Le Mexique a commencé à hausser le ton contre une loi promulguée, vendredi dernier dans l'Etat américain d'Arizona, qui "criminalise" la migration clandestine, majoritairement mexicaine, et autorise les contrôles d'identité aléatoires pour débusquer d'éventuels "sans-papiers".
La réaction la plus remarquée, lundi, est venue du Président mexicain, Felipe Calderon, qui a "condamné" dans des termes peu diplomatiques la nouvelle loi en Arizona, qui ouvre grandes les portes à "la haine, la discrimination raciale, l'intolérance et les abus''.
Il a promis de défendre "avec tous les moyens en sa possession" la dignité et les intérêts de ses concitoyens établis en Arizona, affirmant que cette situation adverse, qui "nous emplit de tristesse", doit être un "stimulant" pour s'unir et s'organiser de manière ordonnée.
La première volée de bois vert mexicaine était venue, vendredi, quelques heures seulement après la promulgation par la gouverneure d'Arizona, Jan Brewer (Républicaine), de la nouvelle loi controversée destinée, selon elle, à "protéger tous les citoyens d'Arizona et tous ceux qui résident légalement dans notre Etat".
La ministre mexicaine des Affaires Etrangères, Patricia Espinosa, avait indiqué que cette loi oblige le Mexique à revoir ses relations de coopération avec l'Arizona et n'hésitera pas à défendre "la dignité" de ses citoyens émigrés dans cet Etat du sud des Etats-Unis.
Le nouveau texte "affecte la relation entre Arizona et le Mexique et oblige le gouvernement mexicain à revoir la viabilité et l'utilité des schémas de coopération développés avec Arizona", a affirmé Espinosa, regrettant le peu de cas que fait cette loi de "l'immense" contribution des migrants mexicains à l'économie et la culture dans cet Etat américain.
Faisant écho à d'autres responsables officiels, le ministre de la santé, José Angel Cordova, a qualifié "d'abominable" le nouveau texte qui "viole" les droits humains des migrants en légalisant le délit de faciès.
La présidence du Sénat et les responsables des Commissions des Affaires Etrangères des deux chambres du Parlement mexicain se sont élevés contre cette nouvelle loi "inacceptable, comble de la xénophobie et de la haine".
Ces responsables parlementaires ont plaidé pour "une réponse ferme" du gouvernement mexicain face à cette situation.
Des appels ont été lancés pour le boycott des produits venus d'Arizona, voire la fermeture pure et simple de la frontière avec cet Etat, ou le report/annulation des voyages des Mexicains dans cette région frontalière.
A ce propos, le Parti Action Nationale (PAN) du président Calderon, a appelé les Mexicains à ne pas visiter l'Arizona, en représailles contre cette nouvelle législation, qui devrait "faire honte" aux Américains.
Le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI-opposition) a estimé que la nouvelle législation en Arizona s'inscrit dans une surenchère "électoraliste" qui ferait les yeux doux à un secteur particulier de l'électorat de droite en Arizona.
Cette onde de rejet a atteint l'Ombudsman mexicain, Raul Plascencia, qui s'est dit mobilisé pour surveiller "24 heures sur 24" d'éventuelles violations des droits humains des migrants mexicains par la police américaine.
De même, l'église catholique, une institution très puissante au Mexique et auprès des 11 millions de migrants mexicains aux Etats Unis, a critiqué cette loi "injuste" qui doit être combattue de manière "intense et efficace" par les autorités mexicaines.
Les premiers effets de la réaction mexicaine se sont faits sentir par les compagnies aériennes desservant Arizona, qui ont reconnu que le trafic aérien a été "affecté de manière significative" par la nouvelle loi criminalisant les migrants clandestins.
La presse mexicaine, pour sa part, a durement attaqué cette nouvelle loi d'Arizona qui "criminalise l'apparence latine" et autorise la police d'interroger indistinctement les personnes "soupçonnées" d'être des "sans papiers".
La polémique sur cette loi est exacerbée par un climat délétère dans les relations mexico-américaines, à cause de la recrudescence de la violence des cartels de la drogue contre les forces de sécurité mexicaines, attribuée par Mexico à l'armement sophistiqué acquis illégalement sur le territoire américain et introduit au Mexique.
Ce climat a été résumé, lundi, par le maire de Mexico, Marcelo Ebrard, qui a estimé que le flux des armes en provenance des Etats-Unis "déstabilise" le Mexique.
Source : aufait/MAP
Une convention de partenariat entre le ministère chargé de la Communauté marocaine à l'étranger et l'Université d'Amsterdam a été signée, lundi après-midi à Rabat, en vue de consolider les relations entre la communauté marocaine établie aux Pays-Bas et le Maroc.
Signée par le ministre chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, et le vice-doyen de l'Université d'Amsterdam, M. Van Setten Gert Jan, cette convention prévoit l'organisation de visites annuelles au Maroc au profit de jeunes étudiants marocains et néerlandais de souche ou d'origine étrangère poursuivant leurs études à l'Université des Sciences appliquées ainsi que la participation de jeunes étudiants marocains et néerlandais aux "Universités d'été des jeunes Marocains du Monde".
Elle prévoit, également, l'organisation de séminaires et tables rondes sur les questions de la migration marocaine aux Pays-Bas, notamment celles relatives aux femmes, aux jeunes et aux enfants, outre l'organisation d'actions de sensibilisation pour les femmes marocaines résidant aux Pays-Bas sur le code de la famille et le code de la nationalité, entre autres.
Cet accord stipule aussi l'appui à la création et au soutien des réseaux de compétences maroco-néerlandaises et le transfert de leur expertise au pays d'origine ainsi que le soutien de la formation continue des enseignants bénévoles en matière de l'enseignement parallèle de la langue arabe et la culture marocaine au profit des enfants marocains résidant aux Pays-Bas.
Dans une déclaration à la presse, M. Ameur a souligné que cette convention permettra à un grand nombre de jeunes Néerlandais d'origine marocaine de visiter le Royaume et de s'enquérir des avancées réalisées par le Maroc comme elle permettra de se pencher sur des questions ayant trait à la communauté marocaine établie aux Pays-Bas.
De son côté, M. Gert Jan a affirmé, dans une déclaration similaire, que cette convention revêt une grande importance pour les deux pays dans la mesure où elle offrira à des milliers d'étudiants d'origine marocaine la possibilité de faire plus ample connaissance avec le Maroc et facilitera l'intégration de cette catégorie aux Pays-Bas.
La signature de cette convention a eu lieu en marge d'une rencontre entre M. Ameur et un groupe de 27 étudiants néerlandais dont certains d'origine marocaine de l'Université d'Amsterdam, en visite au Maroc dans le cadre d'un séjour culturel (30 avril-9 mai).
Lors de cette visite, ces étudiants auront des entretiens avec plusieurs responsables gouvernementaux et visiteront plusieurs villes dont Fès, Meknès, Ifrane et Marrakech.
L'organisation de ce séjour culturel s'inscrit dans le cadre du programme culturel du ministère chargé de la Communauté Marocaine à l'étranger qui a notamment pour objectif le renforcement des liens des jeunes Marocains résidant à l'étranger avec le Maroc, la préservation de l'identité nationale des nouvelles générations de la communauté émigrées dans ses dimensions culturelle, linguistique et civilisationnelle.
Source : MAP
La France pourrait être beaucoup plus, et autrement, "républicaine" : telle est la thèse qui ouvre l'essai de Cécile Laborde, professeure de théorie politique à l'université de Londres. Le propos peut sembler provocateur, tant il paraît évident à beaucoup que notre pays incarne la République.
Ce consensus apparent ne doit pas faire oublier que le républicanisme peut s'interpréter diversement. Ainsi, déplore la philosophe, le gouvernement Sarkozy, en présentant les rares cas de niqab comme une menace pour l'identité nationale, "revendique et instrumentalise sans vergogne les thèmes traditionnels du républicanisme à la française" que sont la citoyenneté, l'égalité entre les sexes et l'intégration nationale. Une captation d'autant plus aisée que la gauche peinerait à opposer une alternative à "la rhétorique répressive, populiste et xénophobe" qui accompagne ces postures républicaines.
De telles confusions, juge Cécile Laborde, ont des racines profondes. Aussi faudrait-il repenser le républicanisme par un détour conceptuel, loin de l'Hexagone, afin de mieux accomplir ses promesses d'émancipation. L'auteure se réclame en effet d'un "républicanisme critique", inspiré du philosophe anglophone Philip Pettit et de son célèbre livre Républicanisme (Gallimard, 2004).
L'idée maîtresse est que la liberté républicaine désigne la "non-domination" : être libre signifie ne pas être dominé, c'est-à-dire ne pas subir l'autorité arbitraire d'autrui. Dans l'Antiquité, le paradigme de la domination s'appliquait aux esclaves, mais on peut l'actualiser en l'étendant à tous les cas où l'arbitraire de la domination est patent, notamment celui des "minorités", ethniques et sexuelles.
