Matteo Renzi et Enrico Rossi ont demandé un changement radical de législation, lors d'une cérémonie au cours de laquelle trois Sénégalais, blessés dans un attentat raciste à Florence en 2011, se sont vus remettre la citoyenneté italienne accordée par le président Giorgio Napolitano.

"C'est avec respect que depuis Florence nous demandons au parlement et aux autorités centrales d'approuver rapidement la loi sur le +ius soli+ parce que qui naît en Italie doit être citoyen italien", a déclaré M. Renzi depuis une tribune dressée à l'occasion de la fête de la République italienne.

Finie, a dit M. Renzi, l'époque où un jeune comme la star du football originaire du Ghana Mario Balotelli "qui parle italien avec l'accent de Brescia (sa ville d'adoption, ndlr) ne pouvait pas participer aux Olympiades parce qu'il est mineur et ne peut donc pas obtenir la nationalité italienne".

Le président de la région Toscane, Enrico Rossi s'est dit "fier" de la naturalisation des trois Sénégalais Mustapha Dieng, Mor SOgou et Cheik Mbenghe -- encore hospitalisé pour une lésion à la moëlle épinière -- victimes des tirs du militant d'extrême droite Gianluca Casseri, 50 ans, qui s'était suicidé peu après. Deux autres ressortissants sénégalais Mor Diop et Samb Modou avaient été tués dans l'attaque du 13 décembre 2011.

"Aujourd'hui nous avons apporté une contribution importante au renforcement démocratique de la République, nous avons lancé un message fort", a estimé M. Rossi, qui avait été le premier à demander au président Napolitano de leur accorder la citoyenneté italienne.

M. Rossi a souhaité que le geste du président Napolitano soit "une première pierre aboutissant rapidement à une nouvelle loi sur la citoyenneté que méritent tant de personnes qui vivent en Italie en respectant les lois et notre constitution".

M. Rossi a souligné qu'en dépit des "blessures" provoquées par l'attentat, la ville et la région ont "entamé un parcours de réconciliation et cohésion qui a vu pour protagonistes la communauté sénégalaise" et la population locale qui avait réagi "par une manifestation grandiose et pacifique".

Dès son entrée en fonction le 28 avril, la ministre de l'Intégration, Cécile Kyenge, d'origine congolaise et première ministre noire de l'histoire italienne, a annoncé qu'elle se donnait pour mission de changer la législation et d'instaurer le droit du sol.

Interrogée vendredi, elle a admis que le "parcours sera long" mais s'est dite "confiante dans le travail" du parlement. Selon Mme Kyenge, son ministère a reçu 20 projets de loi et la semaine prochaine, des commissions parlementaires se réuniront "pour choisir le texte qui réponde le mieux à la situation italienne".

1er juin 2013

Source : AFP