Les participants à une rencontre tenue, jeudi à Nador, ont déploré la décision des Pays-Bas de réduire les allocations familiales pour les ayants droit marocains et ont appelé à la révision de cette décision.
Lors de cette rencontre, animée par deux parlementaires du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Nazha El Ouafi et Noureddine El Berkani et marquée par la présence d'acteurs politiques, syndicaux et défenseurs des droits de l'Homme, des témoignages poignants ont été exprimés notamment par des veuves dont les époux ont servi, des années durant, loin de leur proches, avec dévouement ce pays et ont contribué à son développement.
lles ont, à cette occasion, appelé à déployer tous les efforts en vue de mettre fin à cette décision qui va réduire de 40 pc les revenus des familles concernées, ce qui aura un impact direct sur leur niveau de vie.
Cette décision prise par les Pays-Bas s'inscrit dans le cadre de mesures débattues dans plusieurs pays européens et non seulement aux Pays-Bas et qui portent préjudice aux acquis des émigrés dont les Marocains, a indiqué la parlementaire Nazha El Ouafi, dans une déclaration à la MAP.
Plus de 200 députés de la Chambre des représentants et des conseillers ont signé une Lettre ouverte au gouvernement Néerlandais "pour le respect des droits des retraités Marocains des Pays-Bas", a indiqué Mme El Ouafi, déplorant que cette décision soudaine touche plus de 900 veuves marocaines dont les maris sont décédés aux Pays-Bas, ainsi que des orphelins et 4.500 enfants dont les parents sont revenus au Maroc.
"Cette décision va à l'encontre de la convention signée par le Maroc et les Pays-Bas depuis 1972 et constitue une certaine discrimination fondée sur l'origine. Elle représente un désengagent envers des Marocains qui ont contribué au développement des Pays-Bas", indiquent ces familles dans cette Lettre ouverte.
Les signataires ont réitéré "l'attachement du Maroc aux principes de dialogue pour aboutir à une solution juste et équitable dans le cadre d'une approche inclusive intégrant les dimensions économique, sociale et culturelle, fondée sur la raison et le respect des droits humains malgré le souci financier dû à une crise financière qui demeure conjoncturelle".
Le ministre de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail avait récemment affirmé que le Maroc ne peut pas renoncer, sans avoir de solutions alternatives, aux droits et acquis de ses citoyens touchés par la décision des Pays-Bas de réduire leurs allocations familiales.
"Nos compatriotes, qui ont contribué à la croissance et au progrès des Pays-Bas et cotisé comme tous les autres travailleurs, devraient par conséquent bénéficier des mêmes droits", avait fait savoir le ministre.
Les autorités néerlandaises ont introduit cette année le principe du pays de résidence au lieu de celui de travail en matière d'allocations familiales, ce qui signifie que les personnes concernées (enfants, veuves ou orphelins) percevront des subsides de l'Etat néerlandais en fonction du niveau de vie du pays de résidence.
18 janv. 2013
Source : MAP