samedi 2 novembre 2024 00:13

Un millier de personnes ont manifesté lundi en fin d'après-midi à Rome dans le cadre de "La journée sans immigrés", un nouveau mode d'action d'initiative française consistant à se "retirer" de la vie économique pour montrer l'apport de l'immigration.

Le cortège a défilé dans le quartier de l'Esquilin, près de la gare centrale de Termini, dominé par des banderoles disant "Non à l'intolérance" ou encore "Nous sommes tous noirs". Sur la place Victor-Emmanuel, où était organisé un mini-concert, les manifestants ont effectué un lâcher de ballons jaunes, la couleur symbole de "La journée sans immigrés".

Lundi matin, une autre manifestation dans le centre-ville de Milan (nord) a perturbé la circulation des tramways.

Autres initiatives: à Bologne (centre) une exposition de photos montre les visages des "nouveaux Italiens" et à Trieste (nord-est) des groupes se sont formés pour effacer les graffitis racistes.

Cette journée a reçu le soutien des partis d'opposition de gauche (Parti démocrate, Verts, Refondation communiste), des syndicats et de plusieurs ONG (Amnesty, Emergency).

Une organisation agricole, la Coldiretti, a également souligné la contribution "déterminante" des travailleurs immigrés, sans laquelle "la production de nombreuses spécialités alimentaires italiennes, comme le vin, le parmesan ou le pecorino, ne serait pas possible".

Les déclarations anti-immigrés de la Ligue du Nord, parti allié à Silvio Berlusconi, font régulièrement polémique et en janvier, des affrontements entre des ouvriers agricoles africains et des habitants de Rosarno (sud) ont fait plusieurs dizaines de blessés parmi les étrangers, victimes d'une véritable "chasse à l'étranger".

Sur le plan législatif, le gouvernement a annoncé récemment l'introduction prochaine d'un permis de séjour à points pour les immigrés vivant en Italie, dont l'octroi sera conditionné entre autres par la maîtrise de l'italien à l'oral et la connaissance de la Constitution.

Au 1er janvier, 3,89 millions d'étrangers résidaient en Italie, soit 6,5% de la population (+13,4% par rapport à 2008).

Source : Aufat/AFP

La France est le premier investisseur étranger au Maroc, le premier créancier public du Royaume et le premier bailleur de fonds bilatéral du pays au titre de l'Aide publique au développement.

LE MATIN : Les relations entre le Royaume du Maroc et la République française sont la conséquence naturelle et logique des liens d'amitié persistant, à travers l'histoire, entre les deux pays et entre les deux nations. Comment comptez-vous œuvrer à leur renforcement ? Quels seront vos dossiers prioritaires ?

BRUNO JOUBERT : Vous avez raison de souligner que la relation franco-marocaine est fondée sur des liens d'amitié anciens entre nos deux nations comme entre nos deux peuples. C'est une relation forte, modelée, notamment, par une histoire commune, mais aussi par une imbrication sans pareil de nos populations respectives.

Plus que des priorités, je vous dirai d'abord que ce qui guidera mon action, dans le cadre de la mission que le Président de la République m'a confiée, sera la certitude que cette relation, exceptionnelle par sa densité, doit être mise au service de l'ambition du développement qui caractérise la politique conduite par votre pays, sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi. En effet, la France souhaite accompagner les grandes réformes structurelles engagées par le Royaume du Maroc. A titre d'exemple, j'ai assisté le 15 février dernier aux côtés de Mme Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au commerce extérieur, à la cérémonie de signature d'une convention de financement d'un montant de 225 millions d'euros de l'Etat français au profit du projet de tramway à Casablanca. Ce prêt est le troisième du genre sur les deux dernières années, portant le financement français dans le domaine des transports à un milliard d'euros depuis 2008. La France est également présente auprès du Maroc pour le financement du « Plan Vert » dans le domaine de l'agriculture ou encore du « Plan d'urgence » dans le domaine de l'éducation. Ce sont là des projets importants pour le développement du Royaume. Ce sont des projets tournés vers l'avenir du Maroc et la population marocaine. Les priorités de mon action seront donc en grande partie celles du Maroc. Ce n'est pas là un choix de facilité mais la traduction d'une conviction française que les réformes engagées par notre partenaire marocain sont importantes pour le développement de ce pays. Cette volonté d'accompagner ces réformes sera d'autant plus ferme qu'en cette période d'après-crise il est important que le « couple franco-marocain » se montre à la hauteur des défis économiques et sociaux qui l'attendent.

Avec un total de 6,1 milliards d'euros d'échanges commerciaux, la France est le premier partenaire commercial du Maroc.
Que faudra-t-il entreprendre, à votre sens, pour faire plus et mieux dans un contexte international moins porteur et plus concurrentiel ?

En 2009, sans surprise, le niveau des échanges commerciaux entre le Maroc et la France n'a pas échappé au ralentissement du rythme du commerce mondial. Ces échanges ont reculé de 16% par rapport à 2008. Mais dans ce contexte international que vous décrivez fort justement comme peu porteur et plus concurrentiel, la France reste le premier partenaire commercial du Maroc.

Pour autant, comment faire «plus» et «mieux» ?

Je souhaiterais vous donner un exemple concret : la France est aujourd'hui le premier client du Maroc. Elle absorbe le quart des exportations du Royaume. Ces exportations marocaines vers la France sont concentrées sur quelques secteurs : les produits textiles, les composants électriques et électroniques et les produits agroalimentaires.

Pour élargir la gamme de ses ventes, le Maroc a mis en place en 2009 un plan dénommé «Maroc Export plus» dont l'objectif est de doubler les exportations d'ici 2018. L'Agence française pour le développement international des entreprises, UBIFRANCE, appuie ce plan de développement des exportations marocaines. Une convention a été signée dans ce cadre entre Maroc Export et UBIFRANCE le 13 mars 2009 qui vise à renforcer le dispositif marocain d'appui aux exportations, développer un partenariat pour accompagner les entreprises marocaines dans la création et la promotion de leurs marques et soutenir la formation au commerce international. Cet exemple illustre bien, à mon sens, ce que l'on peut faire de plus pour maintenir, voire améliorer le niveau des échanges. D'autres pistes doivent bien entendu être explorées, l'idée étant d'augmenter ces échanges et de les diversifier.

Du point de vue financier, la France est le premier investisseur étranger au Maroc, le premier créancier public du Royaume et le premier bailleur de fonds bilatéral du Maroc au titre de l'Aide publique au développement.

Quels seront les grands axes de l'effort financier français en 2010 ? Et plus particulièrement en ces temps d'incertitude économique ?

Sur la période 2000-2008, les flux d'investissement directs d'origine française se sont élevés en moyenne à 900 millions d'euros par an, soit près de la moitié du total des investissements directs étrangers reçus par le Maroc. Les entreprises françaises comptent plus de 700 filiales au Maroc et fournissent de l'emploi à 100 000 personnes.

Par ailleurs, le Maroc est, et vous avez raison, premier bénéficiaire de l'Aide publique au développement française en 2008 dans la zone Afrique du Nord. Il fait partie des pays pouvant bénéficier de l'ensemble des instruments de financement français d'aide.
Prenons les engagements de l'Agence française de développement au Maroc. Ils ont dépassé 715 millions d'euros sur la période 2007-2009. Rien que pour 2009, ces engagements approchent les 400 millions d'euros, illustrant la volonté de notre coopération d'aider le Maroc à franchir cette période de crise internationale dans les meilleures conditions.

Cette implication se poursuivra avec détermination en 2010 afin d'appuyer les efforts du Royaume à faire face aux enjeux majeurs qui sont posés en termes d'éducation, de santé et de développement des infrastructures notamment. Le soutien au Plan Maroc vert, au projet marocain de l'énergie solaire et à la réduction de la fracture numérique dans le cadre du plan « Maroc Numeric 2013 » feront également partie des axes forts d'intervention de la France en 2010.

Les diplômés marocains des universités et des écoles supérieures françaises affrontent des difficultés pour s'intégrer dans le marché de l'emploi marocain, à cause de ce fameux problème de l'équivalence ?

Soyons précis. Quels sont les diplômes français dont on parle ? Quels diplômés sont effectivement concernés par la problématique de l'insertion professionnelle qui est au cœur de votre interrogation ? Cette question est importante.
C'est en déterminant précisément la population concernée que l'on est capable d'apporter des réponses concrètes et efficaces.

En fait, la très grande majorité des diplômés de l'enseignement supérieur français sont peu touchés par le problème que vous soulevez. En effet, la majorité des diplômés marocains du système supérieur français sont issus soit des Grandes Ecoles, soit des Universités. Dans le premier cas, la question de l'insertion ne se pose pratiquement pas, dans le second cas l'adoption du LMD (Licence, Master, Doctorat) par le Maroc devrait permettre de résoudre d'éventuelles difficultés transitoires.

Qui donc est concerné ?

Concrètement, deux catégories particulières de jeunes diplômés : d'une part, ceux qui sont diplômés d'un établissement d'enseignement supérieur français privé non reconnu par l'Etat. D'autre part, ceux qui ont obtenu au Maroc ce que l'on appelle un « diplôme délocalisé », qui est en fait un diplôme délivré par un établissement français, dans le cadre d'un partenariat avec un établissement marocain. Dans ces deux cas, il est vrai que l'absence d'équivalence avec un diplôme d'Etat marocain peut poser de réelles difficultés.