Cécile Laborde voudrait donner une consistance sociologique à ces idées en montrant l'apport possible du "républicanisme critique" aux débats français autour de la laïcité en général, et du "voile" en particulier. Synthétisant les arguments mobilisés lors de la genèse de la loi de 2004 sur les "signes religieux ostensibles", elle cherche une troisième voie entre, d'un côté, le "républicanisme classique" ou "laïciste", et, de l'autre, les partisans de la tolérance ou du multiculturalisme.
"Paternalisme" autoritaire
Si elle n'est pas favorable à l'interdiction du voile, qui exprimerait le "paternalisme" autoritaire de l'Etat, elle ne rejoint pas pour autant les arguments contre la loi qui sous-évaluent les pressions religieuses et patriarcales dans la famille et la société. Plutôt faudrait-il parier sur la capacité des enseignants à faire partager à tous leurs élèves les idéaux d'autonomie et d'égale dignité, pour aider à l'auto-émancipation des jeunes filles.
Ce type de démarche s'applique aussi, montre l'ouvrage, aux controverses sur la neutralité de l'Etat ou sur les discriminations. La conviction qui sous-tend son "républicanisme critique" est que les jeunes issus de l'immigration ne sont pas d'abord en quête de reconnaissance identitaire : leur problème, d'ordre social, c'est celui de la discrimination et de la domination qu'ils subissent.
La démonstration est brillante, pédagogique et informée, même si elle va parfois un peu vite. Sa critique expéditive de la commission Stasi ou son évocation des philosophies de la IIIe République pourraient être creusées et discutées. Mais qu'on en partage ou pas les conclusions, elle apporte de l'air frais à une pensée républicaine française qui en a bien besoin.
Source : Le Monde
A partir du 17 mai, tout le trafic passager avec Algésiras sera transféré à Tanger Med.
Le port de Tanger-ville continuera à recevoir les ferries venant de Tarifa.
Les liaisons avec Sète, Barcelone, Gênes et le trafic de marchandises définitivement transférées à partir d'octobre.
Les Marocains résidents à l’étranger (MRE) vont connaître cette année un vrai changement de cap pour leur traversée entre Algésiras et Tanger. L’ouverture du nouveau port de Tanger Med aux ferries en provenance d’Algésiras leur permettra de gagner une heure et demie sur la durée de la traversée, sans compter le temps mis pour rejoindre l’autoroute en passant par le centre-ville.
A partir de Tanger Med, les véhicules pourront directement rejoindre l’autoroute en direction du Sud, évitant ainsi les embouteillages habituels des mois de juillet et août.
L’ouverture officielle du port Tanger Med aux passagers est programmée à partir de juillet 2010. Cependant, il le sera de manière progressive dès le 3 mai, une manière de roder l’opération pour que la totalité des navettes soit effectuée à partir du 17 mai 2010.
Néanmoins, durant la campagne transit MRE 2010, les liaisons entre Tanger-ville et Tarifa continueront d’être assurées, et ce, jusqu’au mois d’octobre prochain. Au-delà de cette échéance, ce trafic sera réparti entre les deux ports. Les liaisons avec Sète, Barcelone et Gênes seront définitivement transférées à Tanger Med à partir d’octobre, de même que tout le trafic de marchandises et TIR, indiquent les autorités portuaires qui assurent que le nouveau port Tanger Med est aujourd’hui totalement équipé et préparé pour recevoir ce trafic. Il dispose de huit postes à quai et plusieurs hectares de terre-pleins.
Par ailleurs, cette opération transit 2010 des MRE, qui doit démarrer comme chaque année le 15 juin, a fait l’objet d’une réunion, il y a deux semaines, entre les autorités marocaines et espagnoles, avec à l’ordre du jour les mesures à prendre pour bien assurer la transition. De même, il fut question du renforcement des flottes ferries durant la période estivale pour faire face à l’afflux des MRE en provenance des pays européens. Ils seront certainement très nombreux cette année du fait qu’une partie de l’opération transit se déroulera à la veille du mois de Ramadan qui commencera la deuxième semaine d’août.
Par ailleurs, il faut signaler que le port Tanger-ville, appelé à devenir un grand port de plaisance et de croisières de la Méditerranée, continuera malgré tout à recevoir des dessertes à partir de certains ports espagnols.
Les appels d’offres pour l’aménagement de ce port en port de plaisance sont en cours de préparation et devront être lancés incessamment.
Source : La Vie eco
La conférence de Tanger qui a réuni les 17 pays fondateurs du projet de l'Office méditerranéen de la jeunesse (OMJ) à savoir le Maroc, la France, l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, l'Egypte, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, le Liban, Malte, le Monténégro, la Slovénie, la Tunisie et la Turquie, en plus de l'Union européenne pèsera lourd dans la politique de migration du nouvel ordre mondialisé
La rencontre de Tanger qui sera suivie par d'autres réunions à Monténégro et à Paris avait pour objectif de définir l'architecture générale de l'Office et le périmètre retenu pour la promotion de la mobilité des jeunes dans l'espace méditerranéen grâce à des bourses, la France ayant déjà avancé le chiffre d'un million d'euros. L'OMJ ayant pour mission de faciliter la libre circulation des étudiants de certaines filières universitaires d'excellence, identifiées au Nord comme au Sud de la Méditerranée pour leur capacité à construire les compétences de demain ». Au-delà de ce bel édifice de mots, que faut-il en retenir ? C'est après s'être rendu à la frontière entre les Etats unis et le Mexique, point sensible de la planète en matière d'émigration où se déversent chaque jour des milliers d'émigrés qu'Eric Besson a développé une idée.
« Les Mexicains, les américains et nous Français et Européens avons une même conviction déclare-t-il c'est que nous allons développer la migration circulaire. C'est une façon de ne pas piller les cerveaux, c'est une façon d'utiliser les compétences dont nous avons besoin sur les métiers en tension dans nos pays du Nord. C'est en même temps la conviction qu'il faut qu'au bout de quelques années, trois ans par exemple, la personne retourne dans son pays «Dans un autre entretien accordé à France 24, Mr Besson développe. l'idée de cette émigration circulaire «La France et l'Europe vont essayer de développer cette politique. L'autre jour, j'étais à la préfecture de police, je voyais un informaticien marocain qui va venir en France deux ou trois ans et qui dit clairement : un, je vais apporter des compétences – nous avons besoin d'informaticiens en France ‑ ; deux, je vais continuer à me former ; trois, je vais ensuite retourner au Maroc, parce que c'est mon pays d'origine et que je veux vivre au Maroc, je ne veux pas vivre en France.
C'est de l'immigration circulaire. Avec un titre de séjour provisoire, un CDD, de trois ans, accepté dès le début… Cela répond à une critique légitime de l'immigration choisie, c'est que « nous ne devons pas contribuer au pillage des cerveaux des pays en développement ».
Aider les talents sans piller les cerveaux comme l'affirme un slogan du ministère de M. Besson ? Mais au-delà des déclarations d'intention, comment résister à cette lame de fond, à cette tendance lourde de l'exode des cerveaux des pays du Sud vers le Nord, de ces Hight potentiels, polyglottes, voyageurs du cyberspace, architectes cardiologues médecins biologistes informaticiens physiciens, ces « travailleurs de la connaissance » dans le nouvel ordre mondialisé, qui sont autant de cerveaux des pays du Sud qui ont en tant besoin ? Comment résister à ce formidable appel d'air des compétences du Sud qui feront tout pour s'installer dans les pays du Nord vieillissant où la qualité de vie est assurée ? Les pays du Nord pourront-ils honorer leurs engagements ?
Le Maroc, par une politique de mobilisation des compétences vivant à l'étranger tente de renforcer les liens et d'éviter tout délitement de ce lien, les compétences marocaines pouvant s'impliquer dans le développement du Maroc tout en restant à l'étranger. M. Ameur tente d'anticiper le phénomène en sensibilisant les compétences marocaines à l'étranger en multipliant les rencontres à Fès, à Casablanca et dans les capitales européennes. Une cartographie précise de ces compétences est à l'étude dans son département.
A Tanger, le ministre délégué de la communauté marocaine à l'étranger a appelé à faire de la mobilité des jeunes «un gain futur de compétences pour les pays d'origine», ce qui permettra de réorganiser le phénomène de «drainage des cerveaux», pour être finalement perçu non pas comme une perte irréversible et définitive pour ces pays, mais comme un vivier d'experts établis à l'étranger et sur lesquels ils peuvent compter à tout moment. » Il a défendu l'idée de la création d'un espace méditerranéen des talents juniors et seniors dans différents domaines, la création de réseaux transnationaux des compétences qualifiées, estimant que ce programme contribuera à organiser l'échange d'expériences et d'expertises entre les pays partenaires sur des thématiques précises d'intérêt commun. Pour être opérationnel, ce programme méditerranéen de mobilisation de compétences doit être doté des moyens humains et financiers, d'un calendrier de travail et d'un comité de pilotage stratégique pour suivre et évaluer son développement, a déclaré M. Ameur.
Reste que la mobilisation des compétences est en effet un champ nouveau d'investigation dans lequel tout est à construire en terme de dispositifs, d'outils, de veille et de prévisions. La captation de cette valeur ajoutée, de cette richesse des ressources humaines et sa pérennité requièrent une réflexion nouvelle du gouvernement.
