséquent lors de la deuxième réunion de la commission, prévue fin juin ou début juillet.
11 fév 2013
Source : MAP
Si le Québec devait accéder à l'indépendance, son gouvernement doublerait le nombre d'immigrants français, qui constituent actuellement le deuxième contingent de nouveaux arrivants, a déclaré lundi le ministre des Relations internationales de la province canadienne.
"Indépendants, nous pourrions doubler en quelques mois le nombre de jeunes Français qui viennent découvrir le Québec pour y séjourner et y travailler temporairement, puis s'installer durablement", a lancé Jean-François Lisée lors d'une conférence du Conseil des relations internationales de Montréal.
"Simple province, nous ne pouvons qu'attendre le bon vouloir des autres", a ajouté le ministre indépendantiste, en allusion aux relations complexes qu'entretient le Québec avec le gouvernement fédéral d'Ottawa.
"Cette main d'œuvre qualifiée et francophone nous fait pourtant cruellement défaut", a-t-il déploré.
La province francophone comptait en 2012 plus de huit millions d'habitants, dont près de 250.000 immigrés accueillis entre 2007 et 2011.
Le Maroc et l'Algérie sont traditionnellement les premiers pays d'origine des nouveaux arrivants, notamment en raison de la place de choix accordée par le Québec aux personnes francophones et qualifiées.
Mais au cours des neuf premiers mois de l'année 2012, la Chine s'est hissée en première place avec quelques 4.500 personnes accueillies, suivie de la France avec quelque 4.000 immigrés, attirés par le marché du travail dynamique de la province ainsi que sa qualité de vie, selon les dernières statistiques.
Selon la diplomatie française, quelque 150.000 Français vivent au Canada, dont 110.000 au Québec, parmi lesquels 100.000 sont installés à Montréal.
Après une longue traversée du désert, les indépendantistes du Parti québécois ont remporté en septembre les élections législatives locales, en prenant garde toutefois d'annoncer la date d'un éventuel référendum sur le destin de la province.
L'idée n'est soutenue que par environ 40% de la société et un référendum convoqué à brève échéance serait condamné à l'échec, comme lors des deux consultations précédentes en 1980 et 1995.
11 fév 2013
Source : AFP
Dans un rapport commandé par Jean-Marc Ayrault, le conseiller d'État Thierry Tuot livre un discours audacieux qui casse les tabous de l'intégration. Interview.
Dévoilé depuis vendredi, son rapport fait déjà du bruit. Thierry Tuot, 52 ans, est conseiller d'État. En 2000, ce spécialiste des questions d'intégration publie sous pseudonyme le livre Les indésirables, dans lequel il se montre intraitable avec l'action de l'État. Dix ans plus tard, il récidive avec un rapport intitulé "La grande nation : pour une société inclusive", commandé par Jean-Marc Ayrault lui-même, et dans lequel il suggère de créer un "titre de tolérance", qui vise à régulariser progressivement les clandestins non expulsables. Une proposition qui n'a pas été bien accueillie par Manuel Valls, qui ne souhaite "aucune régularisation massive". Qu'importe, le conseiller d'État n'estime pas avoir les bonnes solutions. Mais il veut jeter les bases d'un débat sain. Entretien.
Le Point.fr : Vous critiquez d'emblée "l'invocation rituelle" des grands symboles de la nation française comme facteurs d'intégration. "Dans quel monde faut-il vivre pour croire un instant opérante la frénétique invocation du drapeau ?" écrivez-vous. C'est un discours que peu de gens tiennent...
Thierry Tuot : Il faut s'adapter aux réalités et ne pas partir d'une réalité que l'on voudrait se faire de la France. D'une certaine façon, on vient tous d'arriver en France. Le drapeau français, il faut y être attaché. Mais il faut arrêter d'invoquer à tout-va les grandes mannes de la République. Et de ne traiter la question de l'intégration que par des injonctions morales et moralisatrices. Les valeurs et les objectifs, c'est important bien sûr. Mais concrètement après, on fait quoi ? L'intégration ne concerne pas que les immigrés, mais également ceux qui vivent avec. Je n'ignore rien du "syndrome du petit Blanc", comme on l'appelle parfois, pour désigner ceux qui vivent dans les quartiers défavorisés.
"Préjugés", "fausses vérités"... Il faut, selon vous, en finir avec les propos qui instrumentalisent l'intégration. La France doit avoir un discours "fier, conquérant, réaliste". Ce sont là les bases de ce que vous appelez une "société inclusive" ?
