samedi 30 novembre 2024 03:55

Lorsqu’à la faveur de l’exercice rituel de la photo de groupe, les compétences médicales marocaines du monde entonnent l’hymne national sur la plateforme extérieure de la faculté de médecine de Casablanca, l’émotion est très forte.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a fourni, avec le soutien du Croissant-Rouge libyen, une assistance de première nécessité pour quelque 1.100 migrants retenus dans des centres à Qatroun et Mourzouq, à proximité de la frontière avec le Niger, dans le sud-ouest du pays.
Selon un communiqué du CICR, le nombre de personnes vivant dans ces centres fluctue de jour en jour, soulignant qu'en dépit des secours mis à leur disposition par les communautés locales et l'agence humanitaire libyenne LibAid, les migrants se trouvaient confrontés à des besoins toujours plus importants.
Ces gens, arrivés dernièrement des pays voisins, sont hébergés dans des conditions très précaires et manquent de vivres , a indiqué Kemal Kimyongur, délégué du CICR responsable des distributions.
"Du fait que nous vivons dans une ville frontière, nous sommes constamment sous pression", déplore Mohamed Ahmed Saleh, chef de l'administration locale de Qatroun.
Ces derniers mois, "nous avons observé une augmentation du nombre de migrants qui pénètrent en Libye. Nous sommes préoccupés par leurs conditions de vie. En plus de vivres et d'articles d'hygiène, ils doivent aussi pouvoir accéder à des soins de santé primaires et s'approvisionner en eau potable. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure de faire face à cette situation, raison pour laquelle nous avons demandé de l'aide", a-t-il dit.
Le CICR et le Croissant-Rouge libyen ont distribué du sel, du sucre, du riz, des pâtes, du concentré de tomate, de l'huile et d'autres produits alimentaires, ainsi des articles ménagers essentiels tels que seaux, jerrycans, matelas, bâches et assortiments d'ustensiles de cuisine.
Des réserves de ces secours ont été constituées dans les locaux de la section de Sabha du Croissant-Rouge libyen, au cas où d'autres distributions seraient nécessaires dans la région, a indiqué le CICR.Bas du formulaire
4/7/2012
Source : MAP

Le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé mardi une série de mesures visant à encourager l'immigration régulière et l'intégration des étrangers qui devront pour la première fois en France bénéficier du droit au vote aux élections municipales, tout en prô nant "la fermeté" dans la lutte contre l'immigration irrégulière.
"Le gouvernement proposera l'ouverture du droit de vote pour les élections municipales aux étrangers résidant en situation régulière depuis au moins 5 ans sur notre territoire", a-t-il déclaré lors de son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Ce projet était l'une des promesses électorales du nouveau président socialiste François Hollande lors de sa campagne pour l'Elysée.
"La République française est une terre d'immigration et d'intégration", a souligné M. Ayrault qui promet d'autres mesures pour faciliter l'intégration des étrangers en situation régulière, notamment en termes de sécurisation des titres de séjour ou d'accès à la nationalité française.
"Les étrangers qui aspirent à vivre durablement dans notre pays doivent accepter les droits et les devoirs qui lui sont associés. Ils doivent prendre leur part de l'effort d'intégration. Mais ils doivent aussi pouvoir accéder à la nationalité française lorsque, après plusieurs années sur notre territoire, ils manifestent solennellement leur désir d'être français, qu'ils respectent scrupuleusement nos valeurs et notamment celle de la laïcité", a-t-il soutenu.
La procédure de naturalisation, ainsi que des règles claires, seront redéfinies, selon lui, pour rendre cet accès possible.
S'agissant du cas des étudiants étrangers, il a assuré qu'"ils pourront s'engager dans une première expérience professionnelle, en France, après la fin de leurs études", comme en témoigne, dit-il, la circulaire adoptée dans ce sens le 31 mai dernier.
Cette circulaire venait abroger un texte controversé qui limitait les chances d'accès des diplô més étrangers au marché du travail, une année après son adoption sous le mandat de l'ancien président français Nicolas Sarkozy. Il s'agit également de l'une des promesses de l'actuel locataire de l'Elysée lors de sa campagne électorale, marquant ainsi une rupture avec son prédécesseur qui faisait de la rigueur et de la maîtrise des flux migratoires son cheval de bataille.
En revanche, sur le registre de la lutte contre l'immigration irrégulière et les filières du travail clandestin, M. Ayrault a, aussi, plaidé pour une politique de "fermeté".
"Le droit s'appliquera pour les reconduites à la frontière", a affirmé le chef du gouvernement français qui rassure, toutefois, que "des régularisations pourront être autorisées après un examen individuel, en fonction de critères précis, objectifs et qui seront appliqués uniformément sur l'ensemble du territoire".
"Aucun enfant, aucune famille ne seront placés dans un centre de rétention", a-t-il dit.
De même, il a souligné que "le droit d'asile est un droit sacré, même s'il ne doit pas être détourné", assurant que "les demandeurs d'asile recevront une réponse dans des délais qui seront raccourcis".Haut du formulaire.
3/7/2012
Source : MAP

