Colette Bidet, membre de l’association UPPT, rappelle que les personnes accompagnées — en moyenne 25 individus par an, dont des enfants — ont fui leur pays pour des raisons de sécurité ou pour améliorer leurs conditions de vie. Après un parcours souvent éprouvant, elles arrivent en France avec un profond désir d’intégration :
« Elles veulent simplement régulariser leur situation, travailler et vivre normalement au sein de la société française. »
Pourtant, face à leurs demandes de régularisation, la préfecture délivre des OQTF, entraînant des mesures restrictives : assignation à résidence, obligation de se présenter en gendarmerie, confiscation de documents… Des décisions jugées injustes par les associations.
Un frein à l’emploi malgré un manque de main-d’œuvre
Didier Verdonck, également membre d’UPPT, souligne que ces décisions administratives ciblent des parents, des jeunes intégrés ou des travailleurs qualifiés, essentiels à l’économie locale. En effet, le Sud-Aveyron, comme de nombreuses régions françaises, est confronté à un manque de main-d’œuvre dans des secteurs clés : Bâtiment, Services à la personne ou encore dans la restauration
Les associations regrettent que ces OQTF empêchent les migrants de vivre dignement et d’envisager un avenir serein, malgré leurs efforts d’intégration :
« Les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent »
Annie Cailhol (UPPT) rappelle que, selon des études de l’OCDE ou du CEPII, les immigrés contribuent positivement à l’économie française à condition qu’ils puissent travailler légalement :
« Les immigrés rapportent autant ou plus qu’ils ne coûtent, grâce aux impôts et cotisations sociales qu’ils versent. »
Elle souligne que l’accueil de l’étranger est un principe constitutionnel, en lien avec la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité ».
Un appel à la justice et à la dignité
Pour le père Raphaël Buis, refuser le droit au travail aux migrants revient à les condamner à la clandestinité :
« Ces personnes veulent travailler, elles en ont les capacités et elles apportent un service indispensable. Leur interdire cet accès est profondément injuste. »
Les associations appellent ainsi à un changement de politique pour permettre aux migrants de participer activement à la société française et répondre aux besoins économiques locaux.