Quels moyens sont mis à la disposition de ces étudiants pour mieux faire valoir leurs compétences ?

A cet égard, nous pensons que la qualité du diplôme délivré est un point essentiel.

S'agissant du premier cas, celui des études en France, les étudiants doivent s'assurer de la qualité de l'enseignement dans lequel ils s'engagent. Campus-France, service de l'ambassade et point de passage obligé pour accéder à des études en France, est à la disposition des étudiants. Il les informe sur les établissements d'accueil, sur le type d'établissement, sur la nature du diplôme délivré. Campus-France aide donc ces étudiants à choisir des établissements qui délivrent un diplôme de qualité.

Dans le second cas (diplôme délocalisé), la situation est plus complexe et nous devons, en tant qu'ambassade, travailler à ce que les diplômes « délocalisés » délivrés au Maroc soient de qualité. Nous sommes à cet égard en train de renforcer le «contrôle de qualité», nous assurant en particulier du respect d'une « Charte des délocalisations». Dans un cas comme dans l'autre, vous l'aurez compris, la qualité de la formation est la question centrale. Mais s'assurer de la qualité du diplôme n'est pas tout : au Maroc comme en France, la véritable validation d'un diplôme reste l'accueil que lui fait le marché du travail. Ces étudiants peuvent et doivent faire valoir leurs avantages comparatifs : un enseignement selon les normes rigoureuses de l'enseignement supérieur français ; une forte connexion avec le monde de l'entreprise (stages par exemple) ; parfois un séjour en France et la confrontation à un autre environnement, académique, professionnel et socioculturel. Et ces atouts peuvent bien valoir une équivalence, en tout cas pour le secteur privé et les employeurs qui ne s'y trompent pas.

La reconduite à la frontière française passe aujourd'hui au-devant de la scène après l'expulsion d'un certain nombre de ressortissants marocains de la France. Quel traitement sera dorénavant accordé à la question des flux d'immigration provenant du Maroc ?

Vous évoquez la reconduite à la frontière de personnes en situation irrégulière. Je souhaiterais d'abord souligner que le Maroc, pays de transit mais aussi aujourd'hui de destination, est, comme la France, confronté à ce problème. Il est dans l'intérêt partagé des autorités de nos deux pays de continuer à coopérer très bien ensemble comme nous l'avons toujours fait.
Plus généralement, la question des flux migratoires est un enjeu pour nos deux pays. C'est une réalité. Je voudrais éclairer mon propos par quelques chiffres: la France accueille la plus forte communauté de Marocains résidant à l'étranger (près de 800 000 personnes). Près de 30 000 étudiants marocains font leurs études en France. Ils forment la plus grande communauté d'étudiants étrangers dans mon pays. Plus de 155 000 visas par an sont délivrés par les 6 consulats généraux de France au Maroc et je tiens à souligner que près de 90% des demandes reçoivent une réponse positive. Le Maroc accueille pour sa part la plus forte communauté française installée au sud de la Méditerranée : près de 40 000 immatriculés, probablement près de 70 000 résidents en permanence, sans compter près d'un million et demi de touristes français qui apprécient de se rendre chaque année dans votre pays.

La réalité de notre relation n'est pas la distance, mais, au contraire, l'imbrication des flux et des communautés humaines et l'existence de liens personnels entre la France et le Maroc. Cela nous impose d'avoir un dialogue confiant et ouvert sur toutes les dimensions de la problématique migratoire. Ces dimensions, la conférence euro-africaine de Rabat sur les migrations et le développement, organisée à l'initiative du Maroc en juillet 2006, les a identifiées avec pertinence. Il y a notre lutte conjointe et déterminée contre les migrations irrégulières.

Mais il y a l'inverse, les migrations légales et circulaires que la France encourage et qui permettent à de nombreuses catégories de personnes d'aller et venir régulièrement entre les deux pays. Je tiens, à cet égard, à souligner le travail très important que joue, auprès de l'ambassade, le service de l'Office français pour l'immigration et l'intégration, à Casablanca. Il favorise d'une part les demandes des personnes désireuses d'acquérir une expérience professionnelle en France dans des secteurs d'activité variés (agricole, informatique, automobile...). Il accompagne, d'autre part, l'immigration familiale au travers de la formation linguistique et des valeurs de la République française.

S'agissant du co-développement et du développement solidaire, la France, à travers l'Agence française de développement (AFD), a initié des projets originaux au Maroc visant à mobiliser plus efficacement l'épargne des migrants sur des projets participant au développement du pays. Cette action s'inscrit bien sûr dans le cadre plus général de ce que fait la France au Maroc et de l'ensemble des moyens (plus de 200 millions d'euros) que nous mobilisons chaque année pour accompagner la modernisation de ce pays, sans oublier aussi l'effort considérable de l'Union européenne. Nous sommes conscients que c'est aussi en créant un espace de prospérité et de stabilité des deux côtés de la Méditerranée que nous devons tous insérer cette problématique migratoire. C'est l'objectif de l'Union pour la Méditerranée.

Tous ces sujets font l'objet d'une écoute et d'un dialogue constant entre nos deux pays.

La proposition marocaine d'un statut d'autonomie élargie au Sahara a été très bien accueillie et saluée par la communauté internationale.
La France a, à maintes reprises, exprimé son soutien au projet. Quelle sera la contribution française pour faire avancer ce dossier ?

La France estime que le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 représente un pas en avant important vers le règlement de ce contentieux. Elle constate que le Maroc a fait des efforts sérieux et crédibles et l'encourage à persévérer dans cette voie.

A cet égard, elle a noté avec intérêt la tenue en février de pourparlers informels entre le Maroc et le polisario. Organisés pour la deuxième reprise à l'initiative de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Christopher Ross, ces contacts sont une tentative de promouvoir la confiance et de nouer un contact entre les parties dans la perspective de négociations à venir.
C'est en effet dans le cadre des Nations unies qu'une solution juste et équitable pourra être trouvée.

Membre permanent du Conseil de sécurité, la France continuera d'œuvrer en faveur d'une solution politique, seule apte à offrir une issue à la situation actuelle. Elle ne négligera aucune piste permettant d'aller de l'avant, considérant que l'initiative marocaine offre un cadre et des perspectives sérieuses.

De part et d'autre, l'on s'accorde à dire que le Maroc et la France entendent jouer pleinement leur rôle au service de l'espace euro-méditerranéen. Où en est le projet d'Union pour la Méditerranée ?

Ensemble, la France et le Maroc peuvent faire beaucoup pour conforter les relations euro-méditerranéennes.
C'est le message qu'a souhaité transmettre, il y a une dizaine de jours, Pierre Lellouche, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, lors de son voyage au Maroc.

Il s'appuie sur un constat simple et sur une conviction solide. Le constat, c'est que le Maroc a fait le choix d'un ancrage stratégique à l'Europe. Et la conviction est que la France et le Maroc partagent une relation exceptionnellement dense. Fort de ce partenariat, nos deux pays sont en mesure de contribuer efficacement au développement de l'espace euro-méditerranéen.

Sa Majesté le Roi Mohammed VI a été le premier Chef d'Etat à soutenir l'initiative du président de la République de lancer l'UPM en juillet 2008. C'est à Tanger que Nicolas Sarkozy a dévoilé en octobre 2007 les contours de l'UPM. Et c'est à Marrakech que les réunions ministérielles ont pu reprendre après les événements dramatiques de Gaza.

Malgré les obstacles, l'Union pour la Méditerranée reste un projet porteur de sens, qui doit contribuer à faire de l'espace euro-méditerranéen un espace de paix, de stabilité et de prospérité pour les peuples des deux rives.

En ce sens, la France accueille avec espoir la désignation du secrétaire général, Ahmed Massadeh, le 12 janvier dernier. La mise en place prochaine du Secrétariat et avec elle le développement de projets concrets entre partenaires du Nord et du Sud de la Méditerranée est une chance pour l'ensemble de la Méditerranée. Il importe aujourd'hui de ne pas la laisser passer.

Source : Le Matin

Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a eu lundi à Doha un entretien avec le ministre d'Etat qatari à l'Intérieur, Cheikh Abdullah Bin Nasser Al-Thani.

A l'issue de cet entretien, M. Ameur a indiqué à la MAP qu'il a discuté avec le ministre qatari de la situation de la communauté marocaine résidente au Qatar, forte de plus de 4.000 personnes.

Il a ajouté qu'il a exposé au ministre d'Etat qatari les efforts de son département et du gouvernement marocain en général, pour suivre et contribuer à la solution des problèmes des Marocains résidents à l'étranger (MRE).

M. Ameur a, également, fait part de la satisfaction que lui a exprimée le ministre d'Etat qatari quant au rôle que joue la communauté marocaine dans le développement économique de l'Emirat, et de la considération que lui inspirent "les succès, le sérieux et la bonne intégration" de cette communauté.

"Nous n'avons pas de problèmes avec la communauté marocaine", a notamment dit le responsable qatari à son hôte.

Les deux ministres se sont mis d'accord pour poursuivre leur coopération dans le cadre des relations excellentes qui lient les deux pays frères, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI et de SA l'émir Hamad bin Khalifa Al -Thani.