La 2ème caravane nationale de sensibilisation dans le domaine de la sécurité routière au profit des Marocains résidant à l'étranger (MRE) est arrivée, mardi au port de Tanger Med, afin de sensibiliser les MRE qui regagnent le pays aux dangers de la route et au contenu du nouveau code de la route.
La caravane, qui s'installera dans le complexe portuaire jusqu'à samedi prochain, est organisée par le Syndicat marocain des professionnels du transport (SMPT) en partenariat avec le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC), sous le thème "les Marocains du monde, partenaires de la sécurité routière".
Cette initiative a pour but de communiquer avec les ressortissants marocains vivant à l'étranger et de les informer de tous ce qui concerne la circulation routière au Maroc, notamment par la distribution de dépliants contenant des informations utiles et des messages de sensibilisation sur la sécurité routière et le nouveau code de la route.
Cette deuxième édition, initiée sous l'égide du ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger, porte sur trois principaux axes, à savoir "la fatigue au volant", "la surcharge" et "l'excès de vitesse".
3/7/2012
Source : MAP

Le nombre d'immigrés en Allemagne a atteint un nouveau record : près de 960 000 personnes sont en effet venus s'installer en Allemagne en 2011, soit une augmentation de 20% par rapport à l'année précédente…Suite

Le gouvernement wallon s'est accordé mardi sur la mise en place d'un parcours d'intégration, a annoncé la ministre de l'Action sociale, Eliane Tillieux, en Commission du parlement. La première étape de ce dispositif, dite d'accueil, sera obligatoire.
Dans un délai de 3 mois qui suit son inscription dans une commune, la personne primo-arrivante devra se présenter dans un bureau d'accueil, en l'occurrence un Centre Régional d'Intégration (CRI), où lui sera dispensée une information sur les droits et devoirs de chaque personne résidant en Belgique. Un bilan social sera également réalisé qui portera sur les connaissances de la personne (langue française, formation professionnelle, diplômes) et une aide lui sera fournie pour l'accomplissement des démarches administratives.
Ce bilan réalisé, une convention personnalisée d'une durée de deux ans sera proposée si la nécessité d'une formation apparaît, en termes de connaissance du français, de citoyenneté ou d'insertion socio-professionnelle. Au terme de cette convention, le CRI délivrera une attestation de suivi.
Seule la première étape sera oligatoire. Une attestation sera remis à la personne qui a suivi le module d'accueil, obligatoire. Elle doit être transmise à la commune. Si ce n'est pas le cas, celle-ci enverra un premier rappel avant une sanction administrative.
3/7/2012
Source : 7sur7

Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout ...
Dans cet ouvrage paru sous forme d’entretiens, Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de file de l’ethnopsychanalyse et de la psychiatrie transculturelle en France, propose de changer de regard et de considérer la diversité au sein des salles de classe comme un atout : "si on cessait de voir comme un problème la présence au sein de l’école française d’un nombre croissant d’enfants de l’immigration, qu’ils aient eux-mêmes migré, parfois seuls, ou bien qu’ils soient nés ici, chez eux, de parents venus d’ailleurs ?".
En dix chapitres, Marie Rose Moro examine successivement la place des différents acteurs de l’école d’aujourd’hui et leur rapport à la diversité : professeurs, directeurs, personnels non enseignants, parents et bien sûr élèves, les enfants migrants ou de parents immigrés demeurant au cœur de la réflexion.
De manière assez inattendue dans ce type d’ouvrage, la psychanalyste part de son propre vécu. Elle nous livre avec émotion ses souvenirs de fille d’immigrants espagnols, arrivée dans les Ardennes à l’âge de neuf mois, au début des années 1960. Ses parents fuyant le franquisme à la recherche de meilleures conditions de vie ne maîtrisent pas la langue française mais valorisent l’école et les chances de réussite et d’ascension sociale qu’elle représente. Ces pages permettent de mieux comprendre le parcours de l’auteure et au-delà de nombreuses générations d’enfants migrants, résumé par la formule "le savoir engage ceux qui y accèdent".
Un regard dans le rétroviseur de l’institution scolaire revient quelques décennies en arrière, lorsqu’aucun débat scientifique ni dispositif ne portait sur les enfants issus de l’immigration, malgré l’implication de quelques enseignants qui "avaient conscience du rôle social que pouvait jouer l’école comme lieu de savoir et de construction des liens, un lieu où s’élaborait le rapport à la société. Ils avaient aussi compris que cette dernière était en train de changer et que la migration faisait partie de ses évolutions majeures. (…) Ces instituteurs ne considéraient pas que l’on se déshabille de ses appartenances en entrant à l’école ni que l’on peut, du coup, faire classe à tous les groupes de la même manière" (p.18-19).
Pour la psychanalyste, au regard de son expérience professionnelle à l’hôpital Avicenne de Bobigny ou à la Maison de Solenn à Paris, exiger avec les meilleures intentions, au nom de l’égalité ou par crainte de stigmatisation, que les élèves oublient à la porte de l’école, toute référence à leurs appartenances identitaires, culturelles ou linguistiques est une gageure et peut même être vécu par les enfants migrants comme un renoncement voire une trahison. Ce serait oublier que l’identité de chacun est multiple, mouvante et représente une chance pour l’école. Il s’agit donc pour tous les élèves, quel que soit leur parcours, de "reconnaître que la diversité linguistique et culturelle est un atout et un facteur de créativité, (…) chercher à en tirer profit, individuellement comme collectivement" (p.68).
C’est aussi dans cette perspective que l’auteure déconstruit un certain nombre d’idées toutes faites. Elle revient sur la réussite des élèves issus de l’immigration, portés par le fort désir de réussite scolaire de leurs parents. Elle dresse un bilan pour le moins mitigé des dispositifs ZEP ou de la réforme de la formation des enseignants et défend les expérimentations de discrimination positive.
L’idée-force de l’ouvrage constitue un véritable plaidoyer pour une éducation à la diversité. Sans remettre en cause le modèle républicain scolaire français, son histoire et ses mérites, l’auteure avance plusieurs mesures concrètes. Parmi elles, l’enseignement à tous niveaux du fait migratoire : "Il faut apprendre aux élèves que la migration est un fait universel, qui a toujours existé, partout, même si certains peuples ‘bougent’ plus que d’autres, même si notre époque se caractérise par une accélération des flux migratoires" (p.87). La diversité linguistique est également défendue ardemment avec plusieurs pistes de mises en œuvre pédagogiques. C’est l’occasion de revenir sur un préjugé quant aux supposés effets néfastes du bilinguisme : avoir une autre langue maternelle que la langue française ne freine pas l’acquisition de cette dernière, au contraire : "c’est parce qu’on est à l’aise avec sa langue première qu’on s’investit sereinement dans la seconde" (p.117). Ainsi, "le bilinguisme, en ce sens, est un facteur protecteur de la langue française" (p.118).
C’est ainsi que l’école accomplira mieux ses missions : permettre à tous les élèves d’accéder aux savoirs, mettre en place des processus d’apprentissage dans un climat serein, pour acquérir plus de libertés.
3/7/2012, Peggy Derder
Source : Cité nationale de l’histoire de l'Immigration

