lundi 8 juillet 2024 22:28

Une affiche de campagne du FN opposant la France de la "pauvreté et de l'insécurité" à celle de la quiétude" a été largement détournée sur Internet.

"Son message est clair et net", scande un jeune frontiste lors de la présentation de l’affiche de campagne de Marine Le Pen, jeudi 10 novembre, devant une poignée de militants à la permanence de la fédération du Front national de Paris. L'affiche, scindée en deux, représente sur sa gauche, "la pauvreté", "l'insécurité", "les SDF, les logements mal famés, les HLM", et sur sa droite, "une synthèse entre la tradition et la modernité", décrypte-t-il dans une vidéo mise en ligne sur le site de la branche "jeunesse" du parti d'extrême-droite.

"Choisis ta France"

Il y aurait donc "le choix entre deux France", selon le jeune militant : "Celle qui va arriver", véritable vision apocalyptique d'un pays qui tomberait dans "l'anarchie" si le Front national ne passe pas, et "la France que nous aimons", une "France des terroirs, des campagnes, où il fait bon vivre", véritable image d'Epinal digne du JT de 13 heures de Jean-Pierre Pernaut. Une alternative que les jeunes militants du FN vont défendre au cours de la campagne intitulée "Choisis ta France", menée au profit de leur présidente.

Marine persiste et signe

Interrogée sur le côté caricatural de l'affiche, lors de l’émission politique "le 12/13" sur France 3, dimanche 13 novembre, la candidate FN à l’élection présidentielle Marine Le Pen persiste et signe. "C'est la France actuelle, celle de la pauvreté, de l'insécurité, de la paupérisation, de l'explosion du chômage, de la disparition du système de protection sociale", face à celle que l"'on veut faire". Puis, l'eurodéputée insère l'immigration comme l'épicentre des maux de la société française en livrant une analyse aux corrélations toujours aussi biaisées : "La courbe de l'insécurité suit la courbe de l'immigration qui suit, elle même, la courbe de la fraude".

"Choisis ta race"

Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à tomber pour dénoncer la campagne du parti d'extrême droite. Le collectif "Humour de droite" a ainsi proposé un décryptage loquace de l'affiche, alors que de multiples compositions étaient réalisées pour caricaturer la création du FN.

D'autres internautes ont proposé des rapprochements avec une affiche de propagande nazie ou encore avec une campagne vichyste, toutes deux construites également en dyptique accentuant la séparation de deux mondes qui s'affrontent. Le slogan a été aussi détourné en changeant le "Choisis ta France" par un "Choisis ta race" pour souligner les discours xénophobes sous-jacents de cette campagne d'affichage.

"On atteint le point Godwin" (comparaison au nazisme coupant court à tout débat sur internet, ndlr), estime l’un des deux créateurs de l’affiche et militant du FNJ Paul-Alexandre Martin. Interrogé par le Nouvel Observateur, le coordinateur de la campagne "les jeunes avec Marine" se défend de "toute référence à une autre époque" et justifie son choix sans y voir quelconque caricature.

14/11/2011, Ronan Kerneur

Source : Le Nouvel Observateur

La "Charte des droits et des devoirs du citoyen français", document que devront désormais signer les candidats à la naturalisation, impose notamment un niveau de français correct et stipule que l'on ne peut se "réclamer d'une autre nationalité sur le territoire français".

Le texte, que Le Figaro dévoile mardi 15 novembre, doit être présenté dans le même jour au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, par le Haut Conseil à l'intégration. Prévu par la loi de juin 2011 sur l'immigration et l'intégration, il explicite les "principes, valeurs et symboles de la République française".

"UNE DÉCISION QUI VOUS ENGAGE ET ENGAGE VOS DESCENDANTS"

"Vous souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie. Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà de vous, engage vos descendants", est-il écrit en préambule. "C'est pour vous et pour vos descendants, la volonté d'adopter ce pays qui vous a accueilli et qui va devenir le vôtre, adopter son histoire, ses principes et ses valeurs et ainsi, en intégrant la communauté nationale, accepter de contribuer à le défendre et devenir un acteur solidaire de son avenir", ajoute le texte.

La charte dispose notamment que "tout citoyen concourt à la défense et à la cohésion de la Nation". "Chacun a le devoir de contribuer, selon ses capacités financières, aux dépenses de la nation par le versement d'impôts directs, indirects ou de cotisations sociales", est-il précisé.

UN NIVEAU DE FRANÇAIS DE "FIN DE SCOLARITÉ OBLIGATOIRE"

"Une personne qui a acquis la qualité de Français peut être déchue de la nationalité française si elle s'est soustraite à ses obligations de défense, ou si elle s'est livrée à des actes contraires aux intérêts fondamentaux de la France, sans préjudice des dispositions du code pénal", indique le document.

Le niveau de français requis est désormais équivalent au niveau "fin de scolarité obligatoire" et les candidats devront justifier d'un niveau de connaissance de base en histoire, culture générale et société française. Un questionnaire sera vraisemblablement établi à cet effet. Deux décrets publiés dans le Journal officiel le 12 octobre énonçaient que "tout demandeur doit justifier d'une connaissance de la langue française, caractérisée par la compréhension des points essentiels du langage nécessaire à la gestion de la vie quotidienne et aux situations de la vie courante, ainsi que par la capacité à émettre un discours simple et cohérent sur des sujets familiers dans ses domaines d'intérêt".

La charte doit être validée par la Conseil d'Etat avant d'être adoptée par décret.

15/11/2011

Source : Le Monde/Reuters

Le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le Centre de la culture judéo-marocaine (CCJM, Bruxelles), en partenariat avec l'Université de Leiden (Pays-Bas), organiseront, jusqu'au 20 décembre, expositions thématiques inédites sur le Maroc, dans trois lieux différents de la ville néerlandaise. Le CCME a précisé, jeudi, dans un communiqué, que la première exposition, qui aura lieu au Kamerlingh Onnes Building, aura pour titre «le Maroc en blanc et noir».ll s'agit de photographies de la collection du CCJM qui présente le Maroc vu par les photographes français Jacques Belin et Jean Besancenot. Le deuxième événement artistique aura lieu au Oude UB où des gravures, tableaux et œuvres iconographiques, réalisés par des artistes orientalistes, proposeront un voyage artistique à travers le Maroc de la fin du XIXe et du début du XXe siècles.

La dernière exposition aura pour thème « l'émigration marocaine : au-delà des clichés» et se tiendra au LAK Galerie. Le photographe Robert Hartogh retrace, à travers ses clichés, une partie de l'histoire et de la mémoire de l'émigration marocaine aux Pays bas.

15/11/2011

Source : Le Matin

A quelques jours des législatives du 25 novembre, les MRE pourront-ils renverser la vapeur pour qu'enfin des bureaux de vote soient installés dans les pays d'accueil? En tout cas, nos ressortissants à l'étranger étaient nombreux ce 13 novembre à braver le froid parisien sur le parvis des Droits de l'homme, place du Trocadéro. Objectif: manifester en masse et se faire entendre afin que …Suite

Après l’interdiction des minarets dans toute la Suisse, la dernière campagne électorale ouvertement xénophobe et anti-immigration de l’Union Démocratique du Centre (UDC), et la multitude des actes islamophobes, cette fois-ci c'est de cadavre de cochon et de têtes de cochon qu'il s'agit, enterrés sur un terrain dédié à la construction d’une mosquée, le tout arrosé de 120 litres de sang de cochon. Si l’acte n’est pas réellement une profanation aux yeux de l’islam, il n’en reste pas moins que cet acte hautement provocateur reste le symbole de l’expansion de l’islamophobie en Suisse, phénomène qui touche l'Europe de manière générale.

