"Ce constat dénonce une idée erronée assez admise" selon laquelle la communauté de migrants est la plus active, souligne le rapport 2013 de l'OIM qui brosse pour la première fois un tableau d'ensemble du bien-être des migrants.

Les migrants représentent entre 3,6 pc et 5,2 pc de la population du Nord, alors qu'au Sud, ils constituent environ 3 pc de la population.

D'après les auteurs de l'étude, "cette réalité dément l'opinion largement répandue selon laquelle la migration est motivée par l'absence de développement et qu'elle a tendance à diminuer à mesure que se développe un pays".

En outre, les constatations du rapport portent à croire que seule une minorité de migrants rapatrient des fonds dans leur pays d'origine. "Seulement 8 pc des migrants adultes au Sud et 27 pc au Nord déclarent envoyer une aide financière à leurs proches", précise-t-on.

L'étude s'appuie entre autres sur les résultats d'une enquête mondiale menée auprès de 25.000 migrants dans plus de 150 pays de la planète.

Selon la Déclaration du millénaire des Nations unies, l'amélioration du bien-être de la personne est l'un des principaux objectifs du développement, souvent mesuré à l'aide d'indicateurs économiques tels que le Produit national brut (PNB).

La contribution des migrants au développement est appréciée avant tout sous l'angle des fonds rapatriés au pays plutôt qu'en fonction des répercussions de la migration sur leur vie.

"Contrairement à une idée très répandue, la migration n'est pas simplement un phénomène Sud-Nord, d'autant que moins de la moitié des migrants dans le monde quittent un pays en développement pour se rendre dans un pays développé", révèle le directeur général de l'OIM, William Lacy Swing.

Les données inédites présentées dans le rapport font apparaître que les adultes qui migrent du Sud vers le Nord ne représentent que 40 pc de l'ensemble des migrants dans le monde. Environ 33 pc des migrants se déplacent selon un axe Sud-Sud, et 22 pc selon un axe Nord-Nord, tandis que 5 pc vont du Nord vers le Sud.

La migration Sud-Sud, entre pays à revenu faible ou intermédiaire, est essentiellement motivée par la survie et n'apporte guère d'améliorations, laissant souvent les migrants aux prises avec les mêmes difficultés que les personnes nées dans le pays, indique l'OIM.

"De fait, les conditions de vie des migrants au Sud sont souvent les mêmes, voire pires que celles qu'ils connaîtraient s'ils n'avaient pas migré. Beaucoup disent qu'ils vivent moins bien, ont du mal à se loger convenablement, et s'estiment en mauvaise santé", explique-t-elle.

Pour M. Lacy Swing, "à l'heure où la communauté internationale débat du programme mondial de développement pour l'après-2015, il est indispensable de disposer de plus de données sur les tendances émergentes, telles que la migration Nord-Sud".

15 sept. 2013

Source : MAP