vendredi 5 juillet 2024 04:27

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Les migrants s'invitent à la table des dirigeants européens après Lampedusa

Les dirigeants des pays européens confrontés quotidiennement à l'afflux de migrants en Méditerranée vont exiger de leur homologues plus de solidarité concrète et de coopération, jeudi et vendredi lors du sommet de Bruxelles, trois semaines après la tragédie de Lampedusa.

Début octobre, deux naufrages ont fait environ 400 morts, dont plus de 360 tout près de l'île italienne de Lampedusa, provoquant une onde de choc dans l'ensemble de l'Europe. Chaque semaine, des centaines de migrants sont secourus dans les eaux de la Méditerranée.

Au delà des mots, les chefs de gouvernement de plusieurs pays du sud veulent des actes pour que l'Europe partage leur "fardeau", selon le Premier ministre grec, Antonis Samaras. Son homologue italien, Enrico Letta, a prévenu qu'il demanderait un renforcement de Frontex, l'agence de surveillance des frontières européennes.

Le maltais Joseph Muscat veut que l'UE se dote d'une "stratégie claire". "Si je m'aperçois que le sommet accouche d'une souris, qu'aucune action n'est envisagée, je le dirais", a-t-il averti lundi.

La Commission européenne a appelé les Etats membres à financer une vaste opération de "sécurité et de sauvetage, de Chypre à l'Espagne", qui serait menée par Frontex. Elle plaide aussi pour que les Etats répondent de manière moins frileuse aux demandes d'asile et que l'UE révise sa politique migratoire pour ouvrir de nouvelles voies légales.

Le président français François Hollande a promis qu'il proposerait à ses partenaires "une politique qui s'articulerait autour du triptyque prévention, solidarité, protection".

La prévention passe notamment par la lutte contre les filières d'immigration clandestine. L'Italie a proposé à cette fin la création d'une "task force".

Nouvelles révélations sur la NSA

Officiellement, le principal sujet à l'agenda du sommet sera l'économie numérique. Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, veut qu'à chacune de leur réunion, les chefs d'Etat et de gouvernement planchent sur un thème censé contribuer à la compétitivité et à l'affirmation de l'UE sur la scène mondiale. Il a inscrit la défense au menu du sommet de décembre, avant l'industrie ou l'énergie en 2014.

Le numérique englobe plusieurs projets. Il y a d'abord la vaste réforme des télécoms voulue par la Commission européenne, avec la suppression à terme des frais d'itinérance, ou roaming, très critiquée par les Etats membres.

Peu convaincue par ce "paquet" de mesures présenté en septembre, la France a fait une série de propositions pour favoriser l'émergence de champions numériques européens, mais aussi mettre en place un "nouveau cadre fiscal" pour taxer les profits réalisés en Europe par les géants non-européens de l'internet, comme Google.

Il y a enfin la protection des données, un dossier sur lequel les Européens ne parviennent pas à se mettre d'accord depuis des mois. La polémique vient d'être relancée après de nouvelles révélations sur l'enregistrement par l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) de dizaines de millions de données téléphoniques de Français.

François Hollande "demandera à l'Union européenne d'avoir un règlement sur la question des données personnelles", a affirmé lundi le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

Dimension sociale

Les dirigeants européens doivent aussi évoquer le suivi des mesures prises en faveur de l'emploi des jeunes, ainsi que la coordination des politiques économiques et la dimension sociale de l'UE.

Une question toujours délicate entre la France, qui pousse pour plus de convergence, et une Allemagne réticente, même si une éventuelle grande coalition entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates devrait déboucher sur l'instauration d'un salaire minimum en Allemagne.

La Commission européenne a apporté sa pierre en proposant de créer un nouveau tableau de bord de l'emploi et de la situation sociale dans la zone euro.

En présence du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, les chefs d'Etat et de gouvernement doivent aussi s'engager jeudi soir à aller de l'avant sur l'union bancaire, qui bute encore sur de nombreux obstacles. Les désaccords se concentrent sur le mécanisme de "résolution" des banques en difficulté, sur lequel un compromis est espéré entre les Etats d'ici la fin de l'année.

22 oct 2013, Jean-Luc BARDET

Source : AFP

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