Un député européen de la Ligue du Nord, l'Italien Mario Borghezio, a été ovationné samedi à la convention d'un mouvement d'extrême droite dans le sud de la France lorsqu'il a crié à la tribune: "vive les blancs de l'Europe", "vive notre race".
Habitué des dérapages, l'eurodéputé était l'invité de la convention du Bloc identitaire, un mouvement français d'extrême droite fondé en 2002 et spécialisé dans l'activisme sur internet, qui revendique 2.000 adhérents.
M. Borghezio, qui s'exprimait en français, s'est d'abord enthousiasmé pour les yeux bleus des femmes, "bleu dans un peuple qui veut rester blanc", avant de lancer sous les ovations: "Vive les blancs de l'Europe, vive notre identité, notre ethnie, notre race".
"Quand notre patrie charnelle est envahie, il faut bâtonner", a-t-il ajouté.
Avant lui, le président du Bloc identitaire, Fabrice Robert, s'en est pris à la tribune à la loi française qui punit notamment l'incitation à la haine raciale, y voyant un moyen de "bâillonner toute expression de fierté autochtone (...) pour faire passer la pilule de la submersion migratoire".
Le mouvement de jeunesse du Bloc identitaire, Génération identitaire, a fait parler de lui en occupant le 20 octobre le chantier d'une mosquée en construction à Poitiers, où selon l'Histoire de France Charles Martel arrêta l'avancée des armées arabes en Europe en 732.
03 nov 2012
Source : AFP
Les écologistes suisses, exploitant le malaise causé par le niveau de population atteint dans leur pays enclavé au coeur de l'Europe, ont présenté vendredi au gouvernement une pétition de 120.000 signatures pour exiger un référendum sur la limitation de l'immigration.
Dans le système suisse, qui fonctionne suivant un principe de démocratie directe, une collecte de 100.000 signatures est nécessaire afin de soumettre une cause à un vote national. Des référendums ont lieu jusqu'à quatre fois par an une fois que le gouvernement a fixé les dates des scrutins.
Ecopop, une organisation qui fait campagne sur les sujets environnementaux et de société, a remis vendredi des boÂŒtes contenant les signatures soutenant leur initiative intitulée "stopper la surpopulation pour préserver les ressources naturelles."
L'association appelle à une limitation de la croissance de la population suisse due à l'immigration à 0,2 % par an. Elle demande également que le gouvernement consacre au moins 10 % de son budget destiné à l'aide internationale à des mesures pour soutenir le planning familial à l'étranger.
"La pression sur la terre, la nature et la campagne est considérable et la qualité de vie se détériore continuellement en raison du manque d'espace vital", explique Philippe Roch, ancien directeur du Département fédéral de l'environnement et membre d'Ecopop.
L'initiative d'Ecopop reflète les inquiétudes croissantes de voir naÂŒtre un phénomène de surpeuplement parmi les habitants de la Suisse, où la population a franchi la barre des huit millions cette année, soit une augmentation de plus de 140 % depuis 1990.
2 novembre 2012 Caroline Copley, Juliette Rabat pour le service français
Source : Reuters
La Une d'un hebdomadaire marocain, intitulée "Le péril noir" avec en arrière-plan le visage d'un migrant subsaharien, a suscité un début de polémique vendredi au Maroc, une ONG dénonçant un acte "raciste".
Cette Une a immédiatement fait l'objet de nombreux commentaires critiques sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, une page "Contre le racisme véhiculé par le journal Maroc Hebdo" a ainsi rapidement été créée.
Contacté par l'AFP, le directeur de publication du magazine, Mohamed Selhami, a reconnu que ce titre ne pouvait "pas ne pas susciter de polémique". "Mais notre intention n'a aucune dimension raciste, loin de là", a-t-il assuré.
"Notre objectif était d'attirer l'attention des autorités marocaines pour mettre un terme à la situation dramatique dans laquelle les subsahariens vivent", a fait valoir M. Selhami.
Sous son titre, en caractère jaune, Maroc Hebdo détaille les enjeux du dossier, selon lui: "Des milliers de subsahariens clandestins au Maroc" qui "vivent de mendicité, s'adonnent au trafic de drogue et à la prostitution". "Il font l'objet de racisme et de xénophobie", ajoute aussi le journal, évoquant "un problème humain et sécuritaire pour le pays".
"Cette une est insoutenable. C'est un acte raciste et discriminatoire", a réagi auprès de l'AFP Hicham Rachidi, du Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem), ajoutant réfléchir à la possibilité d'une action en justice.
Le Maroc est en première ligne dans la question de la lutte contre l'immigration clandestine.
Selon des associations des droits de l'Homme, entre 20.000 et 25.000 clandestins d'origine subsaharienne se trouvent actuellement au Maroc.
Une ONG locale a récemment alerté les autorités sur des actes de racisme et de violences dans le cadre de leur expulsion.