Elle requiert également un changement de culture et de prisme par rapport à un Etat ou à une administration de contrôle qui doit évoluer vers un Etat et une administration qui facilite, un état médiateur, stratège et démocratique qui accepte, négocie avec une multiplicité d'intervenants notamment en terme de bénéficiaires comme les universités, les instituts, les agences, les émigrés qui ne sont plus les travailleurs d'antan « taillable à merci ». Elle requiert également une responsabilité historique de ceux qui sont actuellement en charge de la politique d'émigration dans les pays du Nord.
En d'autres termes pour transformer le brain drain, fuite des cerveaux en « brain drain », pour un bénéfice mutuel du phénomène de la migration, il faudra rester très vigilant sur les modalités de cette mobilité des compétences. Si les pays du Sud sont privés de leurs compétences, l'émigration clandestine se renforcera et a avec elle ses capacités de nuisance. Rien n'y fera et aucun obstacle n'empêchera le flux vers le nord, ni les murs que l'on construira, ni la mer qui chaque jour rejette des dizaines de corps.
Source : Le Matin
Interview Avec Eric Besson, Ministre De L'immigration, De L'integration, De L'identite Nationale Et Du Developpement Solidaire
Le Matin : Votre visite au Maroc s'effectue dans le cadre de la conférence de Tanger qui constitue une première étape vers la création de l'Office méditerranéen de la Jeunesse, dont vous êtes l'initiateur. En quoi consiste cet Office ? Et quelle sera sa vocation ?
Eric Besson : Cet office porte une ambition forte : donner la priorité à la jeunesse tout en lui donnant accès à un espace méditerranéen de savoir et de compétences. L'Office aura pour mission de faciliter la libre circulation d'étudiants de filières d'excellence et d'intérêt méditerranéen, d'organiser l'accès de ces étudiants à des bourses méditerranéennes ainsi qu'à des stages, de leur offrir l'opportunité d'une première expérience professionnelle et enfin de mobiliser l'expertise de ces étudiants au profit du développement de leur pays d'origine. La participation de 18 pays riverains de la Méditerranée, ainsi que de la Commission européenne, à cette première conférence d'experts, et l'enthousiasme que le projet suscite dans les différents pays participants et au-delà, illustrent bien, il me semble, la pertinence de notre action.
Quelles ont été les recommandations des experts pour la mise en œuvre de cet Office, prévue d'ici le 1er janvier 2011 ?
Le travail vient de commencer à Tanger ! D'autres conférences d'experts suivront, d'abord au Monténégro, puis à Chypre, avec un même objectif : celui de la mise en œuvre de l'office méditerranéen de la jeunesse d'ici le 1er janvier 2011. Les experts réunis en aborderont tous les aspects, des plus pratiques au plus complexes, pour être au rendez-vous de cette belle ambition. Comme vous pouvez le constater, le calendrier est volontariste (un an), à l'image de la détermination politique des Etats participants au projet.
Ce projet pilote en faveur de la libre circulation des jeunes étudiants dans l'espace méditerranéen est une première sachant que la France et les Etats européens ont toujours été très réticents. Toutefois, cette mobilité ne porte que sur certaines filières d'excellence. Pourquoi et lesquelles ?
Comme vous le dites vous-même, il s'agit d'un projet pilote. Nous allons avancer pas à pas, en testant nos hypothèses et notre modèle. Pour commencer, nous faisons le pari de l'excellence, avec un ciblage précis : celui des filières d'intérêt méditerranéen, c'est-à-dire identifiées au Nord comme au Sud de la Méditerranée, pour leur capacité à construire les compétences de demain. Nous travaillons dans l'intérêt méditerranéen et nous donnons du sens à la mobilité des jeunes. Ceci n'est pour autant qu'une première étape. L'Office méditerranéen de la Jeunesse a vocation à porter d'autres projets, dans les domaines de la formation professionnelle et des échanges de jeunes par exemple. Pour l'heure, soyons pragmatiques et avançons.
Cet Office méditerranéen de la Jeunesse n'est-il pas au fond une nouvelle stratégie de politique migratoire qui irait dans le sens d'une immigration choisie, profitable aux pays du Nord, même si sa création s'inscrit dans le cadre de l'UMP ?
L'Office méditerranéen de la jeunesse vise précisément à bénéficier aux deux rives de la Méditerranée, sans discriminations. C'est un projet de promotion des mobilités circulaires qualifiantes dans l'ensemble du bassin méditerranéen, y compris entre les pays du Sud eux-mêmes. C'est parce que nous favoriserons la circulation des personnes que nous parviendrons à un développement économique pérenne au profit de toutes les populations de la Méditerranée.
Quels sont les autres pays qui sont concernés par ce projet ?
A ce stade, nous comptons parmi les Etats participants au projet la plupart des pays riverains de la Méditerranée, dont l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, l'Egypte, l'Espagne, la France, la Grèce, l'Italie, le Liban, Malte, le Maroc, le Monténégro, la Slovénie, la Tunisie ou la Turquie. Cette liste n'est pas définitive, elle a vocation à s'enrichir de tous les pays méditerranéens qui souhaiteront apporter une contribution positive au projet, y compris ceux de l'Union européenne, membres de l'Union pour la Méditerranée.
Quels ont été les fonds mobilisés pour ce projet ?
Ce projet nécessitera la mobilisation financière de tous. Les Etats bien sûr, les organisations internationales, mais aussi et surtout, les entreprises qui seront les premières à bénéficier à terme, au Nord et au Sud de la Méditerranée, d'une main d'œuvre qualifiée et expérimentée. Elles ont un intérêt manifeste à soutenir le projet et à en garantir le succès. Les premières entreprises approchées n'ont d'ailleurs pas caché leur enthousiasme : elles sont prêtes à s'engager aux côtés des Etats.
Dans le cadre spécifiquement bilatéral, vous avez signé avec Mohammed Ameur, ministre chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, une convention en faveur de la mise en œuvre d'un programme de création de PME–PMI au Maroc par des ressortissants marocains. Dans quelle mesure accompagnerez-vous ce second projet ?
Vous avez raison d'évoquer ce projet, il me parait essentiel, car je considère que les ressortissants marocains résidant en France peuvent être des acteurs importants du développement de leur pays d'origine, et qu'il faut tout faire, partout, pour inciter, aider et faciliter les démarches de création d'entreprises. Mon ministère s'investit pleinement dans le programme d'appui que vous évoquez, puisque nous verserons une subvention initiale d'un million d'euros sur trois ans, avec l'objectif d'aider au moins 1.000 créateurs d'entreprises. Nous consacrons également d'importants moyens au développement de modules de formation alternée d'aide à la création d'entreprise, pour permettre à des cadres marocains d'accompagner leurs compatriotes au Maroc dans leurs démarches entrepreneuriales. Près d'une trentaine de cadres ont à ce stade bénéficié du dispositif.
Vous soutenez également des Projets de développement solidaire dans l'Atlas marocain dans le cadre du programme CORIAM : («Co développement Rural Intégré dans l'Atlas Marocain»). Cela entre-t-il dans le cadre de ces nouveaux modes de coopération développés par la France et basés davantage sur le soutien d'actions de proximité.?
Les projets de développement solidaire, comme ceux conduits dans le Haut Atlas marocain, font en effet l'objet de conventions avec des opérateurs qui connaissent le terrain et qui ont fait la preuve de leur efficacité. En l'occurrence, l'association «Migrations & développement », qui porte le programme de co-développement rural, CORIAM, est présente dans la région de Taroudant depuis plus de 20 ans et est unanimement reconnue par les populations locales comme un acteur de référence. En outre, ces conventions prévoient des points intermédiaires réguliers d'évaluation qui garantissent l'exécution et l'impact des actions conduites.
Pensez-vous qu'à terme, on puisse concevoir et coordonner des politiques migratoires qui permettraient à chaque État d'exploiter son potentiel humain et économique tout en faisant de l'espace méditerranéen un levier de développement et de prospérité partagée ?
J'en suis d'autant plus convaincu que c'est précisément ce que nous nous employons à mettre en œuvre, au niveau de la France comme de nos partenaires européens, avec les accords de gestion concertée des flux migratoires, les accords de mobilité ou encore le projet d'Office Méditerranéen de la Jeunesse. Tous ces instruments visent à développer une approche mutuellement bénéfique aux populations des pays d'accueil comme des pays d'origine. Ma conviction est claire sur ce sujet: pour que les migrations puissent constituer un facteur de développement et de prospérité, dans l'espace méditerranéen comme ailleurs, il faut des politiques de gestion migratoire responsables et équilibrées issues d'un dialogue approfondi entre les Etats.
La Méditerranée est au cœur de toutes les grandes problématiques de ce début du siècle (développement, migration, environnement…). Aussi, diriez-vous comme Bernard Kouchner, que c'est au Sud de l'Europe que l'avenir se joue ?
