"Le dernier naufrage de Lampedusa n'est pas dû à une fatalité, c'est une guerre contre les migrants, avec des morts, des prisonniers et des disparus", a déclaré Nicanor Haon, chargé de la migration au FTDES, une ONG créée après la révolution en 2011.

Ce sont "les victimes de la politique de l'Europe qui diminue le nombre de visas et renforce les mesures de contrôle mais qui ne sauve pas à temps les migrants", a-t-il déploré, se référant au lourd bilan du naufrage du bateau qui transportait 545 personnes.

Nicanor Haon s'exprimait en marge de la présentation des activités du FTDES, qui revendique "un rôle majeur" dans la défense des droits des migrants.

"Les morts de Lampedusa, comme ceux d'hier et de demain, sont les victimes d'une Europe fermée jusqu'à l'aveuglement dans une logique sécuritaire, qui a renoncé aux valeurs qu'elle prétend défendre", a souligné en outre la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) dans une déclaration distribuée à la presse.

"Si le sauvetage était une priorité comme le droit de la mer l'exige, déplorerait-on autant de naufrages entre la Libye et Lampedusa", s'interroge la FIDH dans sa déclaration intitulée "Europe assasssine".

Selon le site Fortress Europe, 6.825 clandestins sont morts noyés dans les eaux de Lampedusa depuis 1994, dont 2.352 dans la seule année 2011, le plus souvent dans l'indifférence générale.

L'Union européenne s'apprête à lancer un nouveau système prévoyant notamment de mieux "pister, identifier et secourir" les navires chargés de migrants en danger.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a assuré mercredi que "l'Europe ne peut pas se détourner" après le drame de Lampedusa et préconisé "des efforts plus poussés, une plus grande coopération entre tous les États membres".

09 oct. 2013

Source : AFP