vendredi 5 juillet 2024 04:21

picto infoCette revue de presse ne prétend pas à l'exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse marocaine, internationale et autres publications, qui n'engagent en rien le CCME.

Canada. Empreintes digitales désormais obligatoires pour certains pays

A partir du 23 Octobre 2013, les visiteurs de certains pays devront montrer « patte blanche » au gouvernement canadien et soumettre leurs empreintes digitales et leurs photos avant toute demande de visa de résident temporaire, incluant donc toutes les demandes de visa de visiteur, de permis d'études et de permis de travail.

Toute demande de visa de résident temporaire sans données biométriques jointes au dossier ne sera tout simplement pas traitée.

Quels sont ces pays ?

Les pays qui devront se plier à ces exigences à compter du 23 Octobre prochain sont les suivants : l'Albanie, l'Algérie, la République Démocratique du Congo, l'Erythrée, la Lybie, le Nigéria, l'Arabie Saoudite, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et la Tunisie.

Le 11 Décembre 2013, les citoyens des pays suivants devront se soumettre aux mêmes exigences : l'Afghanistan, le Bangladesh, la Birmanie, le Cambodge, l'Iran, l'Iraq, la Jordanie, le Laos, le Liban, le Pakistan, les Autorités Palestiniennes, le Sri Lanka, la Syrie, le Vietnam et le Yémen.

Les visiteurs de ces pays devront, au moment de la soumission de leur demande de visa, s'acquitter d'une somme de 85$ par personne (ou de 170$ maximum pour toute une famille) pour la collecte de leurs empreintes digitales et de leurs photos.

Les citoyens canadiens et les résidents permanents du Canada seront exemptés de ces prérequis biométriques, de même que les résidents temporaires se trouvant déjà au Canada, les enfants de moins de 14 ans, les adultes âgés de plus de 79 ans et les diplomates voyageant officiellement pour affaires ainsi que les membres de leur famille.

Pourquoi de tels changements ?

Il a été prouvé que le prélèvement d'empreintes digitales constitue l'un des moyens les plus efficaces pour identifier les individus. Citoyenneté et Immigration Canada a donc opté pour ce choix dans son Acte de Protection du Système d'Immigration Canadien afin de confirmer l'identité des candidats et s'assurer que la personne qui met les pieds en sol canadien est bien celle qui a été autorisée à voyager.

Le choix des pays en question semble avoir été fait en fonction de la provenance élevée (en nombre ou en pourcentage) des refus de visa, des déportations, des demandes de statut de réfugiés, de citoyens arrivant sur le territoire canadien sans document ou avec de faux papiers ou encore voyageant sous une fausse identité.

Environ 20% des 300 000 demandes de visa (de visiteurs, d'étudiants, de travailleurs étrangers temporaires) faites pour le Canada dans la première année devront se plier aux exigences biométriques.
Des exigences qui rendent le Canada de moins en moins accessible...

Le souhait de Citoyenneté et Immigration Canada de vouloir renforcer et moderniser son système d'immigration est tout à fait légitime puisque de nombreux pays comme les Etats-Unis, le Royaume-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, le Japon, la Corée du Sud ou encore certains pays européens de l'espace Schengen utilisent déjà ou sont sur le point d'utiliser les techniques biométriques dans leurs systèmes de management des frontières.

En revanche, l'obligation de prélèvement des données biométriques risque d'être un vrai challenge pour bon nombre de personnes, en particulier celles qui n'habitent pas près d'un centre de réception des demandes de visa (CRDV) permettant la collecte de ces données. En effet, les empreintes digitales et les photos devront être prélevées en personne au CRDV le plus proche de chez vous et ce, toutes les fois que le candidat fera une demande de visa pour le Canada. C'est ici que les choses pourraient se compliquer...

L'exemple de la République Démocratique du Congo (RDC)

Si vous êtes citoyen de la République Démocratique du Congo (RDC), vous serez bientôt obligé de vous rendre au centre de réception des demandes de visa (CRDV) le plus proche- soit à Accra au Ghana ou à Nairobi au Kenya- pour y prélever vos empreintes digitales car il n'y a pas de CRDV en RDC ni de points d'accueil offrant des services de biométrie.

Quant au CRDV du Cameroun -qui est plus accessible pour un citoyen congolais-, lui non plus ne propose pas de services biométriques. La RDC ne faisant pas partie de la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), un visa est requis pour se rendre au Ghana qui lui, est membre de cette organisation intergouvernementale.

Puisque la RDC ne fait pas non plus partie des pays exemptés de visa pour voyager au Kenya, il faudra obligatoirement passer par cette étape (la demande de visa pour ce pays) afin de se conformer aux règles des données biométriques exigées par le Canada car contrairement au Ghana ou le service biométrique n'est pas encore disponible, ce dernier est offert par le centre de réception des demandes de Nairobi. En bref, un citoyen congolais aura bientôt deux fois plus d'obstacles à franchir – en termes de démarches, de temps et d'argent- pour pouvoir demander un visa de résident temporaire (visiteur, étudiant ou travailleur) afin de se rendre au Canada.

D'après citoyenneté et immigration Canada, d'ici 2014, il y aura plus de 133 centres de réception des demandes de visa (CRDV) dans 96 pays à travers le monde et tous seront en mesure de recueillir les données biométriques (empreintes digitales et photographies). D'après cette information, les CRDV d'Accra (Ghana) et de Yaoundé (Cameroun) devraient donc prochainement être équipés pour fournir des services biométriques. Par contre, dans le cas des citoyens de la RDC, ce changement ne résoudra pas vraiment leur problème dans la mesure où ils seront toujours contraints de parcourir au moins 1000km pour prélever leurs empreintes sans aucune garantie de se voir accorder leur visa de résident temporaire pour le Canada. L'ouverture d'un point de services biométriques près de chez eux rendrait le processus plus accessible mais à l'heure actuelle aucune confirmation d'un tel projet n'a été entendue/reçue.

L'immigration permanente épargnée par ces exigences

Etant donné les refus importants des demandes de visa temporaire provenant des pays mentionnés en début d'article et les difficultés que rencontreront les citoyens de certains de ces pays pour se soumettre aux prélèvements des données biométriques, il serait –dans la mesure du possible et si le demandeur est éligible à effectuer une telle demande- préférable d'opter pour un visa à entrées multiples (qui a une validité de 10 ans maximum) si le demandeur souhaite pouvoir entrer et sortir du territoire canadien à plusieurs reprises. Dans ce cas de figure, les données biométriques ne devront être fournies qu'une seule fois, au moment de la demande du visa en question.

Si vous avez un réel désir d'immigrer au Canada et que vous êtes éligible à l'un des multiples programmes d'immigration existant dans le pays, pourquoi ne pas envisager l'immigration permanente ? Le processus de traitement des demandes relatives à la résidence permanente diffère considérablement de celui des demandes de visa de résident temporaire et à la date d'aujourd'hui, les données biométriques ne font pas parties des prérequis lors du dépôt du dossier. Pensez-y !

11/10/2013, Danielle ELLEOUET

Source: cameroonvoice.com

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