Des têtes de cochons enterrés dans un terrain destiné à la construction d’une mosquée. La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie. Vendredi dernier, la police de Granges, ville Suisse du canton de Soleure, ainsi que certains médias ont reçu une lettre anonyme expliquant que des inconnus ont enterré un cadavre de cochon ainsi que quatre têtes de cochon sur un terrain de la ville de Granges qui est dédié à la construction d’une mosquée. Ces « inconnus » ne se sont pas arrêtés là. Ils ont également déversé 120 litres de sang de cochon sur ce même sol afin de protester contre « l’islamisation rampante » en Suisse.

Des têtes de cochons

Ces « inconnus » assurent, dans leur lettre, qu’ils vont « maintenant pouvoir constater si les promoteurs de la mosquée sont aussi croyants qu'ils le prétendent. On ne pourra plus les prendre au sérieux s'ils acceptent de faire construire la mosquée sur un sol profané », faisant ainsi une mauvaise interprétation des textes qui interdisent aux musulmans la consommation de la viande du porc, et non la construction de lieux de cultes par-dessus des terres arrosées de sang de cochon. « Nous avons juste à attendre la prochaine pluie ou chute de neige pour qu’elle nettoie le sol […] », explique Abdel Azziz Qaasim Illi, porte parole pour le Conseil Central Islamique Suisse (CCIS). « Depuis l’interdiction des minarets, il y a eu une augmentation d’actes islamophobes, donc ce n’est pas vraiment surprenant », regrette-t-il. Ce même terrain avait été l’objet d’un procès il y a quelques années. Le propriétaire, militant d’extrême droite, l’ayant vendu à la communauté musulmane assurait ne pas avoir été prévenu que le terrain serait destiné à la construction d’une mosquée, mais il a perdu le procès.

Extension du domaine de l’islamophobie

Dans un communiqué, le CCIS condamne sans retour. « Avec cet acte, une limite a été franchie et l'islamophobie en Suisse atteint un nouveau niveau ».

En effet, depuis l’interdiction des minarets en 2009, via referendum (57% de la population était pour l’interdiction des minarets), la suisse a pris un tournant islamophobe marqué par des actes séparés mais ayant la même cible. L’islam est d’ailleurs, statistiquement parlant, la 2ème religion du pays, après le christianisme. Selon les chiffres du gouvernement Suisse, le pays compte près de 400 000 musulmans, dont 50 000 pratiquants sur une population de 7,5 millions d'habitants, et ce malgré le net recul de l’Union démocratique du centre (UDC) lors des dernières élections fédérales. Ce parti de droite radicale s’est démarqué par une campagne hostile aux étrangers avec des affiches appelant à « jeter dehors » le mouton noir, coupable selon lui d’instaurer l’insécurité dans le pays, et d’autres promettant de renvoyer les arabes dans leur pays sur un tapis volant. L’UDC reste tout de même le premier parti du pays, suivi de du PSS, le parti social-démocrate.

L’islamophobie a pris alors comme un feu de forêt et n'est pas spécifique à la Suisse. D'autres pays d'Europe comme la France par exemple, connaissent une montée exponentielle de l'islamophobie ces dernières années. La police soleuroise a ouvert une enquête pour trouver les coupables de la « profanation » du terrain dédié à la construction de la mosquée de Granges, mais déclare cependant qu’il n y’a pas de lien manifeste entre le procès intenté par l’ancien propriétaire et l’acte islamophobe.

La créativité des profanateurs n’a d’égal que leur islamophobie et leur " ignorance", car il n'est pas interdit ni de toucher le porc ni de l'élever il faut juste se laver comme pour n'importe quel autre acte, le vin oui il ne faut ni le toucher ni le transporter ni le vendre ni l'acheter,si le porc a été interdit c'est pour des raisons d’hygiène,q' ils se renseigner sur l'islam qui est une religion tolérante et universelle. et ce n'est pas des cadavres qui empêcherons la construction de cette mosquée.incha allah.

14/11/2011, Rim Battal

Source : Yabiladi

Des populations plus jeunes mais aussi moins scolarisées et plus précarisées. C'est ce que décrit l'étude de l'Insee sur les quartiers sensibles de Toulouse et de la région, qui interroge sur les politiques de la ville en cours.

Dans les quartiers dits sensibles de Toulouse, « la jeunesse fait la différence ». C'est l'une des conclusions de l'étude récente réalisée par l'Insee sur les ZUS (zones urbaines sensibles) de Midi-Pyrénées. Fondée sur des chiffres (notamment de recensement) dont les plus récents remontent à 2007, cette étude permet de dessiner un portrait assez contrasté des ZUS toulousaines, avec, à des degrés divers, la jeunesse et la diversité pour atouts, mais la précarité, le chômage et le retard scolaire comme handicaps majeurs. Elle ne permet pas hélas de mesurer l'éventuel impact des politiques de rénovation urbaine engagées par l'état et les collectivités locales (Grand projet de ville (GPV) au Mirail et à Empalot).

9 % de la population toulousaine vit dans les quatre quartiers concernés par les ZUS : Reynerie-Bellefontaine, Faourette-Bagatelle-Bordelongue, Empalot, Izards. Un habitant sur trois de ces quartiers a moins de vingt ans, et même 36 % à Reynerie-Bellefontaine (26 % seulement à Empalot), contre un sur quatre dans l'agglomération et un sur cinq dans la seule commune de Toulouse.

Plus nombreux, les jeunes des ZUS toulousaines sont aussi plus défavorisés en matière d'éducation. Au-delà de l'âge de la scolarité obligatoire (16 ans), les 16-24 ans sont moins scolarisés dans les quartiers sensibles toulousains (seulement 59 %) que dans le reste de l'agglo (71,4 %) ou que dans la seule commune de Toulouse (74,2 %).

Six jeunes sur 10 sans le bac

Et parmi ceux ne faisant plus d'études, six sur dix ne possèdent pas de bac ou de diplôme équivalent, contre trois sur dix dans l'ensemble de l'agglomération toulousaine. La proportion d'étrangers et d'immigrés est aussi plus marquée à Toulouse qu'au niveau national ZUS, et beaucoup plus que dans le reste de l'agglomération (hors ZUS). On compte ainsi 3,3 fois plus d'étrangers dans les ZUS toulousaines que dans l'ensemble de l'agglomération, contre deux fois plus dans l'ensemble des ZUS de la métropole. Les immigrés (personne née étrangère à l'étranger et qui réside en France, quelle que soit sa nationalité) représentent 37 % de la population de la Reynerie-Bellefontaine (contre 17 % aux Izards).

L'étude de l'Insee fait suite à une étude sur le même thème de 2003 (chiffres recensement de 1999) mais elles ne sont hélas pas comparables. « Si une partie non négligeable de la population a quitté ces quartiers dans l'intervalle, avec de nouveaux arrivés, les plus précaires n'en sortent guère », note Catherine Huguonnet (DRLCS), décrivant ainsi une population comme « assignée à résidence » du fait de ses handicaps (langue, formation, exclusion…). Avec une mixité sociale qui semble à la baisse dans ces ZUS.

Une étude qui devrait enrichir la réflexion des décideurs en matière de politique de la ville.

En chiffres

45 000 habitants vivent dans les quatre ZUS toulousaines. Soit les trois-quarts de la population résidant dans les 14 ZUS de la région. « Cette étude ne suit pas les trajectoires individuelles », note Jean-Philippe Grouthier, directeur régional de l'INSEE, « une étude nationale va suivre 1750 ménages de ZUS. On pense que 500 d'entre eux ne devraient plus habiter en ZUS d'ici ans ».

15/11/2011, Philippe Emery

Source : La Dépêche

La politique en matière d'immigration menée sous Nicolas Sarkozy a été critiquée sous divers angles -engorgement des services policiers, judiciaires et administratifs soumis à la politique du chiffre, compatibilité de cette politique avec le statut autoproclamé de «pays des droits de l'homme» de la France; plus récemment, c'est le harcèlement administratif dont font l'objet les étudiants étrangers qui a fait l'actualité, le ministre de l'Intérieur (lire Libération du 23 mai) proclamant au passage que la France «n'a pas besoin de talents étrangers, de maçons et de serveurs de restaurant». Mais elle n'est que rarement analysée sous l'angle économique.