L'Ined a mené une vaste étude statistique sur le sentiment de discrimination parmi les agents de la ville de Paris. Les salariés originaires d'Afrique et de l'outre-mer sont les plus touchés.
Quelle est l’ampleur du sentiment de discrimination au travail ? C’est à cette question que l’Institut national d'études démographiques (Ined) a tenté de répondre dans une enquête menée en collaboration avec la Ville de Paris. «C’est une étude assez inédite, car seules quelques entreprises, comme Axa, avaient travaillé en interne sur ces questions», explique Patrick Simon, qui a piloté l’enquête de l’Ined réalisée par Mireille Eberhard. «On a beaucoup parlé de diversité dans les entreprises privées comme publiques depuis 2004, détaille-t-il. Mais on manquait de données pour analyser l'évolution des carrières ou les expériences de discrimination en fonction de l’origine des salariés.»
Des questionnaires ont donc été envoyés à un échantillon représentatif de 10 000 agents, dont 4 700 ont répondu. Principale observation, selon l’Ined: «Les groupes exposés aux discriminations ressortent clairement des résultats: les femmes, les jeunes (35 ans et moins) et les agents originaires de l’outre-mer et d’Afrique (sur deux générations) déclarent plus d’expérience de discrimination que les autres agents.» Le détail.
Les agents d’origine africaine et d’outre-mer surreprésentés dans les emplois de catégorie C
Cette catégorie hiérarchique, la moins élevée dans la grille de la fonction publique, concerne environ 90% des originaires des départements d’outre-mer (DOM) et leurs descendants, et 80% des immigrés d’Afrique (72% de leurs descendants), contre 58% pour la population majoritaire. Un phénomène qui s’explique en partie par un moindre niveau de qualification au sein de ces populations. Mais pas uniquement, comme le note Patrick Simon. «Les descendants des originaires des DOM [les personnes nées en France mais dont au moins un des parents est né en outre-mer, ndlr] ont souvent un niveau de diplôme plus élevé que leurs parents. Pourtant, ils restent concentrés en catégorie C.»
Comment l’expliquer ? En partie par le fait que ces jeunes sont de plus en plus touchés par la surqualification. Ainsi, 71% des agents de moins de 35 ans occupent un poste inférieur à ce que leur niveau de diplôme pouvait laisser espérer. Autre souci, ces descendants des DOM ou d’immigrés connaissent un rattrapage après embauche moins rapide que les autres catégories de population. «Il est aussi probable que ces personnes exercent dans des métiers où la mobilité est plus faible, comme par exemple la propreté», souligne Patrick Simon.
Des évolutions de carrière inégalitaires
La population majoritaire «est proportionnellement plus nombreuse que les autres groupes à connaître une trajectoire catégorielle ascendante (18%)», écrit l’Ined. Cette possibilité d’ascenseur social concerne moins les descendants d’origine africaine (9%) ou d’outre-mer (5%). Les femmes, de manière générale, sont également défavorisées dans ce domaine.
Dans la fonction publique, les concours internes permettent une évolution. «On se rend compte qu’un nombre plus élevé d’originaires des DOM se présentent, mais qu’ils ont aussi un taux d'échec supérieur à la moyenne», précise Patrick Simon. Ainsi, seuls 41% des natifs d’outre-mer ayant présenté un concours ont été admis, quand le taux de succès pour l’ensemble des agents de la ville est de 54%.
La perception des discriminations
Trois types de questions ont été soumises aux agents interrogés: 1/ Pensez-vous que des discriminations peuvent survenir dans les services de la Ville de Paris ? 2/ Avez-vous été témoin de discriminations ? 3/ Avez-vous été victime de discrimination ?
Première observation, les agents interrogés sont plus nombreux à penser que des discriminations en raison de l’origine ou la couleur de peau peuvent survenir en France (77%) qu’au sein des services de la mairie (44%). «C’est l’idée que les discriminations existent, mais pas dans son entreprise», estime Patrick Simon. A noter toutefois que 38% des enquêtés n’ont pas souhaité s’exprimer sur cette question. «Il peut y avoir une certaine gêne. On s’imagine que c’est possible, mais on ne s’autorise pas à le dire.»
Passons aux expériences plus directes de discriminations. 29% des agents interrogés (soit 1 300 personnes) rapportent avoir vécu personnellement au moins une discrimination. «Avec un niveau d’environ 40% d’expérience de discrimination, les répondants issus des minorités visibles font des déclarations nettement supérieures aux autres groupes, qui se situent un peu en-dessous de 30%», juge l’Ined. Les motifs avancés sont, dans l’ordre : l'âge, l’origine et la couleur de peau, et enfin le sexe. Un quart des agents déclarent par exemple avoir vécu des insultes ou attitudes hostiles. Dans 51% des cas, leurs auteurs sont des collègues de travail.
Prenant connaissance de ces résultats, la ville de Paris a annoncé qu’elle allait «renforcer son plan d’action de lutte contre les discriminations». Elle compte aussi réviser certains concours «dont les épreuves peuvent être encore trop académiques», mieux représenter la diversité dans les postes de direction, et informer davantage sur les voies de recours pour les victimes de discrimination.
3/7/2012, Par SYLVAIN MOUILLARD
Source : Libération