Le ministre marocain consacre le reste de la journée de lundi à la rencontre des membres de la communauté marocaine, et rencontrera mardi le ministre qatari du Travail.

Il se rendra ensuite au Royaume de Bahreïn et aux Emirats arabes unis.

Source : MAP

Le récent passage du restaurant Quick de Roubaix à la viande exclusivement halal et la polémique lancée par le maire (PS) de la ville, René Vandierendonck, sur la "discrimination" dont se serait rendue coupable l'enseigne de restauration rapide, illustrent l'importance économique croissante de la communauté musulmane de France.

C'est dans l'alimentaire que la demande des musulmans de France devient de plus en plus manifeste. Selon la société Solis, spécialisée dans le marketing ethnique, le marché halal ("licite" au sens religieux du terme) explose au rythme de 15 % de croissance par an.

Son chiffre d'affaires devrait atteindre les 5,5 milliards d'euros en 2010 (4,5 milliards d'euros en 2009). Toujours selon Solis, 80 % de ces dépenses iront dans l'achat de produits alimentaires et le reste dans la restauration rapide (fast-food, kebab...).

Néanmoins, si l'on en croit des statistiques rendues publiques au World Halal Forum qui s'est tenu en Malaisie en 2009, le marché halal en France serait beaucoup plus vaste et représenterait 17 milliards de dollars (12,2 milliards d'euros). Pour l'Europe, le World Halal Forum estime le marché à 67 milliards de dollars.

Cette fourchette très large permet au moins de constater une chose : le halal dépasse aujourd'hui largement le bio (2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Abbas Bendali, directeur de Solis, feint de s'étonner : "Tout le monde ouvre de grands yeux, mais le halal a toujours existé. J'ai 49 ans, dans mon enfance déjà, les immigrés s'étaient organisés." En réalité, la visibilité halal "est apparue lors du ramadan 2009 avec pour la première fois des campagnes publicitaires télévisées", indique Cedomir Nestorovic, professeur à l'Essec, spécialiste du halal.

Mais cette visibilité est accrue, ajoute-t-il, par le fait que la consommation a quitté les produits typés ou exotiques (couscous, chorba, etc.) pour "des produits élaborés". Plats cuisinés, hachis parmentier et pizzas surgelées s'arrachent sur les rayons halal des supermarchés. "Le marché s'est démultiplié en dix ans", reconnaît Serge Barraud, commercial de Corico, une des plus anciennes entreprises françaises à exploiter la dinde halal sous la marque Medina Halal. Celle-ci réalise le tiers du chiffre d'affaires global (45 millions d'euros) sur plus d'une trentaine de produits.

A coté des marques pionnières, Isla Delice, Isla Mondial et Medina Halal, des acteurs plus importants ont surgi. Nestlé est aujourd'hui leader mondial de produits destinés à la consommation des musulmans pratiquants. Le groupe suisse a créé des départements ethniques par filiales et propose aujourd'hui aux musulmans pratiquants pas moins de 30 produits différents. En France, LDC (spécialiste de la volaille, 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires) ou encore Fleury- Michon exploitent la niche halal.

La seconde caractéristique du halal est qu'il ne se cantonne plus au réseau des boucheries - 3 000 en 2006 - et des épiceries musulmanes. Les grandes et moyennes surfaces ouvrent des rayons spécifiques. Bruno El-Kasri, responsable du département ethnique de Nestlé, estime que la grande distribution représente aujourd'hui plus de la moitié du chiffre d'affaires global contre 20 % il y a cinq ans à peine. Le meilleur exemple de cette ouverture est Casino qui, non seulement a créé des rayons halal, mais distribue ces produits sous sa marque, Wassila.

De nouvelles formes de distribution voient également le jour. Hal'Shop, qui "entend concilier modernité alimentaire française et respect des traditions musulmanes"Rachid Bakhalk, entend étendre rapidement son réseau de boutiques dans l'espoir de séduire les "beurgeois", urbains de moins de 45 ans et les non-musulmans curieux de saveurs différentes. ouvrira son premier magasin à Nanterre mercredi 3 mars. Son fondateur,

Ces transformations alimentaires accompagnent des mutations sociologiques. M. Bendali estime que la consommation halal est portée aujourd'hui par les moins de 40 ans, "des jeunes hommes qui ont la culture du centre commercial. Ils veulent la reconnaissance des marques".

L'IFOP, qui a réalisé un sondage en décembre 2009 sur un échantillon de 536 personnes, souligne que "les jeunes et les nouvelles générations expriment de fortes attentes à l'égard des marques". Pour eux, le halal serait ainsi une condition "nécessaire, mais pas suffisante". L'institut ajoute qu'il s'agit d'une "pratique de consommation identitaire dont la fréquence et le périmètre de consommation sont corrélés avec la pratique religieuse".

Ce lien très fort avec la religion explique aussi pourquoi les marques et les grandes enseignes ont tardé à prendre en compte le fait musulman. Ils craignent d'effaroucher le reste de la population.

Source : Le Monde

La Tunisie se dote d’un pont financier permanent avec sa diaspora en Europe, dont les transferts de fonds contribuent, bon an mal an, de 5% au PIB.

L’établissement a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris.

Une banque dédiée aux Tunisiens résidents en Europe a été officiellement créée, le 5 février, sur les cendres de l’Union Tunisienne des Banques (UTB), une institution de droit français, active depuis 1977 dans le financement du commerce extérieur, mais dont le capital est détenu par des banques et des entreprises publiques tunisiennes. Baptisé Tunisian Foreign Bank (TFB), le nouvel établissement a obtenu, fin janvier, l’agrément de la Banque de France, selon un communiqué de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

La première mission de la Tunisian Foreign Bank est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement.

Les autorités monétaires françaises ont également approuvé la restructuration du capital de l’ancienne UTB, qui s’élève à 30 millions d’euros. Le tour de table de la nouvelle banque comprend désormais trois institutions financières publiques tunisiennes, en l’occurrence la Banque centrale de Tunisie (13,4%), la Société Tunisienne de Banque (43,3%) et la Banque de l’Habitat (43,3%).

Partenaire stratégique étranger

Plusieurs banques et sociétés tunisiennes qui étaient présentes dans le capital de l’UTB ont cédé leurs parts aux nouveaux actionnaires. Il s’agit, entre autres, de Tunisair, Attijari Bank et la Compagnie Tunisienne d’Assurances et de Réassurances (STAR).

Une deuxième étape de l’opération de restructuration du capital est prévue d’ici la fin du premier semestre 2010. Elle prévoit l’entrée d’un « partenaire stratégique étranger » dans le tour de table de la banque, à hauteur de 49%, dans le cadre d’une augmentation de capital.

Au cours de cette étape, qui sera marquée par le doublement du capital de l’établissement, la BCT devrait céder la totalité de ses parts alors que la Banque de l’Habitat et la Société Tunisienne de Banque verront leurs participations se limiter, respectivement à 33% et 18%.

Pont financier permanent

La première mission de la Tunisian Foreign Bank, qui sera dirigée par Habib Sfar, ancien directeur général des finances extérieures à la BCT, est de mobiliser l’épargne des Tunisiens résidents en Europe et de canaliser leurs transferts vers des projets de développement. « L’établissement jouera le rôle d’un pont financier permanent entre la Tunisie et l’Europe en matière de financement du développement. Qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, tous les Tunisiens sont aujourd’hui appelés à conjuguer leurs efforts pour consolider nos acquis économiques et sociaux par ces temps de crise », a précisé Taoufik Baccar, gouverneur de la BCT, lors d’une récente conférence nationale sur la contribution des Tunisiens résidents à l’étranger (TRE) au développement, indiquant que la diaspora tunisienne compte actuellement 1 057 797 personnes, dont 82,6% sont établis en Europe. Selon lui, les transferts de fonds des TRE totalisent en moyenne plus d’un milliard d’euros par an, soit environ 5% du PIB du pays.

Une dizaine d’agences d’ici 2011

Pour être plus proche de sa clientèle cible, la Tunisian Foreign Bank compte ouvrir une dizaine d’agences dans les principales capitales européennes, d’ici 2011. Elle envisage aussi d’offrir des services conformes aux normes européennes et de miser sur les technologies modernes (mobile banking et e-banking) afin de séduire les émigrés tunisiens de deuxième et troisième générations.

L’établissement, dont le siège central a été installé à la rue des Pyramides, en plein cœur de Paris, dans les locaux qui avaient abrité la première représentation diplomatique de la Tunisie indépendante en France, devrait accorder, accessoirement, des financements aux entreprises exportatrices tunisiennes souhaitant consolider leurs parts de marché sur le Vieux continent.

Source : Les Afriques

Le Washington Moroccan American Club (WMC) célèbre, tout au long du mois de mars, ses vingt années d'existence, avec au programme une série d'événements et de conférences retraçant son action pour la promotion des liens de solidarité entre les membres de la communauté marocaine installée à Washington et sa région.

Le Club tiendra ainsi plusieurs événements à caractère académique, culturel et sportif, en partenariat avec d'autres associations locales et nationales US, et plusieurs Instituts de recherche et universités de la capitale américaine, comme la Carnegie Endowment for International Peace, John Hopkins University, l'Université de Georgetown et la George Washington University, selon un communiqué du WMC, parvenu lundi à la MAP.