Dans un monde globalisé et interdépendant, l'avenir se joue partout, et pas seulement au Sud de l'Europe. Il n'y a pas de régions qui échappent à cette réalité. Néanmoins, je le reconnais volontiers ; la Méditerranée concentre un grand nombre des enjeux de ce 21ème siècle, notamment en matière migratoire ou encore d'environnement. C'est d'ailleurs cette conviction qui a conduit 43 Etats à lancer au sommet de Paris, le 13 juillet 2008, le projet d'Union pour la Méditerranée, lequel avance, au delà des difficultés institutionnelles, de façon concrète et positive, si j'en juge par les projets qui ont actuellement reçu un financement.
La coopération entre la France et le Maroc s'inscrit dans une longue tradition d'amitié, ce nouveau projet confirme-t-il la volonté de la France d'accompagner le Maroc dans la voie des réformes et du progrès mais dans une perspective plus égalitaire ?
La France est un partenaire historique du Maroc ; le lien qui nous unit est ancien et solide. Je suis confiant que, sur les sujets dont j'ai la charge, comme sur d'autres, notre collaboration sera à la hauteur de ce partenariat politique et humain d'exception.
Source : Le Matin
Il est indispensable de transformer la question de la mobilité des jeunes en gain futur de compétences
Arrêt sur l'Office méditerranéen pour la jeunesse, le pourquoi et le comment.
LE MATIN : «Nous allons commencer par la construction d'un réseau méditerranéen d'excellence, au bénéfice de tous les pays, par une mobilité qualifiante qui écarte la fuite des cerveaux», a déclaré M. Besson. Les objectifs de cet office vous conviennent et quelles propositions faites-vous de votre côté ?
MOHAMED AMEUR : Disons que c'est l'amorce d'un processus qui, nous l'espérons, nous permettra d'aller plus loin que le simple fait d'enregistrer les déplacements transfrontaliers des jeunes. Les considérations qui justifient notre adhésion à ce projet, mettent également en lumière l'avenir de nos jeunes, celui de leur intégration sociale, économique, culturelle dans l'espace de vie et de travail dans lequel ils auront librement choisi de vivre, quelle que soit leur origine. Elles posent aussi la question de leur rôle et place dans la construction et la dynamisation de l'espace méditerranéen commun que nous appelons de nos vœux. Concevoir la mobilité des jeunes talents ne doit pas occulter les contraintes d'intégration économique et sociale de toute une frange de cette population, dans tous les pays, directement confrontée aux crises économiques et à la difficulté aujourd'hui pour elles de se projeter de façon constructive dans l'avenir.
J'ai fait aux participants de la rencontre de Tanger quelques propositions pour porter l'action de l'office au-delà des limites qu'il se fixe au départ. La première est que nous souhaiterions rattacher la problématique de la mobilité des jeunes dans l'espace méditerranéen à celle de la mobilité des compétences au profit du développement de leur pays d'origine. Il est en effet indispensable de transformer la question de la mobilité des jeunes en gain futur de compétences pour les pays d'origine. La ponction de cerveaux qui se pratique actuellement peut alors être perçue non pas comme une perte irréversible et définitive pour ces pays mais donne lieu à la constitution d'une réserve d'experts établis à l'étranger sur lesquels ils peuvent compter à tout moment.
Aujourd'hui, les communautés expatriées comptent des profils hautement qualifiés dans différents secteurs de pointe qui contribuent de façon active à la promotion des pays d'accueil de par leurs compétences professionnelles mais aussi par leur intégration réussie au niveau social, économique, culturel, voire politique.
Nombre de ces compétences souhaiteraient appuyer de façon bénévole, ou sous la forme d'investissement, le développement de leurs pays d'origine. Ces derniers sont aujourd'hui engagés dans de nombreux chantiers de développement où ces compétences ont tout à fait leur place, de façon ponctuelle ou plus pérenne.
Concernant le drainage des cerveaux, celui-ci dites-vous ne doit pas être perçu comme une perte irréversible et définitive pour les pays du sud, mais comme un vivier d'experts établis à l'étranger et sur lesquels ils peuvent compter à tout moment. Concrètement, comment parvenir à cette fin ?
J'ai proposé qu'en complément au projet de l'Office, un programme de mobilisation des compétences et expertises développées dans les pays d'accueil soit mis en œuvre, au profit des pays d'origine. Il s'agira en sorte de construire un espace méditerranéen des talents, juniors et séniors confondus, dans différents domaines, notamment par la création de réseaux transnationaux des compétences qualifiées. Ce programme contribuerait à organiser l'échange d'expériences et d'expertises entre les pays partenaires sur des thématiques précises d'intérêt commun.
Pour être opérationnel, ce programme méditerranéen de mobilisation de compétences doit être doté de moyens humains et financiers, d'un calendrier de travail et d'un comité de pilotage stratégique pour suivre et évaluer son développement.
Le programme de mobilisation des compétences doit associer, dans le cadre d'une coopération multilatérale, les pays du bassin de la Méditerranée pour faciliter sa mise en œuvre et favoriser un rapport gagnant-gagnant pour les pays d'origine comme pour les pays d'accueil. Je donne en exemple l'action que nous menons au Maroc.
Nous avons engagé une stratégie et un plan d'action visant l'implication des compétences marocaines expatriées. Cette stratégie s'appuie sur la structuration de réseaux géographiques et thématiques des compétences, l'identification des domaines de développement auxquels elles souhaitent contribuer et l'intégration de cette contribution dans une coopération tripartite impliquant les acteurs locaux, les experts marocains ou binationaux à l'étranger et les pays d'accueil.
Vous avez beaucoup travaillé sur la mobilisation des compétences marocaines de l'étranger, en Allemagne, en Belgique, au Canada aux Pays-Bas avec l'idée clef de définir des partenariats où l'offre des compétences s'ajuste à la demande du Maroc.. Pouvez-vous nous en dire un mot ?
En effet, la première initiative sur cette voie a été la structuration du réseau germano-marocain et l'identification de projets viables qu'il pourrait soumettre, dans le cadre du partenariat bilatéral, aux acteurs du développement économique et social du Maroc. Ainsi, en novembre dernier à Fès, plus de 30 projets présentés dans ce cadre ont été adoptés et sont aujourd'hui en cours de finalisation ou d'exécution. Cette démarche nous l'avons reprise actuellement pour mobiliser nos compétences en France, en Belgique, aux Pays-Bas et au Canada et nous comptons la généraliser à tous les pays accueillant une diaspora marocaine potentiellement apte à s'y inscrire. Mais au-delà de la dimension intellectuelle ou économique de l'apport de ces Marocains du monde au développement de leur pays d'origine, notre programme cherche à valoriser les intégrations réussies dans les pays d'accueil et à montrer que ces concitoyens constituent un véritable vivier de talents qui n'est malheureusement pas toujours apprécié à sa juste valeur dans ces pays. Vous savez, le regard ostracisant que certaines sociétés jettent de plus en plus aux générations issues de la migration décourage ces talents et les force parfois à s'exprimer, à contrecœur, sous d'autres cieux.
Il faut donc que le projet défendu par l'Office tienne compte de cet aspect aussi de la migration. J'ai également soumis l'idée que l'Office intègre une composante offrant aux pays émetteurs les moyens de développer, à l'intention de leurs communautés expatriées, des politiques visant à faciliter et à encourager le processus de leur intégration, notamment celle des jeunes générations, dans les sociétés d'accueil. Ces politiques doivent être basées sur le juste équilibre entre deux exigences : pouvoir s'intégrer sans avoir à renier ses racines. Là aussi, j'ai fait part des expériences que nous menons, qui nous permettent de présenter, surtout aux jeunes issus de la migration, un produit culturel à même de répondre aux questions identitaires qu'ils pourraient se poser. Notre devoir est de leur proposer des réponses adaptées par l'intermédiaire d'institutions, de programmes éducatifs et de personnels dûment habilités, en collaboration avec les autorités compétentes des pays d'accueil. Nous faisons de notre mieux pour soutenir l'action de proximité des associations des Marocains du monde qui agissent dans le cadre de ces objectifs.
La priorité dans l'aide que nous accordons à ces associations va au renforcement de l'enseignement de la langue et de la culture marocaine. Cette action va se renforcer davantage quand deviendront opérationnels les nombreux centres culturels que nous instituons dans plusieurs villes à travers le monde. Ces centres nous seront très utiles pour faire de la culture un vecteur d'intégration. En présentant aux jeunes la possibilité de rester en contact avec leurs origines, nous leur donnons l'assurance nécessaire pour pouvoir affronter leur avenir. L'acquisition de cette double culture est pour nous un gage supplémentaire de réussite dans la promotion et la diffusion du respect des valeurs cardinales d'ouverture et de tolérance, si nécessaires au vivre-ensemble que nous recherchons.
L'actualité nous montre des événements extrêmement douloureux où de jeunes émigrés en situation irrégulière sont arrachés de leurs foyers. En avez-vous parlé avec votre homologue ?
