vendredi 5 juillet 2024 04:24

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«Le festival du cinéma à Agadir connaît un tournant décisif dans son histoire»

L'association Al Mobadara Attakafia (L'initiative culturelle), organisatrice du festival, a annoncé que cette édition connaîtra, pour la première fois, l'organisation d'une compétition officielle pour les longs métrages traitant de la thématique de l'émigration ou dont le réalisateur est un immigré étranger ou un Marocain du monde.

Un jury international attribuera les prix du festival aux longs métrages sélectionnés. Le point avec Driss Moubarik, président de l'association «L'initiative culturelle». • La 10e édition du festival «Cinéma et migrations» se tiendra du 5 au 9 novembre prochain à Agadir.

Le Matin : Le festival «Cinéma et migrations» est à sa 10e édition. Pouvez-vous présenter à nos lecteurs ce grand rendez-vous ?

Driss Moubarik : C'est un événement culturel qui contribue à l'animation de la ville d'Agadir et ses communes limitrophes par le cinéma, lequel événement est devenu un rendez-vous annuel inscrit dans l'agenda des festivals nationaux à envergure internationale. Il s'agit d'un festival à thème, du fait que les films projetés, lors de chaque édition, ont pour thème principal l'émigration et sont réalisés par des immigrés, c'est un rendez-vous lors duquel, les réalisateurs reflètent leurs différentes visions de ce phénomène à caractère social et humain, et c'est aussi une occasion offerte aux professionnels marocains du 7e art qui travaillent sous d'autres cieux de présenter leurs films au public de leur pays d'origine. En plus des projections de films, en tout genre, longs et courts métrages et documentaires, au sein de la salle de cinéma, et de la caravane de films qui opère pendant les jours du festival dans les communes rurales à proximité de la ville d'Agadir, en offrant au public de ces localités le cinéma, le festival programme chaque année une série de conférences et de débats sur l'émigration, animés par des professeurs et chercheurs nationaux et étrangers qui présentent le résultat de leurs recherches et leurs études aux cinéastes, aux médias et au public intéressé, du fait que l'émigration ne cesse d'être un sujet d'actualité.

Quelle serait la nouveauté de cette édition du festival ?

Cette année, le festival connaît un tournant décisif dans son histoire en intégrant dans sa programmation une compétition officielle de films longs métrages qui vont concourir pour l'obtention du prix Argana selon une sélection effectuée par un jury international, c'est la première fois que le festival s'inscrit dans la catégorie des films à compétition, et nous comptons vivement réussir ce nouveau défi, par le soutien de nos partenaires au niveau régional et national. Aussi, nous promettons à notre public et à nos invités une programmation riche et variée en activités : des débats des films en compétition animés par des critiques en présence des réalisateurs ; des conférences thématiques sur l'émigration du handicapé, l'image de l'immigré dans les médias... ; un programme Megramome destiné aux enfants et comportant des contes et des films de desseins animés, pour les orienter dans l'image qu'ils se font de l'émigration et les rapprocher de la réalité de ce phénomène, loin des fausses idées préconçues.

Comment ce festival, porté par une association, a-t-il pu souffler sa 10e bougie et quelles sont vos contraintes ?

C'est un événement qui nous tient à cœur en tant que membres de l'association «L'initiative culturelle». Nous sommes des passionnés du 7e art, en tant que forme d'expression culturelle, et nous militons pour que le cinéma continue à nous apporter une vision artistique de ce phénomène humain qu'est l'émigration. Si nous avons persisté pendant dix ans à organiser ce festival, c'est grâce à l'intensité de cette passion qui nous anime et aussi grâce au public d'Agadir et à nos invités nationaux et étrangers qui nous témoignent lors de chaque édition leur soutien et leur satisfaction de la qualité de la programmation et de l'organisation. Pour ce qui est des contraintes, elles sont matérielles, logistiques, financières, organisationnelles et autres, mais à chaque fois nous arrivons à les dépasser en mobilisant des partenaires locaux régionaux et nationaux, avec lesquels on a pu établir des rapports de confiance et auxquels nous adressons l'expression de notre gratitude et nos remerciements.
Cependant, notre grand handicap est le manque de salles de cinéma à Agadir. Cette ville- capitale de la région Souss Massa Draa- ne compte plus qu'une salle de cinéma qu'est Rialto. Cette dernière n'est plus opérationnelle, puisqu'elle est fermée par son propriétaire, faute de rentabilité, toute l'année, et c'est ce festival qui lui donne vie pendant quelques jours, avec tout ce que cela nécessite en termes de budget, de réaménagement et de mise en état de cet édifice culturel qui agonise, et que la ville est en train de perdre, c'est un appel que nous exprimons, encore une fois pour sauver cette salle de cinéma et pour permettre à ce festival de continuer dans son élan en renforçant sa qualité et sa réputation internationale.

Un programme riche et varié

Le programme de cette édition comporte des projections de films nationaux et internationaux, longs-métrages, documentaires et courts-métrages dont le point commun est le sujet de l'immigration. Des tables rondes et des conférences sur le thème des migrations où des académiciens et chercheurs spécialistes de la question analyseront ses multiples facettes. Un cycle «projections à la fac» qui comporte la projection des courts-métrages en partenariat avec l'Université Ibn Zohr, dédié aux étudiants universitaires qui pourront débattre des films avec leurs réalisateurs. Des ateliers de cinéma animés par des professeurs spécialisés et des créateurs du 7e art, ouverts aux étudiants des écoles de cinéma au niveau régional et national. Une caravane de films qui sillonnera les zones périphériques de la ville pour permettre au public éloigné qui se trouve dans l'impossibilité de se déplacer au cinéma, de suivre des projections de films, la caravane est en partenariat avec le Centre cinématographique marocain.

31 Octobre 2013 , Abdelfattah Aberbr

Source : LE MATIN

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