mercredi 4 décembre 2024 19:46
mardi, 03 décembre 2024 17:51

FIFM: "La Mer au loin", une fresque intime sur l'immigration et la quête d'identité Spécial

La salle des ministres du Palais des Congrès de Marrakech a accueilli , le 1er décembre, la projection très attendue de La Mer au loin (Across the Sea), le deuxième long-métrage du réalisateur franco-marocain Saïd Hamich Benlarbi. Ce film, en compétition officielle pour l'Étoile d'or au Festival International du Film de Marrakech (FIFM), propose une plongée profonde et émotive dans les réalités de l'exil et des défis de la jeunesse maghrébine des années 1990. Avec cette œuvre, Saïd Hamich continue de tracer son chemin dans le monde cinématographique, porté par son expérience personnelle et son regard critique sur les thématiques de l'immigration et de l'identité.


Une histoire marquée par l’exil et l'espoir

La Mer au loin raconte le parcours de Nour, un jeune marocain de 27 ans interprété par Ayoub Gretaa, qui vit en marge de la société marseillaise. À travers des petits trafics et des soirées sans lendemain, Nour tente de survivre dans un environnement qui le confronte constamment à son passé et à la réalité de son exil. L’arrivée de Serge (Grégoire Colin), un policier aux multiples facettes, et de Noémie (Anna Mouglalis), sa femme, bouleverse le quotidien de Nour, plongeant le film dans un tourbillon d’émotions et de dilemmes existentiels.

Le film explore avec subtilité des thèmes universels : la quête de reconnaissance, l’appartenance, la discrimination et la lutte pour un avenir meilleur. La trajectoire de Nour symbolise celle de milliers de Maghrébins qui ont tenté leur chance au-delà de la Méditerranée, confrontés aux espoirs brisés et aux rêves inachevés.
Un projet personnel et collectif

Lors de la projection, Saïd Hamich Benlarbi, diplômé de la FEMIS et lauréat de la Fondation Lagardère, a exprimé sa reconnaissance envers les acteurs et les techniciens qui ont contribué à la réalisation de ce film. Ému, il a partagé l’importance de présenter son œuvre dans son pays d’origine, un retour aux racines qui l’a marqué profondément. Le cinéaste, qui avait quitté le Maroc à l’âge de 11 ans, apporte dans La Mer au loin des éléments inspirés de sa propre expérience d’exilé et des souvenirs de la diaspora des années 1990. Le film nous plonge dans l'univers d'errance de Nour et dans la vie nocturne marseillaise, où le raï de Cheb Hasni et d’autres musiques populaires résonnent comme un écho des espoirs et des peines de la communauté immigrée.
Une œuvre en compétition pour l’Étoile d’or

La Mer au loin se distingue non seulement par la qualité de son scénario mais aussi par la profondeur et la pertinence de ses questionnements sur l'intégration et les défis socio-économiques. En l’intégrant dans la sélection du FIFM, le film met en lumière la place du cinéma marocain sur la scène internationale, avec un message qui dépasse les frontières et résonne à travers le monde. La compétition est rude, mais La Mer au loin a su captiver le public, porté par la puissance de son récit et la finesse de sa réalisation.

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