Oui, car l'accompagnement de ceux qui, pour une raison ou une autre, se trouvent contraints d'interrompre leur séjour et de rentrer dans leur pays d'origine, est d'une nécessité absolue pour compléter le dispositif de notre projet d'Office. L'interruption de séjour se fait parfois de manière brusque et brutale, ne laissant ni aux jeunes ni au pays qui doit accueillir leur retour, le temps nécessaire d'organiser des conditions de vie dignes et sécurisantes pour leur avenir. A ces jeunes, il faut offrir la chance de bénéficier soit d'une formation qualifiante, soit d'une subvention pour réaliser un projet d'entreprise, soit de toute autre forme d'aide à la réinsertion qui les mettrait à l'abri des risques liés à la précarité de leur situation et, surtout, de la tentation de revenir par des voies irrégulières, et souvent périlleuses, aux pays qui les ont rejetés. Cette idée a été soumise aux participants. J'espère qu'elle aura laissé un écho favorable.
Source : Le Matin
Après une manifestation dans les rues de Paris ce samedi, un collectif de sans-papiers traversera la France à pied pour obtenir la régularisation de leur situation.
Destination: Nice. Une centaine de personnes prennent ce samedi la route depuis Paris pour une marche de près de 1000 kilomètres, programmée sur la totalité du mois de mai. Organisée par le Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers, qui rassemble plusieurs collectifs de défense des sans-papiers, la manifestation vise à obtenir la régularisation de tous les immigrés clandestins.
Le cortège doit partir de Paris ce samedi après-midi, après une manifestation prévue à 14 heures entre République et Havre-Caumartin. Puis la caravane prendra la direction de Vitry-sur-Seine, première étape du périple. Le convoi compte actuellement une centaine de personnes, essentiellement des membres de la Coordination 75 des sans-papiers (CSP 75), mais aussi de différents partis politiques et associations. Les participants espèrent que d'autres marcheurs viendront les rejoindre sur les différentes étapes, pour une partie ou la totalité du trajet.
Le Ministère de la régularisation de tous les sans-papiers a en effet obtenu le soutien de nombreuses associations, notamment le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), Droit au logement (DAL), Droits devant ou encore Réseau éducation sans frontières (RESF). Plusieurs partis politiques, comme le NPA et le Parti communiste, se sont également associés au projet.
Dénoncer la responsabilité des chefs d'Etat africains
Le convoi de marcheurs effectuera entre 35 et 40 kilomètres par jour. Le trajet de la marche a été défini en fonction du soutien de municipalités et de l'aide apportée par des associations au niveau local pour fournir les hébergements et les repas. «Nous avons un hébergement dans presque toutes les étapes. Nous serons dans des gymnases ou chez nos soutiens et parfois sous la tente. Chaque marcheur part équipé d'une tente et d'un sac de couchage», explique Ohran Dilber, porte-parole de la Coordination des sans-papiers turcs et kurdes.
Les marcheurs comptent arriver à Nice juste à temps pour l'ouverture du sommet France-Afrique qui se déroulera les 31 mai et 1er juin prochains. «2010 marque le cinquantième anniversaire de la France-Afrique, et c'est aussi l'année de l'Afrique en France», remarque Djibril Diaby, responsable communication de la CSP 75, pour justifier la programmation de cette action. Les marcheurs espèrent à cette occasion être reçus par les chefs d'Etat africains et français.
Parallèlement à la marche, des manifestations et meetings seront organisés tout au long du parcours, notamment à Lyon le 14 mai et à Marseille le 28 mai. «C'est une marche qui va marquer l'histoire des sans-papiers en France», s'enthousiasme Anzoumane Sissoko, porte-parole de la CSP 75. Outre dénoncer la politique française en matière d'immigration, il espère que cette marche interpellera les chefs d'Etat africains sur leur responsabilité dans la situation des clandestins en France. «En laissant faire la politique française de rapatriement et en adhérant à la politique d'expulsion par la délivrance de laissez-passer, ils sont la première cause de cette situation.»
Gagner en visibilité
Pour se faire entendre, comme pour se faire voir, le collectif sera accompagné d'une petite équipe chargée de réaliser des sons et vidéos. Les reportages seront disponibles librement sur Internet, par le biais d'un blog audio, mais aussi sur la plateforme dailymotion. L'équipe compte diffuser un témoignage par jour et un reportage audio par semaine, ainsi qu'un montage vidéo tous les quatre à cinq jours. «Nous pensons également faire un documentaire à la fin du mois, qui retracera l'ensemble de la marche, explique Oriane Descout, l'une des vidéastes. Nous nous inscrivons dans une démarche participative afin de ne pas rester dans l'image exclusivement militante des sans-papiers. Les marcheurs prendront part au tournage.»
Le ministère de la régularisation de tous les sans-papiers espère par cette action acquérir en visibilité, autant à l'échelle nationale qu'internationale. «Il faut sans cesse inventer de nouvelles formes d'actions pour se faire entendre», constate un membre du ministère, qui rappelle que le combat pour une régularisation massive dure depuis 1996.
Source : Libération.fr
Plusieurs dizaines de personnes ont rendu hommage, samedi à Paris, à la mémoire du Marocain Brahim Bouarram, victime d'un crime raciste commis en 1995 à l'occasion du défilé du 1-er mai par des militants du parti d'extrême droite, le Front National (FN).
Ce rassemblement annuel en présence du fils de la victime, Said (24 ans), a réuni des militants associatifs sur les lieux du crime, près du Pont du Carrousel d'où Brahim avait été jeté dans la Seine par ses assassins.
Auparavant, le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë avait déposé une gerbe de fleurs au pied de la plaque portant l'inscription "A la mémoire de Brahim Bouarram, 1965-1995, victime du racisme, assassiné en ces lieux le 1-er mai 1995", à l'initiative de sa mairie en signe d'engagement de la ville et de ses habitants contre le racisme et la discrimination.
Brahim Bouarram, âgé de 29 ans au moment des faits, se promenait tranquillement près du fleuve traversant Paris quant il avait été agressé par des jeunes nazillons sortis du cortège du FN, avant d'être jeté à la Seine où il avait péri par noyade.
Arborant une pancarte où l'on peut lire "Pour que la mémoire de Brahim Bouarram et toutes les victimes de racisme reste vivante", les manifestants dont plusieurs Marocains, réunis à l'appel de différentes associations de défense des droits des migrants et de lutte contre le racisme en France, ont exigé la poursuite en justice et la condamnation sévère de tous les crimes racistes.
Les associations signataires de l'appel ont souligné que depuis l'assassinat de Brahim Bouarram, d'autres noms sont venus allonger la sinistre liste des victimes de crimes racistes.
"Si toutes les victimes ne connaissent pas la fin tragique de Bouarram, les actes sont, eux, tout aussi immondes, car ils se nourrissent de la même source, la haine, et suivent la même trajectoire, le rejet de l'autre", ont-elles relevé.
Les manifestants ont saisi cette occasion pour dénoncer "les politiques racistes et xénophobes qui criminalisent les immigrés et violent leurs droits" en France, une situation aggravée par le lancement des débats sur l'identité nationale et la burqa, de nature à "stigmatiser cette composante de la société française".
Etaient notamment présents à ce rassemblement, des représentants de l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), de la Ligue française des droits de l'Homme et de plusieurs partis politiques français.
Le maire de Paris avait, à son tour, réaffirmé sa condamnation de l'assassinat de Brahim Bouarram, "un acte abjecte dirigé contre un homme simplement par ce qu'il est arabe".
Il a dit regretter l'instrumentalisation par certains partis du débat sur l'identité nationale de la France et la burqa, motivé, selon lui, par des considérations électorales destinées à "récupérer les voix" de l'extrême droite.
Pour M. Delanoë, l'identité de la France "s'enrichie des apports culturels des uns et des autres".
Source : MAP
Une ligne aérienne directe reliant Las Palmas à Marrakech a été mise en service vendredi, avec un vol inaugural qui a transporté une dizaine d'agents de voyages canariens.
La Compagnie "Islas Lineas Aereas" a programmé deux fréquences régulières par semaine, pour une capacité de 70 sièges, chaque vendredi et lundi, avec une durée de vol n'excédant pas 2 heures.
Lors de leur séjour qui durera jusqu'au 3 mai, les TO Canariens pourront, à travers des visites guidées dans nombre de monuments historiques et de sites touristiques, explorer les potentialités touristiques que recèle cette ville et son arrière pays.
Au menu figurent également une série de rencontres avec les professionnels du secteur autour des moyens de promouvoir et renforcer la coopération dans le domaine du tourisme entre les deux destinations.
Dans une déclaration à la MAP, M. Taoufik Madih, représentant de la compagnie aérienne au Maroc s'est dit satisfait de l'ouverture de cette ligne aérienne directe reliant Las Palmas à Marrakech en 2 heures seulement, au lieu d'un jour que les vols classiques via Madrid duraient.
Il a précisé que ce nouveau vol permettra de promouvoir le tourisme entre les deux destinations et inciter les Marocains résidant à Las Palmas à venir nombreux passer leurs vacances au Maroc, relevant que Las Palmas constitue un important marché émetteur de touristes et représente, de ce fait, une valeur ajoutée pour la destination Marrakech qui dispose d'une grande capacité d'accueil.
De son côté, le directeur commercial de cette compagnie, M. Santiago Villar, s'est dit fier de l'ouverture de cette ligne aérienne directe, précisant qu'elle va faciliter le transit des touristes en provenance des deux destinations.