C'est qu'il y a sur ce sujet un assez large consensus entre gauche et droite. A droite, le ton a été donné par Jacques Chirac qui déclarait en 1976 que «900000 chômeurs ne devraient pas être un problème dans un pays comprenant près de 2 millions de travailleurs immigrés», et à gauche, par Michel Rocard expliquant que la France «ne peut pas accueillir toute la misère du monde» en 1990.

La seule différence, le degré de générosité

En 2005, la peur de l'invasion du territoire national par des hordes de plombiers polonais était partagée à gauche comme à droite. Pour les deux bords, les immigrants sont perçus comme une charge pour l'économie et la société française. La seule différence tient au degré de générosité que l'on daignera accorder vis-à-vis des immigrés. Dans son programme, François Hollande se cantonne à des banalités, indiquant que le codéveloppement permettra de résoudre notre «problème migratoire».

Cette idée de l'immigration comme une charge, un problème, est peut-être payante électoralement; mais elle est économiquement très coûteuse. Comme le rappellent les économistes Ian Goldin et Geoffrey Cameron dans un récent ouvrage synthétisant les connaissances les plus récentes sur l'immigration (Exceptional People: How Migration Shaped Our World and Will Define Our Future, mai 2011, Princeton University Press, 352 pp.), il existe un large consensus parmi les spécialistes sur l'impact positif des flux migratoires sur la croissance économique, les salaires et l'emploi dans les pays qui reçoivent des immigrants. Restreindre l'immigration anémie la croissance et nuit à l'emploi.

Les craintes vis-à-vis de l'impact des migrants sont fondées sur l'idée que ceux-ci risquent de se substituer aux travailleurs nationaux, tout particulièrement les peu qualifiés, exerçant une pression à la baisse sur leurs salaires. Mais l'expérience montre que, en réalité, les immigrants sont beaucoup plus complémentaires que substituts aux salariés nationaux, exerçant pour l'essentiel des métiers dans des secteurs en pénurie d'emploi. Les immigrants peu qualifiés travaillent dans des secteurs qui n'attirent pas les salariés nationaux, et les plus qualifiés dans des secteurs dynamiques dans lesquels la formation ne suit pas l'offre d'emplois.

Un effet positif sur les salaires

De la même façon qu'un chirurgien aura du mal à travailler dans un pays qui connaît une pénurie d'anesthésistes, ces complémentarités entre nationaux et migrants font que les arrivées d'immigrants ont un effet positif sur les salaires et l'emploi des nationaux. Giovanni Peri a ainsi calculé qu'une hausse de 1% des flux migratoires entraîne une augmentation comprise entre 0,6 et 0,9% des salaires réels à long terme. Et ce sans prendre en compte le fait que la diversité apportée par les immigrants contribue à la création d'idées et à la croissance économique (forte proportion d'immigrants naturalisés parmi les prix Nobel américains; Google, Intel, Paypal, eBay et Yahoo ont été fondées par des immigrants).

Les migrants sont aussi contributeurs nets des systèmes sociaux, en moyenne à hauteur de 1% du budget total dans les pays européens. L'Organisation mondiale du travail estime par exemple que, en Allemagne, un immigrant arrivant à l'âge de 30 ans apportera une contribution nette (recettes moins dépenses) de 150000 euros aux budgets publics en moyenne sur l'ensemble de sa vie.

Nicolas Sarkozy souhaitait, en début de mandat, aller chercher les points de croissance manquants «avec les dents». Les dents en question, en servant à dissuader les immigrants, ont eu l'exact effet inverse.

14/11/2011, ALEXANDRE DELAIGUE

Source : Libération

Depuis l'été, les étrangers qui doivent renouveler leur titre de séjour à la préfecture de Caen sont obligés d'arriver la veille ou dans la nuit s'ils veulent pouvoir être reçus par l'administration, selon des témoignages concordants.

Lundi matin à 06H30, une quarantaine de personnes faisaient la queue en attendant l'ouverture du service "accueil des étrangers", a constaté un photographe de l'AFP. Les premiers ont expliqué être arrivés à 23H00 la veille, et avoir dormi dans leur voiture.

"Allez-y dépêchez vous", a lancé à 08H45, à l'ouverture du service, la fonctionnaire qui distribuait des tickets à l'entrée du bâtiment. "La liste ne sert à rien", a-t-elle répondu à un homme qui évoquait le classement organisé par tous ceux qui attendaient.

"Je suis arrivé à 05H30, pour le titre de séjour de ma femme, algérienne. Je n'ai pas pu entrer. Il n'y a que le lundi que je ne travaille pas", a enragé peu après Riad, un Français de 34 ans.

Parmi ceux qui ont été reçus, Pierre 59 ans et Brigitte 55 ans, Congolais, ont raconté avoir marché une heure de chez eux, en l'absence de bus la nuit, pour être devant la préfecture à 03H30 pour un renouvellement de titre de séjour. C'était la quatrième fois qu'ils venaient en quelques mois, ont-ils dit.

Selon Bénédicte Aïchoun, une déléguée syndicale FO de la préfecture, l'engorgement est constaté depuis août et il est dû à la fois à un afflux de demandes, à des effectifs insuffisants des services de l'Etat et à une "complexité accrue de la législation" sur les titres de séjours.

"Comme les demandes ne sont pas traitées dans les temps, les gens doivent revenir plus souvent", a-t-elle expliqué. De fait, associations et usagers regrettent d'avoir à se déplacer pour de simples demandes d'informations.

Contactée par téléphone, la préfecture a répondu par écrit que "le service n’est pas en capacité de recevoir tous les usagers qui se pressent devant les portes chaque matin, qui ont significativement augmenté depuis le début du mois de septembre".

L'Etat "travaille activement à l’amélioration de cette situation", a-t-on indiqué de même source.

"C'est intolérable. Ce ne sont pas des clandestins, ce sont pour la plupart des gens qui viennent renouveler leur titre de séjour. Des femmes font la queue la nuit dehors avec leur bébé", a critiqué Geneviève Mabboux, présidente de l'Asti 14 (association solidarité travailleurs immigrés), présente devant la préfecture.

14/11/2011

Source : Libération/ AFP

La Haute assemblée vient de saisir le Premier ministre d'une proposition de résolution visant à faire retirer la circulaire du 31 mai qui restreint l'accès des étudiants diplômés au marché du travail hexagonal.

La grogne des étudiants étrangers contre la circulaire du 31 mai signée du ministre de l'Intérieur Claude Guéant et qui restreint l'accès au travail des diplômés "immigrés" se poursuit. Une nouvelle manifestation, rassemblant 2000 personnes s'est, ainsi, tenue ce samedi à Paris à l'appel de syndicats étudiants et du Collectif du 31 mai qui regroupe plusieurs centaines de diplômés étrangers qui n'ont pu obtenir un statut de salarié afin de travailler en France. Ce mouvement pourrait se trouver renforcé par l'entrée du Sénat dans le débat. Dimanche après-midi, François Fillon a, en effet, été saisi d'une proposition de résolution issue du Palais du Luxembourg. Ce texte dont l'initiative revient à Bariza Khiari, Sénatrice de Paris et vice-présidente de la Haute assemblée, recommande la suppression de la circulaire Guéant. Et c'est donc, désormais, au Premier ministre de décider s'il saisit le parlement de cette résolution, ou non.

