vendredi 5 juillet 2024 02:18

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L'artiste peintre André Elbaz crie son attachement et son amour pour son pays natal

L'artiste peintre marocain André Elbaz, qui a élu domicile en Occident, n'oublie pas ses origines et crie hautement et fièrement son attachement et son amour pour son pays le Maroc dans une exposition inaugurée, mardi soir à Madrid, sous le titre "Villes orientales".

A travers une vingtaine de peintures sur des villes qui restent proches de son cœur, notamment El Jadida, sa ville natale, Fès, Essaouira, Casablanca et Marrakech, André Elbaz rend hommage et, plus exactement, manifeste sa nostalgie pour les odeurs, les couleurs, les coutumes et les gents de ses terres d'origine.

Il proclame dans ces tableaux, réalisés entre 1983 et 1990, sa relation intime et progressive avec El Jadida, mais aussi avec d'autres villes ayant marqué la vie et la carrière professionnelle d'un artiste qui interpelle à travers ses œuvres le monde contemporain par son identité culturelle plurielle, riche de questionnements et de diversité.

Dans cette exposition, organisée notamment par la fondation Casa Arabe (maison arabe) et l'Institut Français en Espagne, en collaboration avec le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et d'autres organismes, Elbaz nous offre un imaginaire multiple et colorant de ces villes lumineuses qui lui ont permis d'éviter le stress abstrait et de voir le monde de manière positive.

"Je porte toujours le Maroc dans mon cœur. Je suis un Marocain et je suis fier de l'être même si je vis à l'étranger", a confié Elbaz à MAP-Madrid lors de la cérémonie d'inauguration de son exposition au siège de la fondation Casa Arabe, en présence de plusieurs diplomates, intellectuels, artistes et ses amis venus du Maroc et de la France.

"Le Maroc est le seul pays où je me sens chez moi. Le Maroc est un pays unique et les Marocains aussi", a dit le "peintre de guerre" qui transporte ses émotions contre la violence dans ses œuvres.

"Ce que je veux montrer ce n'est pas l'horreur pour l'horreur. Ca ne me dit rien de jouer le rôle de bourreau en torturant le regard. Ce que je cherche, pour le donner à voir, c'est juste à capter le moment de retournement de l'histoire", a souligné Elbaz.

L'exposition, qui se poursuivra jusqu'au 10 novembre prochain, fait partie de trois autres événements inédits organisés en Espagne, en hommage à l'un des précurseurs de la peinture marocaine contemporaine. La deuxième exposition montée au musée "ABC" à Madrid (24 septembre-10 novembre) est intitulée "La destrucciôn o la obra" (La destruction ou l'œuvre).

Quant à la troisième exposition "El Quijote" (Don Quichotte), elle aura lieu le 26 septembre, dans le cadre du prestigieux "Hay Festival à la Alhondiga" de Segovia, à une centaine de kilomètres de Madrid. Elle sera suivie d'une rencontre avec le peintre marocain sur le thème de la thérapie par l'Art.

Né à El Jadida, André Elbaz choisit, dès l'âge de 20 ans, d'être un citoyen du monde et parcourut les grandes capitales pour s'imprégner du travail des maîtres, avant de s'installer à Paris où lui fut offert, en 1975, un atelier à La Ruce, la célèbre cité d'artistes construite après l'Exposition Universelle de 1900.

André Elbaz garde un profond désir d'ouverture sur le monde et tente de dénoncer la violence en suivant les traces de son maître Goya dont les Caprices, les Désastres de la guerre et les Peintures noires ont été pour lui une source d'inspiration.

25 sept 2013, Omar EL MRABET

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