vendredi 5 juillet 2024 00:29

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Maroc : le devoir d'hospitalité pour les réfugiés

Musique, théâtre et exposition sont au programme de la célébration de la Journée mondiale du réfugié à la Fondation Orient-Occident.

Au siège de la Fondation Orient-Occident à Rabat, une ambiance cosmopolite règne ce jeudi 20 juin marquant la célébration de la Journée mondiale du réfugié. À l'entrée de ce centre, les visiteurs attirés par des petites boutiques improvisées goûtent aux délices des produits d'Afrique noire. À côté d'elles, des coopératives féminines marocaines exposent elles aussi leurs produits : miel, confiture, huile, etc. À l'intérieur, par-ci par-là, des jeunes Africains noirs accompagnés d'animateurs préparent la scène qui doit accueillir un défilé de mode ainsi que les concerts de la septième édition du Festival Rabat Africa qui se déroule jusqu'au 26 juin.

Au programme de cet événement devenu un rendez-vous annuel incontournable de la scène musicale africaine au Maroc, figurent aussi des ateliers de tolérance, scènes de théâtre sur le racisme pour enfants et adolescents, vente de cartes et produits de recyclage réalisés par des jeunes, ateliers de photographie, etc. Sur ce registre et pour donner une voix aux réfugiés au Maroc, un atelier de photographie et d'écriture a été initié par la Fondation Orient-Occident, la photographe marocaine Leila Alaoui et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au profit d'un groupe de vingt femmes et de jeunes réfugiés. L'idée derrière ce projet artistique était de permettre à ces réfugiés de s'exprimer et de raconter librement ce qu'ils pensent et ce qu'ils vivent au Maroc au moyen de petits appareils photo et de leurs mots. En d'autres termes : avoir une voix, l'utiliser et la faire entendre !

Les résultats du projet sont surprenants ! Rassemblés sur vingt panneaux conçus sur le modèle de «carnets de voyage», les photos et les textes montrent des jeunes et des femmes qui expriment souvent une douleur passée – parfois toujours actuelle –, mais aussi des messages de tolérance, de générosité et d'espoir. «Quelle que soit la couleur de notre peau, la longueur de nez et même la forme de nos yeux, nous, Hommes qui peuplons la Terre d'aujourd'hui, sommes tous d'une même famille. Raconte cela à tous les Hommes afin qu'ils ne l'oublient pas», lit-on dans un message adressé par ces jeunes photographes aux générations futures. Pour que les gens puissent changer leur regard sur l'autre, il faut travailler sur les valeurs qui unissent tous les Hommes. «Nous devons mettre en valeur ce qui unit les Marocains avec l'Afrique noire comme l'histoire.

Dans ce sens, il faut œuvrer à la valorisation des composantes de notre patrimoine commun, comme le commerce des caravanes, la musique gnaouie, etc. Cela va permettre de créer un espace d'échange et de débat sur ces sujets», a indiqué Youssef Atlas, animateur social d'atelier d'éducation contre le racisme. Si la journée de 20 juin célèbre les réfugiés dans le monde, il faut constater qu'une confusion demeure entre ces déplacés et les immigrés sans papiers. «Aujourd'hui, il existe une confusion entre les migrants sans papiers et qui émigrent pour des raisons économiques et les réfugiés qui ont fui leur pays pour persécution.

Au Maroc, les réfugiés se trouvent eux aussi dans une situation irrégulière parce que le statut de réfugié n'est pas confirmé par le Maroc», a souligné Fay du HCR au Maroc. Selon le HCR, il y a au Maroc 884 réfugiés, dont 250 Congolais, 170 Irakiens et 30 Palestiniens. La majorité des réfugiés viennent de l'Afrique subsaharienne (75%) et le reste se compose d'Arabes et autres (25%). Quant aux Subsahariens irréguliers, il y a des chiffres avancés par des associations et non vérifiés et qui estiment leur nombre entre 10 000 et 30 000. Pour ce qui est des Subsahariens en situation régulière (étudiants, journalistes, commerçants, etc.), le nombre est de 20 000 sur 60 000 étrangers, toutes nationalités confondues.

45 millions de personnes déracinées

Selon le nouveau rapport statistique du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur les tendances mondiales, les déplacements forcés n'ont jamais été aussi nombreux depuis 18 ans. Un rapport publié mercredi 19 juin par le HCR, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés montre qu'il y a aujourd'hui davantage de réfugiés ou de déplacés internes qu'à tout autre moment depuis 1994, la crise en Syrie étant devenue un nouveau facteur majeur de déplacement forcé dans le monde. Le rapport révèle que, fin 2012, plus de 45,2 millions de personnes étaient déracinées, contre 42,5 millions fin 2011. Ce chiffre comprend 15,4 millions de réfugiés, 937 000 demandeurs d'asile (2) et 28,8 millions de personnes forcées de fuir à l'intérieur des frontières de leur propre pays.

Repères

L'Association marocaine d'appui à la promotion de la petite entreprise (AMAPE), Caritas et d'autres associations participent à l'insertion des réfugiés.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) renouvèle son projet d'insertion des jeunes réfugiés via le basketball, entre septembre et novembre à Rabat, Salé et Casablanca.

La septième édition du Festival Rabat Africa rend hommage, cette année, à Modibo Keita, le premier Président de la République du Mali.

22 Juin 2013, Rachid Tarik

Source : LE MATIN

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