3/05/2012
Source : AFP
Les services de la garde civile et de la police espagnole ont procédé à l'arrestation, depuis mai dernier, d'un total de 35 trafiquants d'êtres humains dans le cadre de l'Opération "Indalo 2012", initiée par l'Agence européenne de contrôle des frontières extérieures de l'Europe "Frontex ", indique-t-on, samedi, de sources officielles à Madrid.
Cette opération, menée avec la participation des effectifs de la Slovaquie, de l'Italie, de l'Islande, de Luxembourg, de la Belgique, de la France et du Portugal, a permis l'interception de 169 embarcations et l'arrestation de 2.245 personnes, "victimes de réseaux dédiés à l'immigration clandestine", indique un communiqué du ministère espagnol de l'intérieur.
L'opération "Indalo 2012", qui a débuté en mai et s'est achevée en octobre, et qui s'est déroulée dans les eaux d'Almeria, Grenade, Murcie, Malaga, et Algésiras, a également permis d'effectuer des actions de lutte contre le trafic de drogue, la pollution maritime et contre la criminalité transfrontalière, ajoute la même source.
En ce qui concerne le trafic des stupéfiants, le dispositif de surveillance maritime et aérienne mis en place a abouti à l'arrestation de 84 trafiquants et la saisie 30.368 kg de haschich, précise le communiqué qui fait état de la saisie lors de cette période notamment de 32 embarcations et de onze véhicules utilisés dans ce trafic illicite.
Un total de six avions de surveillance, deux navires, un hélicoptères, outre des groupes d'experts en matière de l'immigration et des équipes d'investigations, ont participé à cette opération.
3/05/2012
Source : MAP
La cinquième édition du Forum des compétences marocaines Careers in Morocco ouvrira ses portes le 10 novembre à Dar Al-Maghrib à Montréal, indique un communiqué des organisateurs.
Evènement phare de rapprochement entre la sphère économique marocaine et les compétences marocaines de l'Amérique du Nord, le Forum sera l'occasion pour les entreprises marocaines de communiquer sur leurs métiers et faire valoir leurs spécificités.
La diaspora marocaine d'Amérique du Nord devrait, à cette occasion, s'informer des opportunités de carrière et d'entreprenariat qu'offre le marché de l'emploi marocain.
Plus de 1.500 compétences marocaines seront attendues à cette édition qui connaîtra la participation de plus d'une dizaine de sociétés et organismes marocains opérant dans divers secteurs d'activité, précise le communiqué.
Le Forum Careers in Morocco est une initiative qui a pour but d'optimiser la contribution des Marocains résidant à l'étranger au développement économique et social du Maroc et leur implication dans les grands chantiers de développement humain.
2/05/2012
Source : MAP
La ville française d'Orléans (Centre) abrite du 5 au 10 novembre une semaine culturelle dédiée au Maroc, a-t-on appris auprès de l'association initiatrice "Convergence à La Source", constituée de membres de la communauté marocaine établie dans la région.
La semaine, qui sera inaugurée par le ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, M. Abdellatif Maâzouz, est organisée en partenariat avec son département, le Conseil de la Communauté des Marocains à l'Etranger (CCME) et le Consulat général du Maroc à Orléans.
Cette initiative, soutenue par la ville d'Orléans et le Conseil régional du Centre, s'inscrit dans le cadre d'une série de manifestations culturelles, d'échanges et de fêtes, auxquelles adhérent les membres de la communauté marocaine, fortement impliquée dans le développement local, dans un souci de "rapprochement et d'une meilleure connaissance mutuelle" avec les autres communautés.
La Semaine, qui se veut également "une action de sensibilisation autour du Maroc et des Marocains résidant à Orléans", vise notamment à faire connaître "les changements positifs" que connaît le Maroc, à la lumière de la nouvelle constitution, en mettant l'accent sur "les priorités qui consolident l'Etat de droit et la séparation des pouvoirs, tous les nouveaux droits acquis, ou en projet, par les Marocains résidant à l'étranger tant au Maroc qu'en France".
M. Dirss El Yazami, président du CCME et du Conseil National des droits de l'Homme (CNDH), animera dans ce cadre une conférence sur "la Citoyenneté et la démocratie participative, tant au Maroc qu'en France, des Marocains résidant à l'étranger".
Le programme comprend également une autre conférence sur "la régionalisation avancée au Maroc et les leçons à tirer de la décentralisation en France" et une autre sur "l'expérience de la coopération décentralisée entre la Région Centre (France) et la Région de Meknès-Tafilalet" avec la participation des présidents des deux régions: François Bonneau et Said Chbaatou.
Dans sa programmation artistique, la Semaine du Maroc à Orléans prévoit notamment une exposition d'art plastique où les visiteurs pourront apprécier les oeuvres des artistes Mohamed Mostafa, Malika Lazar, Saida Echahbouni, Hamid Jarboui et Rabia El Quotbi, ainsi qu'une soirée musicale avec la participation du groupe local MIMOZA, "expert en Dakka, Marrakchia et Aissaouia", qui revisitera "tout un répertoire de musique populaire de diverses régions du Maroc".