La circulaire du 31 mai avait pour objectif, selon Claude Guéant, de "donner la priorité à l'insertion professionnelle des demandeurs d'emploi aujourd'hui présents (sur le territoire), qu'ils soient de nationalité française ou étrangère et résidant régulièrement en France". "Il vous appartient donc de veiller à ce que les demandes d'autorisation de travail soient instruites avec rigueur" avait enjoint le locataire de la place Beauvau aux préfets. Mais ce n'est qu'à la rentrée, quand les étudiants étrangers diplômés se sont présentés dans les préfectures, que les premiers problèmes se sont posés. Certains d'entre-eux, bénéficiaires d'une promesse d'embauche après avoir passé leur diplôme de fin d'étude, se sont même retrouvés dans l'incapacité de signer leur contrat de travail. C'est par exemple le cas d'Othman, 26 ans, l'un des créateur du collectif du 31 mai. Issu d'une école de commerce, il vient de terminer une année de stage à mi-temps dans la banque qui, finalement, a décidé de l'embaucher. Une promesse d'emploi effective après une rude sélection parmi d'autres candidats. Mais quand il s'est présenté à la préfecture de Paris pour tenter d'obtenir son sésame pour l'emploi, Othman s'est vu opposer une fin de non-recevoir, les services préfectoraux invoquant des raisons administratives. Du coup son poste reste, pour l'heure, vacant.

"360 dossiers en cours d'examen"

Particulièrement actifs sur les réseaux sociaux les membres du collectif du 31 mai n'ont pas tardé à recueillir des dizaines de témoignages comparables. Mais ils ont, surtout, reçu le soutien de la Conférence des grandes écoles dont le Président, Pierre Tapie, patron de l'Essec a adressé un courrier à Claude Guéant afin d'exprimer ses inquiétudes ou, encore, de la Conférence des Présidents d'Université qui a jugé les conséquences de l'application de ce texte "très graves".

Du côte du ministère de l'Intérieur on s'emploie, désormais, à calmer le jeu. Les services de Claude Guéant font ainsi remarquer que 5700 autorisations de travail avec changement de statut ont été accordées pour les 9 premiers mois de 2011 contre 3700 pour la période équivalente en 2010. "360 dossiers sont en cours d'examen et plus de la moitié ont donné lieu à une décision positive" remarque un conseiller du ministre qui assure que les difficultés rencontrées sont, pour l'essentiel, liées à des lourdeurs administratives désormais dissipées.

14/11/2011, Laurent Chabrun

Source : L’Express.fr

À quelques mois de l’élection présidentielle en France, ce « beau livre » qu’est La France noire, trois siècles de présences tombe à pic. Depuis que la question de l’immigration est devenue un enjeu politique et démagogique, beaucoup de Noirs de France estiment qu’ils seraient mieux traités dans les pays anglophones – la situation de leurs « frères » vivant dans cet espace leur paraissant plus supportable… Pourtant, avant la Révolution française et, dans une certaine mesure, pendant la période coloniale, il valait mieux être un Noir en France qu’ailleurs. On le vit avec l’arrivée massive des intellectuels noirs américains à Paris, victimes dans leur pays de la ségrégation raciale. « Ce n’est que depuis les années 1980 que ce sentiment, cet attrait pour la France décline, et qu’un Noir se dit plus libre, plus accepté et plus reconnu en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou à Johannesburg, alors que la citoyenneté est désormais un droit pleinement acquis en France. »

Ce livre matérialise l'apport irréfutable des "présences noires".

Les présences de Noirs en France remontent à trois siècles. Trois siècles pendant lesquels les populations d’Afrique, de la Caraïbe, de l’océan Indien et des États-Unis ont contribué à bâtir et à préserver la nation française. Le Noir a bien entendu changé de « statut » selon les époques : il est passé du stade d’affranchi à celui de sujet colonial ; de celui d’indigène à celui de « tirailleur sénégalais ». Il est ensuite devenu le « Nègre », puis tout simplement le Noir, avant d’être perçu comme un immigré et, dans les années 1990, comme un « Black ». Depuis les années 2000, les débats portent sur la citoyenneté des « Noirfrançais », ces minorités visibles qui ne souhaitent plus être reléguées à l’arrière-cour de la République, comme dans Moi aussi, le poème de Langston Hughes où « le frère à la peau sombre » qui mangeait jusque-là à la cuisine se révolte et hurle qu’il est lui aussi l’Amérique et que lorsque viendra du monde, il se mettra à table. La France ne peut plus fermer les yeux face à ces « sans-voix » qui sont présents sur tout le territoire…

Parions que La France noire deviendra vite un ouvrage de référence. La clarté de son propos lui garantit une audience très large. Plusieurs penseurs et chercheurs de renom (Achille Mbembe, Pap Ndiaye, Dominic Thomas, Elikia M’Bokolo, Françoise Vergès, François Durpaire…) y ont apporté le fruit de leur expérience. Le résultat est frappant, avec plus de 750 documents, photos, coupures de presse et iconographies qui matérialisent les apports irréfutables de ces « présences noires » qu’on ne trouvera pas forcément dans les manuels qui racontent l’histoire officielle de la France…

11/11/2011, Alain Mabanckou

Source : Jeune Afrique

Faut- il exiger des enfants nés en France de ·parents étranger qu' ils manifestent leur volonté de devenir français à 18 ans? C'est le souhait de la Droite populaire, aile droite de l'UMP, qui a fait adopter cette recommandation jeudi lors d'un atelier organisé à l'Assemblée sur « la nation dans la mondialisation »…Suite

La Fondation ONA organise une rencontre littéraire avec Abdellah Baïda, autour de son livre Au Fil des livres. Chroniques de littérature marocaine de langue française, (Ed. La Croisée des Chemins & Seguier, 2011…Suite

L’Immigration  marocaine à Bourg-en-Bresse, dans l'est de la France, est intimement liée aux milliers de tirailleur qui ont décidé de s'y installer à la fin de leur service militaire. A partir des années 1960, beaucoup sont passés du statut de soldat à celui de travailleur. A la recherche d'une vie meilleure. «C'est ainsi qu'au' moment où la France renonçait à son empire colonial et qu'étaient dissous les régiments de tirailleurs marocains, a commencé l’histoire singulière de la plus importante communauté étrangère de Bowg-en-Bresse»…Suite

La question de l’immigration en Espagne a toujours été un sujet de débat à multiple connotations dans les campagnes électorales. Cependant, deux attitudes diamétralement opposées se dégagent dans la lecture des programmes des grands partis pour les élections du 20 novembre. D’un côté, une approche conservatrice, défendue par le Parti populaire et les partis régionalistes, qui prône la main dure à l’égard de l’immigration, un strict contrôle sur les flux migratoires et de sévères conditions pour l’acquisition de la nationalité. De l’autre, une attitude, adoptée par les socialistes et la coalition de la Gauche Unie, s’inspire de la doctrine des droits de l’homme comme source de référence pour faire prévaloir l’égalité des opportunités entre autochtones et immigrés et la souplesse des conditions d’accès à la nationalité espagnole. Dans les deux positions, la défense des intérêts de l’Etat espagnol et la préservation des avantages des nationaux demeurent deux variables primordiales dans les programmes électoraux. Toutefois, à cause de l’acuité de la crise économique, l’immigration est à peine signalée aux meetings et discours des leaders politiques. Elle est mentionnée dans les pages intérieures de ces programmes du fait que les étrangers ne sont pas une cible électorale pour n’avoir pas le droit de voter aux élections générales. Dans le dernier sondage d’opinion du Centre des Recherches Sociologiques (CIS - officiel), la question migratoire se situe au quatrième rang dans la liste des préoccupations des espagnols, bien loin de l’emploi et du chômage. Il est cependant notoire de relever la nette amélioration de l’attitude à l’égard des immigrés de la part des politiques qui abandonnent les discours discriminatoires appelant, comme par le passé, à la fermeture des frontières ou l’expulsion pure et simple des sans-papiers. Dans un pays qui compte 5.730.667 étrangers (12,2% de la population globale) dont 822.000 marocains en situation légale, quelle place est-elle accordée dans les programmes électoraux au futur des immigrés, et, que promettent les grands partis politiques pour garantir leur droit à la pleine citoyenneté? Dans son programme,le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE - au pouvoir), insiste sur l’intégration comme élément essentiel dans la politique de protection des collectifs exposés à la précarité, la vulnérabilité, la discrimination, l’inégalité ou aux comportements racistes. Il propose le développement d’une éducation basée sur la tolérance et l’ouverture sur la diversité culturelle. Les socialistes, rappelle-t-on, avaient autorisé la régularisation en 2005 des sans-papiers et introduit dans la loi sur les étrangers des critères sur l’enracinement social ou professionnel de tous les immigrés. Ils défendent dans leur programme l’homologation des diplômes et titres universitaires des étrangers ainsi que la reconnaissance des compétences des immigrés acquises dans leur pays à l’heure de leur sélection pour un emploi. De même, ils sont favorables à l’amélioration de l’éducation sanitaire et la sensibilisation des femmes immigrées à certaines questions telle la planification familiale. Le PSOE a introduit également une nouvelle proposition appelant à la promotion d’un urbanisme inclusif qui encourage le multiculturalisme, la création d’espaces de convivialité, l’élimination des ghettos ethniques et l’accès sans ségrégation aux biens culturels. Les socialistes se déclarent favorables à la gestion des flux migratoires par le biais d’accords entre pays d’origine et d’accueil des immigrés, dont la concertation sur le retour volontaire et le transfert des immigrés vers de nouvelles destinées.