Pour approuver le droit de vote des étrangers aux élections locales, il faut modifier la constitution, et donc convaincre les trois cinquièmes du Sénat et de l'Assemblée réunis en Congrès, ou organiser un référendum.
Jean-Marc Ayrault a confirmé sa volonté d'instituer le droit de vote des étrangers en situation régulière pour les élections municipales. Mais le gouvernement n'est pas certain de faire aboutir la réforme.
Accorder le droit de vote aux étrangers aux élections locales exige de réviser l'article 3 de la Constitution, qui dispose que seuls sont électeurs «tous les nationaux français majeurs des deux sexes». Une telle réforme suppose d'abord que l'Assemblée nationale et le Sénat adoptent, dans les mêmes termes, le projet de loi constitutionnelle que va déposer le gouvernement. À cette première étape de la procédure, la majorité absolue suffit, dans chacune des Assemblées, pour approuver le texte. Ayrault devrait donc franchir ce premier obstacle sans difficulté, puisque la gauche dispose d'une telle majorité absolue au Palais Bourbon et au Sénat.
Les choses sont plus incertaines ensuite. Une fois le projet de loi constitutionnelle adopté par les deux Assemblées, il doit être entériné par les députés et les sénateurs réunis en Congrès à Versailles à la majorité qualifiée des trois cinquièmes. Ou par référendum.
Or, la gauche ne dispose pas d'une telle majorité qualifiée aujourd'hui. Ayrault espère réussir à obtenir le soutien d'un certain nombre de parlementaires du centre, voire de droite. Si «le compte y est», François Hollande pourra convoquer le Parlement en Congrès à Versailles et faire adopter cette réforme. Dans le cas contraire, le président devra soit renoncer soit soumettre le projet de loi constitutionnelle aux Français par référendum. Le 2 mai, lors du débat télévisé de l'entre-deux-tours, Hollande avait annoncé qu'il organiserait un référendum sur ce sujet s'il ne pouvait pas réunir une majorité des trois cinquièmes à Versailles.
03/07/2012,  Guillaume Perrault
Source : Le Figaro

Le ministre de l'Intérieur a rappelé mercredi sur Europe 1 que les reconduites à la frontière se poursuivaient mais sur la base de "critères".
"A partir du moment où il y a des régularisations et nous allons préciser dans une circulaire les critères de ces régularisation, il y a aussi des refus. S'il y a des régularisation sur la base de critères, il y a aussi des reconduites à la frontière. Je veux une politique d’immigration concernée par cette volonté d’apaisement et de responsabilité", a souligné Manuel Valls.
"C'est un sujet extrêmement sensible qui a été et est souvent utilisé dans le débat politique. Je veux mettre moi aussi à la fois de la fermeté, de la règle, sortir de l'arbitraire et de l'injustice. La politique d'immigration doit sortir de débat et de la confrontation politique. Il faut qu'elle soit comprise à la fois par les immigrés mais aussi par nos compatriotes", a insisté Manuel Valls.
4/7/2012
Source : Europe1

A l'heure où le G20 tente de gérer la crise qui frappe l'Europe, la communauté marocaine de l'étranger lance un SOS aux autorités du Royaume. De tout le Vieux Continent, c'est surtout en Espagne que le chômage de masse gagne les MRE. L'enjeu économique est de taille pour le Maroc, qui compte sur leurs transferts de devises. Quel rôle doit-il jouer pour prévenir un éventuel retour…Suite

Ce week-end, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) organise à Salé une série de projections cinématographiques destinées au grand' public. Le Soir échos a donné la parole à Marc Fawe, chargé des relations extérieures au UNHCR…Suite

Les immigrés au Maroc ne veulent plus accepter de travailler dans des conditions précaires et être exploités par leur employeur. Le 1er mai dernier, ils ont exprimé cette revendication durant les défilés des syndicats. Pour se doter d'un cadre réglementaire, ils ont décidé de réclamer leurs droits sous la bannière de l'Organisation Démocratique du Travail (ODT)…Suite

Placée annuellement sous la Présidence effective de S.M. le Roi Mohammed VI, l'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger ~Marhaba 2012- a débuté mardi 5 juin 2012. La fin du mois de juin et le début de juillet constituent le pic des arrivées des MRE. Récit d'une journée à l'aéroport de Casablanca en compagnie des assistantes sociales de la Fondation Mohammed V pour la solidarité…Suite