La Semaine sera clôturée par la projection en avant-première du film marocain à succès "Les Chevaux de Dieu", en présence de son réalisateur Nabil Ayouch qui prendra part à un débat autour du film, une occasion également pour aborder "la dynamique positive qui caractérise le développement du cinéma marocain, aussi bien sur le fond que sur le forme, durant la dernière période", selon les initiateurs.
2/05/2012
Source : MAP
Le ministre délégué auprès du Chef du Gouvernement chargé des Marocains résidant à l'étranger, Abdellatif Mâzouz, effectuera du 06 au 10 novembre une visite de travail en France qui comprendra la région parisienne et la circonscription consulaire d'Orléans (centre), a annoncé son service de presse.
Cette visite, qui vise "la consolidation des liens traditionnels d'amitié et de coopération entre le Maroc et la France", permettra une "concertation plus affirmée" en vue d'une mise à contribution optimisée du patrimoine commun que constitue la communauté marocaine résidant dans ce pays, la plus importante au monde avec près de 1,5 million de personnes, ainsi qu'une meilleure prise en charge de ses affaires et intérêts.
A cette occasion, M. Mâzouz rencontrera plusieurs ministres et hauts responsables politiques français avec lesquels il s'entretiendra de divers sujets sociaux, culturels et économiques concernant les Marocains résidant à l'étranger dont, notamment, l'enseignement de la langue arabe, la promotion du codéveloppement ou encore l'amélioration des conditions de vie des retraités et personnes âgées parmi nos concitoyens de France.
Au cours de cette visite, le ministre délégué tiendra des réunions élargies avec les cadres associatifs et les membres de la communauté marocaine établie en France. Il présidera, par ailleurs, une conférence réunissant les compétences économiques marocaines intéressées par la promotion des investissements au Maroc.
Cette conférence traitera de la stratégie adoptée par le Maroc pour mobiliser ses compétences à l'étranger et promouvoir leurs investissements et leur contribution à son développement. Elle tentera d'exposer, par des exemples concrets de cas de réussite, la démarche visant à faire de ce capital humain un facteur de développement des relations gagnant-gagnant entre les pays de résidence et le Maroc.
2/05/2012
Source : MAP
Depuis 2008, la Grèce ne pouvant plus supporter le poids de sa dette se voit imposer plusieurs plans d'austérité, qui détruisent l'État social (baisse du salaire minimum, baisse des retraites, gel des salaires dans le secteur public, etc). Cependant la situation économique ne s'améliore pas et même se détériore. Ainsi, une grande misère sociale se développe, la Commission Européenne souligne en 2012 que 68% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage atteint 25,1% de la population active en juillet 2012 (contre 17,8% en 2011).
En même temps la Grèce connaît une instabilité politique. Les élections législatives de juin 2012 voient la victoire de la droite avec le parti Nouvelle Démocratie qui compose un gouvernement avec les sociaux-démocrates du Pasok.
Aux élections législatives de juin 2012, le parti néo-nazi Aube Dorée obtient 7% des voix et remporte ainsi 18 sièges (sur 300). Alors qu'auparavant, cette formation politique n'avait jamais remporté plus de 0,29% aux élections et était donc absent du parlement.
Fondement idéologique
Cette formation politique d'extrême-droite est née dans les années 1980 autour de la formation de la revue du même nom Aube Dorée. Ne cachant pas sa sympathie pour le nazisme, la croix gammée est présente sur la revue. Pappas, actuel député d'Aube Dorée, écrit en 1983 dans cette revue : « Le Führer du Reich allemand, ce visionnaire de la nouvelle Europe, et Eva Braun, se suicideront à 15 h 30 le 30 avril 1945. Le même jour, le 30 avril et 38 ans plus tard, nous, les Grecs nationaux-socialistes, serons au garde-à-vous pour saluer avec le Salut Éternel et nous observerons une minute de silence. S’embrase dans nos cœurs la foi dans les paroles de Hitler : "les prochaines générations me rendront justice". S’embrase dans nos cœurs la confiance en la Victoire. La Victoire sera nôtre. Une Victoire qui marquera la cosmogonie nationale-socialiste et l’anéantissement de l’empoisonneur de tous les peuples : le judaïsme international. ». L'idéologie d'Aube Dorée est clairement affichée.
Intensification et planification des violences
Cette formation politique néo-nazie se caractérise par une violence non dissimulée. Comme le montre l'acte violent du porte parole et député d'Aube Dorée frappant sa collègue communiste sur un plateau télé.
Mais depuis plusieurs mois, le nombre d'agressions xénophobe se multiplie en Grèce. Un réseau de 23 associations en a comptabilisé 87 depuis janvier 20121, selon ce réseau la présence de membres d'Aube Dorée dans ces agressions a été constatée. Ce réseau, présent uniquement dans les grandes villes, parle d'une nombre bien plus important d'agressions mais difficile à comptabiliser du fait la peur des victimes à témoigner.