Le Parti Populaire (PP), réputé pour ses rigides tendances en matière migratoire, promet l’application d’une nouvelle norme durcissant les conditions relatives à l’acquisition de la nationalité espagnole, l’accès au marché du travail. Il prône l’immigration sélective, le contrôle des frontières et l’intégration à travers l’éducation. Il compte par ailleurs introduire une mesure qui impose aux immigrés de passer par une série d’examens exigeant la connaissance parfaite de la culture et des usages espagnols en cas de sollicitude de la nationalité. Le PP prétend également réduire la durée de résidence des immigrés en introduisant, dans son programme, le modèle d’une « immigration circulaire » basée sur des contrats saisonniers, comme c’est le cas des femmes marocaines qui sont engagées pour exercer dans la cueillette des fraises dans la province de Cadix et regagnent le royaume à la fin de leur contrat.

Pour la Gauche Unie-Verts (IU-V), il est indispensable pour l’Espagne de ratifier les conventions internationales sur les droits humains et la lutte contre le racisme et la xénophobie. Dans son programme, la coalition de gauche appelle à l’élimination des mesures ou instruments qui limitent le droit à émigrer, l’internationalisation du contrôle des frontières et des accords sur la dévolution d’immigrés aux pays où les droits humains ne sont pas respectés. C’est l’unique organisation politique qui revendique la fin des rafles racistes dans la persécution des immigrés en situation irrégulière. De même, l’IU-V propose la dérogation de l’actuelle loi sur les étrangers pour lui attribuer une touche progressiste dans l’interprétation des droits, libertés et obligations des immigrés. Elle s’oppose aux normes d’expulsion pour résidence irrégulière et réclame la fermeture des Centres d’Internement des étrangers mais revendique en même temps des facilités d’accès par les immigrés à des papiers en règle. De même, elle invite à reconnaître le droit de suffrage aux immigrés extra-communautaires en situation légale à l’issue d’une résidence de deux ans, en écartant le principe de réciprocité. Elle exige enfin la souplesse des procédures administratives en matière migratoire, l’inscription au recensement municipal et l’homologation des diplômes des étrangers.

L’Espagne, dont plus de 12% de sa population sont nés à l’extérieur, est actuellement démunie d’un modèle migratoire propre comme c’est le cas de la France, du Royaume Unie, du Danemark ou des Etats unis. A cause de la crise économique, les fonds destinés aux programmes d’intégration sociale ont été drastiquement diminués alors que plus d’un million et demi d’immigrés et 3,5 millions d’autochtones sont en chômage. Comme la question de l’emploi et de la gestion des services sociaux sont compétence des gouvernements régionaux et des municipalités, qui sont dans leur majorité dirigés par les conservateurs du PP, il est fort probable que la question migratoire soit traitée dans une approche plus restrictive en termes de droits et avantages. En cette matière, le PP compte appliquer sa doctrine basée sur une immigration ordonnée et sélective.

12/11/2011, Mohamed Boundi

Source : Al Bayane

La 2ème édition du salon SMAP Expo de Marseille, une manifestation culturelle, commerciale et festive dédiée principalement à la communauté marocaine établie dans les régions du Midi (sud) de la France, a ouvert ses portes vendredi, avec une affluence de visiteurs toujours importante.

La cérémonie d'inauguration a été présidée par le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, Ahmed Taoufik Hejira, en présence du Consul général du Maroc à Marseille, Mustapha Bassou, et de plusieurs personnalités françaises, dont Jacques Rocca Serra, Sénateur des Bouches du Rhône, Conseiller régional et adjoint au maire de Marseille.

Le président du SMAP Group, Samir Chammah, a fait état d'"un très bon démarrage" de l'étape de Marseille, la quatrième d'une tournée européenne (SMAP Roadshow 2011) de ce salon après Bruxelles, Milan et Paris.

"Entre 8.000 et 10.000 personnes ont investi les stands du Salon rien que pendant la première journée", s'est-il félicité dans une déclaration à la MAP.

Interrogé sur l'impact de la conjoncture économique en Europe sur cette édition, M. Chammah a souligné que "malgré tout ce qu'on peut dire, les Marocains sont toujours attachés à leur patrie et veulent y investir pour l'acquisition d'un logement".

Il a également relevé que "ce qui a marché le plus c'est le logement économique et intermédiaire", deux produits qui n'ont pas été affectés par les crises précédentes.

SMAP Expo Marseille propose à un large public de MRE et leurs amis Maghrébins et Européens, de retrouver, dans des conditions idéales et festives, les qualités vitales d'un Maroc en pleine expansion : Art de vivre, immobilier, créations artisanale, musicale et culturelle, le tout sous le signe de la gratuité totale.

L'événement, déclinaison d'un concept qui a fait ses preuves depuis 1997 à Paris et, depuis 2009 à Barcelone, est organisé par le SMAP group, avec le soutien du ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace.

Des méga concerts animés chaque après-midi par de grands noms de la scène artistique marocaine (Said Senhaji, Abdelmoughit, Statia, Hamid El Kasri, Ahmed El Oujdi), des rencontres-débats sur les questions de l'immobilier et les préoccupations de la communauté marocaine résidant à l'étranger ainsi que des offres commerciales, notamment dans l'immobilier, sont au programme.

Une trentaine d'exposants représentant les secteurs de l'immobilier, de la banque, du tourisme et des transports ont fait le déplacement à ce rendez-vous qui met à l'honneur l'artisanat marocain, avec un grand espace médina donnant à voir l'art de vivre marocain à travers ses différentes déclinaisons: culture, artisanat, gastronomie, beauté et bien-être.

Sur 7.000 m2 de surface d'exposition, des exposants de différentes régions du Maroc présentent l'offre immobilière complète et diversifiée du marché et des produits de 32 villes du Royaume.

Le tourisme n'est pas en reste. Agences de voyages et de tourisme, compagnies aériennes, maritimes et routières, ainsi que services bancaires, rivaliseront pour présenter les meilleures offres sur la destination Maroc.

Avec plus de 50.000 visiteurs attendus dont de nombreux européens, l'édition 2011 s'annonce d'ores et déjà encore meilleure que celle de 2010 qui a accueilli près de 38.000 personnes.

Après Bruxelles, Milan et Paris, Marseille est la quatrième étape du Smap RoadShow 2011, qui devrait se clôturer à Barcelone.

Constituant la plus grande vitrine de l'immobilier marocain hors du Royaume, le SMAP Expo répond à un besoin avéré : offrir une réponse complète à toute personne intéressée par un investissement immobilier au Maroc.

Diaspora marocaine de générations et de catégories socioprofessionnelles diverses, ainsi qu'européens sont toujours plus nombreux à exprimer leur désir d'investir au Maroc.