Par ailleurs, le Conseil Régional du Tourisme (CRT de Marrakech) a été invité par la compagnie aérienne "Islas Lineas Aereas", à prendre part à un Salon du tourisme et du transport qui aura lieu à Tenerife du 5 au 7 Mai prochain.
A rappeler que l'Espagne est le 2ème plus grand marché émetteur de touristes pour Marrakech, en termes d'arrivées et de nuitées de touristes étrangers.
La ville de Marrakech a accueilli durant l'année 2009, prés de 117.668 touristes espagnols ayant généré quelque 335.907 nuitées dans les hôtels classés de la ville, avec une durée moyenne de séjour de 3 jours.
Source : MAP
Des centaines de pèlerins juifs, en majorité originaires d'Essaouira résidant à l'étranger, se sont retrouvés dans le village d'Aît Bayyoud (à 70 km de la ville d'Essaouira) pour célébrer la hailoula du Rabbi Nessim Ben Nessim.
Une cérémonie a été organisée vendredi, premier jour du moussem, à laquelle ont pris part, outre les pèlerins juifs venus de plusieurs pays, le gouverneur de la province d'Essaouira, M. Nabil Kharroubi, le président du conseil provincial des oulémas et les représentants des autorités locales.
Les pèlerins, dont plusieurs ont été accompagnés de leurs enfants, ont souligné les liens profonds qui les lient au Maroc, pays d'ouverture et de tolérance, et exprimé leur loyauté et leur indéfectible attachement au glorieux Trône Alaouite.
L'assistance a élevé des prières pour le repos de l'âme de Feu SM Hassan II et de Feu SM Mohammed V, implorant le très-Haut de préserver SM le Roi Mohammed VI et de combler le Souverain en les personnes de SAR le Prince Héritier Moulay Al Hassan, de SAR le Prince Moulay Rachid et de l'ensemble des membres de l'illustre Famille Royale.
Intervenant à cette occasion, M. Kharroubi a mis en exergue les significations de cette fête "riche en symboles ". "Elle donne la preuve de votre profond attachement à votre religion, à vos traditions ancestrales et constitue le témoignage de votre fidélité à votre pays", a-t-il dit.
Il a également invité les membres de la communauté juive à être les ambassadeurs de leur pays d'origine, qui a entrepris des réformes audacieuses dans différents domaines.
Pour sa part, le président de la communauté juive d'Agadir, et président des lieux saints du Sud, M. Simon Lévy, a fait remarquer que "notre présence ici témoigne encore une fois de notre attachement à nos traditions ancestrales, caractérisées par le pèlerinage religieux au Saint vénéré Rabbi Nessim Ben Nessim, qui abrite dans un recueillement absolu toutes nos pensées et toutes nos prières, dans lesquelles une grande place a toujours été réservée à notre Roi, guide suprême de la nation".
Cette fête religieuse "nous offre une fois encore l'opportunité d'évoquer, avec fierté, l'œuvre édificatrice de progrès entreprise depuis l'indépendance par Feu SM Hassan II, que Dieu l'ait en sa sainte miséricorde, et aujourd'hui parfaitement assumée par son digne successeur SM le Roi Mohammed VI", a-t-il dit.
M. Levy a lancé un appel à toutes les communautés juives, présentes ou représentées à ce moussem, "pour venir investir au Maroc, leur patrie de naissance, creuset de leur histoire et de leur culture, pays de tolérance, réputé pour sa stabilité".
"Le Maroc, notre terre natale, restera à jamais notre fierté", a-t-il dit.
Les trois jours de célébration de la hailoula du Rabbi Nessim Ben Nessim, offrent l'occasion aux pèlerins et aux invités de vivre ensemble des moments exceptionnels dans un esprit de fraternité et une mémoire partagée entre musulmans et juifs.
Source : MAP
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a demandé vendredi aux autorités italiennes d'ouvrir une enquête sur la situation "absolument déplorable" des travailleurs immigrés à Castel Volturno (sud de l'Italie).
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a demandé vendredi aux autorités italiennes d'ouvrir une enquête sur la situation "absolument déplorable" des travailleurs immigrés à Castel Volturno (sud de l'Italie).
"Des centaines de travailleurs migrants sont actuellement exploités à Castel Volturno", à 35 km au nord-ouest de Naples, a dénoncé l'organisation basée à Genève.
Outre l'ouverture d'une enquête, l'OIM souhaite que "des mesures puissent être prises contre ceux des employeurs qui sont en contact avec le crime organisé", a indiqué vendredi à la presse M. Jean-Philippe Chauzy, porte-parole de l'OIM.
"Tous les migrants à Castel Volturno font habituellement des journées de travail de 12 heures pour 20 à 25 euros par jour et sont logés dans des taudis insalubres", selon Carmela Godeau, directrice-adjointe du bureau de l'OIM pour la région méditerranéenne.
"Les migrants sont victimes de violence. Sur leur salaire journalier d'une vingtaine d'euros ils doivent payer pour une habitation qui est extrêmement basique, pour la nourriture, pour l'eau, pour les déplacements entre le lieu où ils passent la nuit et le lieu du travail", a expliqué M. Chauzy.
Selon un rapport de l'OIM, les migrants d'Afrique sub-saharienne sont habituellement employés dans les secteurs de l'agriculture et de la construction tandis que les migrants d'Afrique du Nord sont souvent employés pour cueillir les fraises. Ceux d'Inde et du Pakistan travaillent plutôt à la production de fromage.
Source : Le Matin.ch/AFP
L'expérience des réseaux associatifs marocains en France montre qu'"il n'y a pas de contradiction entre l'intégration des migrants dans le pays d'accueil et le maintien de leurs liens avec le pays d'origine", a souligné, jeudi soir à Paris, le chercheur français Thomas Lacroix, de l'International Migration Institute (Université d'Oxford).
"Leur intégration dans le pays d'accueil leur a permis d'avoir accès à des ressources publiques pour monter des projets de développement dans leur pays d'origine", a-t-il confié à la MAP, en marge d'une rencontre sur la question d'intégration des migrants.
Lors de cette rencontre, ce spécialiste de la migration, qui a travaillé beaucoup sur le cas marocain, a mis en avant différents projets de développement (électrification, construction d'écoles, alphabétisation, activités génératrices de revenu etc.) réalisés au Maroc, grâce à l'action de ces réseaux, en particulier dans le sud marocain, "l'une des anciennes zones de migration vers la France et l'Europe en général".
L'action des réseaux de migrants marocains a gagné en maturité à travers le temps, à la faveur de l'évolution de la composante migratoire et d'un contexte politique favorable dans le pays d'origine, a-t-il indiqué.
L'Etat marocain, a-t-il précisé, encourage la société civile et les associations d'émigrés en particulier à concrétiser leurs projets dans le cadre d'une approche de codéveloppement, ce qui leur a permis de professionnaliser leurs structures en s'orientant à la création d'ONG à même de mobiliser les bailleurs de fonds.
Le chercheur a également mis l'accent sur la contribution de la jeune génération de migrants et des compétences marocaines établies à l'étranger qui ont apporté de nouvelles méthodes de travail à l'action associative.
Source : aufait/MAP
Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a demandé, vendredi à Genève, à l'Algérie de "prendre toutes les mesures nécessaires pour restituer les biens légitimes" des Marocains expulsés d'Algérie en 1975.
Présentant ses observations finales sur le rapport de l'Algérie, qu'il a examinées lors de sa 12ème session, ledit Comité "recommande à l'Algérie de prendre toutes les mesures nécessaires pour restituer les biens légitimes des travailleurs migrants expulsés, y compris pour ce qui est des travailleurs migrants marocains expulsés par le passé, ou pour accorder à ces travailleurs une indemnisation adéquate, conformément à l'article 15 de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille".
La question des Marocains expulsés d'Algérie en 1975 avait été, rappelle-t-on, soulevée, mardi, dans le cadre de cette session dudit Comité qui a examiné cette semaine le rapport de l'Algérie sur les mesures prises par ce pays, conformément à la Convention internationale sur la protection des droits des travailleurs migrants.
Intervenant à cette occasion, la rapporteuse du Comité pour l'examen du rapport de l'Algérie, Mme Myriam Poussi Konsimbo avait en effet interpellé le représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations Unies à Genève, Idriss Jazaïry au sujet des Marocains expulsés d'Algérie. Elle avait déclaré qu'"une information a été portée à sa connaissance selon laquelle en 1975, environ 45.000 familles de Marocains qui vivaient en Algérie, représentant entre 350.000 et 500.000 personnes, auraient été expulsées dans des conditions inhumaines".
"Cette information est-elle fondée et si oui, quelles sont les raisons qui ont conduit à cette situation ? Cela s'est-il fait conformément à la législation en vigueur en Algérie, c'est-à-dire sur fondement juridique ? le Gouvernement algérien a-t-il pris des initiatives pour garantir une réparation aux victimes de cette situation ?", s'était interrogée Mme Myriam Poussi Konsimbo.