Parmi ces multiples agressions xénophobes, on peut citer l'assassinat au couteau par 5 personnes d'un jeune iranien de 19 ans sortant d'une mosquée le 12 août dernier à Athènes2. L'attaque nocturne de cinq pêcheurs égyptiens par 20 personnes. Une des victimes souffre d'une double fracture de l’os maxillaire inférieur et nasal. Ou encore l'attaque d'un cuisinais albanais en août dernier. Autre exemple, Marie Laure Veilhan (française vivant dans le nord du Péloponèse depuis 20 ans) témoigne sur France Inter3 de ces attaques : « il y a eu des attaques à Patras […], il y a eu des tabassages, il y a eu un meurtre, il y a un tunisien qui s'est fait attaqué à coup de couteau, il y a des attaques répétées » elle attribue ces attaques à des « bataillons d'assaut » d'Aube Dorée. La liste est longue. Mais dans toutes ces attaques, la présence des membres d'Aube Dorée est dénoncée. Dans une publication4 de juin 2012, Human Right Watch juge qu' « un nombre incalculable d'attaques ne sont jamais médiatisées ». Ces attaques visant toujours des individus jugés comme immigrés.
Mais ces attaques se sont étendues à d'autre groupes sociaux, en effet des tracts ont été distribués dans les clubs du quartier gay d'Athènes avec pour message : « Vous êtes les prochains, après les immigrés ». Ces violences s'étendraient donc aujourd'hui aux homosexuels mais également aux personnes handicapées5. Les agresseurs sont des groupes d'hommes (jusqu'à une vingtaine d'individus), se déplaçant souvent à moto, armés de batte de base-ball ou de couteau.
Ces attaques organisées se déroulaient au départ la nuit, mais ces agresseurs commencent maintenant à attaquer le jour. Ceci montre la relative tranquillité que ressentent les agresseurs, qui ne se sentent même plus obligé d'opérer la nuit.
Sympathisants d'Aube Dorée dans la police grecque?
En effet, les agresseurs de ces faits sont rarement inquiétés par les forces de l'ordre. D'une part, car les immigrés victimes des agressions ne déposent pas toujours plainte par peur de se faire arrêter. Le gouvernement s'est effectivement engagé à lutter contre l'immigration avec un discours aux relents xénophobes : le ministre (de droite) de l'Ordre public, Nikos Dendias considère l'immigration comme une "invasion". D'autre part, Aube Dorée est très populaire chez les policiers, l'hebdomadaire To Vima a réalisé une enquête6 auprès des bureaux de vote proches des casernes de policier, selon les conclusions de cette enquête plus de la moitié des policiers auraient voté pour Aube Dorée aux élections législatives de juin 2012. Ainsi venir protester contre ces agressions auprès des principaux sympathisants paraît dangereux pour plusieurs victimes.
Un journaliste témoigne de cette connivence entre la police grecque et le parti néo-nazi, les faits relatés se passent devant un théâtre où est jouée la pièce de l'américain Terrence McNally, Corpus Christi mettant en scène le Christ et des apôtres homosexuels. Accompagnés de fondamentalistes orthodoxes, des militants et quatre députés d'Aube Dorée sont présents et protestent violemment contre la tenue de cette pièce : « Devant l’entrée de la salle, il y avait des prêtres et des membres de l’Aube Dorée qui déchiraient les affiches du spectacle et les piétinaient. J’ai sorti mon téléphone portable pour prendre des photos pour le blog. Cinq membres de l’Aube Dorée et un policier m’ont encerclé. Ils m’ont tiré sur le côté, m’ont insulté, m’ont tiré la barbe, craché au visage, et m’ont frappé à l’estomac. Ils m’ont demandé : « Êtes-vous un journaliste? » J’ai répondu « J’écris pour lifo », dans l’espoir d’échapper à un passage à tabac. Le contraire est arrivé. Il y avait des flics à proximité. Je leur ai crié « Ils me battent, faites quelque chose ! » Réponse: « Je n’ai rien, déplacez vous sur le côté s’il vous plaît »[...] J’ai commencé à avoir peur et je me suis éloigné de l’entrée. Ils m’ont crié « Va-t’en, sale pédé, va sucer la bite de quelqu’un d’autre ! » Je me suis retourné pour observer. Un député connu de l’Aube Dorée me suivait. Il m’a frappé deux fois au visage et m’a fait tomber. [...] Le député de l’Aube Dorée me donne des coups de pieds. Des policiers sont exactement à deux pas de là. Ils ont le dos tourné. A plusieurs reprises, j’ai crié aux flic « ils me tabassent, faites quelque chose ! » Ils restent le dos tourné et s’éloignent. »7. Ce journaliste n'a pas porté plainte, par peur de divulguer ses informations personnelles, qui pourraient se retrouver directement dans les mains d'Aube Dorée.Mediapart rapporte les paroles d'un député d'Aube Dorée à cette manifestation contre la tenue de cette pièce mise en scène par un greco-albanais : « Sales pédés, vous allez y passer, vous comprenez ? C'est fini pour les pédés. Allez, les enculés... Connards d'acteurs. Regarde-moi espèce de pute, ton heure viendra. Oui, oui, filme-moi, mais ton heure viendra (...) Trous du cul d'Albanais baisés. ».
