vendredi 5 juillet 2024 02:19

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La mosquée de Cognac visée par des graffitis et tracts islamophobes

La mosquée de Cognac (Charente) a été la cible d'inscriptions et de tracts islamophobes dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué jeudi à l'AFP Abdallah Zekri, président de l'Observatoire contre l'islamophobie, et le procureur de la République d'Angoulême.

Selon M. Zekri, le mot "mosquée" a été effacé de l'écriteau apposé devant la mosquée Es-Salem de Cognac, et les auteurs de cette action ont laissé des mentions comme "bougnoules, dégagez", et peint une "énorme" croix gammée et une croix chrétienne.

Le président de l'Observatoire, qui fait partie du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), et le procureur Patrice Cambérou, ont mentionné aussi la présence de tranches de porc répandues sur les lieux.

M. Cambérou a révélé la présence au sol de quelques tracts au format A4, montrant un personnage "vêtu comme aux heures sombres de l'invasion allemande", c'est-à-dire en officier nazi, constituant "un rapprochement odieux avec le comportement des nazis vis-à-vis des minorités". Les tracts, selon M. Zekri, reprennent l'idée de "rentrez chez vous".

L'enquête est pour le moment une enquête de flagrance sur des inscriptions à caractère discriminatoire, et reste à mieux caractériser juridiquement, a expliqué M. Cambérou, dont la priorité est "de trouver les auteurs rapidement". Pour cela, les enquêteurs vont se livrer à "un décryptage des messages sur le fond", tandis que "des travaux de police technique et scientifique sont en cours", notamment pour retrouver des empreintes.

Le procureur a indiqué qu'il n'y avait pour l'instant pas de rapprochement effectué avec d'autres infractions similaires récentes.

Une plainte a été déposée au commissariat mercredi par un membre de l?association de la mosquée, a indiqué M. Zekri.

Il a condamné "ces actes à répétition", avec, rien que pour ce mois-ci, un acte islamophobe à Libourne (Gironde) ou un projet de tir contre une mosquée à Vénissieux (Rhône) - pour lequel un militaire a été arrêté - ou encore l'agression d'une adolescente voilée à Trappes (Yvelines), "un phénomène nouveau et qui se multiplie"", a déploré M. Zekri au sujet de cette dernière affaire.

"On veut toucher au +vivre ensemble+ alors qu'il y a de très bonnes conditions de travail entre chrétiens, musulmans et juifs", a-t-il ajouté, rappelant l'augmentation de 35% des actes islamophobes enregistrée au premier semestre 2013 par rapport au premier semestre 2012.

Il a notamment imputé ce "climat mauvais" à "certains débats comme celui sur le foulard dans les universités". "Ce que je dénonce, a-t-il dit, c'est la réalité du voile qu'on veut mettre devant le visage des Français pour leur cacher la réalité de la crise actuelle, et le discours de certains hommes politiques n'est pas fait pour arranger les choses".

Il a fait part enfin de "l'inquiétude de la communauté musulmane" à voir assimiler l'islam aux évènements d'Egypte ou de Syrie. "On donne l'impression que l'islam, c'est la violence, la tuerie, alors que pas du tout", a-t-il conclu.

22 août 2013

Source : AFP

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