samedi 21 décembre 2024 15:37

EDITORIAL

 L’Islam est depuis le début du XXIème siècle, l’une des principales questions à la fois religieuses et politiques posées dans les pays non musulmans. Plus particulièrement en Europe. Lorsque la spiritualité d’un échantillon de l’Humanité devient une question politique qui réveille la bête en l’Homme,  cela ne peut que susciter inquiétude et questionnement sur  la régression de la politique dans le monde qui a cédé l’un de ses biens les plus précieux : le temps de la réflexion, celui de la Raison .

Des millions de musulmans vivant en « terre  non musulmane » vivent  sous la  menace de l’amalgame à cause  d’une poignée d’individus désignés comme musulmans, qui mettent le monde à feu et à sang en commettant des crimes abominables au nom d’une religion méconnaissable  tant elle est dénaturée. Cette prise en otage de centaines de millions de musulmans vivant leur religion dans la quiétude et la  normalité, a  aujourd’hui des conséquences dévastatrices sur  l’équilibre du monde.

Les démocraties « occidentales » piégées « à l’insu de leur plein gré », dans la mesure où l’Histoire finira un jour par avoir gain de cause, et montrer que la percée de ces mouvements de terreur radicaux sont aussi les monstres engendrés par ceux-là même qui aujourd’hui pointent du doigt une religion et des citoyens dans le monde entier. 

Signe alarmant de ce phénomène: la montée « démocratique » des droites extrêmes dans une Europe qui connaît une crise identitaire sans précédent. Les pays scandinaves, ceux de l’Est devenus récemment membres de l’Union européenne, ceux qui furent à l’origine de la création de cette Europe qui devait être un espace de paix... Tous voient ressurgir un racisme institutionnalisé, parfois en passe de prendre le pouvoir avec pour seul leitmotiv le rejet de l’immigration et de l’islam. En témoigne le plus récent  exemple en date : en France , le dimanche 13 décembre 2015, il a fallu que la gauche et une partie de la droite républicaine fassent barrage au deuxième tour des élections régionales à un Front National (FN) qui s'était illustré comme le premier parti de France une semaine plus tôt, pour que la France "sauve son honneur" de terre des Lumières.  

Si des questions doivent être posées  et des réponses apportées, sur  la manière dont la religion musulmane est  hélas défigurée, dénaturée, réduite à néant,  par des prêcheurs  qui incitent les fidèles à vivre en marge de leurs sociétés d’accueil  en les poussant à une communautarisation périlleuse parce qu’elle ne peut résulter que sur  le rejet et de la « résistible ascension » des mouvements les plus racistes  et xénophobes, cela  n’absout pas le rôle et les discours  parfois irresponsables des politiques européens. 

CCME

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