Le programme comprendra ainsi l'organisation d'une conférence sur le thème de "la promotion des droits de la femme au Maroc", qui se tiendra le 17 mars au siège de Think tank américain Carnegie Endowment, visant à exposer l'impact des initiatives lancées par le Maroc en matière d'égalité homme-femme.

Une autre conférence sur la question de la langue amazigh, sera tenue le 19 mars à l'Université de George Washington, en partenariat avec l'Institut Royal de la Culture Amazigh (IRCAM), et verra la participation de linguistes et d'experts en la matière, ajoute la même source.

L'expérience du Corps américain de la paix au Maroc depuis 1963, sera également le thème d'un autre évènement qui sera organisé en collaboration avec l'association des Amis du Maroc (Friends of Morocco), une organisation jumelle du WMC, qui compte parmi ses membres d'anciens volontaires du Corps de la paix dans le Royaume.

La culture et la poésie marocaines seront aussi au menu du 20è anniversaire du Washington Moroccan American Club, avec l'organisation d'un "concourt de l'art et de la poésie" au profit des enfants des membres de la communauté marocaine, avec comme objectif de les initier à la littérature et à la poésie marocaines.

Le sport ne sera pas en reste, avec l'organisation d'un tournoi de football pour marquer le 20è anniversaire du WMC, créé au début en tant que club de football (le Washington Athletic Club). Le tournoi, qui verra la participation d'équipes venues de dix Etats américains, sera dédié à la mémoire de feu Hassan Mendoun, ancien footballeur et membre respecté de la communauté marocaine installée aux Etats-Unis.

Source : MAP

La nouvelle commissaire européenne à la Justice, Viviane Reding, a promis vendredi une "tolérance zéro" face aux violations des droits de l'Homme, mais assuré qu'"il n'y aura pas de crêpage de chignon" avec sa collègue à la Sécurité, Cecilia Malmström..

"Je serais extrêmement stricte sur l'application de la Charte des droits fondamentaux" européenne, "il y aura une tolérance zéro", a-t-elle affirmé au cours d'une conférence de presse à l'issue de sa première réunion avec les ministres de la Justice de l'Union européenne à Bruxelles.

Mme Reding a affiché cette position "d'extrême fermeté" au lendemain de l'adoption par les ministres de l'Intérieur d'une série de mesures proposées par la France pour combattre l'immigration clandestine, dont la principale prévoit le co-financement par l'UE de vols pour le retour forcé d'immigrants en situation irrégulière.

Or ce dossier est, au sein de la Commission, de la compétence d'une autre personne, la Suédoise Cecilia Malmström..

Et ce après la décision du président de l'exécutif européen, José Manuel Barroso, de scinder les portefeuilles de Justice et respect des libertés et droits fondamentaux, d'une part, et que les question de sécurité d'autre part.

"Il n'y aura pas de crêpage de chignon. Mmes Malmström.et Reding sont d'accord sur la manière dont les questions traitant de la sécurité et des droits des citoyens seront traitées", a affirmé Mme Reding, une Luxembourgeoise.

La cohabitation ne s'annonce toutefois pas forcément aisée car, a-t-elle également dit, "lorsque dans un dossier, un des commissaires est chef de file, il devra obtenir l'accord de l'autre".

Cecilia Malmström.a tenté de rassurer. Elle se veut également intransigeante sur les droits de l'Homme. "Les libertés fondamentales, elles sont dans mon ADN", a-t-elle confié à l'AFP.

Elle a ainsi proposé jeudi "un code de conduite pour les opérations de retour (des clandestins), qui devront être assistées par des représentants d'ONG ou de la Croix Rouge".

En cas de violation des droits de l'Homme, les Etats coupables seront sanctionnés par le non remboursement des frais engagés pour les opérations de retour forcé, a-t-elle indiqué.

Source : La Libre.be

Un total de 203.865 étrangers installés au Royaume-Uni ont obtenu la nationalité britannique en 2009, soit une hausse de 58 pc par rapport à 2008, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS/officiel).

Le nombre des travailleurs étrangers ayant obtenu le droit de résidence en Grande-Bretagne a grimpé de 60.000 en 2008 à 81.000 l'année dernière, ajoute L'ONS qui s'est basé sur des données fournies par le ministère de l'Intérieur.

Les visas étudiants ont, quant à eux, enregistré une augmentation de 30 pc entre 2008 et 2009, le pic étant constaté au dernier trimestre de l'année dernière avec une hausse spectaculaire de 92 pc par rapport à la même période de 2008.

Par ailleurs, l'immigration devra figurer parmi les principales questions lors de la campagne pour les élections législatives du printemps. L'opposition conservatrice critique la politique mise en Âœuvre dans ce sens par le gouvernement travailliste.

L'opposition estime que l'importante hausse du nombre d'immigrés ayant obtenu la nationalité ou le droit de résidence au Royaume-Uni témoigne de "l'échec" du gouvernement de contrôler les flux migratoires.

Ces derniers, argumente le parti conservateur, intensifient les pressions sur les services publics qui souffrent déjà des effets de la crise économique.

Le gouvernement travailliste s'apprête à annoncer dans les semaines qui viennent de nouvelles mesures rigoureuse en matière de contrôle de l'immigration.

Source : Casafree/MAP

Expulsé fin janvier vers le Maroc, le jeune marocain Mohamed Aboucar a pu revenir samedi en France avec un visa longue durée, obtenu grâce à une "vaste mobilisation" en sa faveur, rapporte dimanche le journal français "Le Parisien".

"L'impressionnante" mobilisation de ses proches, des élèves et des personnels de son lycée Valmy de Colombes (banlieue parisienne), des élus locaux et du Réseau éducation sans frontières (RESF) a permis son retour un mois après son expulsion, précise le quotidien.

Mi-février, le collectif de soutien a été reçu au cabinet du ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, qui a accepté de rouvrir son dossier, permettant ainsi à ce lycéen de 18 ans, inscrit en première année de bac pro, d'avoir d'un visa longue durée, selon journal.

"Ce document devrait lui permettre d'obtenir un véritable titre de séjour", a précisé au journal Boubakar Mazari, porte-parole des enseignants du lycée Valmy.

Pour Dominique Frager, adjoint au Maire à Colombes, Mohamed est "un modèle d'intégration" avec "un parcours exemplaire". "On devait agir, nous avons un peu l'habitude", a-t-elle dit.

En 2007, une mobilisation similaire s'était soldée par le retour d'une lycéenne capverdienne, scolarisée dans le même établissement.

Source : MAP

Le ministre délégué chargé de la communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, effectuera du 28 au 7 mars une visite de travail à certains pays du Golf Arabique.

Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations entre le Maroc et les pays d'accueil en vue d'une meilleure prise en charge des affaires de la communauté marocaine, comprendra le Qatar, le Bahreïn et les Emirats Arabes Unis, indique un communiqué du ministère.

Au cours de cette visite, M. Ameur tiendra des réunions élargies avec les membres de la communauté marocaine résidant dans ces pays pour s'enquérir de leur situation et leur faire part des récentes dispositions gouvernementales prises en leur faveur dans les domaines sociale, économique et culturel, explique le communiqué.

Le ministre aura également des entretiens avec les responsables gouvernementaux locaux en charge des dossiers du travail et des affaires sociales au sujet de la préservation des intérêts des marocains résidant dans ces pays arabes.

Source : MAP

Les larmes ne quittent pas les yeux rougis de Leïla. Et après une période d'abattement, la mère de famille a décidé de lever la tête, de raconter son histoire et de se battre. « En 2005, mon mari m'a demandé de quitter le Maroc, où j'avais un travail de fonctionnaire depuis 15 ans, pour le rejoindre. Il voulait créer sa société. Je n'étais pas d'accord, car je n'avais plus de lien avec mon mari depuis longtemps. La violence, l'incompréhension ... » Mais Leïla est contrainte d'accepter. « Il m'a fait du chantage aux enfants en me disant qu'ils allaient me les prendre, que je ne les verrai plus jamais... » La famille traverse donc la Méditerranée pour rejoindre un père qui disparaîtra dans la nature quelques semaines plus tard. « Il est peut-être en Italie, ou peut-être au Maroc, je ne sais pas ».

Mais Leïla et ses trois fils sont là, un peu perdus, mais séduits par le pays. « Je n'aurai jamais cru que j'aimerais la France à ce point.

J'ai plus de liens ici qu'au Maroc où j'étais seule, isolée, où j'avais peur. Ici, c'est notre pays. Là-bas, c'est la vie pour les riches, ici, c'est pour tout le monde. Là-bas, je n'avais et je n'étais rien, ici j'existe. » Alors en juillet dernier, Leïla dépose un dossier en préfecture pour obtenir un titre de séjour. Dans cette démarche, elle est aidée par la municipalité et des associations comme le RESF (réseau d'éducation sans-frontière) et le CASPA (collectif d'aide au sans papiers de l'Artois).

Mais en janvier, le couperet tombe : c'est le refus, avec obligation de quitter le territoire dans un mois. Le cauchemar commence pour la jeune femme. « C'est comme sortir un poisson de l'eau. Je n'ai rien au Maroc, rien de bien pour mes enfants, je ne peux pas refaire encore ma vie, j'ai fait mes racines ici. » Un comité de soutien se met en place donc autour d'elle. La mairie lance une pétition qui a déjà recueilli 1 200 signatures et qui continue et continuera de tourner (sur les marchés, en mairie, sur Internet). Des actions sont également prévues.

