mercredi 27 novembre 2024 06:30

Quand Taha Adnan quitta le Maroc vers la Belgique, il était déjà un jeune poète prêt à intégrer le cercle des
versificateurs reconnus. Dans son Plat-Pays, il continua son œuvre avec passion et surtout avec un  sentiment du devoir accompli. A Bruxelles, il n’est plus uniquement poète, mais bel et bien un médiateur culturel et l’une des passerelles de la littérature marocaine en Europe.

Libé : Votre recueil de poèmes « Je hais l’amour » vient de paraître aux éditions Le Fennec. Que signifie cette parution dans votre parcours de créateur ?

Taha Adnan : Je suis très heureux de voir ce recueil paraître aux éditions Le Fennec en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger et le ministère délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger et dans le cadre d’une édition du Salon international de l'édition et du livre de Casablanca qui met les Marocains du monde à l’honneur. Surtout que c’est le fruit d’une décennie de vie dans les terres d’immigration et précisément dans ce Plat-Pays qui est devenu aussi le mien. Sa version originelle a été éditée l’année dernière chez Dar Al-Nahda à Beyrouth, mais sa parution au Maroc cette année, et en version bilingue, m’enchante doublement.

La parution en français et en arabe, est une expérience singulière, mais n'avez-vous pas craint une double lecture ?

Vous savez que toute traduction est, quelque part, une trahison. Un texte écrit en langue arabe, surtout poétique, est difficilement reproduit dans une autre langue. Cela relève presque de l’impossible quant à l’intégrité du sens des termes, de la musicalité du rythme et de la fiabilité du sens recherché. Mais quand la traductrice est elle-même poétesse la double lecture permet un double plaisir.

Vous êtes résident en Belgique et vous écrivez en langue arabe. Quelle portée à ce choix sur votre psychologie de créateur ?

Quand je suis arrivé en Belgique pour la première fois, j’avais 26 ans. J’étais donc un produit fini made in Morocco avec ma culture, mes habitudes et ma langue d’écriture. Cette langue se donne complètement à moi et je ne vois pas pourquoi je devrais la changer… surtout qu’on ne change pas sa langue d’écriture aussi facilement que sa coupe de cheveux. Et je n’ai aucune frustration à vivre, travailler et communiquer en français sans jamais l’écrire, dans le sens littéraire et artistique du terme.

Vous êtes omniprésent dans les activités littéraires en Belgique,. Pouvez-vous nous faire un bilan de la présence marocaine dans ce pays ?

Officiellement, la présence marocaine en Belgique fête ce 17 février ses 46 ans. Sur ces 46 ans, cette présence qui était constituée au départ de simples forces de travail s’est développée. Les deuxième et troisième générations sont toujours là. D’autres vagues d’immigration ont ramené des réfugiés politiques et des étudiants qui ont aussi contribué à donner à cette présence marocaine une certaine énergie et un certain pluralisme. Aujourd’hui, la communauté marocaine est l’une des plus actives et des plus dynamiques au niveau culturel. Dois-je rappeler que la ministre francophone de la Culture est d’origine marocaine ?

Pour ma part, je contribue à travers le Salon littéraire arabe de Bruxelles et les activités que j’organise avec le très actif Centre nomade des arts "Moussem" à mettre en valeur cette dynamique littéraire et artistique. Je suis content de réaliser que la Belgique commence à rassembler tout un bouquet d’écrivains marocains qui écrivent à la fois en arabe, en français et en néerlandais. Je peux citer : Mohammed Berrada, Allal Bourqia, Mohamed Zelmati, Saïd Ounous, Ghoubari El Houari, Abdelmounem Chentouf en arabe. Leïla Houari, Issa Aït Belize, Saber Assal, Mina Oualhadj, Betty Batoul en français et Rachida Lamrabet, Nadia Dala, Naiema Bediouni en néerlandais et la liste n’est pas exhaustive.

Nous avons vu récemment la parution d'une initiative flamande présentant la littérature marocaine dans tous ses aspects, comment l'évaluez-vous?

Vous parlez de la Caravane d'écrivains Maroc-Flandre organisée à l'initiative de l'Association littéraire bruxelloise Het beschrijf en partenariat avec "Moussem" et la Maison des cultures maroco-flamande "Darkoom". C’est une belle initiative qui va justement dans le sens de créer un espace de partage culturel et littéraire, ainsi que de faire découvrir les littératures respectives et, surtout, de contribuer à une meilleure connaissance des deux pays. C’est un bel exercice d’échange interculturel à répéter et à élargir.

Source : Libération

Les Marocains du monde sont à l’honneur à la 16e édition du Salon international de l’édition du livre (SIEL) qui se tient du 12 au 21 février 2010 à Casablanca. Plus de 150 personnalités de 17 pays, composées d’invités étrangers et de la diaspora marocaine du monde de la littérature, du cinéma et de l’art y participent. Parmi eux, Salim Jay, écrivain franco-marocain et critique littéraire. Il nous décrypte son livre publié aux éditions La Croisée des chemins.

Salim Jay est né en 1951 à Paris. De "La Semaine où Madame Simone eut cent ans" en 1979 à son dernier livre intitulé "Victoire partagée", sorti en 2008, Salim Jay a écrit plus de 20 livres. L’homme qui est également critique littéraire dans le magazine de langue française "Qantara", consacré à la culture arabe et édité par l'Institut du monde arabe (IMA) à Paris, a publié en 2001, "Tu ne traverseras pas le détroit" (Mille et une nuits). Il y raconte les difficultés rencontrées par les jeunes Marocains voulant franchir le détroit de Gibraltar. En 2005, "Dictionnaire des Écrivains marocains", est paru aux éditions Eddif (Maroc) et Paris-Méditerranée (France).

Pour son recueil des écrivains marocains de l’immigration, l’auteur a "choisi des extraits d’ouvrages (…) de Marocains, [pour certains] très peu connus aussi bien au Maroc qu’en France". Un travail de "55 ans" qui va de l’ouvrage "Les Boucs" (Gallimard, 1955) de Driss Chraïbi, jusqu’au récit d’Abdellatif Laâbi, "Le Livre imprévu", paru cette année.

Ces extraits sont des auteurs marocains de langue française, arabe et même néerlandaise, à l’image de Rachida Lamrabet.

A l’occasion de ce 16e SIEL, son roman "Tu ne traverseras pas le détroit" (Mille et une nuits, 2001) a été traduit en arabe, publié aux éditions La Croisée des chemins, avec le concours du CCME et du ministre des Marocains de l’étranger.