Manque de critique dans la médiatisation d'Aube Dorée
Aujourd'hui, Aube Dorée est crédité de 10 à 15% d'intentions de vote. Une des raisons de ce succès est son image de parti « social », organisant des distributions de nourriture pour les citoyens grecs, des « banques de sang » pour les grecs, tout cela relayé massivement par les médias nationaux. Dimitris Psarras, journaliste spécialiste de l'extrême droite grecque, révèle que ces événements ont lieu uniquement quand les médias invités sont présents. Dimitris Pasrras explique ce manque d'esprit critique des médias grecs, par le fait que « parler d'Aube Dorée dans une émission de télévision, c'est de l'audimat assuré ». Ainsi, la majorité des médias grecs traite Aube Dorée comme un parti classique, invitant ses dirigeants sur les plateaux télé. Même des journaux français comme le Monde ne s'interroge pas sur la véracité de ces actions sociales en écrivant : « Sur le terrain, les militants d'Aube dorée ont tissé des réseaux d'aide aux habitants »8.
Le gouvernement grec est passif face à cette montée de la violence raciste, il reste occupé à remettre les comptes publics à l'équilibre. Anecdote qui illustre cette passivité : Eléni Zaroulia, député d'Aube Dorée et épouse du dirigeant de ce parti, a été nommée début octobre pour représenter le parlement grec auprès d'un comité anti-discrimination du Conseil de l'Europe. Cette même personne, a parlé des immigrés dans les termes suivants : « sous-hommes qui ont envahi notre patrie, avec toutes les maladies qu'ils trimballent ». Face à cela, le gouvernement reste passif et ne fait que rappeler son désaccord avec la ligne politique d'Aube Dorée.
04 novembre 2012, Justin Delepine
Source : Médiapart
On pouvait s'en douter, mais peut-être pas à ce point. La population active immigrée est deux fois plus touchée par le chômage. En 2011, 16,3 % de ses travailleurs figuraient sur les listes des demandeurs d'emploi, contre 8,5 % pour le reste de la population non immigrée, selon une étude que vient de publier le ministère du Travail.
Plus frappant, ses auteurs pointent une sorte « d'inégalité dans l'inégalité » des immigrés par rapport à l'emploi. Le taux de chômage des ressortissants du Maghreb se chiffrait ainsi à 23 % l'an dernier, soit un niveau presque trois fois plus élevé que chez les non-immigrés. Les travailleurs originaires d'Afrique ne sont pas loin derrière, à 22 %.
Autre surprise, la crise de l'emploi touche moins les Portugais et les Espagnols installés en France que la population non immigrée de celle-ci. Seuls 5,6 % des premiers et 7,4 % des seconds étaient au chômage l'an dernier. Les Italiens ont fait un peu moins bien : 8,5 %.
Statistiquement, les Asiatiques originaires d'Indochine (Laos, Vietnam, Cambodge) occupent une position intermédiaire. Avec un taux de demandeurs d'emploi de 11,4 %, ils se situent entre les Européens du Sud et les immigrés venus du Maghreb. Autre constat, la précarité de l'emploi touche plus souvent les travailleurs nés en Afrique : 20 % sont en contrat temporaire. C'est deux fois plus que ceux originaires de la communauté européenne.
Ségrégation professionnelle
La ségrégation qui s'exerce au niveau des professions exercées, selon que l'on soit immigré ou non, est élevée. Un tiers des emplois de maison et 29 % des agents de gardiennage et de sécurité se recrutent parmi les immigrés. Ceux-ci sont également surreprésentés dans le bâtiment, les travaux publics, les ouvriers du textile et du cuir, les cuisiniers ou encore les agents d'entretien, proportionnellement à leur nombre.
En 2011, l'Hexagone comptait 4 millions d'immigrés âgés de 15 à 64 ans, soit 10 % de la population en âge de travailler. Parmi eux, 30 % viennent de l'Union européenne, 31 % du Maghreb, 15 % d'Afrique subsaharienne et 24 % d'un pays européen situé hors UE ou d'un continent autre que l'Afrique. Enfin, la participation des immigrés au marché du travail est comparable à celle des non-immigrés pour les hommes, mais inférieur pour les femmes.
05/11/2012, Joel Cossardeaux
Source : Les Echos.fr
Philippin d'origine, lauréat du prestigieux prix Pulitzer, Jose Antonio Vargas révélait en 2011 être un immigré clandestin. Un choc dans le pays. Depuis, il se bat pour la cause des candidats au rêve américain.
Il a couvert la campagne électorale de 2008 pour le Washington Post. A écrit pour le prestigieux New Yorker l'un des portraits les plus fouillés de Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook. A remporté le prix Pulitzer, la récompense suprême du journalisme outre-Atlantique. Pourtant, Jose Antonio Vargas risque d'être expulsé des Etats-Unis.