Une intégration exemplaire

Car selon Sylvie Leclerc, du CASPA, « sa situation est très compliquée car elle n'entre pas dans le cadre des titres autorisés. Mais Leïla est un cas exceptionnel en terme d'implication dans les associations locales, et d'intégration parfaitement réussie pour elle et ses trois enfants ». C'est vrai que, membre des différentes associations de parents d'élèves, mais aussi du Secours populaire et prochainement des Restos du cœur, Leïla se démène. Sans parler de sa recherche d'emploi...

Une avocate a donc décidé de défendre son dossier au tribunal administratif afin d'obtenir un titre de séjour pour la Billysienne. Mais en attendant une réponse à sa demande d'aide juridictionnelle, qui suspendrait la décision d'expulsion du préfet le temps de la procédure, Leïla est susceptible à chaque moment d'être reconduite à la frontière. Elle est « hors la loi ». Une expression qui fait bondir les bénévoles de l'ERSF : « On dirait que c'est une criminelle alors que ce sont les lois que nous jugeons honteuses. Son seul délit c'est de vouloir rester en France ! La chasse aux migrants ne passera pas par nous. » .

Source : La Voix du Nord

Ce ne sera pas une grève mais un moment symbolique : en appelant à la mobilisation le 1er mars, le collectif "24 heures sans nous, une journée sans immigrés" entend "démontrer l'apport indispensable de l'immigration" à la France, en particulier son poids dans l'économie. Elle vise aussi à exprimer l'exaspération d'une nouvelle génération d'immigrés et d'enfants d'immigrés à l'égard des "dérapages" et des propos stigmatisants de plus en plus fréquents dans le discours politique.

Cette initiative, organisée le même jour en Italie et en Grèce, s'inspire d'une expérience observée aux Etats-Unis en 2006 : visés par une loi criminalisant la travail clandestin, des centaines de milliers d'immigrés hispaniques avaient paralysé les grandes villes du pays. Les manifestations avaient abouti au retrait du texte.

En France, le mouvement, qui se veut apolitique, cherche avant tout, en cessant de consommer et/ou de travailler, à "marquer la nécessité de la participation des immigrés à la vie de la cité".

En réalité, leur apport n'a jamais été mesuré. A la différence d'autres pays, comme la Grande-Bretagne ou l'Espagne, la France n'a jamais cherché à connaître l'impact de l'immigration sur son économie.

Les immigrés occupent pourtant une part non négligeable dans la population active. Selon les dernières données tirées du recensement par l'Insee, en 2007, 2,4 millions d'immigrés résidant en France métropolitaine déclaraient travailler ou se trouver au chômage : ils représentaient 8,6 % des actifs.

Si l'on s'en tient à la seule population active occupée (hors chômeurs), leur part se maintient même à un niveau plus élevé : de 10,7 % en 1995, elle s'établissait à 11,3 % en 2007, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Cette stabilité de la présence des immigrés dans l'emploi total montre que quelle que soit la conjoncture, on ne s'en passe pas", relève Jean-Pierre Garson, chef de la division des migrations internationales de l'OCDE.

Cette stabilité globale masque une situation contrastée selon les secteurs. Mais, contrairement à une idée reçue, les immigrés sont loin de travailler dans les seuls secteurs en déclin que sont l'agriculture ou l'industrie. Leur présence, bien qu'en recul, reste forte dans la construction. Elle l'est cependant plus encore et tend à croître dans les services. Comme le reste de la population en emploi, les immigrés travaillent désormais majoritairement dans le tertiaire. Dans certaines activités, comme les services domestiques et l'hôtellerie-restauration, ils représentent même plus de 20 % de la main-d'oeuvre.

"FORCE DE TRAVAIL "

Leur nombre est important et progresse dans des secteurs plus qualifiés, tels l'informatique (17,4 %) ou les services aux entreprises (16,5 %). Les immigrés accompagnent ainsi l'évolution de l'appareil productif de l'industrie vers les services. "Ils ne constituent pas qu'une main-d'oeuvre non substituable et confinée à deux ou trois secteurs. Ils sont une force de travail complémentaire à la main-d'oeuvre nationale", insiste M. Garson.Leur part dans la création nette d'emplois tend d'ailleurs à croître. De 13 % en moyenne entre 1997-2007, celle-ci a connu un renforcement marqué sur la seconde moitié de cette décennie, s'élevant à 40 %, selon l'OCDE.

Bien que non négligeable, la contribution des immigrés à la création nette d'emplois en France reste néanmoins inférieure à ce qu'elle est notamment au Royaume-Uni, en Espagne, ou encore en Italie, pays qui ont connu sur la même période des flux migratoires à des fins d'emploi nettement plus forts. "L'apport des immigrés dépend étroitement de la structure de l'emploi et de l'intensité de l'activité du pays. Or, en France, le marché du travail n'est pas très porteur. Et surtout les réserves de main-d'oeuvre sont encore importantes, en particulier parmi les jeunes et les femmes", explique M. Garson. Si, partout, les immigrés, plus vulnérables, jouent un rôle d'amortisseur en temps de crise, ils viennent dans d'autres pays davantage renforcer la croissance qu'en France. "C'est là, dit M. Garson, une leçon à retenir dans la perspective de la reprise et du rôle déterminant que peuvent y jouer les travailleurs immigrés."

Source : Le Monde

Secouer les esprits et susciter des interrogations auprès de l'opinion publique sur le thème de l'immigration, est l'objectif que se fixe le collectif "24 heures sans nous”, à travers l'organisation le 1er mars en Italie d'une journée nationale sans immigrés.

Trop souvent mal jugés et victimes d'intolérance et de racisme, les immigrés en Italie, mais également de France, en Grèce et dans d'autres pays européens, se sont concertés pour se donner la main, le temps d'une journée, pour faire prendre conscience de leur rôle dans le développement des économies des pays dans lesquels ils vivent et travaillent.

En Italie, cette journée mettra, côte à côte, les immigrés, des citoyens italiens et des jeunes issus de la seconde génération, qui en dépit du fait qu'ils sont nés et ont grandi en Italie, continuent de subir diverses formes de discriminations.

Par cette "grève”, nous entendons nous opposer aux instruments qui se basent sur les racines culturelles ou religieuses pour justifier des politiques locales ou nationales d'exclusion et de marginalisation des étrangers, a confié à la presse un membre du collectif "24 heures sans nous”.

"Nous disons non à la politique de deux poids deux mesures”, a-t-il dit lors d'une réunion de coordination à Rome.

Quelque soixante comités de ce collectif superviseront, à travers tout le territoire italien, le déroulement de cette journée de protestation, dont le symbole est la couleur jaune. Cette couleur de l'intrigue mais aussi de la renaissance et du changement sera le signe qui distinguera les participants à ce mouvement pacifique et civilisé de protestation, a argumenté la présidente de la coordination nationale du collectif.

Des maillots, des brassards, des drapeaux, des banderoles et autres accessoires jaunes seront ainsi mis à la disposition des participants, a-t-elle indiqué.

Plusieurs partis politiques, organisations syndicales et associations de la société civile ont déjà fait part de leur intention de participer à cette journée pour défendre les droits des immigrés, une composante essentielle de la société.

Des manifestations sont notamment envisagées à Rome, à Milan, à Bologne, à Brescia mais aussi à Rosarno (sud), théâtre en janvier dernier, d'affrontements violents entre habitants et forces de l'ordre, d'une part, et saisonniers africains, de l'autre.

Ces derniers étaient employés pour la plupart illégalement dans la collecte de fruits et légumes moyennant une rémunération dérisoire. Les incidents s'étaient soldés par 67 blessés, dont la majorité parmi les immigrés subsahariens.

Victimes d'une véritable "chasse à l'homme", ceux-ci n'ont eu la vie sauve que grâce à un transfert, sous bonne escorte, vers des centres d'accueil situés dans d'autres régions de la péninsule.

Depuis l'avènement au pouvoir du gouvernement de centre droit de Silvio Berlusconi en 2008, une série de mesures ont été décrétées pour contrecarrer les flux migratoires.

Il s'agit en l'occurrence d'une loi criminalisant l'immigration clandestine et de la mise en œuvre d'un accord conclu avec la Libye permettant le refoulement en pleine mer d'embarcations de clandestins sans considération de la présence ou non parmi eux de personnes pouvant se prévaloir légitimement du statut de réfugié.

Source : aufait/MAP

L’histoire de Najlae Lhimer, 19 ans, a été largement reprise par la presse. Elle était régulièrement battue par son frère. Le 18 février, ce dernier a trouvé un mégot de cigarette dans la chambre de Najlae , une dispute éclate. Elle est rouée de coups par son hébergeur avec « un manche d’aspirateur et un fer à lisser » d’après la mère d’une de ses amies, citée par Libération. Le même jour, elle a déposé une main courante au commissariat de Montargis. Le lendemain elle a porté plainte à la gendarmerie de Château-Renard, tout en présentant un certificat médical attestant une incapacité de travail de huit jours. Mais les gendarmes se sont intéressés uniquement à sa situation irrégulière. Najlae Lhimer est placée en garde à vue et expulsée sans délai, le samedi 20 février dans la matinée.