Source : Yabiladi

Des inscriptions racistes et une croix gammée ont été peintes dans la nuit de samedi à dimanche sur les murs de la mosquée de Sorgues, dans le Vaucluse, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Le Conseil régional du culte musulman (CRCM) de Provence-Alpes-Côte d'Azur a dénoncé auprès de l'AFP "la multiplication récentes de ce genre de faits", après les profanations des mosquées de Crépy-en-Valois (Oise) et Castres (Tarn), tout en indiquant faire confiance aux pouvoirs publics pour "y mettre fin".

"Face à cette série d'agressions malheureuses et odieuses qui visent des lieux de culte musulmans à travers tout l'Hexagone, le CRCM-PACA s'interroge sur les réels objectifs de ces actes lâches et inqualifiables qui constituent un danger potentiel pour le +vivre-ensemble+ et la cohésion nationale", a jugé l'organisation dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP, le secrétaire général du CRCM Paca, Boubekeur Bekri, a estimé que "les musulmans sont assez sages pour comprendre qu'il s'agit d'une provocation destinée à les amener à réagir violemment, un piège dans lequel ils ne tomberont pas".

Le président du CFCM (Conseil français du culte musulman), Mohammed Moussaoui, a estimé dans un communiqué que "la mise en place d'une mission d'information parlementaire sur la montée de l'islamophobie dans notre pays, demandée à maintes reprises par le CFCM, est plus que jamais d'actualité".

Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap) du Vaucluse a annoncé son intention de porter plainte dans cette affaire, avec les responsables du lieu de culte, qui accueille de 400 à 500 personnes le vendredi, jour de grande prière.

Source : La Croix/AFP

Le journal français +Libération+ a qualifié jeudi d'"injustifiable" l'expulsion par la France de trois jeunes marocains, arrivés légalement dans l'Hexagone où ils sont parfaitement intégrés depuis des années.

Il s'agit de Hassan Bouyahyaoui (22 ans), expulsé en mars 2009 de Montpellier, de Salima Boulazhar (18 ans), expulsée début février de Clermont-Ferrand, et de Mohamed Abourar (18 ans), expulsé le mois dernier de Colombes.

Les autorités françaises avaient refusé de leur accorder, à leur majorité, un titre de séjour leur permettant de rester sur le sol français.

"Comment imaginer qu'un seul contrôle d'identité inopiné permette le renvoi vers leur pays d'origine de jeunes gens arrivés légalement dans notre pays, parfaitement intégrés depuis des années et qui étudient dans les lycées ou préparent des CPA (Contrat d'apprentissage)?", s'indigne le journaliste Fabrice Rousselot qui signe l'éditorial du journal.

Pour lui, l'histoire de ces trois jeunes est aussi celle "de milliers d'expulsés de France, des histoires malheureusement ordinaires de vies brisées et d'espoirs passés à la moulinette de la nouvelle politique d'immigration" française.

"Certes, il n'est pas possible d'ouvrir la porte à tous ceux qui veulent venir et rester sur le territoire français. Mais ne conviendrait-il pas - au minimum- d'accorder un peu plus d'attention à tous les Hassan, Salima et Mohamed de l'Hexagone, avant de recourir à d'injustifiables expulsions?", s'interroge l'éditorialiste qui pointe du doigt la politique du chiffre adoptée par la France en matière d'immigration.

En 2009, quelque 29.000 étrangers en situation irrégulière ont été expulsés par la France, soit 2000 de plus que l'objectif fixé, fait remarquer la publication.

Les jeunes marocains bénéficient en France du soutien de plusieurs associations dont le Réseau éducation sans frontières (RESF), des syndicats et des partis politiques.

La branche marocaine de RESF, association créée en 2006 par des enseignants du Lycée français de Rabat, fait état d'une accélération ces dernières semaines des expulsions visant les Marocains en France. "En quinze jours, trois jeunes ont été expulsés vers le Maroc", a indiqué Lucille Daumas, membre de RESF Maroc, citée par le journal.

Selon l'association, aucun jeune expulsé n'a pu reprendre des études au Maroc. "Ils n'ont plus le niveau en arabe et les formations entamées en France n'existent pas dans le pays", a précisé Thomas Brisset, un autre membre de RESF Rabat.

"Qu'il faille une politique migratoire, c'est évident, mais pas celle-là. Tous ces jeunes sont entrés légalement en France. Quelques années, alors qu'ils tentent de construire leur vie et suivent une scolarité, on leur dit non, ce n'est plus possible. C'est illogique, absurde et révoltant! Des vies gâchées à un âge charnière".

Le ministre français de l'immigration, Eric Besson, s'apprête à présenter un nouveau projet de loi sur l'immigration, de nature à restreindre "de façon sensible" les droits des étrangers sans titre de séjour, menacés d'expulsion, avait révélé vendredi le journal français +Le Monde+.

Ce projet, qui devrait être présenté en Conseil des ministres dans le courant du mois de mars, constitue la cinquième modification à apporter en six ans au Code d'entrée et de séjour des étrangers.

Source : MAP

La France et l'Italie veulent un renforcement "urgent" des frontières extérieures de l'UE afin de lutter contre les filières d'immigration clandestine, a indiqué aujourd'hui Eric Besson au lendemain d'un entretien avec le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini.

"Eric Besson et Franco Frattini ont décidé de coordonner leurs efforts pour parvenir au renforcement urgent des frontières extérieures de l’Union Européenne contre les filières d’immigration irrégulière", selon un communiqué du ministère de l'Immigration.
Paris et Rome veulent un "développement des capacités opérationnelles de (l'agence européenne de contrôle des frontières) Frontex en vue de mettre en place la police européenne aux frontières prévue par le Pacte européen sur l’immigration et l’asile" et une "généralisation des accords de coopération opérationnelle et de réadmission avec les principaux Etats tiers d’origine et de transit", ajoute le texte.

Les ministres de l'UE en charge de l'immigration doivent tenir le 25 février à Bruxelles une réunion extraordinaire convoquée par Eric Besson après la découverte de 123 Kurdes sur une plage corse en janvier.

Les ministres de l'UE en charge de l'immigration doivent tenir le 25 février à Bruxelles une réunion extraordinaire convoquée par le ministre français après la découverte de 123 Kurdes sur une plage de Corse (Méditerranée) en janvier.

L'Italie, soumise à une forte pression migratoire à partir de la Libye, a conclu avec ce pays un accord pour refouler les candidats à l'immigration, très critiqué par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). L'organisation a dénoncé les retours forcés de réfugiés ayant des raisons valables pour demander l'asile en Europe.

