Le géant d'internet Amazon a annoncé lundi avoir rompu le contrat qui le liait à une société de gardiennage employée pour surveiller des salariés saisonniers en Allemagne, dont les méthodes avaient été dénoncées dans un reportage télévisé.
"Amazon s'est assuré qu'on ne fasse plus appel à la société de sécurité qui était critiquée, avec effet immédiat", a affirmé à l'AFP une porte-parole du groupe, basé à Munich (sud), dans un communiqué
"En tant qu'employeur responsable de 8.000 salariés dans la logistique, Amazon ne tolère aucunement la discrimination ou l'intimidation et attend que chaque compagnie avec laquelle elle travaille fasse de même", a-t-elle ajouté.
Dans un reportage diffusé mercredi soir sur la chaîne ARD, on voyait des intérimaires sur leur site d'hébergement, un village de vacances de la région de Hesse (ouest), encadrés par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar, très prisée dans les milieux d'extrême droite, et des bottes militaires.
Selon l'ARD, Amazon sous-traitait la surveillance de ses intérimaires sur leur lieu d'hébergement à une agence de sécurité appelée H.E.S.S. Security.
Le document télévisé dénonçait aussi les conditions de travail des intérimaires dans les centres logistiques d'Amazon, parmi lesquels de nombreux immigrés étrangers, notamment Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise pour travailler en Allemagne.
Selon l'ARD, des centaines de travailleurs, arrivés en Allemagne par bus, avaient été l'objet de fausses promesses de salaires, leur rémunération effective étant inférieure de plus de 10% à celle annoncée. Amazon avait réfuté les accusations vendredi.
La ministre allemande du Travail, Ursula von der Leyen, avait annoncé dimanche le lancement d'une enquête sur les conditions de travail de ces employés saisonniers.
"Il y a un fort soupçon, il va donc falloir examiner les faits attentivement", avait déclaré la ministre au journal Welt am Sonntag, ajoutant : "Si l'enquête montre que ces accusations sont vraies, l'agence de placement (qui a embauché les travailleurs) pourrait perdre sa licence".
18 févr. 2013
Source : AFP