13/11/2011

Source : MAP

Offrir davantage de canaux d’immigration légale et faciliter la migration de main-d’œuvre serait un moyen pour l’UE de répondre au vieillissement démographique et de rester compétitive, a plaidé Cécilia Malmström lors d’une conférence organisée le 8 novembre à Bruxelles par le Centre for Eastern Studies. « C’est le travail sur lequel nous nous concentrons aujourd’hui », a souligné la commissaire en charge des Affaires intérieures.

Les chiffres sont parlants. L’Union manquera de quelque 700 000 travailleurs dans le domaine des technologies de l’information en 2015 et de 2 millions de travailleurs dans le domaine de la santé d’ici 2020. « Sans une migration de main-d’œuvre, nous ne serons pas en mesure de conserver notre mode de vie notre système de sécurité sociale. L’Union européenne ne pourra pas répondre à l’objectif de compétitivité inclus dans la stratégie 2020 sans promouvoir une politique migratoire attractive et compétitive », a dit la commissaire.

Depuis une dizaine d’années, la Commission tente tant bien que mal de promouvoir une politique d’immigration légale au niveau européen malgré les fortes oppositions du côté des Etats membres, le domaine étant étroitement liée à la souveraineté nationale. Pour l’heure, quatre textes ont été laborieusement adoptés, textes qui n’harmonisent aucunement les législations nationales mais établissent seulement des normes strictement minimales, selon de nombreux observateurs. Il s’agit des Directive 2004/114/CE relative aux conditions d’admission des étudiants, 2005/71/E portant sur l’admission des chercheurs, 2009/50/CE dite « carte bleue » qui détermine les conditions et les procédures d’entrée des ressortissants de pays tiers hautement qualifiés. Enfin, la Directive 2003/86/CE régit le droit au regroupement familial pour les ressortissants des pays tiers.

La Commission pousse maintenant pour que les négociations progressent rapidement sur deux propositions de directives portant l’une sur la création d’un permis unique de résidence et de travail (visant l’« emploi saisonnier »), l’autre sur un régime applicable aux transferts temporaires, au sein d’une même société, de travailleurs qualifiés ressortissants d’États tiers.

En matière de coopération avec les pays tiers, il est à noter que la Commission publiera une communication le 18 novembre sur l’approche globale des migrations et la mobilité dans laquelle sera évalué le travail de ces cinq dernières années en la matière et proposé une approche renouvelée.

RÉSISTANCE ?

Néanmoins, tout développement en la matière dépend clairement de la volonté politique des Etats membres. Pour la commissaire, « il y a une volonté politique et un engagement » du côté du Conseil suite, notamment, aux révolutions dans le monde arabe. Mais les difficultés demeurent et ont été sérieusement amplifiées par la crise économique. Comment, par exemple, expliquer aux citoyens européens qui perdent leurs emplois, subissent des politiques d’austérités que « nous avons aussi besoin de migration de main-d’œuvre » ?

En outre, la question migratoire doit sortir du prisme sécuritaire. Les agendas des politiques de migration et de l’emploi doivent pleinement être connectés, a souligné Jean Louis De Brouwer, directeur à la DG Emploi, affaires sociales et inclusion de la Commission européenne. C’est la raison pour laquelle, la commissaire Malmström et son collègue en charge de l’emploi et des affaires sociales László Andor ont décidé de lancer le débat en publiant un Livre vert sur le sujet au cours de l’année prochaine.

[TE] La Commission et l’OIM simplifient leur coopération

[PE] Les commissaires Cecilia Malmström et Andris Piebalgs ont signé un accord-cadre avec le directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), William L. Swing, pour simplifier la procédure des négociations contractuelles entre l’UE et l’OIM, le 8 novembre. Cet accord vise l’ensemble des projets conduits par l’OIM et financés par l’UE.

08/11/ 2011, Manon Malhère

Source : Europolitique

Face aux modèles classiques de l’intégration à la française ou de l’inclusion à l’anglo-saxonne, le sociologue Raphaël Liogier défend l’idée de « participation ». Il interviendra le 19 novembre aux Assises nationales de la diversité culturelle.

TC : Quels sont les principaux modèles proposés pour répondre à la question soulevée par la diversité culturelle ?

Raphaël Liogier : En France, on parle d’intégration et parfois même d’assimilation. On a l’impression que l’objectif est de « digérer » un élément extérieur. Dans le monde anglo-saxon, on emploie l’expression d’inclusion qui a au moins un avantage : s’opposer à l’idée d’exclusion. Mais si on inclut des gens dans un tout sans les transformer, on suppose aussi que, pour le reste, ils doivent s’en sortir tout seuls. Dans la tradition française moderne, ré­pu­blicaine, on es­time qu’il existe des iné­galités liées à notre situation so­ciale, à notre naissance, et qu’il convient de les compenser en partie pour que l’égalité entre les citoyens ne soit pas seulement formelle.

Vous proposez l’idée de « participation ».

Je ne suis pas le premier. J’ai retrouvé cette définition de la citoyenneté comme participation chez Sartre, dans ses Réflexions sur la question juive. Pour Sartre, les sociétés européennes reprochent tout simplement aux juifs d’être différents et de ne pas vouloir cesser de l’être. Or, la citoyenneté, ce n’est pas l’uniformité, c’est le fait d’accepter que ceux qui sont là participent. Le seul fait de participer économiquement à la richesse nationale légitime et donne droit à la participation au sens civique et politique.

C’est quelque chose de nouveau à l’échelle de l’histoire de l’humanité. Nous sommes aujourd’hui dans ce qu’on pourrait appeler le « paradigme du repas de famille ». Nous pouvons être tentés de penser que certaines personnes, parce que leurs grands-parents ne sont pas nés en France, parce qu’ils sont musulmans ou pour d’autres raisons, sont des invités au repas de famille et qu’ils doivent donc être particulière­ment polis et bien se tenir à table.

Mais on oublie qu’ils sont à la cuisine comme les autres et qu’ils participent à la fabrication du repas. Il est donc légitime qu’ils participent aussi à l’élaboration des règles communes. Il n’est pas possible de dire : s’ils ne sont pas contents, qu’ils retournent chez eux. De toute façon, les règles du vi­vre-en­sem­ble ne sont pas définies de toute éternité.

On va vous accuser de relativisme ou de postmodernisme…

Ce serait une er­reur. On veut nous faire croire que la modernité équivaudrait au règne de la raison contre des traditions forcément irrationnelles. C’est un peu rapide. La modernité, c’est avant tout la constitution d’un espace juridique, politique et social de coexistence des différents modes d’être. En d’autres termes, c’est précisément l’annonce d’une société multiculturelle.

C’est pour cela que la notion « d’ordre public » a été inventée, parce qu’il fallait gérer et assumer la pluralité au sein d’un espace commun. Ce qu’on nous présente aujourd’hui comme étant la modernité, par exemple à travers un certain type de républicanisme unificateur, est à mon avis une trahison de la modernité.

Pour les 70 ans de TC, venez dire « Oui à une société interculturelle ! », le 19 novembre à Paris

Angela Merkel en Allemagne, David Cameron au Royaume-Uni, Nicolas Sarkozy en France, Silvio Berlusconi en Italie, Pal Shmitt en Hongrie…

À l’heure où la diversité culturelle de nos sociétés est de plus en plus remise en cause voire décriée par les acteurs politiques européens, Témoignage chrétien et son partenaire Salam News lancent le 19 novembre au Centre Sèvres à Paris un mouvement de mobilisation en faveur des« racines interculturelles » de la France.

