Le vendredi 10 octobre le ministre des affaires sociales néerlandais a demandé à ce que l’accord bilatéral de 1972 avec le Maroc en matière de sécurité sociale soit définitivement jeté aux oubliettes. Le projet de loi a été adopté. La prochaine étape se fera à la 2ème chambre. Si cette dernière entérine le projet, alors un accord datant de 42 ans sera définitivement et unilatéralement jeté aux oubliettes par un pays considéré jusque-là comme un exemple dans le monde en matière de justice sociale et d’humanisme.
Car au fond de quoi s’agit-il : le gouvernement néerlandais estime que les enfants de ces dizaines de milliers de marocains établis aux Pays-Bas pour subvenir aux besoins des leurs, sont trop « gâtés » au Maroc, grâce aux avantages sociaux prodigués par la sécurité sociale néerlandaise . Et précision oblige, afin de régler cette question qui ne concerne que les marocains, le gouvernement des Pays-Bas ne cesse depuis plusieurs années d’exiger du Royaume du Maroc qu’il accepte d’ajuster les aides sociales néerlandaises au pouvoir d’achat marocain.
Pis encore, avec l’annulation unilatérale d’un accord qui s’est pourtant fait entre le pays de la Tulipe et celui de l’Olivier en 1972, aujourd’hui l’on se dirige vers la fin à toute aide sociale aux enfants vivant au Maroc d’immigrés aux Pays-Bas.
Tout ceci pour 9 millions d’euros par an ou moins encore (7 millions) selon certaines estimations…
Le Ministère des affaires étrangères et de la coopération marocain a réagi en exprimant sa profonde déception et en rejetant cette décision unilatérale, au cas bien entendu où la deuxième chambre devait l’entériner. Une prudence à saluer dans un monde où la crise économique est certes grave , mais où comme l’écrivait si bien Apollinaire « vienne la nuit, sonne l’heure, les jours s’en vont, je demeure ». Le « je demeure » pour les profanes c’est le Temps…