L’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010.
Quelque 8 500 immigrés clandestins ont demandé la légalisation de leur séjour en Pologne dans le cadre d’une amnistie proposée pendant six mois jusqu’au 1er juillet, a annoncé lundi le ministère de l’Intérieur.
2 300 personnes, dont 944 Ukrainiens, 611 Vietnamiens et 338 Arméniens, ont déjà obtenu des décisions positives, a précisé le ministère.
«Des personnes qui depuis 4 ans vivaient illégalement en Pologne auront enfin la possibilité de travailler légalement, d’envoyer leurs enfants à l'école, d’avoir un domicile fixe et de ne plus être victimes de divers abus», a déclaré dans une interview radiodiffusée le préfet de Varsovie, Jacek Kozlowski.
«Selon nos estimations, près de 25% des demandes sont toutefois refusées. Il s’agit en particulier d’immigrés clandestins vivant dans d’autres pays de l’UE et venus exprès en Pologne pour y obtenir la légalisation de leur séjour, souvent par groupes organisés», a-t-il ajouté.
Le nombre total d’immigrés illégaux en Pologne est officiellement estimé à entre 50 000 et 70 000.
Lancée le 1er janvier, l’amnistie concerne les étrangers qui séjournent illégalement en Pologne depuis au moins le 20 décembre 2007, ainsi que ceux des immigrés illégaux qui se sont vu refuser le statut de réfugié avant le 1er janvier 2010 mais sont restés sur le territoire polonais.
Le nombre de demandeurs dans le cadre de cette amnistie est nettement supérieur aux chiffres réunis des candidats aux deux amnisties précédentes, de 2003 et de 2007-2008, a souligné Kozlowski.
Les bénéficiaires de l’amnistie auront droit à un permis de séjour pour deux ans, pendant lesquels ils seront autorisés à travailler.
Selon les statistiques officielles, la Pologne, pays membre de l’Union européenne depuis 2004, compte par ailleurs près de 100 000 résidents étrangers légaux.
2/6/2012
Source : Libération/AFP

L'Association nationale des directeurs des ressources humaines propose de rendre trois jours fériés chrétiens «volants» afin de permettre aux salariés d'autres confessions de fêter leurs événements religieux. Une idée qui rencontre un certain scepticisme.
 Qu’est-ce qui est proposé ?
L’idée de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH) est de banaliser trois jours fériés d’origine chrétienne - la Pentecôte, l’Ascension et l’Assomption (le 15 août). «Nous visons à mettre en débat cette question, car il est évident que ce type de mesure ne peut se faire sans concertation, explique Pascal Bernard, vice-président de l’ANDRH et président de la commission «Egalité professionnelle et diversité». Nous souhaitons favoriser la liberté de conscience et de conviction, tout en garantissant la neutralité de l’entreprise et la laïcité.»
«Il ne s’agit pas de savoir qui, dans une entreprise, est de quelle religion, mais il est important que chacun se sente respecté», indique-t-il. Selon lui, une telle mesure garantirait «une meilleure cohésion sociale», et un «équilibre entre vie privée et vie de l’entreprise, qui est fondamental pour que les salariés se sentent bien». Et, donc, qu’ils soient productifs.
Les fêtes de Noël, le lundi de Pâques et la Toussaint ne seraient pas concernés, en raison de «leur forte dimension sociétale».
 Quelle mise en œuvre ?
«Il faut, sur ce sujet, une concertation, une discussion très large ; nous voulons prendre le temps de faire les choses correctement», précise d’emblée Pascal Bernard.
L’ANDRH propose une négociation par branche professionnelle, et la prise en compte des régions où les demandes sont les plus importantes, comme l’Ile-de-France. Les nouvelles dates possibles pour prendre ces jours fériés seraient discutées au mois de janvier de chaque année.
Outre la question religieuse, cette proposition permettrait, d’après l’ANRDH, de mieux gérer les absences et d’éviter les départs massifs en week-end, en particulier au mois de mai. «Certains secteurs se prêtent bien à la régulation d’activité, et d’autres, pas. Par exemple, certains services publics, ou certaines usines, fonctionnent en continu», relève Pascal Bernard. L’ANDRH préconise la menée d’une expérimentation.
Est-ce que le débat est nouveau ?
Non. Eva Joly, alors candidate à l’élection présidentielle, avait déjà proposé de rendre fériées deux journées supplémentaires, pour permettre aux musulmans et aux juifs de fêter l’Aïd et Yom Kippour. L’idée avait provoqué un tollé.
La candidate d'Europe Ecologie-les Verts reprenait une idée, librement adaptée, de 2003, proposée par le chercheur Patrick Weil et adoptée par la commission Stasi. «Nous souhaitions introduire ce que nous appelions des "journées alternatives", c'est à dire laisser au choix des salariés la date d'un jour férié : la Pentecôte, une fête d'une autre religion, ou, pour les athées, la possibilité de prendre un long week-end en septembre plutôt qu'en mai par exemple», explique Patrick Weil.
Avec un double avantage, selon le chercheur du CNRS : d'abord, «en accord avec le caractère privé de la religion, dont je rappelle qu’il est inscrit dans la loi, les croyants n'auraient pas à se déclarer comme tels - ce que seuls les chrétiens n'ont pas à faire aujourd'hui pour pratiquer leur religion». Ensuite, les entreprises gagneraient en productivité, puisque tous les salariés ne seraient pas absents en même temps.
Qu’en est-il des fêtes religieuses au travail aujourd’hui ?
Onze jours fériés sont définis par le Code du travail. Six sont d’héritage chrétien : le lundi de Pâques, l’Ascension, le lundi de Pentecôte, l’Assomption (15 août), la Toussaint, et Noël.
Il n’existe pas de disposition, dans le Code du travail, spécifique aux absences liées à la pratique religieuse. Mais dans le secteur public, les chefs de service sont invités (par une circulaire datant de 1967) à autoriser une absence pour ce motif, dans la mesure où elle «demeure compatible avec le fonctionnement normal du service». Tous les ans, une nouvelle circulaire vient préciser la liste et les dates des fêtes concernées. Dans le secteur privé, les conventions collectives et accords d’entreprise sont variables.
En outre, un salarié dispose en moyenne de vingt-cinq jours de congés payés, et d’une dizaine de jours de RTT chaque année.
Quelles difficultés cela peut-il poser ?
Si les jours possiblement fériés sont décidés en début d’année, cela risque de poser problème pour les musulmans, car le jour exact de la fin du Ramadan n’est connu que quelques jours à l’avance. Dans un communiqué, le Conseil français du culte musulman (CFCM) préconise «la mise en place d’un calendrier lunaire basé sur le calcul scientifique (qui) permettrait aux administrations et aux entreprises de mieux prendre en compte les demandes d’absence».
La mise en place d'une telle mesure pourrait également se révéler inégale entre grosses entreprises et PME.
Quelles sont les réactions dans le monde religieux ?
Tous les responsables religieux ou communautaires se réjouissent que l’ANDRH se soucie du respect des convictions religieuses de chacun. Mais les applaudissements s’arrêtent là, pour faire place à un certain scepticisme.
Le CFCM s’est déclaré, dans un communiqué, plus favorable à une «meilleure utilisation du dispositif actuel, qui donne aux fonctionnaires et aux salariés l’autorisation de s’absenter lors des jours de fêtes religieuses non fériées» qu’à la proposition de l’ANDRH.
Pour Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le système de jours fériés actuel «n’est pas plus logique qu’un autre, mais il repose sur un héritage historique auquel il faut s’adapter». Il se dit également satisfait de l’attention portée «à la vie des gens», mais prévient : «Cela serait ennuyeux que ça devienne une revendication systématique, ou une exigence qui divise les salariés. Il ne faut pas non plus que cela soit considéré comme une obligation : tout ce qui peut favoriser le communautarisme est à bannir absolument.»
La Conférence des évêques de France explique, via son service de presse, qu’elle «reste attachée aux valeurs chrétiennes et ne souhaite faire aucune concession sur les jours fériés. Mais [qu’elle] n’est pas responsable du calendrier».
La Fédération protestante de France n’a pas encore pris position.
2/7/2012, Par KIM HULLOT-GUIOT
Source : Libération.fr