En juin 2011, le journaliste lâche une bombe. Dans un long récit autobiographique publié dans le New York Times, ce Philippin, installé aux Etats-Unis depuis son enfance, révèle être un immigré clandestin. Un « coming out » décidé dans un moment de découragement, après l'échec politique du Dream Act, un projet de loi visant à régulariser certains sans-papiers. Son geste provoque une déflagration médiatique et relance le débat sur l'immigration aux Etats-Unis.
Aujourd'hui, Jose Antonio Vargas gère un emploi du temps de businessman. Il nous aura fallu trois semaines de mails, de messages sur Facebook et Twitter, de coups de téléphone... pour décrocher une interview. Quand on le rencontre enfin, il a les traits tirés, l'air fatigué. Comme pour se justifier, il nous montre son agenda surchargé. Un jour à New York, le lendemain dans le Wisconsin, le surlendemain dans le Minnesota... pour une multitude de conférences et de rencontres. « Je n'ai pas le droit de douter, de flancher », dit-il, comme pour se donner du courage. A 31 ans, le jeune homme a créé le mouvement indépendant « Define American ». Son but ? Interpeller les politiques sur la question de l'immigration clandestine, permettre aux sans-papiers de raconter leur histoire et inciter les citoyens à s'emparer enfin du sujet.
Incroyable parcours
Parler immigration, origine, identité américaine... c'est justement ce que Jose Antonio Vargas est venu faire, un mois avant l'élection présidentielle, à l'université de Louisville, dans le Kentucky. Une nouvelle étape dans son interminable croisade, au coeur d'une région faite d'usines automobiles, de mines de charbon et d'immenses pâturages. Ici, l'immigration est marginale mais les débats politiques restent traversés par les thématiques de l'« invasion » et de la « concurrence déloyale » sur le marché du travail. Le 6 novembre prochain, le Kentucky va à coup sûr voter pour Mitt Romney. Jose Antonio Vargas s'en moque – lui s'attache à faire évoluer les consciences. Pendant près d'une heure et demie, ce soir-là, il va donc assurer le show sur la scène d'un des bâtiments du campus et raconter, devant une salle captivée par son franc-parler, son incroyable parcours.
Jose Antonio Vargas est né en 1981, aux Philippines. Mais son histoire commence réellement en 1993 – « Avant, je n'ai pas de souvenirs », dit-il. Un matin de cette année-là, dans sa maison non loin de Manille, sa mère le réveille. « Ma valise était prête, un taxi m'attendait », se rappelle-t-il. Direction l'aéroport, où un « oncle » sorti de nulle part l'attend. Sa mère le laisse dans les mains de cet inconnu, avec un seul conseil : « Si on te demande ce que tu viens faire aux Etats-Unis, dis que tu vas à Disneyland. » En fait, « l'oncle » est un passeur grassement rémunéré, qui va l'emmener avec de faux papiers en Californie. Il faudra beaucoup de temps à Jose pour pardonner cet « abandon » et comprendre que sa mère, qui n'avait pas réussi à obtenir de visa, a décidé de lui « offrir », à lui seul, un avenir meilleur. Aux Etats-Unis, Jose débarque chez ses grands-parents, installés légalement depuis les années 1980. Dans son imaginaire d'enfant philippin, il les voyait millionnaires – en fait, son grand-père est vigile, sa grand-mère serveuse.
Jose grandit sans se poser de questions. « J'entendais parler des sans-papiers à la télé mais je ne me sentais absolument pas concerné. » En 1997, alors qu'il souhaite obtenir son permis de conduire, une employée de l'administration lui rend sa carte verte, censée justifier son statut de résident : « Elle est fausse. Ne reviens plus ici. » Paniqué, l'ado prend son vélo, fonce à la maison, tombe sur son grand-père qui, honteux, finit par lui dire la vérité. « D'un coup, le monde dans lequel je vivais s'est effondré », résume-t-il.
Vraie paranoïa
Pendant quatorze ans, Jose va porter ce lourd secret. Il s'étourdit dans le travail, passe ses journées à la bibliothèque, multiplie les stages – comme s'il devait constamment faire ses preuves de « bon citoyen ». A son entourage, il révèle d'un coup son homosexualité, comme si cette réalité-là était plus facile à livrer. Dans un pays où il n'existe pas de carte nationale d'identité, il finit par obtenir un permis de conduire, et s'inscrit à l'université de San Francisco, où il étudie le journalisme. En 2004, Jose le bûcheur se fait embaucher au Washington Post. Il publie des reportage remarqués, notamment sur l'épidémie de sida dans la capitale fédérale. En 2009, il s'installe à New York. En apparence, il vit le rêve américain. En réalité, il contrôle tout ce qu'il dit, évite les questions personnelles, développe une vraie paranoïa. « Ça me rongeait de l'intérieur », reconnaît-il aujourd'hui.