Une trentaine d’intervenants participeront aux débats et échanges pour montrer la richesse et la force d’une société qui – même s’il n’est pas simple à gagner – fait le pari de l’interculturel, et présenter les actions engagées en sa faveur. Participeront notamment ce jour-là : l’ambassadeur de France Stéphane Hessel, le sociologue Alain Touraine, l’historien et sociologue spécialiste de la laïcité Jean Baubérot, l’historienne et séna­trice Esther Benbassa, l’islamologue Rachid Benzine, l’écrivain Michel Sauquet, le sociologue et philosophe directeur de l’Observatoire du religieux Raphaël Liogier, l’anthropologue spécialiste de la diversité culturelle dans la société française, Dounia Bouzar…

Plus de vingt associations, médias et organisations parmi lesquels le Secours islamique, Emmaüs International, le CCFD, la Cimade, la revue Hommes et migrations, ATD Quart-monde, Habitat et humanisme, le Centre Sèvres, Radio Orient… se sont associés à ce mouvement et signeront l’Appel pour la (re) construction d’une société interculturelle lancé à cette occasion et présenté aux candidats aux élections présidentielle et législative en 2012.

Vous aussi, vous êtes invités à signer cet appel et à participer à cette première journée pour dire haut et fort « Non la société multiculturelle n’est pas un échec, oui, elle est une force et notre richesse ! ». Plus nous serons nombreux, plus notre voix sera entendue !

Paris, le 19 novembre, de 9 h à 18 h, au Centre Sèvres, 75006 Paris.

13/11/2011, Jérôme Anciberro

Source : Témoignage chrétien

Pas de convention " nationalité " pour la Droite populaire. Lionnel Luca, co-fondateur du collectif de parlementaires, avait pourtant cru obtenir de Jean-François Copé, en juin, l'organisation de l'une des grandes réunions thématiques du parti présidentiel. Mais le patron de l'UMP a réduit , jeudi 10 novembre, le grand raout espéré par la droite de l'UMP à un simple "atelier" sur la nation. Le parti n'a réuni que quelques parlementaires et intervenants dans une annexe du Parlement. Le maire de Meaux l'avait déclaré le 8 juin : "Il est hors de question de revenir sur la binationalité."

L'atelier de la Droite populaire a néanmoins été l'occasion, jeudi 10 novembre, pour la majorité présidentielle, d'un tir de barrage contre l'une des mesures phares du projet socialiste pour 2012 : le droit de vote des étrangers aux élections locales. "Le droit de vote sans la nationalité française est inacceptable, a déclaré Jean-François Copé, lors d'un passage éclair à la tribune,Ce n'est pas parce qu'on paie des impôts en France, que cela ouvre le droit à la citoyenneté française. Nous ne sommes pas dans un système censitaire " a-t-il poursuivi. La patron de l'UMP souligne ainsi le clivage entre la majorité présidentielle et la gauche sur l'une des thématiques électoralement les plus rentables.

En effet, le projet PS prévoit "l'instauration du droit de vote et d'éligibilité aux élections locales pour les étrangers en situation régulière résidant dans notre pays depuis au moins cinq ans." Selon les socialistes, le droit de vote est un accélérateur d'intégration; il "favorisera la reconnaissance politique et sociale, ainsi que la responsabilité qui l'accompagne."

"LES IMMIGRÉS SONT LA NOUVELLE CIBLE ÉLECTORALE DU PS"

Selon Thierry Mariani, ministre des transports et co-fondateur de la Droite populaire, la volonté du parti socialiste est dictée par une "seule motivation électorale". "Le nombre d'ouvriers étant en baisse, les immigrés sont la nouvelle cible électorale du PS avec en ligne de mire les élections municipales", scande le ministre. "Le droit de vote pour les immigrés sera l'objectif de tous les communautarismes et ce genre de mesures est irréversible", menace encore, alarmiste,Thierry Mariani.

Une inquiétude du leader de la Droite populaire relayée par Jean-François Copé : "J'ai demandé en bureau national l'engagement du parti dans la bagarre sans concession qui nous opposera au parti socialiste sur ce thème " a-t-il déclaré, soulignant l'une des thématiques sur laquelle l'UMP reviendra en force lors de la campagne présidentielle.

11/11/2011, Eric Nunès

Source : Le Monde

"La carte d'identité, elle n'est souvent que la carte bancaire, voire la carte Vitale pour certains", vient de déclarer le député Lionnel Luca (Droite populaire/UMP)

« La carte nationale d'identité n'est pas la Carte Orange », écrivait Jean-Marie Le Pen, qui siégeait à l''Assemblée Nationale entre 1986 et 1988, dans l'exposé des motifs de sa proposition de loi n° 82 « tendant à modifier le code de la nationalité française ».

L'UMP s'est prononcée, jeudi 10 novembre, pour un retour à la loi Pasqua de 1993 sur l'acquisition de la nationalité. Le parti majoritaire entend aussi mener, lors de la campagne présidentielle, une "bagarre sans concession" contre le projet du PS d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires pour les élections locales.

Actuellement, en vertu du droit du sol, - et de la loi Guigou de 1998 réformant la loi Pasqua de 1993 - tout enfant né en France de parents étrangers en séjour régulier devient, sauf refus de sa part, automatiquement français à sa majorité s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11 ans. Désormais, il devrait, à 18 ans, "en faire la demande" écrite.

La proposition avait été initiée dès l'an dernier par la Droite populaire, qui a obtenu la tenue de cette rencontre baptisée « atelier », organisée par l'UMP. La réunion a été marquée par une protestation de Jeannette Bougrab. En "fille de harki", la secrétaire d'Etat à la jeunesse s'est élevée, contre "certains mots qui blessent". Elle visait l'historien Dimitri Casali et Malika Sorel-Sutter, connus pour leur hostilité aux personnes d'origine musulmane, orateurs invités de cette réunion, qui ont dénoncé une ghettoïsation des immigrés plus "voulue" que "subie".

Arno Klarsfeld, président de l'Office français de l'immigration et de l'intégration, a du lui aussi mettre en garde contre le risque de "faire des jeunes qui ont toutes leurs attaches en France des CDD de la nationalité française".

L'UMP, sous la houlette de Copé et de la Droite Populaire, veut-elle relancer la guerre du Code de nationalité et tenter de remettre en cause le "droit du sol", dont bénéficient chaque année 30 000 jeunes nés ici de parents étrangers ?

C'est ce que suggérait déjà le contenu du fameux discours de Sarkozy à Grenoble le 30 juillet 2010 sur les « déchéances de nationalité » et ce passage ; « ... Il est quand même invraisemblable que des jeunes gens de la deuxième, voire de la troisième génération, se sentent moins Français que leurs parents ou leurs grands-parents ... ».

L'insistance personnalisée sur ce terme infamant de « déchéance » laissait alors penser que Sarkozy s'apprêtait à reprendre le « chantier » emblématique du code de nationalité entamé en son temps par son maître Pasqua et sur lequel celui-ci dû reculer dans des circonstances particulières.

Ce faisant, Sarkozy, Copé et la Droite Populaire recycleront -une fois de plus- les théories du Front National, installées dans la panoplie de la droite dans les années 1980, par l'intermédiaire du Club de l'Horloge.

Ce club, qui se positionnait comme une passerelle idéologique entre le FN et la droite, écrivait dès 1984 : « Aujourd'hui le code de la nationalité est une machine à fabriquer des "Français de papier", qui n'ont ni assimilé notre culture ni affirmé leur attachement à la patrie. Pour maintenir notre identité nationale, il est urgent de réformer cette législation. Le Club de l'Horloge, qui a lancé ce débat dans l'opinion, décrit ici la réforme qu'il faudra réaliser tôt ou tard... »

La mise en pratique de ces théories fut concrétisée par Chirac et Pasqua, en 1986, lors du retour de la droite aux affaires.

Elle fut symbolisée par la tentative de supprimer le traditionnel droit du sol et le droit à la nationalité française pour les enfants nés en France et issus de parents étrangers. "Être Français, ça se mérite" disait déjà Pasqua. Dans cette bataille du code de nationalité, le gouvernement Chirac-Pasqua, qui pensait remporter une victoire décisive, fut contraint de reculer fin 1986, en raison des grandes mobilisations étudiantes contre la loi Devaquet et les « facs-Tapie ». L'épisode tragique de la mort du jeune Malik Oussekine, battu à mort par la police le 6 décembre de cette même année symbolisa la violence contenue dans les projets gouvernementaux .