Dans ses observations sur le rapport de l'Algérie, le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille s'est, par ailleurs, dit préoccupé du fait du non respect par Alger du droit d'appel en cas d'expulsion d'un travailleur migrant irrégulier, dans les cas où le décret d'expulsion émane d'un wali.
Le Comité regrette également que l'Algérie ne lui ait pas fourni de réponse s'agissant des allégations faisant état de plusieurs cas d'expulsions collectives de migrants subsahariens, et demande à cet égard à ce pays d'enquêter sur ces allégations.
Le Comité se dit en outre préoccupé que les travailleurs migrants irréguliers en attente d'expulsion d'Algérie puissent être privés de liberté pendant des périodes prolongées et que les ordres de détention les concernant puissent en principe être prorogés indéfiniment. Il s'inquiète aussi de l'actuel projet de loi algérien visant à criminaliser la tentative d'émigration irrégulière.
Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille est un organe composé d'experts indépendants qui surveille l'application de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille par les Etats parties.
Source : MAP
Un nouveau projet baptisé "Insertion professionnelle des jeunes en situation précaire : défis et opportunités'' a été lancé, vendredi à Casablanca.
Ce projet s'assigne pour objectif l'intégration de 150 jeunes par an à la vie professionnelle à travers la création de trois cellules d'orientation et d'insertion professionnelle au sein des associations partenaires opérant à Casablanca, Khouribga et Fès, ont annoncé les initiateurs de ce projet lors d'une conférence de presse.
Cette initiative permettra également d'adapter l'insertion professionnelle à de nouvelles catégories de populations vulnérables, dont les détenus et ex-détenus ainsi que les jeunes défavorisés et "à fort potentiel migratoire", ont-ils ajouté.
Le coût total de ce projet, d'une durée de deux ans, est de 292.000 euros, financé en totalité par la Fondation suisse Drosos.
Le projet s'appuie sur une méthodologie spécifique qui privilégie le diagnostic et l'étude, le renforcement des capacités des ressources humaines des associations locales partenaires et la sensibilisation à l'employabilité et à l'entreprenariat.
Il est mené par PlaNet Finance, organisation de solidarité internationale oeuvrant pour le développement de la micro-finance, en partenariat avec l'Association des Amis des Centres de Réformes et de Protection de l'Enfance (Casablanca), Association des Amis et Familles des Victimes de l'Immigration Clandestine (Khouribga) et le Centre Chorouk (Fès).
Source : MAP
Deux artistes peintres marocains, Said El Jaroudi et Nourdine Bouali ont été invités à exposer leurs travaux plastiques à la clinique d'Hémato-Oncologie de l'hôpital Brugmann de Bruxelles.
Cette exposition, mue par le souci d'apporter un soutien psychologique aux patients du pavillon des soins intensifs, est organisée par la Maison des Cultures et de cohésion sociale de la commune de Molenbeck-Saint Jean et l'hôpital Brugmann avec le soutien du fonds social européen.
Les œuvres des deux artistes peintres marocains, qui ont déjà marqué la capitale belge de leur empreinte spirituelle, expriment une exposition de nouvelle tendance confirmant un talent constant chaque fois renouvelé.
Après une enfance et une jeunesse passée en Allemagne pour Sail El Jaroudi et aux Pays Bas pour Nourdine Bouali, les deux peintres ont choisi la Belgique comme espace de séjour pour donner, à travers leurs travaux, une autre image de l'immigration marocaine. Leurs expositions sont toujours autant de messages qui interpellent les citoyens du Monde.
Cette nouvelle rencontre s'inscrit dans leur philosophie d'agir et c'est à Brugmann cette fois-ci qu'ils ont accroché leurs œuvres qui sont un témoignage poignant de l'histoire culturelle et sociale marocaine.
En effet, la quarantaine de tableaux en couleurs chaudes du Sud de la Méditerranée est une esquisse d'un réel en phase avec le présent où s'entrecroisent plusieurs courants. Leur peinture "sociale" est une narration des scènes de vie quotidienne de villages reculés, de gens ordinaires contemplatifs ou vaquant à leurs occupations, de natures mortes, de costumes traditionnels.
Nourdine Bouali, diplômé de l'école des Beaux Arts de Tétouan et ancien enseignant des Arts plastiques dans la même ville, et Said El Jaroudi, artiste peintre autodidacte, ont expliqué que le principe de cette exposition est de rapprocher les malades de leur pays d'origine en les réconfortant.
Certes, les patients de la clinique d'hémato-oncologie sont pour la plupart d'origine marocaine, d'où le souci pour la direction de l'établissement de chercher à "atténuer l'angoisse de la maladie et la peur du passage de la vie à la mort", a pour sa part expliqué la responsable de la Maison des cultures et de la Cohésion sociale de Molenbeck-Saint Jean.
L'ambition spirituelle a été naturellement atteinte dans la mesure où de nombreux patients et leurs familles ont adhéré pleinement au noble projet, premier du genre dans les hôpitaux bruxellois. Dans cette nouvelle ambiance, des patients ont participé à l'accrochage des toiles, d'autres nostalgiques ont préféré commenter les paysages par des anecdotes alors qu'une malade belge en phase terminale, artiste en herbe, a préféré l'achat d'une toile qu'elle veut à son chevet.
L'une des particularités de cette exposition est l'absence de vernissage qui aurait été inopportun dans une telle unité. Malgré tout, la magie "poignante" de l'événement a été omniprésente. Elle fut rehaussée par la luminosité de l'œuvre dans son ensemble, le geste pictural d'artistes en quête d'exploration des concepts et de la matière notamment.
Tel un triangle où artistes, toiles et patients dialoguent, la peinture dans ce lieu devient une complicité qui se définit comme une philosophie du partage entre différents horizons et sensibilités sociales, culturelles et artistiques.
Le soin ultime est de donner "une certaine humanisation aux couloirs froids d'un hôpital" et sensibiliser par ce biais le personnel soignant tout en facilitant la prise en charge de l'autre", ont souligné les organisateurs, dont le vœu pieux est de parvenir à une forme de "bonheur serein".
La clinique de l'hôpital Brugman a d'ailleurs lancé un projet multiculturel qui sera financé par le "plan national cancer". Le principe de base sera de monter des expositions similaires qui aideront aussi bien les familles que les patients hospitalisés mais également le personnel médical et paramédical.
Le but recherché serait l'éveil au dialogue, la connaissance de la culture de l'autre, ce qui faciliterait l'amélioration du lieu d'accueil, une meilleure formation des soignants et la prise en charge de l'autre.
Source : MAP
Un club de football amateur de Nimègue a annoncé samedi 1 mai, vouloir réduire la part de ses joueurs d'origine immigrée au cours des deux prochaines saisons.
Quick 1888 a anoncé dans un communiqué vouloir pour la saison 2011-2012 atteindre «une répartition d'un minimum de 50%-50%» entre ses joueurs d'origine néerlandaise et ceux d'origine étrangère, respectivement appelés «autochtones» et «allochtones» aux Pays-Bas.
La section football du club, qui veut ainsi que «le ratio entre les footballeurs autochtones et allochtones soit le reflet de la société», s'est fixé comme objectif de ne plus avoir que 30% de joueurs d'origine étrangère dans l'ensemble de ses effectifs à l'orée de la saison 2012-2013.
La mairie de Nimègue a annoncé samedi qu'elle allait rencontrer mardi des responsables du club afin de trouver une «solution» autour de cette nouvelle politique de recrutement, a déclaré à l'AFP Sandra Bronkhorst, une de ses porte-parole.
La ville «prend les problèmes du club au sérieux», a ajouté la porte-parole. «Mais limiter le nombre des membres d'origine étrangère n'est pas une solution.»
L'intégration des immigrés aux Pays-Bas est devenu un des thèmes majeurs de société, notamment véhiculé par le Parti pour la liberté (PVV) d'extrême droite.
Source : 2O Minutes
Plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient commencé à se rassembler samedi à Los Angeles pour défiler massivement contre la loi migratoire très répressive adoptée récemment par l'Arizona (sud-ouest), qui suscite une levée de boucliers des organisations de défense des droits civiques.
Les organisateurs attendaient des centaines de milliers de participants aux manifestations organisées dans l'ensemble du pays pour s'opposer à la loi controversée et demander une vaste réforme de l'immigration au niveau national.
Des manifestations étaient prévues dans quelque 70 villes. A Los Angeles, les pompiers ont estimé le défilé à environ 60.000 personnes samedi à la mi-journée, et des vedettes comme la chanteuse hispanique Gloria Estefan s'exprimaient au micro.
Pour un des organisateurs, Nativo Lopez, président de la Mexican American Political Association, la loi d'Arizona "donne toutes les raisons aux travailleurs, aux immigrés, aux femmes, aux jeunes, aux syndicalistes et à leurs sympathisants de manifester".
Le centre de Los Angeles devait être le théâtre d'un défilé de plus de 100.000 personnes. En 2006, une manifestation similaire avait réuni environ un million de personnes.
Les organisateurs comme la police de Los Angeles ont assuré que la manifestation se déroulerait dans le calme sans les débordements intervenus lors d'un défilé du 1er mai en 2007.