Selon les derniers chiffres disponibles, 35.000 personnes avaient débarqué sur les côtes italiennes en 2008. 75% avaient demandé une protection internationale et elle avait été accordée à 50% des demandeurs, selon le HCR.

L'Italie a demandé que ces demandes soient traitées dans un pays africain riverain de la Méditerranéenne et s'est faite l'avocate de la Libye, en quête de reconnaissance internationale.

Source : Le Figaro/AFP

L'auteur belgo-marocaine, Yamila Idrissi, dont le livre-témoignage "C'est par l'autre que l'on se connaît soi-même" a été présenté lors du 16è Salon international de l'édition et du livre (SIEL), affirme "écrire pour donner de l'espoir aux jeunes générations issues de l'immigration en Belgique".

Dans un entretien à la MAP, cette avocate et parlementaire, précise que le message qu'elle souhaite véhiculer à travers cet ouvrage, écrit conjointement avec la journaliste belge, Tessa Vermerein, est que le processus d'émancipation d'une femme, issue d'un milieu très défavorisé, est entravé par les circonstances socio-économiques, et non pas par la tradition ou la culture.

Yamila et Tessa, deux femmes que tout semble séparer de prime abord, se rencontrent et parlent de leur trajectoire personnelle d'ascension sociale. "On a découvert beaucoup de parallèles et de similitudes entre nos deux vies respectives", souligne l'auteur, précisant que Tessa Vermerein est issue d'une famille ouvrière flamande et qu'elle-même, vient d'une famille d'émigrés venus s'installer en Belgique dans les années 60.

Partageant la même fougue et la même rage de réussir, chacune des deux auteurs raconte son histoire, son combat pour l'égalité des chances, son engagement dans la vie politique et sa bataille pour défendre ses convictions.

L'idée du livre, explique Yamila Idrissi, est venue après une interview avec Tessa Vermerein. Les deux jeunes femmes réalisent lors de leurs conversations ultérieures qu'elles partagent un même objectif, celui de démontrer aux jeunes belges issus de l'immigration, à travers le récit de leur propre histoire, que l'on peut parvenir à la réussite et la reconnaissance de l'autre. Et c'est ainsi que le livre est né, dit-elle.

"Le 15 novembre 2003, je prête serment en tant que membre du Parlement bruxellois et flamand (...). Je vis dans l'angoisse et n'en dors pas la nuit. J'ignore tout du fonctionnement interne des institutions. Ce que je sais, c'est que je veux y imprimer mon empreinte. Pleine de fougue, je me lance sur les plus farouches de mes convictions: l'emploi et l'égalité des chances", lit-on dans "C'est par l'autre que l'on se connaît soi-même", une ode au combat des préjugés et stéréotypes qui vouaient ces deux femmes à une "mort sociale".

"Mon cadre de référence est très large", explique Yamila Idrissi qui ne veut pas être cloisonnée dans une identité de flamande ou d'origine marocaine, de juriste, de politicienne ou de femme mais tout cela à la fois. Tessa Vermeiren a, quant à elle, travaillé pour diverses maisons d'édition et journaux belges. Elle a été, jusqu'en 2008, rédactrice en chef et directrice de la publication de Knack Weekend. Elle est aussi présidente de Telenet, dont la mission est de contribuer à la réduction de la fracture numérique, en particulier, auprès des jeunes issus de famille défavorisées.

"C'est par l'autre que l'on se connaît soi-même", traduit au français grâce au concours du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger (CCME) et le ministère chargé de la communauté Marocaine Résidant à l'Etranger, a été publié aux éditions Le Fennec. La présentation de ce livre témoignage a eu lieu en présence de l'ambassadeur de Belgique au Maroc et du consul général de Belgique à Casablanca.

Source : MAP

Les "Ecritures pionnières", est le thème de la table ronde organisée, mardi soir à Casablanca, dans le cadre du programme culturel de la 16ème édition du Salon international de l'Edition et du Livre (SIEL).

 Ce fut l'occasion pour Abdellatif Laabi, Abdelwahab Meddeb, Colette Fellous, Anouar Benmalek et Leila Houari, d'évoquer des tranches de leur parcours littéraire et de leurs expériences en relation avec la génération d'écrivains pionniers maghrébins d'expression française dont Ahmed Sefriou, Kateb Yassine, Driss Chraibi, Mouloud Feraoun, Mohamed Dib et autres.

Ces pionniers ont constitué un phare pour la littérature maghrébine, en ce sens qu'ils ont forgé le destin d'autres générations d'écrivains, a-t-on estimé, relevant que la multiplicité linguistique et culturelle constitue une richesse immense de l'Afrique du Nord.

De ce fait, a-t-on ajouté, la vitalité de la littérature maghrébine d'expression française n'est plus à démontrer, une littérature qui est devenue, plus que jamais, majeure et transfrontalière.

L'apport des écrivains maghrébins de l'immigration a été également souligné, notamment en ouvrant de nouvelles perspectives aux auteurs.

Cette rencontre a aussi permis un échange de vues entre ces créateurs et un parterre de public passionné de littérature et de poésie autour de questions liées à l'identité, aux exils, intérieur et extérieur, à la communauté en rapport avec les autres communautés, à l'appartenance linguistique, la dépendance, l'originalité, l'authenticité ou encore l'universalité.

La rencontre a été, par ailleurs, agrémentée par des lectures d'extraits de livres d'Abdellatif Laabi, Anouar Benmalek et Leila Houari.

Source : MAP

Une collection inédite de traductions et de publications d'écrivains marocains établis à l'étranger a été publiée, à l'occasion de la 16-ème édition du Salon International de l'Edition et du Livre qui se poursuit jusqu'au 21 février et qui rend hommage aux marocains du monde.

-ES : Fadwa El Ghazi-

Ces publications ont été publiées à l'initiative du Conseil de la communauté marocaine de l'étranger (CCME) et le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, en co-édition avec les maisons d'éditions "La Croisée des Chemins", "Le Fennec", et "Marsam".

Pour les publications traduites du français à l'arabe, il s'agit des ouvrages "Les vertus immorales" de Mustapha Ammi, "L'Amérique latine sous une perspective maghrébine" de Abderrahmane Beggar, "Le Sommeil de l'esclave" de Mahi Binebine et "Chroniques Parisiennes" de Mohammed Bahi.

S'agissant des oeuvres traduites et publiées en langues française, elles concernent "C'est par l'autre que l'on se connaît soi-même" de Yamila Idrissi et Tessa Vermeiren (traduit du néerlandais), "Le statut juridique de l'Islam en Europe", (Actes du Colloque international tenu à Fès les 14 et 15 mars 2009), "Actualité de la pensée d'Abdelmalek Sayad", "Anthologie des écrivains marocains à l'émigration" de Salim Jay et "Je hais l'amour" de Taha Adnane.