En 1993, la droite reprit son offensive et imposa notamment une "déclaration de volonté" des jeunes nés de parents étrangers; l'absence de cette déclaration avant 18 ans supprimait leur accession automatique à la nationalité.

La remise en cause du code de nationalité est dans notre pays, un marqueur historique de la convergence-concurrence de la droite avec le Front National. Elle est aussi au cœur de l'obsession de l' « envahissement », distillée depuis des décennies.

En effet, la droite entretient depuis 30 ans des rapports ambigus avec le FN, depuis que l'UMP de l'époque s'est alliée avec le Front National lors de l'élection municipale de Dreux en Septembre 1983. Depuis le début de sa carrière politique, Sarkozy applique le principe de son inspirateur, Pasqua. Celui-ci a résumé sa doctrine, à la veille de la présidentielle de 1988, dans le magazine Valeurs actuelles du 2 mai 1988: « Sur l'essentiel, le Front national se réclame des mêmes préoccupations, des mêmes valeurs que la majorité »

Mais au-delà du calcul électoral, le jeu avec le FN sert de paravent à une entreprise plus profonde et plus dangereuse, car venant du cœur du système de domination politique. L'enjeu stratégique porté par Sarkozy inclut toujours l'unification de la droite autour du thème de la défense de l'« identité nationale » menacée, thème récurrent et éternel de la droite nationaliste dans notre pays.

C'est la reprise du cri traditionnel de la droite nationaliste des années 1930 : Dehors les métèques !

Juifs dans les années 30, Musulmans et Roms aujourd'hui, pour eux, il s'agit toujours de désigner un ennemi national contre lequel se rassembler.

13/11/2011, Albert Herszkowicz

Source : Médiapart

Au départ, pays de transit pour les Subsahariens en partance pour l’Europe, le Maroc devient un pays d’immigration. Puisque le royaume ne respecte par leurs droits, ils s’unissent pour les défendre.

Nous voulons que l’on nous donne les mêmes droits qu’ont les Marocains résidant à l’étranger dans leurs pays d’accueil. » Cette revendication est celle de Yene Fabien Didier, président du Collectif des Communautés Subsahariennes au Maroc (CCSM), créé au lendemain du Forum Social Mondial 2011, tenu à Dakar, en février. Le collectif se charge de défendre les droits des Subsahariens au Maroc.

Sa requête renseigne fort sur l’évolution de la migration subsaharienne dans le royaume. D’un pays de transit, le Maroc tend progressivement à devenir un pays d’immigration pour les Africains au sud du Sahara. Difficile toutefois d’estimer précisément leur nombre, le ministère de l’Intérieur est resté sourd à nos sollicitations.

35 000 Subsahariens

La direction de la migration et de surveillance des frontières de ce même ministère les estimait à environ 10 000 personnes en janvier 2006. Mais ce chiffre est bien en deçà de la réalité. Yene Fabien Didier évoque plutôt le chiffre de 35 000 migrants voire au-delà. Plus de 7 000 d’entre eux sont étudiants, à côté de la « creative class », qui regroupe ceux qui sont régulièrement établis et qui exercent dans divers domaines - médecine, ingénierie, communication, journalisme... ; des immigrants clandestins qui voyagent en direction de l’Europe.

A l’instar de ces derniers, la majorité des « Africains » au Maroc, (comme ils sont communément appelés) n’était pas venue pour s’installer : « ils restent tout en ayant l’intention de continuer ailleurs [en Europe] mais cette idée se perd dans le temps », constate Houria Alami M’Chichi, présidente de l’Association Marocaine d’Etudes et de Recherches sur les Migrations (AMERM).

Son constat corrobore la conclusion d’une étude sociologique publiée en 2010 par le Centre Jacques Berque de Rabat : le Maroc est passé d’un pays de transit à un pays d’immigration. « Depuis quelques années, les migrants ne sont pas en transit. Ils travaillent dans des secteurs très variés », indiquait Michel Peraldi, alors directeur du Centre. Toutefois, « il s’agit encore d’un processus qui n’est pas encore très clair », tempère Mme Alami M’Chichi car, estime-t-elle, l’installation définitive n’est pas la dernière option.

Arracher sa liberté

Elle n’est pas l’ultime option, mais les autorités du royaume peinent déjà à gérer les « transitaires/ résidents » car le Maroc se trouve confronté à une situation qu’il n’a pas prévue », explique la présidente de l’AMERM. Conséquences : « il y a une ignorance de leurs droits fondamentaux », fustige Saïd Tbel de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH).

Une situation qui s’explique en partie, selon lui, par le fait que « les autorités appliquent sur eux [les migrants] ce qui est décidé ailleurs »; à savoir les directives de l’Union européenne qui sous traite sa politique migratoire aux pays d’Afrique du Nord, notamment au Maroc. Un rôle de gendarme qui ne cesse de dégrader l’image du royaume auprès de ses partenaires du continent noir mais aussi auprès des institutions internationales, d’autant plus que le Maroc est signataire de la Convention internationale sur la protection des droits des migrants.

Ces atteintes continues aux droits des migrants, qui se manifestent par les rafles, les détentions et les expulsions, sont régulièrement rapportées par la presse et dénoncées par les ONG nationales et internationales. Par conséquent, « il faut arracher sa liberté », fait savoir le Collectif des migrants subsahariens.

Le CCSM dérange

Le CCSM entend réaliser un plaidoyer pour « défendre le droit des migrants et jouer un rôle de médiateur entre les migrants et les autorités marocaines » afin de faciliter « les négociations, l’obtention de titres de séjour, la régularisation des migrants et l’arrêt des emprisonnements abusifs et arbitraires ». Tel est l’un de ses principaux objectifs, en plus de « fédérer » les migrants subsahariens qui tardaient encore à joindre leurs forces. Cet éparpillement risque de rendre la tâche ardue, mais il n’est pas le seul défi du Collectif.

Juste après la mise en place du bureau exécutif du CCSM, « la DST [les services de renseignements] m’a appelé pour me dire que je dérange. Un autre service de la police marocaine m’a également convoqué à quelques jours d’intervalle », confie l’un des membres fondateurs du CCSM. C’est dire si les autorités restent encore allergiques à toute revendication des citoyens de « pays frères » du Maroc. « Je pense plutôt qu’elles ont intérêt à reconnaitre de telles associations, réagit Houria Alami M’Chichi. Cela permettrait de clarifier les choses sur la situation de ces migrants et sur beaucoup de non-dits ». Pour Saïd Tbel de l’AMDH, le « combat » doit être mené pour arriver à « une reconnaissance de ces migrants » équivalente aux droits des MRE da,ns leurs pays d’accueil.

Les MRE aux côtés des Subsahariens du Maroc

« Migrants de tous les pays, unissez-vous! » Les associations regroupant des Marocains résidant à l’étranger et le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) ne sont pas insensibles au sort de leurs frères africains dans leur royaume d’origine et les soutiennent. Certaines contribuent financièrement aux manifestations culturelles organisées par les migrants subsahariens au Maroc, notamment l’Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF). « Nous ne comprenons pas qu’on réclame la régularisation de centaines de milliers de Marocains à l’étranger alors que le Maroc ne veut même pas le faire pour quelques milliers d’immigrants subsahariens », s’indigne Ali El Baz, coordinateur national de l’ATMF. « La seule manière de nous soutenir, lance-t-il aux autorités et à la société civile marocaines, c’est le soutien que vous apportez aux Subsahariens au Maroc. » Car en Europe, poursuit Ali El Baz, les migrants marocains bénéficient du soutien de la société civile.

11/11/2012 , Oumar Baldé

Source : Yabiladi

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