"Je pense que c'est précisément ce que l'opposition veut: une réaction négative mais ce n'est pas ce que nous allons faire. Quand vous répondez négativement vous avez des résultats négatifs", a affirmé sur la chaîne de télévision ABC7, Yazmin Duarte qui compte manifester.
"Nous avons l'intention que cela se passe de façon pacifique et avec espoir", a-t-il ajouté.
Les protestataires étaient encouragés à brandir des drapeaux nationaux à la bannière étoilée plutôt que des drapeaux de leurs pays d'origine afin d'apparaître comme de loyaux patriotes.
"Je suis ici depuis l'âge de trois ans", affirmait Jose Luis, un adolescent de Los Angeles, les épaules couvertes d'un drapeau. Bien qu'il ait brandi un drapeau mexicain dans le passé, il estime maintenant qu'il s'agit "de soutenir ce pays".
"Obama, entends-nous", "Nous combattrons jusqu'à la mort", pouvait-on lire sur des pancartes promenées sur une camionnette.
La loi d'Arizona criminalise le fait d'être sans papiers et exige que la police détermine si les citoyens sont présents dans le pays de façon légale.
Les défenseurs des droits de l'homme affirment que la loi conduit à appliquer le "délit de faciès" mais les autorités insistent sur le fait que le texte interdit expressément aux officiers de police d'arrêter des personnes en raison de leur appartenance raciale.
La gouverneur d'Arizona, Jan Brewer, a indiqué que la loi, populaire dans les sondages nationaux, était nécessaire pour rendre étanche la frontière de l'Etat avec le Mexique, principal point d'entrée des immigrés sans-papiers.
Mme Brewer a promulgué vendredi quelques amendements au texte original -- les contrôles ne pourront être effectués qu'en cas de délit présumé et non selon le bon vouloir de la police -- mais les associations les jugent encore insuffisants. Plusieurs d'entre elles ont prévu de contester la loi devant les tribunaux.
Les consulats à Los Angeles de nombreux pays latino-américains (Mexique, Bolivie, Brésil, Costa Rica, Equateur, Salvador, République Dominicaine, Pérou et Guatemala) ont assuré leurs ressortissants d'Arizona de leur soutien, et leur ont demandé de manifester samedi "dans le respect des lois américaines".
Source : AFP
En déplacement au Maroc du 29 avril au 1 mai, le ministre français de l'immigration Eric Besson, a signé jeudi une déclaration commune avec Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, pour « placer les Marocains de France au cœur de la mobilisation de nouvelles ressources pour contribuer au développement économique du Maroc ».
La déclaration, signée par les deux ministres à l'issue d'une conférence de presse à Tanger le 29 avril 2010, fait partie d'une feuille de route, proposée par M. Besson au Maroc et qui inclut également un renforcement des migrations circulaires entre le Maroc et la France. Elle prévoit la mise en œuvre d'un programme d'appui à la création de petites et moyennes entreprises (PME) au Maroc par les ressortissants marocains en France. Le ministère, dont les compétences regroupent pas seulement l'immigration, l'intégration, et l'identité nationale, mais aussi le développement solidaire, versera au nom de ce dernier volet une somme initiale d'un million d'euros au ministère marocain des MRE qui, quant à lui, s'engage de la mise en œuvre du programme. Une stratégie nationale devra être établie pour faciliter et appuyer les initiatives économiques de la diaspora, mettre en place un dispositif d'accompagnement et informer les MRE de ce dispositif.
Un effort à saluer, mais les moyens financiers accordés par la France ne sont pas énormes. 1 million d'euros de soutien pour la création d'au minimum 1000 entreprises de MRE, cela revient à pas plus de 1000 euros par projet. Cependant, cette subvention s'ajoute à un programme déjà en place du ministère des MRE, à savoir le programme MDM Invest. Ce dernier combine un investissement initial personnel de 25% avec une aide étatique à hauteur de 10% et un crédit bancaire qui peut atteindre 65% des coûts de projet.
D'autre part, M. Besson a mis en avant un autre projet que soutient la France à travers l'Agence Française de Développement (AFD): l'appui à la formation professionnelle, notamment à travers la formation de formateurs. 29 des 30 premiers participants marocains d'un cursus de formation d'instructeurs et d'accompagnateurs à la création d'entreprises ont été diplômes vendredi 30 avril en présence d'Eric Besson et de Mohamed Ameur. La formation est assurée par l'agence pour la coopération internationale et le développement local en Méditerranée (ACIM). Des cadres de la Fondation Banque Populaire pour la création d'entreprises et de l'ANAPEC ont profité de cette première formation, formation qui est soutenue à hauteur de 230 000 euros par la France.
Ces projets pour soutenir les MRE à venir investir et s'implanter au Maroc démontrent bien l'ambiguïté des compétences de M. Besson, car lui-même est responsable d'assurer l'intégration des Marocains en France. Les uns doivent s'intégrer en France, les autres partir pour investir au Maroc, leur pays d'origine.
Mais le ministre n'y voit pas de contradictions, car les préconditions à l'intégration en France seraient, selon lui, de connaître la langue, d'avoir une chance de trouver un travail et un logement. Tout ceux qui ne réunissent pas ces conditions ne devraient pas migrer en France.
Dans ce contexte, le soutien d'entrepreneurs MRE au Maroc ne fait pas seulement partie d'un dispositif du développement solidaire, mais pourrait aussi aider, selon M. Besson, à un développement local qui empêcherait les Marocains de partir en créant des emplois sur place.
« La migration voulue, la migration de quelqu'un qui a vraiment envie de partir, pourquoi pas », mais la migration par pure nécessité économique, ce serait, selon M. Besson, « un gâchis pour tout le monde. » Jugement dur!
Source : Yabiladi
La richesse et la diversité du patrimoine culturel marocain ont été à l'honneur lors de l'événement "Destination Maroc" organisé, jeudi, dans la ville canadienne de Matane (700 kms au nord de Montréal sur la côte de la Gaspésie).
A travers sa participation à ce premier évènement du genre organisé par la ville de Matane, dans le cadre d'un programme initié par la Mairie de Matane appelé "Les Cabarets de la Culture", le Maroc vise à faire découvrir aux professionnels et au public matanais la richesse et la diversité du patrimoine culturel et historique, ainsi que les innombrables atouts naturels et touristiques du Royaume qui devient une destination de plus en plus prisée par les voyageurs.
Durant trois jours, les Matanais découvriront les différentes facettes culturelles du Maroc à travers des thèmes sur fond de gastronomie et costumes traditionnels tels que les caftans ainsi que des présentations d'objets artisanaux.
Pas moins de 700 jeunes étudiants du CEGEP (Collège d'enseignement général et professionnel) de Matane, du primaire au secondaire, seront au rendez-vous lors de cette manifestation qui permettra de hisser haut les couleurs nationales sur le fronton de l'hôtel où se déroule l'événement.
Intervenant lors de cet événement, la Consule générale du Maroc à Montréal, Mme Souriya Otmani, a qualifié de "fort appréciable" cette initiative "dans la mesure où l'objectif est de faire découvrir aux Matanais, et surtout aux jeunes étudiants des CEGEP, les différentes facettes sociales et culturelles du Maroc", mais également de permettre aux membres de "nos communautés respectives de développer davantage les liens d'amitié et de coopération qui unissent le Maroc au Québec et au Canada".
"Les différentes activités et kiosques programmes, les ouvrages sur le Maroc mis à disposition dans le cadre de cet événement n'auront pas manqué de donner aux visiteurs un aperçu même modeste, de la richesse et de la diversité du patrimoine culturel marocain", a-t-elle ajouté, rappelant que "Si la culture marocaine est si diversifiée, c'est surtout en raison du fait qu'elle est vieille de plusieurs millénaires".
"Le Maroc est un creuset de civilisations. Il a en effet toujours été et continue d'être un carrefour de civilisations", s'est-elle réjouie.
"Le Maroc puise ses racines dans une mosaïque de cultures qui sont les cultures Amazighe, arabe, islamique, andalouse, africaine, juive, phénicienne, carthaginoise, romaine et européenne", a souligné Mme Otmani, expliquant que "ce sont donc tous ces multiples apports extérieurs combinés à des traditions locales très enracinées dans l'histoire qui ont donné au pays cette diversité culturelle exceptionnelle".
"Cependant et bien que le Marocain soit jalousement et fièrement attaché à son patrimoine, il est tout aussi animé d'un esprit d'ouverture, de découverte et d'échange avec l'autre et avec le reste du monde", a-t-elle indiqué.
Elle a aussi saisi l'occasion pour lancer un appel aux Matanais à venir découvrir le Maroc, "d'autant plus que notre pays connaît actuellement et depuis l'accession au trône" de SM le Roi Mohammed VI, une dynamique de développement et de changement sans précédent dans tous les domaines.
L'événement "Destination Maroc" s'est déroulé en présence notamment de plusieurs responsables à la Mairie de la ville de Matane, du Directeur du CEGEP de Matane, des membres du Conseil de la ville, du représentant de l'ONMT, et des membres de la Communauté marocaine du Québec.
Source : MAP
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