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Djamel Atallah : "Je me suis construit à travers la Marche des Beurs"

La Marche des Beurs a 30 ans. Le 15 octobre 1983, une poignée de marcheurs quittaient Marseille pour rejoindre Paris. Leur but : lutter contre le racisme et pour l'égalité. En 1983, la Marche est un succès mais aujourd'hui qu'en reste-t-il ? A quoi a servi cette marche ? Le témoignage de Djamel Atallah, qui faisait partie des premiers marcheurs.

Sur fond de tensions entre jeunes des cités et policiers, une douzaine d'enfants d'immigrés et de militants antiracistes quittaient Marseille pour réclamer l'égalité des droits. Deux mois et un millier de kilomètres plus tard, ils étaient accueillis à Paris par 100.000 personnes.

Djamel Atallah faisait partie des premiers marcheurs. "Je vois cette grande manifestation, cette France de toutes les couleurs, cette France de la diversité, une image formidable."

"Nous étions partis avant cette idée que la France était foncièrement raciste, mais à travers les étapes et cette arrivée c'était tout le contraire. Une grande partie de la France manifestait sa solidarité et ne voulait pas d'un pays que le racisme gangrène."

L'oubli

Très médiatisée à l'époque, leur initiative a disparu des esprits. Peu d'événements ont marqué ses 10 et ses 20 ans et aujourd'hui seuls deux Français sur dix s'en rappellent, une proportion qui tombe à un sur dix chez les plus jeunes.

"La dynamique qu'avait développé cette marche a été très éphémère et la réalité a repris les choses. La République a complètement ignoré ces populations."

L'après marche

En juin 1983, Toumi Djaïdja est blessé par la police, et décide avec d'autres jeunes des Minguettes, une cité près de Lyon, d'organiser cette marche pacifique pour désamorcer le cycle de violences.

Le rapport police-justice faisait parti des revendications et notamment la justice lyonnaise. "Dans les années 80, le parquet de Lyon était connu pour avoir la main particulièrement lourde. Mais à l'arrivée, François Mitterrand a accordé la carte de résident de dix ans."

"Je me suis construit à travers la marche", explique Djamel Atallah. "J'ai rencontré des gens formidable et de retour à Paris j'ai repris des études à la fac. Je suis devenu militant grâce à la marche."

15 Octobre 2013

Source : franceinfo.fr

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