Le chiffre a de quoi donner bien des frayeurs. Et la droite belge s'en donne à cœur joie, cultivant peur de l'étranger et discours à la limite du racisme. Ils sont 1.200 prisonniers marocains (d'origine pour la plupart), à écoper leurs peines dans les prisons belges.

Un chiffre qui inspire bien des partis politiques dans ce pays. A commencer par Bart De Wever, homme politique belge néerlandophone, bourgmestre d'Anvers depuis janvier 2013, député flamand, sénateur de communauté et président du parti indépendantiste flamand Nieuw-Vlaamse Alliantie.

Dans une interview accordée au magazine flamand Humo, repris par la RTBF, il suggère rien de moins que la construction d'une prison dédiée à cette communauté...au Maroc. "Si j'avais été ministre de la Justice, j'aurais déjà essayé depuis longtemps de construire une prison belge au Maroc", a-t-il dit.

En cela, Bart De Wever ne fait que cultiver une idée chère à un autre parti, d'extrême droite flamande, le Vlaams Belang (Intérêt flamand), et dont ce dernier avait fait une de ses principales promesses électorales il y a deux ans.
Bart De Wever est connu pour ses sorties contre à peu près tout le monde. Il s'était déjà pris aux homosexuels, aux fonctionnaires, aux consommateurs de cannabis, aux sans-papiers et aux chômeurs. Les prisonniers marocains, qui forment quand même 10% de la population carcérale en Belgique, font ainsi partie d'un «tout».

La réponse des autorités n'a pas tardé. La ministre de la Justice, Annemie Turtelboom (Open Vld), a précisé que le nombre de détenus marocains s'élève en fait à 800. Et seuls 190 d'entre aux pourraient prétendre à un aménagement de leur peine, leur permettant de purger en partie leur condamnation dans leur pays d'origine.

25/09/2013

Source : H24info