vendredi 5 juillet 2024 00:27

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Sénégal : réciprocité des visas, même tarif pour tous

Longtemps attendue par l'opinion publique, la mesure de réciprocité des visas entre en vigueur le 1er juillet. Mais elle suscite déjà l'inquiétude des professionnels du tourisme.

Maintes fois envisagée puis reportée, la mesure de réciprocité à l'égard des ressortissants des pays qui exigent des Sénégalais un visa sera en vigueur ce 1er juillet. Pour entrer sur le territoire, les touristes et visiteurs français, belges, espagnols, américains ou italiens devront désormais solliciter un visa biométrique dont le coût sera de 50 euros pour un séjour inférieur à quatre-vingt-dix jours.

Évoqué depuis 2010, cet ajustement marque la volonté de rééquilibrer une relation devenue bancale entre le Sénégal et les principaux pays de l'espace Schengen, dont les ressortissants étaient jusqu'ici autorisés à entrer dans le pays sur présentation d'un simple passeport. À l'inverse, les citoyens sénégalais sont confrontés à un durcissement draconien des critères d'obtention d'un visa pour l'Europe ou l'Amérique du Nord. Sans parler des conditions d'accueil de plus en plus dégradées dans les consulats.

Au lendemain de l'élection de Macky Sall, cette tendance a connu des illustrations retentissantes qui ont provoqué un vif émoi dans l'opinion publique. En juin 2012, le chanteur Thione Seck s'est vu refuser son sésame pour la France. Un mois plus tard, le professeur Oumar Sankharé, deuxième Africain agrégé en grammaire française après Léopold Sédar Senghor, a subi, lui aussi, l'humiliation d'un refus, provoquant une nouvelle vague d'indignation.

Annulations

C'est dans ce contexte que le gouvernement avait annoncé, fin 2012, l'adoption d'une loi de réciprocité. Une réponse du berger à la bergère qui comporte, toutefois, bon nombre de risques pour un pays dont le tourisme est l'un des poumons économiques. Selon les professionnels du secteur, cette nouvelle disposition risque de se traduire par un manque à gagner qui affectera toute l'économie du pays. Or la destination est déjà en nette perte de vitesse.

01/07/2013 , Mehdi Ba

Source : Jeune Afrique

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