Même s’il a récemment attiré les projecteurs, le secteur du halal reste une jungle pour les consommateurs. Selon Saber Bezaza, entrepreneur lorrain qui gère notamment un supermarché de bio halal, seuls 20% des produits affichant le label serait réellement conformes aux normes alimentaires musulmanes. Il a donc décidé de créer une «Fédération française du halal», pour remplacer les mosquées dans leur rôle de certification et instaurer un label unique et fiable.
Pourquoi souhaitez-vous lancer une «fédération du halal» ?
Après avoir ouvert, en 2010, un supermarché bio halal, je me suis rendu compte du nombre croissant de problèmes dans la traçabilité : seuls 20% des produits certifiés halal le sont réellement. Ayant cherché à me rapprocher d’une fédération du halal à ce sujet, je me suis rendu compte... qu’elle n’existait pas. Du coup, on se lance pour faire bouger les lignes.
Où se situent les défaillances ?
Il existe aujourd’hui une cinquantaine de certificateurs de halal, eux-mêmes certifiés par trois grands mosquées : Paris, Evry et Lyon. Mais, dans les faits, c’est le fabriquant qui s’attribue le label halal. Quand le certificateur ne passe que trois fois par ans, le reste du temps, qui contrôle ? Même moi, qui suis du métier, je suis perdu et ne sais plus à qui me fier.
A quels genres de fraudes les consommateurs sont-ils confrontés ?
Certaines sont liées à des négligences : par exemple des machines mal nettoyées, où il reste des résidus de porcs. D’autre sont commises en connaissance de cause : si les stocks de viande halal sont épuisés, on utilise le reste en mentant au consommateur. Les faux certificats sont légion. Récemment, on a découvert un producteur espagnol dont les bonbons «halal» contenaient de la gélatine de porc. Ces dérives seraient inconcevables avec le casher juif, qui dispose d’un label unique sur lequel tout le monde se cale. Je m’inspire aussi beaucoup du bio pour le côté clarté et transparence.
Quelles seront les missions de cette fédération ?
Elle visera à remplacer les mosquées pour la certification du halal, car ce n’est pas leur travail. Nous voulons regrouper les producteurs, les consommateurs, les certificateurs, créer une charte signée par nos membres, et lancer un label unique. Nous serons aussi une interface médiatique pour répondre aux questions sur le halal. De nombreux clients et producteurs ont déjà fait connaîte leur intérêt. De plus, le halal ne s’arrête pas aux produits alimentaires : il y a aussi le cosmétique, le stockage, demain peut-être la finance islamique...
Votre projet peut-il intéresser des non-musulmans ?
Dans mon supermarché, la moitié des clients ne sont pas musulmans. Certains trouvent que la viande halal, vidée de son sang, est meilleure. D’autres sont d’anciens alcooliques, qui savent que, dans la plupart des produits courants, il y a des traces d’alcool – mais pas dans le halal. Il y a aussi des gens allergiques à la gélatine de porc, ou qui veulent l'éviter car ils font un régime.
Quand votre fédération sera-t-elle lancée ?
Les statuts ont été déposés il y a trois semaines, et nous visons un lancement le 20 juillet, pour le démarrage du Ramadan.
La polémique sur le halal, pendant la campagne présidentielle, a-t-elle eu un rôle dans votre décision ?
Elle a été décisive, car, à l'époque, les politiques qui attaquaient le halal n’avaient aucun interlocuteur prêt à leur répondre. Les mosquées n’ont pas pris la parole, car elles sont pieds et poings liés face à l’Etat. Il faut tout clarifier, et rassurer les gens qui s’interrogent devant le mot halal.
2/7/2012, DOMINIQUE ALBERTINI
Source : Libération