En 2010, l'échec du Dream Act sert de déclic. Jose se sent trahi. Comment un pays qui compte 12 millions de clandestins peut-il échouer à trouver un consensus politique pour les régulariser ? Comment une nation bâtie sur l'idée même d'immigration peut-elle fermer les yeux sur ses aspirants citoyens ? La politique ambiguë d'Obama, qui avait promis de réformer le système mais a expulsé près de 400 000 clandestins par an – plus que Bush ! –, finit de le convaincre. En quelques jours, il écrit son histoire, simplement intitulée Ma vie de sans-papiers, pour casser l'image du clandestin invisible, forcément plongeur dans un restaurant ou femme de ménage dans un hôtel. Le New York Times publie l'article. Sa nouvelle vie de porte-parole commence. Aucune possibilité de faire marche arrière.
« C'est de loin le reportage le plus passionnant de ma carrière, celui aussi où je suis le plus impliqué », dit-il aujourd'hui. En un peu plus d'un an, Jose Antonio Vargas a sillonné le pays, multiplié les conférences, donné des dizaines d'interviews, interpellé par vidéo la secrétaire d'Etat Hillary Clinton (elle lui a répondu). A chaque fois, il exige des régularisations et répète les mêmes réalités : les Etats-Unis n'ont jamais été aussi divers. Sur 309 millions d'habitants, ils comptent désormais 50 millions de Latinos, 39 millions d'Afro-Américains, 18 millions d'Asiatiques. Des minorités en plein boom démographique, qui pourraient bientôt bouleverser la donne politique. En 2008, elles représentaient un quart du corps électoral. Cette année, encore plus nombreuses, elles peuvent faire basculer l'élection, grâce à leur implantation dans les « swing states », ces Etats cruciaux pour remporter la victoire. Et d'ici à 2050, elles pourraient devenir... majoritaires.
Nouvel électorat
Ces chiffres, Jose sait qu'ils jouent en sa faveur. Pour gagner les futures élections, les grands partis n'ont d'autre choix que de séduire ce nouvel électorat, largement favorable à un assouplissement des lois liées à l'immigration. Il faudra donc redéfinir les règles, mettre en avant des politiques d'intégration, prendre soin des plus faibles. Certes, l'actuelle campagne a surtout été dominée par la crise économique, Mitt Romney n'est pas entièrement revenu sur ses positions extrémistes (il avait annoncé vouloir instaurer des lois « si répressives que les clandestins partiront d'eux-mêmes ») et Barack Obama a évité ce sujet sensible. Mais demain, la donne changera, forcément. En juin dernier, comme le début d'une prise de conscience de la société américaine, Jose Antonio Vargas a fait la couverture du très influent magazine Time, en compagnie d'autres clandestins. Le titre clamait : « Nous sommes Américains. » Et cet été, la Maison-Blanche a décidé de geler les expulsions, pendant au moins deux ans, des jeunes clandestins titulaires d'un diplôme ou ayant servi dans l'armée.
Ce soir-là à Louisville, après sa conférence, Jose Antonio Vargas a donné rendez-vous à quelques étudiants dans un bar. Il y a là des garçons qui parlent fort, des filles qui rigolent entre elles. Des jeunes comme les autres. Tous sans papiers. « Pour moi, Jose est un modèle, raconte Ivan, qui a traversé à pied la frontière américano-mexicaine lorsqu'il avait 10 ans. Il est le seul à raconter exactement à quoi ressemblent nos vies. » Comme lui, ces derniers mois, des milliers de clandestins fatigués de se cacher ont fait leur « coming out », sur Internet ou dans les médias locaux. « Plus on sera nombreux à parler, plus le regard que l'on porte sur nous changera », affirme dans un sourire Lisa, une Suédoise de 23 ans, qui attend de recevoir son permis de séjour temporaire, promis par Obama.
Expulsé à tout moment
Pour Jose Antonio Vargas, en tout cas, c'est trop tard. Le gel des expulsions prévu par Obama est réservé aux moins de 31 ans – il est plus vieux de quelques mois. Quelle solution, alors ? S'il veut réintégrer le circuit officiel, faire une demande de carte verte, le journaliste doit repartir aux Philippines et prendre le risque de subir une interdiction de territoire américain de dix ans. Impensable pour quelqu'un qui n'est pas retourné dans son pays d'origine depuis ses 12 ans. Ne reste plus qu'à espérer que le prochain président s'attellera avec pragmatisme à la réforme et changera la loi. En attendant, Jose Antonio Vargas continue son combat à travers le pays, en sachant qu'il peut être expulsé à tout moment. Le lendemain de notre rencontre, sur une route du Minnesota, où il allait tenir une nouvelle conférence, il s'est fait arrêter au volant d'une voiture de location. Son permis de conduire étant invalide, car il reposait sur un faux certificat de domiciliation, le policier l'a placé en détention puis transféré aux services de l'immigration. A quelques semaines de l'élection présidentielle, le clandestin le plus célèbre d'Amérique a fini par être relâché. Son statut l'a protégé. Mais s'il ne s'était pas appelé Jose Antonio Vargas, son rêve américain se serait peut-être arrêté là.
