vendredi 5 juillet 2024 00:29

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Le Maroc face au trafic d'êtres humains

Le Maroc a besoin d'une législation plus stricte pour lutter contre les trafics d'êtres humains, explique l'envoyée des Nations unies.

Répondant à l'invitation du gouvernement, la rapporteuse spéciale des Nations unies Joy Ngozi Ezeilo a effectué un déplacement à Rabat, Casablanca et Tanger pour y évaluer l'importance de ce problème dans le royaume.

"Le Maroc est face à des défis considérables en tant que pays source, de transit et de destination de flux migratoires", a indiqué le centre de presse des Nations unies citant cette responsable, mardi 25 juin.

Les chiffres sont impressionnants. Selon les estimations, quelque 25 000 migrants venus des pays subsahariens se trouvaient au Maroc en 2012, dans l'espoir d'atteindre l'Europe via l'Espagne, a indiqué l'AFP le 21 juin.

Selon Abdelfettah Belamchi, directeur du Centre marocain pour le développement et la diplomatie parallèle (CMDPDC), ce recoupement des intérêts des réseaux d'immigration clandestine, d'AQMI et de ses alliés et des groupes de trafiquants est un sujet de grande inquiétude pour le Maroc, point de départ des migrants en partance pour l'Europe.

Et la situation de non-droit et de chaos qui a caractérisé le Sahel durant les dernières décennies n'a fait que renforcer le problème.

"Il n'existe pas de frontières clairement définies", explique-t-il. "Le même groupe qui aide les immigrants clandestins à s'infiltrer par les frontières organise les trafics de marchandises par la même frontière et utilise les mêmes réseaux. Leurs intérêts coïncident avec ceux des groupes terroristes qui fleurissent dans la région."

L'application de la loi est essentielle à la résolution de cette crise, expliquent les experts. La responsable onusienne en visite dans le pays a appelé à la formation des responsables et des policiers pour faciliter l'identification non seulement des auteurs, mais aussi des victimes de ces trafics.

Tout en notant des progrès dans la lutte contre le trafic d'êtres humains au Maroc, Ezeilo a expliqué que le législateur devait faire encore plus.

"Le trafic des personnes est une forme d'esclavage moderne qui affecte tous les pays du monde, dont le Maroc", a-t-elle déclaré jeudi dernier à Rabat.

Le code national du travail marocain adopté le mois dernier devrait ajouter des mesures pour lutter contre ce fléau, a-t-elle ajouté.

Mais Mahjoub El Hiba, délégué interministériel aux droits de l'Homme, a expliqué que la stratégie marocaine de lutte contre ces trafics comportait déjà des mesures destinées à protéger les personnes et démanteler les réseaux criminels.

Le gouvernement lutte également contre l'immigration clandestine et les trafics d'êtres humains en assurant la surveillance des frontières, a expliqué Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères.

Et l'ensemble de la région euro-méditerranéenne doit agir pour contenir cette marée.

"Cette approche doit engager à la fois les pays d'origine, de transit et de destination", a-t-il ajouté.

28/06/2013, Siham Ali

Source : Magharebia

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