Cent cinquante sans-papiers, en majorité d'origine africaine, sont arrivés aujourd'hui à Strasbourg, ultime étape d'une marche qui a traversé plusieurs pays pour protester contre le sort des immigrés clandestins en Europe.
Partis de Paris le 2 juin, ils ont traversé Bruxelles, Schengen, Florange, Metz, Mannheim, Bâle, Berne, Chiasso et Turin avant d'arriver à Strasbourg, où ils doivent rencontrer des parlementaires européens réunis cette semaine en session. Ces sans-papiers, dont certains travaillent en France depuis 15 ans selon les associations qui les soutiennent, viennent en majorité du Mali, du Sénégal, de Côte d'Ivoire ou du Cameroun.
Vêtus de chasubles jaune fluo où était inscrit "liberté de circulation pour tous", ils ont défilé dans le centre-ville de Strasbourg, a constaté un journaliste de l'AFP. Ils devaient rejoindre dans la soirée un gymnase proche des institutions européennes, où ils seront hébergés par la mairie jusqu'à jeudi. Ils seront reçus en délégation au Parlement européen, demain par le groupe socialiste, puis mercredi par les Verts. Cette marche "vise à protester contre le sort fait aux sans-papiers et aux immigrés en Europe et en France", a expliqué François Chouquet, militant de l'association Droits ici et là-bas, et l'un des responsables de la logistique de la marche.
"Notre revendication, c'est une carte (de séjour, ndlr) de 10 ans pour ceux qui sont là depuis longtemps et qui n'arrivent pas à sortir de la précarité", a-t-il ajouté. "Certains des marcheurs sont en France depuis 15 ans, ce serait des situations rocambolesques si elles n'étaient pas tristes", a-t-il dit. Les marcheurs souhaitent présenter aux eurodéputés un "cahier de doléances et de propositions concrètes" en vue d'une unification des démarches pour les travailleurs étrangers au niveau européen.
02/07/2012
Source : Le Figaro/AFP

Le 1er Congrès national constitutif “des Travailleurs émigrés du Maroc” relevant de l'Organisation démocratique du travail (ODT) s'est tenu, dimanche à Rabat, sous le thème “nous aussi, nous avons des droits”.
Lors de la séance d'ouverture du congrès, le président de l'ODT, Ali Lotfi a indiqué que cet événement intervient dans le cadre de l'approche syndicale et sociale de l'Organisation, adoptée à l'occasion du 1er congrès, tenu en mars à Bouznika, lors duquel il a été convenu à l'unanimité de la création d'un syndicat des émigrés marocains.
Ce nouveau projet syndical et social a été conçu et mis en œuvre en partenariat avec des organisations syndicales et des acteurs sociaux, en vue de protéger et encadrer cette catégorie dans une structure qui défend leurs droits, a-t-il souligné.
“Les Travailleurs émigrés du Maroc” ambitionne de défendre les droits syndicaux de ces travailleurs, consolider leurs acquis et améliorer leurs conditions de vie et de travail, en plus de la lutte contre toutes les formes de violence et de discrimination dans le travail.
2/7/2012
Source : aufait