“Tous ses droits ont été bafoués, écrit Ibrahima Koné sur le site Yabiladi ,  car elle n’a pas pu saisir la justice pour les violences subies.” A son arrivée à Casablanca, la lycéenne a été de nouveau arrêtée par la police marocaine avant de sortir libre du palais de justice.

Elle est soutenue par le Réseau éducation sans frontières (RESF), qui espère obtenir rapidement son retour en France. Quant à son frère, il n’a toujours pas été inquiété par la justice selon France 3. Xavier Parisot, de retour du Maroc montre des photos qui témoignent de la violence des coups ayant justifié un arrêt de travail de 8 à 15 jours.

Le site Bakchich diffuse aujourd’hui une vidéo où s’exprime Najlae, à Casablanca, le 23 février, entourée des membres de RESF Maroc.

Charlotte Cans précise dans Bakchich que “selon Maître Gilles Laille, avocat au barreau de Paris, l’administration a agi « dans l’illégalité complète ». « L’arrestation et l’expulsion de Najlae relèvent d’une procédure inéquitable en vertu de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme. Par ailleurs, la gendarmerie a commis une faute lourde en refusant d’enregistrer la plainte de cette jeune femme. »

Mardi 23 février, le sénateur PS du Loiret, Jean-Pierre Sueur, a interpellé le gouvernement sur cette expulsion. Le sénateur a également demandé que la décision d’expulsion de Najlae soit « reconsidérée ».

A lire, l’article de Noria Ait-Kheddache dans l’Express, “Violences: la double peine des femmes étrangères” qui s’interroge sur les recours que peuvent bien avoir ces femmes contre la violence quand elles sont sans papiers…

Source : Le Monde

Le quotidien danois Politiken a présenté ses excuses aux musulmans pour les avoir offensés en reproduisant en 2008 les caricatures de Mahomet, a-t-il annoncé vendredi.

Le journal, le premier média danois à avoir fait de telles excuses dans cette affaire controversée, a conclu un accord avec huit organisations représentant 94.923 descendants du prophète, regrettant d'avoir blessé la foi des musulmans, mais ne s'excusant pas d'avoir reproduit ces dessins satiriques.

Cet accord stipule également que le quotidien de centre-gauche ne renonce pas au droit de republier ces caricatures de nouveau, souligne-t-il.

Ce compromis a suscité cependant une vive condamnation du milieu politique danois qui accuse Politiken d'avoir mis un genou à terre et sacrifié la liberté d'expression, pierre angulaire de la démocratie danoise.

Douze caricatures controversées du prophète Mahomet avaient été publiés pour la première fois en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten. Jugées offensantes par de nombreux musulmans, elles avaient déclenché une vague de violentes manifestations, principalement dans le monde islamique en janvier et février 2006, dirigées contre le Danemark.

Elles avaient été reproduites en 2008 par près de vingt quotidiens danois, dont Politiken, à la suite d'un plan avorté d'attentat contre un des caricaturistes.

Source : La Croix/AFP

La Marocaine Nawal Bouayayne a décroché l'une des 15 bourses internationales Unesco-L'Oréal 2010 allouées aux jeunes chercheuses, doctorantes ou post-doctorantes dont les projets ont été acceptés par des laboratoires de recherche de renom en dehors de leur pays d'origine, a annoncé jeudi l'Unesco.

Cette bourse lui a été attribuée pour financer son projet sur l'exploration du potentiel pharmaceutique des substances naturelles extraites de quatre espèces d'algues de la lagune de Nador, retenu par la Faculté de pharmacologie de Toulouse (sud-ouest de la France), précise un communiqué de l'organisation onusienne.

Elle s'inscrit dans le cadre du "Programme Pour les Femmes et la Science" mis en place depuis 12 ans par l'Unesco et L'Oréal, groupe industriel français spécialisé dans les cosmétiques.

Il vise à mettre en valeur l'excellence scientifique des femmes et à encourager les vocations des jeunes filles dans le domaine de la science.

Les bourses internationales prévues au titre de cette année seront remises aux bénéficiaires le 3 mars prochain au siège de l'Unesco à Paris.

Le Programme Unesco-L'Oréal prévoit également l'octroi du Prix "Pour les Femmes et la Science" qui en est à sa 12-ème édition.

Il sera remis, le 4 mars à l'UNESCO, aux lauréates sélectionnées par un jury présidé par le Professeur américain Gunter Blobel, Prix Nobel de médecine 1999.

Les lauréates de cette édition sont Anne Dejean-Assémat (France), Rashika El Ridi (Egypte), Lourdes J. Cruz (Philippines), Elaine Fuchs (Etats-Unis) et Alejandra Bravo (Mexique). Chacune d'entre elles recevra 100.000 dollars pour sa contribution à la science.

Des tables rondes, sous le thème "Les découvertes qui vont changer le monde", seront organisées le même jour à Paris, en présence des lauréates des bourses internationales et des Prix L'Oréal-UNESCO.

Source : MAP

Jean Daniel, l'éditorialiste de l'hebdomadaire français +Le Nouvel Observateur+ revient, jeudi, sur sa participation au Salon international de l'édition et du livre (Siel) de Casablanca, mettant l'accent sur le succès de sa 16è édition (11-21 février).

"Chaque jour, il s'y est passé quelque chose de surprenant, d'imprévu et de pittoresque, à commencer par la présence, à certaines heures, d'une masse innombrable d'enfants, qui s'apparentait à une invasion de sauterelles", affirme-t-il dans son dernier éditorial sous le titre "Le français, patrie arabe?".

Jean Daniel note également que "les grands éditeurs français avaient pris soin d'assurer une présence prestigieuse et de promouvoir opportunément le succès des livres de poche".

"Le niveau des différents colloques était souvent ambitieux (...) mais quelle culture!", se félicite l'éditorialiste qui fait état également de sa participation une semaine auparavant au salon Le Maghreb des Livres à Paris, où l'Algérie était l'invité d'honneur.

Evoquant les deux salons ainsi qu'une exposition de calligraphies arabes, qui se tient à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, l'auteur avoue avoir tiré de ces événements "un soulagement et un enrichissement".

"Dans les deux salons, au moment des débats sur l'identité nationale et sur l'immigration, j'ai découvert combien la France, par sa littérature, était entrée dans les mœurs, les échanges, les références d'un certain monde arabe. Surtout au Maghreb, mais pas seulement", conclut-il.

Source : MAP

L'Espagne accueillera en avril prochain, dans le cadre de sa présidence de l'Union Européenne (UE), une conférence ministérielle européenne sur l'immigration.

La conférence, la quatrième du genre, prévue les 15 et 16 avril à Saragosse (Nord de l'Espagne), se tiendra alors que la majorité des pays européens d'accueil de l'immigration comme la France, l'Espagne et l'Italie, ont durci leur politique d'immigration par l'approbation de lois plus restrictives.

La conférence doit aborder l'intégration comme facteur de développement économique et de cohésion sociale dans les sociétés européennes et évaluer les politiques d'intégration menées par les pays de l'UE, apprend-on jeudi auprès de la présidence espagnole de l'UE.

Les conclusions de cette conférence devront apporter des éléments permettant de renforcer les politiques d'intégration des immigrants dans l'UE, souligne-t-on de même source, ajoutant que le Conseil Européen de juin prochain réalisera une première évaluation de l'application par les Etats membres du Pacte Européen sur l'Immigration et l'Asile, adopté en octobre 2008, qui devra être préparée pendant la Présidence espagnole.

Selon la même source, la Présidence espagnole de l'UE se fixe comme objectif durant son mandat qui s'étend de janvier à juin 2010, de renforcer et de stimuler, dans le cadre du Conseil JAI (Justice et Affaires Intérieures), "la politique intégrale d'immigration de l'UE, vis-à-vis de l'immigration légale, avec une attention toute particulière pour l'intégration des immigrants et les mineurs non accompagnés ".

Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée à l'approbation d'un Plan d'action en matière de mineurs non accompagnés. Sur le plan réglementaire, l'action de la Présidence se concentrera sur la réglementation des différents régimes de travailleurs immigrants, pour continuer de progresser dans l'implication de l'UE en matière d'admission, de séjour et d'exercice professionnel des travailleurs immigrants extra-communautaires, précise-t-on de même source.

La Présidence espagnole s'efforcera également à "avancer dans l'approbation des instruments nécessaires, réglementaires et institutionnels, pour que la politique d'immigration puisse répondre aux besoins des marchés du travail européens".

Parmi les autres priorités de la Présidence espagnole en matière d'immigration figurent également le renforcement de la capacité opérationnelle de l'Agence FRONTEX pour lutter contre l'immigration irrégulière et la mise en place du système commun d'asile.

Source : MAP

L'Union européenne a endossé jeudi 29 propositions françaises pour renforcer la protection des frontières européennes contre l'immigration illégale lors d'une réunion de ses ministres de l'Interieur et de l'Immigration à Bruxelles.

"Je me réjouis que nous soyons parvenus à un consensus de l'ensemble des ministres européens pour adopter la feuille de route proposée par la France", a déclaré le ministre français Eric Besson.

Ces 29 mesures avaient été présentées mercredi à Paris dans un communiqué officiel.