Une édition spéciale a été publiée pour rendre hommage au poète, écrivain et prix Goncourt de la Poésie 2009, Abdelatif Laâbi. Il s'agit de deux coffrets de quatre titres en français et en arabe en partenariat avec les Editions "La différence" et "Dar al Ward" en plus de son dernier opus autobiographique "Le livre imprévu" (La Différence, 2010) ainsi que "Un poète passe", (traduit en arabe, Dar El Ward).

Le pavillon des Marocains du monde (270 m2) comprend également une librairie sur l'immigration avec plus de 1.200 titres (livres, études et revues), une première au Maroc.

Une programmation riche et variée allant du livre au cinéma en passant par des rencontres et conférences a été concoctée pour mettre les Marocains du monde au devant de la scène ainsi qu'un site Internet "www.siel2010-migration.com" et une page sur Facebook "Marocains du monde à l'honneur au SIEL 2010" ont été construits à cette finalité.

Source : MAP

"Créer des villes meilleures pour les migrants", est le thème d'une rencontre d'experts internationaux des Nations Unies qui se tiendra, les 18 et 19 février à Barcelone (Nord-est de l'Espagne), indique le Centre UNESCO de la Catalogne (Unescocat).

Organisée par la section des migrations internationales et du multiculturalisme de l'UNESCO, cette réunion vise à définir les politiques et pratiques urbaines orientées vers les dimensions sociale et spatiale de l'intégration des immigrés.

Cette rencontre s'inscrit dans la cadre du projet mis en œuvre par des experts de l'UNESCO et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) pour la mise en place d'un "kit" des bonnes pratiques d'inclusion et de renforcement de la cohésion sociale.

Ce "Kit", qui sera présenté lors du 5è Forum urbain mondial prévu en mars à Rio de Janeiro, a pour objet d'orienter les gouvernements locaux en matière de politique d'intégration et de sensibiliser les acteurs sociaux, les planificateurs urbains et les Ongs au concept d'inclusion urbaine.

Cette initiative est réalisée en collaboration notamment avec Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), l'ONU, l'UNESCO et l'Université de Venise.

Source: Aufait/MAP

Plus que quelques mois pour l’ouverture à l’exploitation du port roulier de TangerMed. Selon le planning initial, il devrait être prêt au premier trimestre 2010. Les professionnels du transport maritime se tiennent prêts pour le mois d’avril. Du côté de TangerMed, les préparatifs avancent à une vitesse soutenue.

L’autorité de régulation, l’Agence TMSA, vient d’ailleurs de lancer deux appels d’offres pour compléter le dispositif technique du futur port. Ils portent sur des fournitures et l’entretien des passerelles piétonnes, des rampes RoRo ainsi que la fourniture et l’installation d’équipements pour le contrôle des bagages et la détection de métaux. Au départ, ce sont 6 scanners à rayons X pour le contrôle des bagages appuyés par six autres portiques de détection de métaux à balayage magnétique qui seront installés.
La montée en régime du port roulier interviendra avec le lancement de la campagne MRE au mois de juin. Au départ, ce seront des installations provisoires qui seront affectées en tant que gare maritime au port roulier de TangerMed. En 2012, c’est une véritable gare maritime qui sera aménagée.

En vitesse de croisière, le port aura une capacité de 7 millions de passagers et 2 millions de véhicules par an, soit un volume à terme trois fois supérieur que l’actuel port de Tanger-Ville.

L’investissement est à la hauteur de l’importance de cette installation: 230 millions d’euros, soit environ 2,8 milliards de dirhams. La grosse part ira aux travaux de construction de la digue. Réalisée à 100%, elle a été signée par le groupement piloté par Bouygues-Bymaro et Saipem pour un montant de 1,66 milliard de DH. Le reste de l’investissement concerne une zone de stockage de 20 hectares, les zones d’accès douane et police des frontières ainsi que la gare maritime et autres services aux passagers.
La darse comprendra, à terme, huit postes d’accostage qui permettront d’accueillir simultanément autant de navires. La distance de traversée plus courte entre TangerMed et Algéciras (une heure) permettra en outre une plus grande productivité pour les bateaux. Alors qu’à Tanger-ville, ils ne pouvaient assurer que trois rotations quotidiennes au maximum, à TangerMed,

ils pourront faire jusqu’à cinq rotations, soit 40% de passagers transportés en plus par jour de pic.

Avec la même flotte, TangerMed pourra facilement alors traiter jusqu’à 50.000 passagers par jour car il est prévu des départs toutes les demi-heures, en cas de besoin

 Source : L’Economiste

Cette série télévisée fera date, mais n'est pas sans poser des questions. Elle enracine un processus d'intégration à l'heure même où de nauséabondes polémiques traversent le débat public, révélatrices des discriminations encore à l'œuvre. Les trois films, qui suivent une stricte chronologie, portent en effet trois titres en forme d'évolution : Indigènes, Immigrés, Français.
Si cette série est novatrice, c'est qu'elle complète dans une appréhension globale et grand public l'histoire sociale et politique de l'immigration africaine par le point de vue des immigrés eux-mêmes. Les archives historiques, d'une grande richesse et certainement la part la plus intéressante de ces films, alternent avec les témoignages très personnels de personnalités d'origine nord-africaine ou sub-saharienne sans que l'on soit allé chercher forcément, en dehors de l'historien Benjamin Stora, les voix habituelles, les " spécialistes ".

Autre apport d'importance, le rappel si souvent méconnu de l'ancienneté de l'immigration maghrébine : dès la fin du 19ème siècle, des travailleurs de Kabylie avaient participé à la construction du métropolitain et des milliers d'ouvriers marocains et algériens étaient recrutés par les mines du Pas-de-Calais. Il n'était pas non plus inutile de rappeler l'enthousiasme des populations françaises pour les combattants africains de la Grande guerre même si des explosions xénophobes vinrent les contredire en 1917. Le film montre les efforts déployés par l'armée pour respecter leurs coutumes (interdits alimentaires, rites funéraires, lieux de culte) mais aussi pour les parquer afin d'empêcher tout contact entre Français et indigènes.

Ce double mouvement d'accueil et de rejet sera et est encore une permanence de la relation, une relation que le grand public découvre avec étonnement alors même que plus de 400 000 Maghrébins traverseront la mer entre 1921 et 1939. C'est en France qu'émergeront nombre de leaders nationalistes, dans un rapport contradictoire à la France, à la fois terre de savoir et de valeurs mais aussi puissance occupante. Les drames qui marquent les années qui séparent la Seconde guerre mondiale et les Indépendances n'empêcheront pas l'enracinement des populations notamment maghrébines en France, ensuite conforté par le regroupement familial.