La procédure est rarissime. La Cour de révision a été saisie ce lundi des cas d’Abdelkader Azzimani et Abderrahim el-Jabri, condamnés à vingt ans de prison pour un meurtre commis en 1997, à Lunel (Hérault), qu’ils ont toujours nié. Sans succès, puisqu’ils ont passé respectivement onze et treize ans derrière les barreaux.
Mais après une lutte judiciaire de longue haleine, Azzimani et El-Jabri pourraient obtenir un nouveau procès et être acquittés. Depuis 1945, la procédure devant la Cour de révision - ultime recours possible en droit français - n’a abouti qu'à sept acquittements. Parmi lesquels les dossiers de Patrick Dils et Roland Agret, notamment.
Il est 14 heures passé de quelques minutes quand Abderrahim el-Jabri sort de son audience devant les magistrats de la commission de révision des condamnations pénales. Celle-ci vient, dans un document d’une dizaine de pages, rendre la décision tant attendue. «L'état des investigations exclut toute participation de MM. Azzimani et el-Jabri à la commission du meurtre», écrit-elle. En clair, la Cour de révision va être saisie dans les prochains mois.
108 coups de couteau
Souliers marrons, veste et pantalon beige, Abderrahim el-Jabri «n’arrive pas à trouver [ses] mots». Le petit homme de 47 ans est «vidé», mais «ému et content». «C’est un pas vers la vraie justice, soupire-t-il. Quinze ans de procédure, c’est long. On sent l’acharnement. Mais la justice fait son travail. Les erreurs, cela arrive, malheureusement.»
Aux yeux de Roger-Marc Moreau, le détective qui l’assiste depuis près de dix ans, le revirement de la justice tient pourtant du «miracle». Il faut dire que depuis le 22 décembre 1997, tout semblait s’acharner contre les deux accusés. Au petit matin, un homme découvre un corps ensanglanté à Lunel, au bord d’un chemin de campagne. Lacéré de 108 coups de couteau, Abdelaziz Jhilal - «Azouz» pour ses amis - gît là depuis la veille au soir. Il a 22 ans. Les enquêteurs découvrent que Jhilal, dealeur de cannabis, traîne une réputation d’arnaqueur. Ils s’orientent rapidement vers la piste d’un règlement de comptes.
Leurs écoutes téléphoniques les mènent vers Azzimani et El-Jabri, qui fournissaient «Azouz» en cannabis. Le jour du meurtre, ils avaient rendez-vous avec la victime, qui leur devait 45 000 francs pour une livraison de 5 kg de shit. Pour les gendarmes, le mobile du meurtre est clair. D’autant qu’un témoin, Errol Fargier, jure les avoir reconnus lors d’une altercation avec Jhilal le jour du meurtre. Qu’importe si l’homme, un peu illuminé, est persuadé que les faits ont eu lieu dans l’après-midi du 21 décembre, alors que le légiste situe l’heure du décès aux alentours de 20 h 30. Les enquêteurs bouclent leur enquête. En avril 1998, El-Jabri et Azzimani sont écroués, malgré leurs dénégations, pour trafic de stupéfiants et homicide volontaire.
Déclarations farfelues
La justice ne dispose d’aucune preuve matérielle et ne compte que sur les déclarations de Fargier. «Plus le dossier est mince, plus elle a tendance à en faire des tonnes», estime Roger-Marc Moreau. De fait, lors du premier procès, en 2003, les coaccusés écopent de vingt ans de prison, malgré les déclarations imprécises voire farfelues de Fargier à la barre. Peine confirmée en appel un an plus tard à Perpignan, cette fois-ci pour une «simple» complicité de meurtre.
Roger-Marc Moreau, connu pour avoir travaillé sur le dossier Omar Raddad, est engagé par les familles des condamnés. Il interroge Fargier à plusieurs reprises, souvent sous l’objectif des caméras, «afin de médiatiser l’affaire». Le principal témoin s’empêtre dans des déclarations contradictoires. En 2008, il déclare même avoir confondu El-Jabri avec un autre homme. L’avocat général, saisi de doutes, engage une demande de révision devant la Cour de cassation. Sans succès.
Le dossier est rouvert en 2009. Sous la pression de la défense, les traces ADN prélevées sur la scène de crime sont inscrites au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg). «Cela semblait anodin, mais ça contribuera à innocenter El-Jabri et Azzimani», dit Roger-Marc Moreau. En effet, un an plus tard, un manutentionnaire de 30 ans, Michel Boulma, voit son ADN prélevé dans le cadre d’une enquête sur des vols à l'étalage commis dans le supermarché où il travaille.
L'ADN parle, presque par hasard
«Il y a un double miracle dans cette affaire, résume Jean-Marc Darrigade, un des avocats des deux accusés. Déjà, parce que Boulma n'était même pas impliqué dans cette procédure. Il s’agissait juste de vérifier que le personnel de la supérette n'était pas complice des vols.» Ensuite, parce que le Fnaeg va rapidement parler. L’ADN de Boulma correspond à celui retrouvé en 1997 autour du corps de Jhilal. «Heureusement qu’il s’est blessé lors du meurtre et qu’il a laissé son sang sur le rétroviseur et l’appuie-tête de la voiture, ainsi que sur la chaussette de la victime», résume Me Darrigade.
«Les gendarmes l’ont convoqué, et il est passé à table tout de suite. Il s'étonnait même qu’il n’ait pas été confondu plus tôt», se souvient Roger-Marc Moreau. Boulma donne un complice, Bouziane Helaili, 32 ans, directeur du centre de loisirs de Lunel, qui n’avait jamais eu affaire à la justice. Les deux hommes, qui écartent toute responsabilité des deux premiers accusés, continuent aujourd’hui à s’accuser des coups mortels.
Pour Roger-Marc Moreau, ses clients, dealers et maghrébins, étaient les coupables idéaux. «Lors de leur procès en appel, en 2004 à Perpignan, l’ambiance était délétère», se souvient-il. Mais Abderrahim el-Jabri, lui, ne veut plus penser à ses longues années de détention. «C’est pire qu’un combat, c’est une guerre, confie-t-il. Il ne faut pas se laisser aller. Je m’attendais souvent au pire, j’ai quand même été déçu.» Pour tenir en prison, il s’en remet «au sport et au spiritualisme».
«Ils n’ont jamais désarmé et se sont battus dans le respect des voies de droit», juge Jean-Marc Darrigade, qui suit les deux hommes depuis quatorze ans. «Même en prison, ils n’ont jamais commis d’actes de rébellion ni subi de procédure disciplinaire.» Depuis leur libération conditionnelle - en 2009 pour Azzimani, en 2011 pour el-Jabri - les anciens coaccusés peinent à retrouver une vie normale. Le premier souffre d’un eczéma chronique qui le handicape grandement pour son travail de garagiste. Le deuxième, de nationalité marocaine, jongle avec les récépissés de titre de séjour de trois mois. «Aujourd’hui, je veux me marier, avoir des enfants, souffle-t-il. Aller me recueillir sur la tombe de mon père, aussi, qui est enterré au Maroc.»
2 juillet 2012, SYLVAIN MOUILLARD
Source : Libération

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