Selon M. Besson, cette feuille de route "constitue un programme de travail pour mettre en place une véritable police aux frontières européennes".

L'une des mesures phares est l'organisation de vols conjoints (pour le retour forcé des immigrants en situation irrégulière) organisés et co-financés par Frontex", l'agence européenne chargée de la gestion des frontière extérieures de l'UE.

"Je dis bien organisés par Frontex", a insisté M. Besson.

"Désormais Frontex pourra même acquérir ou louer des avions pour effectuer ces vols", a précisé le ministre.

La Commission européenne a toutefois mis en garde les gouvernements européens.

"Des milliers de personnes tentent de passer clandestinement en Europe, mais cela ne fait pas pour autant d'elles des criminels et elles doivent être traitées de façon digne", a averti la nouvelle commissaire en charge des Affaires étrangères, la Suédoise Cécilia Malmström.

"Je propose un code de conduite pour les opérations de retour, qui devront être assistées par des représentants d'ONG ou de la Croix Rouge", a-t-elle précisé.

En cas de manquement, les Etats coupables seront sanctionnés par le non remboursement des frais engagés pour les opérations de retour forcé, a-t-elle indiqué.

Elle a toutefois reconnu les limites de son action: "Nous présentons nos desiderata, mais les Etats restent souverains", a-t-elle reconnu.

Le Parlement européen aura néanmoins son mot à dire sur ces nouvelles propositions et les élus sont très pointilleux sur le respect des droits de l'homme.

Les propositions françaises tiennent compte de cette dimension. Elle préconisent une formation des garde frontières européens en ce sens, mais l'accent est surtout mis sur la coopération pour lutter contre les filières d'immigration clandestines et les passeurs.

Des programmes d'action avec la Libye et la Turquie, deux des plus importants pays par lesquels transitent les candidats à l'immigration vers le sud de l'Europe sont préconisées. Ces négociations sont engagées depuis des années, mais elles n'ont jusqu'à présent pas abouti.

M. Besson a enfin insisté sur la nécessité de rendre opérationnel dès le 1er juillet 2010 l'Etat major opérationnel de Frontex installée en Grèce, un des pays de l'UE les plus affectés par les problèmes posés par l'afflux d'immigrants clandestins, avec l'Italie et Malte.

La Commission européenne a complété cette feuille de route avec une demande de moyens supplémentaires à mettre à la disposition de Frontex.

Sa proposition impose aux Etats membres de l'UE "une contribution obligatoire en matériels et en ressources humaines" sans lesquels Frontex ne sera pas en mesure d'agir efficacement.

Source : Le Monde/AFP

Wassyla Tamzali, ancienne avocate à Alger et directrice des droits des femmes à l'UNESCO, est une militante féministe qui partage aujourd'hui son temps entre ses engagements et l'écriture. Avec "Une femme en colère, Lettre d'Alger aux Européens désabusés", elle signe son dernier essai où nombre de sujets sensibles relatifs aux libertés, à la religion et aux droits de l'homme sont évoqués. Dans cet entretien avec eMarrakech, elle revient, pour mieux les éclaircir, sur ces questions en apportant davantage d'éléments de réponse.

Wassyla Tamzali, vous vous présentez comme une « féministe laïque, musulmane et libre penseur ». Est-il nécessaire aujourd’hui de passer par cette définition pour justifier d’une sorte de « légitimité » quand on aborde des sujets aussi sensibles que la relation entre l’Europe et le monde arabo-musulman ?

Il ne s’agit pas de légitimité. Mais il est nécessaire de souligner d’où l’on se situe quand on exprime des idées, des convictions, pour permettre au lecteur de définir la personne qui s’adresse à lui. Par ailleurs, je suis obligée de le dire parce que je ne porte pas de voile et qu’aujourd’hui on a tendance à identifier la religion musulmane aux femmes voilées. Mais l’Islam fait bel et bien partie de ma culture. Cette complexité échappe aux européens, à qui ce texte s’adresse, alors qu’ils n’ont aucun mal à nous parler, eux, de leur complexité. Nous sortons d’une culture religieuse qui a imprégné la vie économique et sociale et d’une période coloniale où cette identité religieuse a joué un très grand rôle pour nous différencier des colonisateurs. Je me dois donc de dire que je parle de ce milieu culturel qui s’appelle la religion musulmane, de mon expérience et de mon approche laïque parce que je suis laïque et de mon cheminement qui est libre penseur. Je veux dire par là que j’ai vis-à-vis de la religion une attitude critique, de remise en question, qui ne signifie pas automatiquement athée, même si je le suis. Je pense que les croyants peuvent et doivent être libre penseurs dans la mesure où la religion, comme tous les autres domaines idéologiques, est un domaine de questionnement constant. C’est cette attitude qui sauvera la religion musulmane. Ce que les croyants semblent accepter comme issu de la religion est en réalité défini par des hommes. C’est donc à eux, en tant qu’individus libres, conscients et responsables, issus d’une culture religieuse mais aussi politique –la décolonisation- de dire quelle est leur approche de la religion, surtout que dans l’Islam il n’y a pas d’église et que chacun est censé avoir avec Dieu un rapport libre.

C’est cette idée de la conscience moderne que j’aborde dans ce livre. Je pense en effet que la solution à ces problèmes n’est ni dans les mains des politiques, ni dans celles des législateurs (notamment sur la question de la burqa). Elle est entre les mains des musulmans eux-mêmes qui doivent exprimer leur conscience moderne par rapport à tous ces sujets pour permettre de faire le tri entre ces mouvements politiques qui nous viennent de l’Arabie Saoudite et qui sont issus du wahabisme (le salafisme aussi d’ailleurs qui est né dans le giron du wahabisme) et entre nous maghrébins, pour pouvoir justement récupérer notre vision maghrébine de l’Islam qui est tout à fait différente.

Si ce n’est pas par le biais de la politique, comment est-il possible de faire porter cette voix ?

Par la résistance ! Nous, en tant qu’intellectuels laïcs, nous sommes dans une forme de résistance. Mais je m’adresse aux croyants qui doivent aussi entrer en résistance pour faire échec à cette liaison entre les politiques et la religion.

Dans votre dernier essai « Une femme en colère, Lettre d’Alger aux Européens désabusés », vous vous référez souvent aux intellectuels européens, qu’il s’agisse de militants d’aujourd’hui dont vous êtes proches ou d’écrivains et penseurs tels que Gide, Sartre ou Beauvoir. Pourquoi est-il toujours nécessaire de penser le progressisme et les droits de l’homme sous la tutelle européenne ?

Pourquoi parlez-vous de tutelle ? Les européens ont formulé –avant nous- ces idées que nous sommes en train de formuler en ce moment, mais il n’y a pas de tutelle. Le féminisme est un mouvement qui est peut-être né à un endroit précis mais cela ne l’empêche pas d’être universel. Il faut d’ailleurs défendre cette autonomie vis-à-vis des gens de chez nous qui nous accusent d’être sous la tutelle des occidentaux, mais aussi vis-à-vis des occidentaux qui nous reprochent de les imiter, avec la prétention des anciens colonisateurs. Ils pensent détenir les clés de l’univers et, quand nous commençons à parler d’égalité et de liberté, ils nous prennent pour des imitateurs. Cela est faux.

Je pense notamment aujourd’hui aux mouvements d’indépendance qui animent toujours nos pays, même quand ils sont portés par des hommes et des femmes analphabètes qui n’ont aucune idée de la déclaration universelle des droits de l’homme, mais qui continuent à envoyer leur enfants à l’école, qui continuent à protéger certaines libertés qui sont au cœur de la déclaration universelle des droits de l’homme. Mais c’est à nous, intellectuels, d’être une avant-garde. Je revendique cela car un pays ne se forme pas sans avant-garde et sans élite, même si cette attitude est méprisée. Elle est méprisée par les gens du pouvoir parce que nous sommes des concurrents dans la production de la pensée, mais aussi par une certaine intelligentsia européenne aujourd’hui, que forment des pseudo-anti-élites. La nouvelle élite base aujourd’hui son pouvoir sur le fait qu’elle ne veut plus se reconnaître comme élite et qu’elle veut donner la parole aux opprimés. Mais c’est toujours elle qui parle au nom des opprimés. C’est une pseudo-parole donnée parce que ce sont eux qui continuent à interpréter les choses. Aujourd’hui, même dans les universités, nous trouvons des courants postmodernes qui, sous couvert de donner la parole aux victimes –qu’il s’agisse des anciens colonisés, des maghrébins victimes du racisme, des prostituées victimes de l’esclavage sexuel ou des homosexuels victimes d’homophobie-, refusent qu’on réfléchisse sur leur condition de victimes et enlève la parole à ceux qui prennent leur défense pour soi-disant la donner à ces dites victimes mais, au final, ce sont toujours eux qui parlent.

Dans le cadre de cette dichotomie, vous pointez souvent du doigt une opposition absurde entre « européens » et « musulmans », où les traits géographiques et historiques des uns sont confrontés au concept culturel et religieux des autres. Pensez-vous que l’Europe aujourd’hui est restée confinée dans une nomenclature qui date de l’ère coloniale ?