La " marche des Beurs " de 1983 révélera non seulement cet enracinement mais aussi le rapprochement des enfants d'immigrés et d'Harkis, confrontés aux mêmes discriminations et se retrouvant dans une culture commune. Les immigrés qui étaient supposés repartir font souche et leurs enfants se réclament de la société française tandis que celle-ci multiplie les signes d'une intégration définitive malgré la récurrence des mises à distance. Les indigènes sont devenus des Français.

En se nommant " Musulmans de France ", cette série risque cependant l'ambiguïté. Rassembler la plupart des immigrés africains sous ce vocable religieux rappelle l'amalgame courant entre Maghrébins et Musulmans dans les déclarations de certains responsables politiques autant que dans les discussions de café. Personne n'ignore que le débat sur l'identité nationale a viré, à la faveur des prises de position sur la votation suisse sur les minarets et le port public du voile intégral, sur une stigmatisation de plus d'un Islam confronté au spectre de l'islamisme.

Certes, la référence religieuse est une permanence de la relation évoquée. La fastueuse inauguration de la Grande Mosquée de Paris en octobre 1926 témoigne de la cohésion entre politique et religieux. Le rôle de pépinière pour les mouvements nationalistes de l'Association des étudiants musulmans nord-africains (AEMNA) se poursuivra de sa création en 1927 jusqu'aux Indépendances. Et comme le montre des témoignages durant le film, l'Islam, avec notamment la pratique du jeûne du ramadan, est une référence identitaire souvent plus forte pour les jeunes que pour leurs parents, plus soucieux de se couler dans le moule français.

On comprend la volonté des auteurs de banaliser l'idée que la religion musulmane fait partie de la société française et ne peut être considérée comme une perturbation étrangère. Mais si cette ambiguïté n'est pas seulement celle du titre, c'est que l'approche historique de cette série tient peu compte des questions de représentations imaginaires qui fondent pourtant les discriminations et en montre peu les signes. Elle les aborde certes à la faveur des témoignages et cite des expressions culturelles mais convoque peu cette histoire culturelle que montre, images et son à l'appui, la remarquable exposition Générations encore visible jusqu'au 18 avril 2010 à la Cité nationale de l'Histoire de l'immigration à Paris. Elle ne convoque pas non plus le patrimoine musulman qui est bien antérieur en France comme en témoigne la mosquée de Narbonne du VIIIème siècle, ni la contribution de la civilisation musulmane au cours des âges. Se cantonnant à une lecture sociologique, elle aborde peu les pratiques religieuses actuelles. Enfin, elle parle peu de l'instrumentalisation politique d'une religion pourtant souvent décrite comme une menace.

Source : Africultures

C'était en mars 2009 : un bus transportant 17 ressortissants marocains est arrêté à la frontière franco-espagnole. Les Marocains, qui arrivent d'Italie et souhaitent rentrer au Maroc, sont interpellés, placés au centre de rétention administrative de Perpignan... et expulsés à Casablanca par avion. Puis, l'histoire se répète en avril 2009 : 11 Marocains munis de titres de transport à destination du Maroc sont arrêtés au Perthus, placés au centre de rétention, puis expulsés. A chaque fois, la Cimade (l'association de solidarité active avec les migrants présente à l'intérieur

du centre) a dénoncé "un zèle dicté par la seule po litique du chiffre". Et depuis le 1 er janvier 2010, ces expulsions s'intensifient : la Cimade a constaté qu'en tout 32 ressortissants marocains, qui rentraient chez eux et ne faisaient que transiter par la France, ont ainsi été arrêtés puis expulsés. "Depuis un mois et demi, sur 170 personnes placées en rétention, 32 étaient des Marocains qui rentraient au Maroc : 29 d'entre eux s'y rendaient en autocar, et étaient en possession de billets en bonne et due forme ! Les derniers ont été placés en rétention le week-end dernier, et attendent d'être expulsés par avion ou par bateau" s'indigne Clémence Viannaye pour la Cimade 66. L'association envisage de mener rapidement des opérations médiatisées pour dénoncer ces expulsions qu'elle juge aberrantes.


Source : L’Indépendant

 

Fatima ne comprend "vraiment pas le tapage" qui a suivi l'annonce de la candidature d'Ilhem Moussaid en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le simple foulard blanc sous lequel, conformément à ses croyances religieuses, la candidate du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) dissimule ses cheveux, a pourtant relancé les interrogations sur la compatibilité entre islam et laïcité. Et replacé le voile islamique au coeur du débat.

"Le nombre de filles voilées et qualifiées n'a jamais été aussi important, mais on continue de nous diaboliser", soupire Fatima (elle requiert l'anonymat), 25 ans, licenciée en économie et voilée depuis trois ans. Après des études universitaires en Normandie au cours desquelles son voile n'a posé "aucun problème", elle a souhaité suivre une formation professionnelle. Admise sur dossier dans un Greta, établissement public de formation, elle assure avoir vu son inscription annulée lorsque les responsables ont appris qu'elle portait le voile. "L'une d'elles m'a dit : "Si vous le portez à la pirateà la limite ça peut passer." Mais soit on le porte, soit on ne le porte pas !", s'énerve la jeune femme, qui porte un hidjab (voile) couvrant ses cheveux, ses épaules et sa poitrine. (foulard noué sur la nuque),

Incitée par un conseiller du Pôle emploi, elle a alerté la Haute Autorité de lutte contre les discriminations (Halde). Cette dernière, saisie d'une vingtaine de cas similaires depuis deux ans, estime que le refus d'inscrire des femmes voilées dans un Greta constitue une discrimination. Munie de ces délibérations, Fatima compte bien se présenter, fin février, au Greta pour y suivre son premier cours de comptabilité.

Perçu par une grande partie de l'opinion publique française comme un symbole d'oppression des femmes, le foulard islamique ne passe pas. L'émergence dans la vie politique, économique et sociale d'une génération de femmes nées ou élevées en France, formées à l'école publique, mais déterminées à afficher leurs croyances, pose pourtant de nouvelles questions à la société. Et amène ces musulmanes voilées à développer des stratégies. Entre compromis et crispations.

Aujourd'hui, la plupart des femmes concernées se dévoilent à l'entrée de leur entreprise ou de l'établissement public dans lequel elles travaillent. Celles qui étaient lycéennes en 2004, date à laquelle la loi a interdit le port du foulard à l'école, ont vécu avec "le voile dans le cartable", le retirant à l'entrée de l'établissement. Elles prolongent cette habitude dans le monde professionnel.