27/10/2012, Lucas Armati
Source : Télérama n° 3276
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"J'ai fait de longues études, j'avais beaucoup d'expérience dans mon domaine, je parle quatre langues et, malgré tout, j'ai dû quitter mon pays." Le constat est amer et sans appel. Poussée par la crise, comme beaucoup de ses compatriotes, Carmen Garcia Pinacho n'a pas eu le choix. Elle a quitté l'Espagne en janvier 2010.
Direction Paris. Architecte espagnole de 37 ans, elle n'a guère tardé à trouver un emploi et se félicite de sa décision, mais elle a parfois le blues. "J'ai toujours voulu avoir une expérience à l'étranger. Mais parfois je sens que je n'ai pas la possibilité de revenir. Et cela me donne le vertige."
Selon les estimations des experts, difficiles à réaliser du fait de la libre circulation des travailleurs en Europe, entre 50 000 et 300 000 Espagnols auraient plié bagage pour fuir le chômage qui frappe un quart de la population active depuis 2009.
Mme Garcia Pinacho, membre d'un collectif particulièrement touché par l'explosion de la bulle immobilière en 2008, n'y a pas échappé. "Je travaillais dans une agence de taille moyenne. J'ai terminé les trois chantiers en cours, puis plus rien", raconte-t-elle.
"JE PARLAIS LA LANGUE"
Quelques entretiens sans suite, des concours sans résultat et neuf mois de chômage la décident à débarquer dans la capitale française. Avec deux atouts : "Je n'avais pas de crédit immobilier à rembourser et je parlais la langue, car j'ai étudié au lycée français de Madrid."
Dès les premiers curriculum vitae envoyés, elle enchaîne les entretiens d'embauche, profitant de l'excellente image des architectes espagnols à l'étranger. Une réputation fondée sur leur formation, qui inclut de solides connaissances en ingénierie.
Alors qu'à Madrid toutes les portes lui étaient fermées, elle se retrouve à devoir choisir entre trois entreprises différentes, dont Bouygues, et décide d'accepter l'offre du studio de Dominique Perrault, l'architecte de la Bibliothèque nationale de France, où elle travaille depuis.
"À LONDRES, À BERLIN, EN BELGIQUE, MÊME EN CHINE"
"Je suis très contente. J'ai un emploi enrichissant dans un cabinet réputé et je travaille sur des projets importants, comme celui du pavillon Dufour au château de Versailles", souligne Mme Garcia Pinacho.
En comparaison avec ses amis architectes restés en Espagne, elle s'estime "heureuse". "C'est une tragédie, ce qui se passe là-bas. Ils cherchent tous à se reconvertir. Certains ont ouvert une boutique de vêtements pour enfants sur Internet. D'autres essaient de louer leur appartement pour retourner vivre chez leurs parents." Et beaucoup sont eux aussi partis "à Londres, à Berlin, en Belgique et même en Chine", énumère-t-elle.
Les hommes politiques espagnols ne semblent pas s'inquiéter du phénomène, comme en témoignent les propos de l'ancienne présidente de la région de Madrid, Esperanza Aguirre, qui déclarait en septembre que "si l'Allemagne a besoin de jeunes bien formés, Madrid peut les lui fournir".
Et d'offrir 20 000 cours d'allemand basique aux chômeurs. Tout, pourvu que cela permette d'alléger la pression sur l'emploi.
UNE "GÉNÉRATION PERDUE"
Pourtant, certains économistes s'inquiètent au contraire de voir partir les "cerveaux" et critiquent le fait que d'autres pays profitent à moindres frais d'une formation payée par l'Espagne.
"L'Espagne a investi énormément dans l'éducation, et finalement c'est une sorte de subvention pour les pays voisins. C'est extrêmement triste", souligne l'économiste et démographe au Conseil économique et social espagnol, Juan Antonio Fernandez Cordon, qui n'hésite pas à parler de "génération perdue".
"Nous pensions que l'émigration des années 1960 ne se reproduirait pas. Or, même si l'hémorragie que vit l'Espagne n'est pas comparable en volume, puisque près de 2 millions d'Espagnols étaient partis alors, elle est au moins aussi grave si on la mesure en énergie et en bagage intellectuel. Car ceux qui partent sont les jeunes les mieux formés, les plus entreprenants, et non pas la main-d'oeuvre peu qualifiée de l'époque. Il y a peu de chances qu'ils reviennent."
Mme Garcia Pinacho n'exclut pas de rentrer au pays, mais "pas avant cinq ans", le temps que l'économie sorte du marasme, estime-t-elle. "A moins que je ne rencontre un Français et ne fonde une famille ici..."
1/11/2012, Sandrine Morel
Source : Le Monde
En 2011, 4 millions d’immigrés âgés de 15 à 64 ans résident en France métropolitaine, représentant 10 % de la population en âge de travailler. 30 % d’entre eux sont nés dans un pays de l’Union européenne (UE), 31 % au Maghreb, 15 % en Afrique subsaharienne, et 24 % dans un pays européen hors UE ou sur un autre continent que l’Afrique.
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