Tout à fait. Quand les Européens arrivent dans les pays arabes, ils ne voient que la religion et les mœurs : le couscous, la polygamie, la manière de s’habiller, etc. Ils voient les habitants de ces pays uniquement de cette manière car ils ne veulent pas leur donner la parole en tant que citoyens politiques. Par conséquent, ils les cantonnent dans la religion et la culture. Et ce jusqu’à Camus ! Il refuse de reconnaître ces personnes comme algériens. Il y a une vingtaine d’années, je suis revenue vers Camus car il a eu sur la violence des positions morales utiles et intéressantes et qui me touchent beaucoup. Mais sur ce point-là, il a été comme les autres. Quand il a parlé de la pauvreté des algériens, il l’a pratiquement fait par charité chrétienne. C’est la même démarche aujourd’hui : une démarche apolitique. Camus est foncièrement apolitique, d’ailleurs il refuse l’histoire. L’histoire est l’expression de la politique. Personnellement, ça m’a beaucoup sauvée : mon père a été assassiné par le mouvement auquel il appartenait et auquel il a participé. Si j’avais été incapable de voir le trait de l’histoire, j’aurais été désespérée. Je suis triste évidemment puisque rien ne pourra me rendre mon père, mais je ne suis pas désespérée. Je sors du désespoir et je retrouve une force dans cette histoire pour justifier ma position d’aujourd’hui.

J’avais un grand oncle qui était né au 19e siècle et qui me disait : « Tu sais, on nous appelle des musulmans et nous finirons par n’être plus que des musulmans ». Et c’est vrai ! Ce post-colonialisme s’est inscrit dans la lignée du colonialisme, il n’a rien de révolutionnaire. C’est la théorie de la continuité. On nous renvoie à notre culture, qui est en partie religieuse, parce qu’elle n’a été que cela aux 18e et 19e siècles. C’est comme si l’on renvoyait Elizabeth Badinter au 18e siècle ! Tout siècle des Lumières qu’il était, elle serait embourbée dans la religion, comme nous le sommes aujourd’hui. Il ne faut pas faire d’anachronisme. Si vous dites aujourd’hui à une féministe comme Simone de Beauvoir qu’elle est d’origine judéo-chrétienne, ce n’est pas dangereux, car quand elle arrive à l’école normale, elle est déjà libérée de la religion. Mais si vous la renvoyez comme elle est au 17e siècle, elle sera aussi embourbée dans la religion. Nous devons en sortir d’abord pour le bien de la religion mais aussi pour le nôtre, parce que la religion d’aujourd’hui –et la religion n’est que ce que les hommes en font- est un obstacle fondamental à la libération des femmes.

A propos de ces « grandes messes » organisées sous le signe du dialogue des cultures et que vous jugez souvent vaines et caricaturales, vous dénoncez les récupérations idéologiques et autres alliances politiques contre-nature qui en ont résulté. A la question « à qui profite le crime ? » vous répondez sans hésiter : aux islamistes. Mais cette réponse n’est-elle pas réductrice ? Les nationalistes et conservateurs de tous bords, notamment dans la droite européenne, ne profitent-ils pas autant de ce contexte ?

Evidemment, je dis cela aussi. Il est clair que c’est une manière pour les européens de garder une main sur la planète en faisant alliance avec les pouvoirs en place et en renonçant à l’idée d’établir de vraies relations. J’imagine qu’ils doivent se dire entre eux qu’on ne peut pas changer ces gens et que ce n’est pas la peine de continuer. Je pense d’ailleurs qu’ils doivent tenir des propos assez racistes. Leurs sourires et leurs salamalecs ne servent qu’à conforter les dirigeants en place. Aujourd’hui, la condition des femmes dans ces pays-là est inadmissible, c’est réellement quelque chose qui dépasse la raison et l’entendement. Si ce n’était pas tellement une manière de rassurer les pouvoirs en place aujourd’hui avec des alliés comme la police officielle ou secrète, cela ne pourrait pas tenir ! C’est vraiment inouï !

J’ai rencontré les femmes d’Hassi Messaoud qui avaient été lynchées, torturées et violées dans cette ville pétrolière, pendant toute une nuit, en 2001. Là j’ai vraiment pris la mesure de l’état de maladie dans lequel on était et qui met en danger la civilisation. On a vraiment atteint la limite. Quand on voit aujourd’hui la burqa en Europe, cela veut dire qu’on est arrivé à la fin. Les « grandes messes » sur le dialogue des cultures avaient été faites avec de bonnes intentions, pour contrecarrer la position raciste de Bush sur l’axe du Mal. Mais les conséquences de cette approche sont catastrophiques. Je crois qu’il y a quelque chose de l’humain qui est en cause là-dedans. Ce n’est même plus la civilisation, la culture ou le niveau de développement. Cette conception de la femme est réellement pathologique. Il faut que les gouvernements en place dans les pays du Sud, qu’on dit musulmans et arabes, réagissent. On ne peut pas laisser les choses comme ça. Quand je parle du voile ou de la burqa, je suis dans tous mes états parce que ce sont des bouts de chiffon qui sont le symbole de cette situation. Les jeunes filles qui mettent ça pour la liberté sont le symbole d’une pathologie.

En même temps, si nous prenons l’exemple de l’Iran, avant la « révolution islamique », beaucoup de familles refusaient d’envoyer leurs filles à l’université. Depuis, l’université étant devenue « islamique », ces jeunes filles voilées ont eu accès à l’enseignement supérieur et leur nombre aujourd’hui est supérieur à celui des hommes.

Je ne crois pas du tout à ces progrès. Aujourd’hui, compte-tenu du niveau de violence en Iran, c’est la preuve que ce n’est pas la meilleure manière d’arriver au progrès. Je ne trouve là aucune raison de satisfaction et aucune raison de dire que le voile a permis aux femmes de s’évoluer. C’est une manière terrible de voir l’histoire. Où est passé notre indignation ? On ne peut pas parler de mouvement féministe quand on n’a pas au cœur cette indignation à l’égard de la condition des femmes. C’est comme si l’on disait que l’esclavage en Amérique a permis aux noirs américains d’être mieux éduqués que les noirs du Mali et que c’est grâce à cela qu’il y a aujourd’hui un président noir aux Etats-Unis.

Pour finir, et puisque votre livre est d’abord une « lettre d’Alger » : vous déplorez une révolution trahie en Algérie, car l’indépendance n’a pas été suivie par un travail d’évolution à l’intérieur même de la société, notamment en ce qui concerne le statut de la femme. Pensez-vous que cet élan progressiste a été totalement avorté aujourd’hui ?

Non puisque je suis là ! (sourire) Et je ne suis pas seule. Je ne suis pas une personne particulièrement importante ou courageuse. J’espère simplement –notamment avec ce livre- avoir donné la parole à un mouvement qui n’était pas visible à l’œil nu, parce qu’aujourd’hui, avec les médias sans doute, nous sommes arrivés à des visions très spectaculaires de ces questions-là. C’est un mouvement qui même en France a commencé par avoir mauvaise conscience. Hélé Béji disait « On a trahi ». Moi je pense plutôt qu’on a été trahi. Les preuves sont là. Aujourd’hui on comprend mieux le rapport des pouvoirs durant la guerre d’indépendance. On ne s’est pas seulement battu contre la France. Les acteurs de la guerre d’indépendance se sont battus entre eux pour prendre le pouvoir. Et bien évidemment, le rapport de force, comme toujours en temps de guerre, était du côté des militaires. Ce ne sont pas les civils qui ont le droit à la parole. Et les militaires sont des gens extrêmement intelligents qui ont très bien compris, dès le début, que le nationalisme identitaire et religieux leur donnerait beaucoup plus de chance de survivre après l’indépendance. Ils ont alors renforcé ce mouvement au détriment de l’autre qui était plus libéral. Quand l’Algérie arrive à l’indépendance, l’Algérien n’est pas seulement cet homme pauvre et démuni, même s’il y en avait beaucoup (on en était à 8% d’alphabétisation). Mais il y avait aussi des syndicats, une société urbaine, des écrivains, des musiciens. L’Algérie n’arrive pas dans un état de nudité complète comme on voudrait nous le faire croire aujourd’hui. C’est par la suite qu’on tentera de cacher tout cela et de le remplacer par des idées « baathistes », dans l’intérêt du panarabisme, même s’il est plus laïc que religieux (le panarabisme ne rompt avec la religion que lorsque celle-ci le met en péril, autrement elle est instrumentalisée). Pensez à la manière avec laquelle on a mobilisé les femmes. Ces femmes d’Hassi Messaoud dont je parlais tout à l’heure et qui se battent devant les tribunaux depuis 9 ans sont le symbole aussi de femmes fortes. Elles ont quitté leur domicile pour aller travailler sur une base pétrolière. Elles sont divorcées donc obligées de se débrouiller toutes seules. Elles ont été tellement martyrisées durant cette nuit qu’il y a au moins deux d’entre elles qui veulent continuer à se battre. Cela prouve bien que les sociétés évoluent. On est arrivé à une situation d’éclatement. Il faut que çcela change.

Nous devons faire l’inventaire de cet héritage et dire qu’on n’est pas sous la tutelle des occidentaux. Nous avons délocalisé le mouvement féministe. Kateb Yacine disait « le français est un butin de guerre ». Moi je dis que le droit des femmes c’est mon butin de guerre. Ce n’est pas une copie, je ne suis pas un clone de la civilisation occidentale.

Source : e Marrakech

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