Depuis trente ans, le Front national nous promet l'apocalypse pour le lendemain. La vérité, c'est que ça va plutôt bien. Mais il y a trop peu d'experts qui pourraient apporter une solution plus nuancée. La France doit impérativement relancer le financement de la recherche. Elle doit avoir conscience que le rang d'un pays dépend de son ouverture à l'étranger. Sinon, on se contente de fausses vérités qui sont le miroir des attentes de ceux qui les écoutent. Le Haut Conseil à l'intégration (HCI) doit être réformé et doit pouvoir donner chaque année les chiffres des flux migratoires. On doit pouvoir séparer les migrants qui viennent pour le travail de ceux qui viennent pour étudier ou rejoindre leur famille.
Les immigrés viennent d'Afrique ? Faux ! Les quatre cinquièmes viennent d'Europe. On ne nous parle que des quartiers, alors qu'une grande partie des immigrés vivent en milieu rural. Et pourquoi craindre un choc démographique musulman, alors qu'il y a un effondrement de la natalité dans les classes immigrées ? Lorsque les partis politiques évoquent la question de l'intégration, ils se bornent à parler d'immigration et de flux migratoires. Le discours doit être plus bienveillant. Il faudrait mener une étude sur l'équilibre des régimes sociaux depuis 1960. Je suis convaincu qu'en matière de vieillesse, de maladie et d'accidents du travail, les immigrés ont plus rapporté à l'État qu'ils ne lui ont coûté.
Dans votre rapport, vous accordez une place significative à la mémoire. Cela passe par l'installation de carrés musulmans dans les cimetières, la rénovation des foyers de travailleurs migrants ou encore un meilleur accès au droit des personnes âgées issues de l'immigration. C'est fondamental, selon vous ?
C'est même vital. Il faut célébrer la mémoire, cesser d'effacer la trace immigrée dans notre histoire. Arrêtons d'agiter les grands mots et regardons plutôt leur signification. "Patrie", ça veut dire quoi ? La terre des pères. Si les parents d'enfants immigrés ne sont pas enterrés en France, alors la France n'est pas leur terre. C'est aussi simple que cela. L'insalubrité des foyers de travailleurs migrants est également un enjeu de taille. Si on les laisse en l'état, l'enfant se dit : "Regardez comment vous traitez mon père, comment il est enterré, comment vous me traitez à l'école et dans les quartiers."
L'intégration est peu prise en compte dans la politique de la ville ou dans l'accès au logement social...
Il faut arrêter de s'acharner à distinguer les publics, on n'y arrivera jamais. La solution est de mener une politique territoriale efficace. Pour le logement social, il faut une prise de décision locale mais transparente, objective, démocratique. Combien de personnes sont devant nous ? Et pourquoi certaines qui sont derrière nous sur la liste sont-elles finalement prioritaires ? Les foyers modestes sont persuadés que les étrangers sont favorisés pour obtenir une HLM et inversement. Il faut clarifier tout ça, c'est une question de paix sociale. Cécile Duflot m'a dit qu'elle était très intéressée par les propositions du rapport et s'est penchée sur la question.
Par ailleurs, nous devons faire ce que la France fait très bien : créer de la valeur ajoutée avec de la réglementation. Nous pourrions prévoir certaines dérogations aux règles d'urbanisme. Par exemple, autoriser dans un immeuble la construction d'un étage supplémentaire, si le propriétaire s'engage à faire de ses biens des logements sociaux.
Et concernant la lutte contre les discriminations, que reste-t-il à faire ?
Dans la classe politique, la haute fonction publique, ou encore les hôpitaux, il y a peu de gens issus de l'immigration. Si ne serait-ce qu'un dixième des juges avait la même couleur de peau que les prévenus assis sur le banc, je suis persuadé que cela changerait la donne. Pourquoi y a-t-il de telles discriminations ? À cause du recrutement dans les facultés, du système de parrainages dans les écoles ? S'il n'y a pas de personnes originaires des quartiers dans votre entreprise, demandez-vous pourquoi ! Il faut crédibiliser notre discours, le rendre cohérent. Sinon l'enfant ne comprend pas et se rebelle. "Et aujourd'hui, que reste-t-il à un enfant des quartiers ? Rien. La Harley Davidson, ça ne marche plus !"
11/02/2013, Marc Leplongeon
Source : Le Point.fr
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