Hakima Aït El-Cadi a fait un choix plus radical. A 22 ans, cette universitaire prometteuse comprend que son avenir professionnel passe par son dévoilement. Voilée depuis l'âge de 16 ans, "pour faire honneur à la tradition familiale et en mémoire d'un père décédé prématurément", plus que par militantisme, elle retire son foulard. Sa famille désapprouve : "Elle a eu l'impression que je "jouais" avec la religion", explique Hakima. Elle-même est alors hantée par la culpabilité. "Pour moi, il y avait toujours eu un lien intrinsèque entre foi et voile", explique la sociologue, aujourd'hui âgée de 34 ans et mère de trois enfants. "Cela prend du temps pour se reconstruire dans sa foi sans le voile."

Malgré cet "effort", elle estime avoir été rattrapée par son passé. En 2007, lors d'un entretien pour un poste à la Sorbonne, le professeur qui l'interroge lui parle longuement de ses "convictions religieuses". Elle porte plainte pour "discrimination religieuse". Aujourd'hui adjointe au maire (UMP) d'Avignon, sans poste universitaire, elle poursuit son "engagement républicain" dans l'arène politique. "Il est difficile de dire aux jeunes filles : "Enlevez votre voile si vous voulez réussir", car la population musulmane, avec ou sans voile, est souvent assignée à son appartenance identitaire", reconnaît-elle. Au-delà de la religion, le seul patronyme suscite encore des discriminations. "Nous devons négocier nos positions, concéder des compromis, nous délester de certaines pratiques", persiste la jeune femme, au risque de déplaire. "Si, un jour, je souhaitais à nouveau porter le voile, je sais que je ne pourrais pas le faire dans le cadre de mes fonctions de représentation."

D'autres, comme Hayette, étudiante en master de droit bancaire, tentent de concilier leur "émancipation sociale avec leurs convictions religieuses". Elles portent un large bandeau couvrant ou "francisent" leur voile en turban. "C'est le compromis que j'ai accepté entre mes croyances et la société française", explique-t-elle. C'est aussi ce que conseille Dounia Bouzar, anthropologue et spécialiste de l'islam, aux jeunes diplômées, au nom de "la capacité d'adaptation" des cadres dans l'entreprise.

Pour l'heure, Fatima juge ces concessions impensables. "On accepte de nous former, mais une fois que l'on est diplômée on nous bloque et on nous force à rester chez nous, ce n'est pas cohérent." Une "incohérence" que certains voudraient voir réglée par une extension de la loi de 2004 à l'université. D'autant que le récent débat sur le port du voile intégral a encore durci les positions, niqab et foulard (hidjab) étant parfois assimilés à un même intégrisme religieux.

Fatima, qui avec son voile a pu effectuer un stage au service comptabilité d'une grande entreprise automobile, ne désespère pourtant pas de trouver des employeurs "ouverts", pour ne pas rejoindre ces "femmes surdiplômées qui acceptent des emplois non qualifiés, dans le ménage ou le télémarketing". Là où la visibilité de l'islam ne pose pas problème.

Lila Charef reconnaît la difficulté d'expliquer de tels choix à l'opinion publique non musulmane. "Mais il y a un moment où une personne ne peut plus supporter que l'on porte atteinte à ses convictions religieuses", explique la jeune femme, juriste au Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF). Avant de porter le voile, elle a exercé trois ans comme avocate à Paris. "Avant de quitter le barreau, je pensais à me voiler mais, d'une part, je n'étais pas prête et, d'autre part, j'étais consciente des difficultés que cela entraînerait dans le monde professionnel", témoigne-t-elle. Aujourd'hui, elle reçoit des plaintes de femmes voilées à qui l'on refuse des formations, l'inscription en club de gymnastique, l'accès à la banque ou à l'auto-école. "Quand elles essayent d'exister socialement, elles rencontrent des difficultés, que ce soit dans le travail, pour des stages, pour les loisirs même", relève-t-elle.

Les plus attachées à leur voile se replient sur leur foyer ou sur des emplois communautaires, dans les commerces, les associations ou les entreprises familiales, comptant sur la solidarité musulmane. Le réseau, tel qu'il est organisé par l'association Les dérouilleurs, constitue une nouvelle étape dans cette culture d'entraide. L'association, ainsi nommée pour faire pièce au cliché des "jeunes qui rouillent au pied des immeubles", rassemble des cadres et des diplômés de culture musulmane.

Rédactrice en chef de Salam News, "le premier gratuit des cultures musulmanes", Hawwa Huê Trinh Nguyên n'est pas loin de s'énerver du repli auquel se résignent certaines femmes voilées. Française d'origine vietnamienne, convertie à l'islam depuis vingt ans, cette surdiplômée a, à l'époque, pourtant fait ce choix. "Je me suis désengagée de la vie professionnelle au profit de la famille et de mes enfants, assume-t-elle, afin de me mettre en conformité avec une certaine conception de l'islam." A 26 ans, peu après son mariage, elle se voile, pour "être tranquille par rapport à sa belle-famille et aux hommes".

Sous son foulard coloré porté en turban, elle regrette "la focalisation des débats sur le voile". "La question est plutôt celle de la place de la femme dans l'islam, dans la société, dans l'entreprise", insiste la jeune femme, qui reconnaît au passage "l'interprétation machiste" du Coran qui prévaut encore souvent chez les musulmans. Après avoir travaillé des années dans l'édition à son domicile, Hawwa a repris un travail "normal", une fois ses quatre enfants élevés. Son parcours ne l'empêche pas de pousser les nouvelles générations à prendre leur place dans la société. "Si elles portent le foulard aujourd'hui, c'est qu'elles sont courageuses", estime la quadragénaire. Quand des stagiaires voilées postulent à Salam News, elle leur conseille d'aller plutôt voir... à L'Equipe. "Je leur dis : "Ouvrez les portes, enfoncez-les, allez là où on ne vous attend pas." Sinon, elles vivront une grande frustration. Or, avec ou sans voile, le but c'est d'être épanouie !"

"L'islam français est en train de se mettre en place, poursuit-elle, c'est pour cela qu'il y a des blocages ; mais il finira par acquérir une certaine normalité." Dans ce contexte, même si elle aussi s'agace de la polémique suscitée par la candidate du NPA "réduite à son foulard", elle estime qu'Ilhem Moussaid "peut contribuer à changer l'image de l'islam".

Aujourd'hui, alors que la loi n'encadre le port du foulard qu'à l'école et pour les agents du service public, la société s'en remet à la jurisprudence et à la Halde, pour répondre à ces nouvelles situations. Une des délibérations de la Haute Autorité a quasiment réglé les contentieux liés à l'accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées. Dans les entreprises, la prise en compte du foulard varie selon les secteurs professionnels et le degré de réflexion sur l'accueil de la diversité. Dans la sphère politique, le cas d'Ilhem Moussaid pourrait, lui, relancer le débat sur la présence de femmes voilées dans les assemblées représentatives.

Source : Le Monde

Le concours photographique "du plus beau minaret d'Europe" a été lancé mardi à Strasbourg par une ONG pour "témoigner de la présence pacifique et universelle de l'Islam" sur le continent et "lutter contre les peurs et préjugés", selon les organisateurs.

"Nous ne sommes pas dans une démarche de provocation, bien au contraire, mais dans la recherche de cohésion sociale et d'intégration", a indiqué à l'AFP le vice-président de COJEP International, Veysel Filiz, une ONG qui a un statut participatif auprès du Conseil de l'Europe et qui est partenaire de l'OSCE.

Le British Council et l'IMCOSE (Initiative musulmane pour la cohésion sociale européenne) sont avec le COJEP (Conseil de la jeunesse pluriculturelle) les coorganisateurs de ce concours qui va déterminer parmi les minarets contemporains les plus beaux spécimens européens.

Les photos devront être envoyées au plus tard le 15 avril et les mosquées devront y joindre les spécifications telles que la hauteur, largeur, date de construction de l'édifice ou nom de l'architecte.

Un jury "multiconfessionnel, multiethnique et regroupant des membres de divers horizons" déterminera les lauréats à Strasbourg le 19 avril.

Parmi les 22 membres du jury, on trouve un rabbin, une théologienne protestante suisse, un prêtre de l'Eglise anglicane et des représentants du conseil de l'Europe.

Les lauréats seront présentés le 20 avril au Parlement européen lors d'une conférence de presse et une exposition des plus belles photos de minarets et de mosquées européennes sera organisée au Conseil de l'Europe au courant de l'année, selon Veysel Filiz.

"Des photos seront faites par notre photographe danois, membre du jury, dans une douzaine de pays : il a commencé par la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, les Pays-Bas, mais il y a aussi la Belgique, la Suisse, l'Autriche, l'Espagne, l'Italie, la Lituanie et la Pologne", a précisé M. Filiz qui souligne que les minarets n'ont pas grande signification pour la religion musulmane mais qu'ils sont un "symbole".

"Il faut qu'ils deviennent moins un vecteur de peur qu'un outil de localisation de la mosquée", selon le vice-président du COJEP qui regrette que dernièrement, "certains politiciens populistes et une partie des médias aient fait de la question des minarets une problématique destinée à restreindre les droits fondamentaux".

Source : La Croix/AFP

Le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger organise, du 13 au 19 février, une visite d'exploration dans le Royaume au profit de 29 jeunes marocains (es) et espagnols (es) établis dans la ville espagnole de Don Benito.

Ce voyage, organisé en collaboration avec la municipalité de Don Benito et les Associations marocaines "La paix et l'intégration à Extremadura" et "Rassemblement islamique à Don Benito", s'inscrit dans le cadre du programme culturel du ministère visant à consolider les liens entre les fils des Marocains résidant à l'étranger (MRE) et leur pays d'origine.

Cette visite, selon un communiqué du ministère, permet aux participants de prendre connaissance du patrimoine culturel, de la diversité civilisationnelle, de la richesse naturelle et des potentialités touristiques que recèle le Maroc, ainsi que des valeurs du dialogue et de tolérance, outre l'ouverture et la modernité.

Le programme de cette expédition comprend l'organisation de rencontres avec plusieurs responsables marocains, des visites à la Chambre des représentants, au Conseil consultatif des droits de l'Homme, au Mausolée Mohammed V et à d'autres établissements culturels, ajoute la même source.

Source : MAP

Rachida M'Faddel, auteure marocaine établie au Canada, a présenté lundi à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Mohammedia, son nouveau roman "Canada, aller simple" (367 pages).

Paru aux éditions le Fennec, avec le soutien du Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME), ce roman a déjà été édité au Québec sous le titre "le mirage canadien".

Le roman relate l'histoire d'un Marocain (Nabil. M) porté par le rêve d'immigrer au Canada, qui a réussi à passer à travers les mailles du processus de sélection. Il va brader ses biens et s'envole pour ce pays accompagné de sa femme et ses trois enfants. A l'arrivée, son rêve d'une vie meilleure se transforme en lutte pour la survie dans une société multi-ethnique.

A travers cette trame, le roman aborde les difficultés d'intégration des nouveaux migrants, tant au niveau de la maîtrise de la langue que de l'exercice d'une profession, en dépit des diplômes dont ils disposent, c'est dire que l'intégration n'est pas sans prix.

Rachida M., qui a quitté la France il y a neuf ans pour le Canada, est également l'auteure d'un autre roman, "Le destin d'Assia : l'étrange étrangère" paru en 2005.

Source : MAP

Quatre films seront projetés, du 17 au 20 février à Rabat, en hommage aux cinéastes et aux acteurs marocains du monde dans le cadre du 16-ème Salon international de l'édition et du Livre (12-21 février).

Mercredi, le long métrage "Les Barons" de Nabil Ben Yadir, qui avait remporté le prix du jury de la 9-ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM), sera projeté à la Salle 7-ème Art avec le concours du Centre Cinématographique Marocain (CCM).

D'autres projections sont prévues lors de cet événement culturel incontournable à savoir un long métrage "Plus fort que tout le reste" de Rahma Benhamou El Madani (jeudi), "Norteado" de Rigoberto Perezcano (vendredi), "Number One" de Zakia Tahiri (samedi), indique mardi un communiqué du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger (CCME) et le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.

Le thème "Les marocains du monde à l'honneur" vient célébrer la richesse et la diversité de la production littéraire et artistique des marocains établis à l'étranger à travers une série de débats, hommages, expositions d'œuvres et rencontres avec les auteurs et réalisateurs afin de permettre au public marocain d'apprécier le talent de ces artistes qui occupent le devant de la scène à travers des festivals internationaux.

Le 16-ème SIEL connaît la participation de 720 exposants représentant 38 pays arabes, africains, européens, asiatiques et américains ainsi que l'organisation de 110 rencontres et six soirées musicales et théâtrales.

Initiée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette 16-ème édition est organisée par le ministère de la Culture et le CCME en partenariat avec le ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger.

 Source : Aufat/MAP

Une journée d'études sur le renforcement et la coordination des actions de développement de la société civile d'origine marocaine en direction de leur pays se tiendra le 27 février courant dans la ville belge d'Anvers.

Initiée sous le thème "migrations et développement” par les réseaux associatifs marocains en Belgique et l'institut des études marocaines et méditerranéennes de la faculté de Sciences politiques d'Anvers, cette journée a pour ambition de créer une plateforme commune pour la coordination des actions de développement en faveur du Maroc en général, et de la région de l'Oriental en particulier.

Cette rencontre qui verra la participation de plusieurs potentialités locales, de représentants de l'Université et du tissu associatif marocain devra permettre un échange d'expériences pour mettre en commun des projets de développement initiés par les résidents marocains de Belgique dans leur pays d'origine.

Pour l'universitaire d'origine marocaine Fawzya Talhaoui, un débat d'idées sur le développement est indispensable entre les potentialités marocaines issues de l'immigration, d'où l'idée d'organiser une telle manifestation. Pour cette raison, "nos membres et nos partenaires que sont les organisations souhaitent, à l'instar de ce qui se fait en France, créer une dynamique de co-développement". Le besoin ultime étant, a-t-elle souligné, de "contribuer au développement de notre pays d'origine”.

La thématique choisie permettra ainsi de débattre de façon globale de la question complexe de la migration, de ses causes profondes, mais aussi de mettre en lumière son impact positif dans la mesure où elle peut apporter son concours au développement.

Source : MAP

Les écrits maghrébins de l'immigration ont ouvert de larges perspectives à la littérature marocaine en la sortant de sa coquille, a estimé le poète, écrivain et prix Goncourt de la poésie pour l'ensemble de son œuvre, Abdelatif Laâbi.

La littérature a contribué à élargir les horizons géographiques, humains et culturels notamment par le biais de l'ouverture sur la réalité et les expériences personnelles, a confié à la MAP le poète, en marge du 16ème Salon international de l'Edition et du Livre qui honore, en cette édition, les marocains du monde.

La littérature de l'immigration a construit la littérature arabe, a-t-il ajouté, relevant que ce mouvement a connu ses premiers balbutiements à la fin du 19ème siècle et au début du 20e, en Amérique Latine notamment au Brésil, donnant naissance à de grandes pointures dans le monde de la littérature.

L'auteur des "Rides du Lion" (La Différence, 2007) a souligné qu'il ne peut qu'être attentif à tout ce qui s'écrit dans les quatre coins du monde, estimant que la valeur ajoutée de la littérature de l'immigration est notamment d'ouvrir de nouvelles perspectives aux auteurs.

Le prix Goncourt et auteur du "Fond de la Jarre" (Gallimard, 2002) s'est dit méfiant des catégorisations, faisant remarquer que le parcours de l'écrivain ne doit pas être circonscrit à la quête effrénée des prix.

Ce qui le motive, ce ne sont pas les prix mais "sa passion d'écrire" et non l'ascension sociale ou la notoriété. L'auteur cherche plutôt une interaction entre ses écrits et le lecteur, a-t-il soutenu, relevant toutefois que les prix contribuent, sans conteste, à faire connaître les écrivains auprès d'un large public.

Concernant sa participation au 16ème SIEL, où le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger a concocté un riche programme pour mettre au devant de la scène les auteurs marocains de par le monde, Laâbi qui fut d'antan la cheville ouvrière de la revue "Souffles", a qualifié cette initiative d'honorer la littérature marocaine de l'immigration d'initiative excellente et de geste de reconnaissance de la place de cette littérature en tant que composante essentielle de l'identité du pays.

Cette initiative démontre que la littérature marocaine, qui comprend désormais diverses composantes sans frontières, s'enrichit des différentes expériences des écrivains à l'étranger, a-t-il ajouté, relevant que lui-même n'est pas, à proprement parler, représentatif de la littérature de l'immigration puisqu'il a gardé un lien avec la réalité marocaine malgré ses multiples déplacements.

Militant aux engagements marqués, Abdelatif Laâbi a été arrêté en 1972 et condamné à dix ans de prison. Libéré en 1980, il quitte le Maroc pour la France où il se consacrera à la poésie, roman, théâtre, essai et littérature pour jeunes. Parmi ses œuvres, publiées pour l'essentiel aux éditions La Différence "Le soleil ne meurt jamais" (1992), "L'étreinte du monde" (1993), "Le spleen de Casablanca" (1996) et récemment son oeuvre autobiographique "Le livre imprévu". Le prix Goncourt de la poésie 2009 vient couronner son œuvre poétique.

Source : MAP

Des projets de coopération dans les domaines de la recherche académique et de l'immigration devrait être entamés prochainement dans le cadre d'une collaboration entre l'Université d'Almeria (UAL-Sud de l'Espagne) et le Maroc.

Cette initiative a fait l'objet d'une réunion tenue lundi dans cette ville andalouse entre le Consul général du Royaume à Almeria, Rachid El Mougha, et le vice-recteur de l'UAL chargé de la coopération pour le développement, Sagrario Salaberri.

Ce projet prévoit la mise en oeuvre conjointe d'activités visant la promotion de la recherche scientifique dans le cadre d'une coopération entre l'Université d'Almeria et des établissements d'enseignement supérieur au Maroc, avec l'implication des Marocains poursuivant leurs études l'UAL, a indiqué M. El Mougha dans une déclaration à MAP-Madrid.

Il porte également, a-t-il ajouté, sur l'élaboration d'études sur la communauté marocaine résidant dans cette région andalouse, dans l'objectif de mieux s'informer de la réalité de ses dynamiques d'intégration, ainsi que sur l'organisation d'activités culturelles à Almeria et au Maroc destinées à favoriser l'intercompréhension mutuelle et le rapprochement entre les peuples des deux pays.

Cette réunion a été tenue en présence du directeur du département chargé de la coopération internationale de l'UAL, le marocain El Hassan Belarbi, qui est également enseignant chercheur au sein de cette université.

Ce projet avait été lancé à l'occasion d'une réunion tenue, en janvier dernier à Almeria, entre le ministre délégué chargé de la communauté marocaine résidant à l'Etranger, M. Mohamed Ameur et le président de l'UAL, Pedro Molina.

Une fois achevées, les études qui seront réalisées serviront de référence au ministère chargé de la communauté marocaine résidant à l'étranger dans l'élaboration des programmes visant l'accompagnement des Marocains résidant dans cette région et la promotion de leur image au sein de la société d'accueil.

Source : MAP

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